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L’animalerie pour animaux transgéniques 1 Règles générales

MISE EN PLACE D’UNE ANIMALERIE POUR ANIMAUX TRANSGENIQUES

I. Organisation d’une animalerie pour animaux transgéniques

2. L’animalerie pour animaux transgéniques 1 Règles générales

Dans de nombreux articles concernant l’hébergement des rongeurs, il est fait mention des conditions d’hébergement des souris transgéniques. Les principes de base à suivre sont les mêmes [69].

Il convient, néanmoins, de considérer chaque lignée transgénique comme une entité indépendante (les croisement incontrôlés doivent être évités) [106]. Les personnes en charge des soins de ces animaux doivent être qualifiées et habituées à l’observation de tels animaux [124]. Cette observation des animaux est cruciale car elle permet de détecter le moindre problème de santé ou de bien-être ; l’utilisation de fiches d’observation individuelles peut à ce niveau être très intéressante [125].

Dans le guide de la Commission de Génie Génétique, il est fait de mention de règles particulières communes à l’hébergement des animaux transgéniques :

- les animaux impliqués dans des protocoles de transgénèse (c’est-à-dire les animaux effectivement transgéniques et ceux présumés non transgéniques mais ayant reçu de l’ADN étranger lors de leur vie embryonnaire) doivent être élevés à l’écart des autres animaux, ceci afin d’empêcher tout croisement incontrôlé. Ces animaux ne doivent pas pouvoir circuler librement, et donc, les locaux où ils sont hébergés doivent être pourvus d’un dispositif d’accès contrôle [28] ;

- les cages ou les structures de confinement dans lesquelles des animaux transgéniques sont hébergés doivent être numérotées, répertoriées et identifiées avec la mention « organismes génétiquement modifiés ». Ces animaux doivent être également facilement identifiables (différents moyens sont possibles : puces électroniques, marquage aux oreilles ... [133]) afin d’éviter toute identification ambiguë ou inversion. Ce marquage doit permettre de retrouver aisément leur historique. Dans le cas des petits rongeurs, l’identification peut se faire au niveau des oreilles ou des doigts, mais le marquage aux oreilles combiné à la couleur du pelage est le système le plus fréquemment utilisé [68]. L’identification par puces, en raison de son coût, devrait être réservée aux animaux fondateurs de lignée ;

- si ces animaux doivent être transportés, le transport doit se faire dans les mêmes conditions de confinement que l’hébergement [28] ;

- une fois que les animaux transgéniques ne sont plus impliqués dans des protocoles, leur euthanasie doit être réalisée de manière à ce qu’aucun transfert génétique ne puisse avoir lieu [28] ;

- il est éventuellement possible de réutiliser des animaux présumés non-transgéniques (après réalisation d’un examen par PCR) dans d’autres protocoles mais ils ne doivent jamais être utilisés pour la reproduction [28].

A ces principes de base, s’ajoute des recommandations plus techniques (concernant surtout la conception des locaux) et rendues obligatoires par la loi : le confinement.

2.2. Le confinement

2.2.1. Classement des animaux transgéniques

Selon la nature des modifications génétiques réalisées (utilisation de vecteurs viraux, micro-injection, manipulation des cellules ES...), les animaux doivent être hébergés dans des conditions de confinement différentes : les animaux transgéniques sont donc classés en 4 classes (1 à 4), ce classement reprenant le principe de classement des OGM exposé dans la partie II. De ce fait, les animaux de classe 1 appartiennent au groupe I et les autres au groupe II [28].

Il y a quatre classes d’animaux abritant un gène étranger (voir Tableau 4) [28] : • Classe 1 :

- animaux abritant un gène ne leur conférant aucun effet nuisible connu pour l’homme ou l’environnement ;

- animaux ne relarguant jamais de particules virales ;

- animaux susceptibles de relarguer des particules virales de classe 1. • Classe 2 :

- animaux susceptibles de relarguer des particules virales de classe 3 ou abritant un gène de prion muté associé à une pathogénicité chez l’homme. • Classe 4 :

- animaux susceptibles de relarguer des particules virales de classe 4.

Classe 1 2 3 4

Types d’animaux

abritant un gène ne leur conférant aucun

effet nuisible pour l'homme ou l'environnement

abritant un gène mobilisable ayant un

effet nuisible pour l'homme ou l'environnement ou conférant à l'animal un effet nuisible pour l'homme ou l'environnement ou ou ne relarguant jamais de particules virales ou relarguant des particules virales de classe 1 relarguant des particules virales de classe 2 relarguant des particules virales de classe 3 relarguant des particules virales de classe 4

Tableau 4 : Tableau récapitulatif du classement des animaux [28]

Comme, en règle générale, les souris transgéniques utilisées dans des protocoles expérimentaux en recherche pharmaceutique sont des souris obtenues par micro-injection : elles sont considérées comme des OGM appartenant à la classe 1.

2.2.2. Les différents confinements selon la classe [28]

A chaque classe d’animaux correspond un type d’animaleries : il y a donc 4 types d’animaleries (A1 à A4 - voir Tableau 5).

2.2.2.1. Les animaleries de type A1

Les animaleries de type A1 sont des animaleries dites « conventionnelles » (voir Annexe 3) avec des dispositifs spécifiques empêchant la dissémination des animaux dans l’environnement selon l’espèce concernée.

2.2.2.2. Les animaleries de type A2 Deux cas sont à prendre en considération : - Animaux relarguant des particules virales :

Ces animaux sont hébergés dans des animaleries ayant les caractéristiques de confinement des locaux de type L2 (voir Annexe 3) : signalisation du laboratoire par pictogramme « Danger biologique », local en dépression, sas en légère surpression (dans le but d’éviter toute entrée d’air contaminé dans le sas), autoclavage du matériel et des cages, utilisation d’un poste de sécurité microbiologique (PSM) de type 2 (afin de protéger le manipulateur, la manipulation et l’environnement), port de gants lors de la manipulation des animaux (surtout si il y a risque de morsures ou de griffures). Les animaux sont maintenus dans des enceintes ne permettant pas la diffusion de particules virales. Les déchets (animaux et déchets d’activités de soin) sont inactivés par autoclavage (voir Annexe 3).

- Animaux abritant des gènes mobilisables nuisibles pour l’homme ou l’environnement ou leur conférant un effet nuisible pour l’homme ou l’environnement

Les animaux sont hébergés dans des animaleries ayant les caractéristiques des animaleries de type A1 et incluant des dispositifs renforcés pour empêcher toute dissémination des animaux dans l’environnement. Il peut être également nécessaire d’empêcher la contamination de ces animaux par des organismes vivants étrangers, il convient dans ce cas d’utiliser, par exemple, des isolateurs en dépression ou des cages à couvercle filtrant.

2.2.2.3. Les animaleries de type A3

Les animaux sont hébergés dans des animaleries ayant les caractéristiques des animaleries de type A1 et comportant, en plus, le confinement des locaux de type voir Annexe 3) : local sous pression négative avec sas, filtrage de l’air sortant et entrant par des filtres HEPA, autoclave à double entrée, PSM de type2.

Il convient d’héberger les animaux dans des cages à couvercle filtrant ou des isolateurs en dépression. Tous les déchets sont inactivés par autoclavage. Il est possible également de mettre en place des systèmes semblables à ceux utilisés dans le 2ème cas de l’animalerie de type A2.

Type d'animalerie A1 A2 A3 A4 Classe des animaux 1 2 3 4 conditions définies pour l'animalerie A1 conditions définies pour l'animalerie A1 conditions définies pour l'animalerie A1 + + + Confinement physique conditions habituelles d'élevage

avec des barrières physiques spécifiques pour les

espèces pouvant se multiplier dans l'environnement

les animaux sont maintenus à l'intérieur de barrières physiques

renforcées s'ils abritent des gènes

nuisibles pour l'homme ou l'environnement les animaux

transgéniques sont isolés des animaux non expérimentaux

les animaux sont maintenus dans les conditions définies pour les locaux de

type L2 s'ils relarguent des particules virales

les animaux sont maintenus dans les conditions définies pour les locaux de

type L3

les animaux sont maintenus dans les conditions définies pour les locaux de

type L4 tous les animaux

expérimentaux sont éliminés

tous les animaux expérimentaux sont

autoclavés

tous les animaux expérimentaux sont

autoclavés

tous les animaux expérimentaux sont

autoclavés

Tableau 5 : Tableau récapitulatif du confinement des animaux abritant des gènes étrangers [28]