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3. Mise en œuvre

3.1. Les acteurs : missions et formations

3.1.2. L’analyse et le rendu des résultats

Pour des raisons de coût et de gestion des ressources humaines, il paraît peu vraisemblable

que l’opérateur chargé des analyses biologiques soit une personne différente de celle qui réalise les analyses chimiques et radiologiques. En effet, pour chaque VDIP, il est nécessaire

de disposer de plusieurs opérateurs afin d’être en mesure d’assurer une permanence. L’expérience du Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille, qui dispose d’un laboratoire mobile spécialisé en chimie analytique, montre que cinq personnes sont nécessaires pour

assurer des gardes de 24 heures, lorsque l’on prend en considération les temps de repos et les

congés. Comme la polyvalence de cet opérateur doit être privilégiée, il semble peu

envisageable de recruter un technicien en analyses biologiques, néanmoins idéal pour cette

fonction. En revanche, il existe des formations plus polyvalentes telles que des Diplômes

Universitaires de Technologie (DUT) et des Licences Professionnelles dans le domaine de

l’hygiène, la sécurité et l’environnement, qui pourraient être un bon compromis : ces formations abordent en général les trois risques et les titulaires de ces diplômes sont de

surcroît formés à la gestion des risques. Cependant, en ce qui concerne la gestion des risques

biologiques, une formation complémentaire est nécessaire afin d’atteindre le niveau

d’expertise requis : celle-ci peut se décliner en une formation générale en microbiologie et en biosécurité, une formation spécifique sur les appareillages utilisés et une expérience pratique

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comme par exemple des stages réguliers en laboratoire de biologie. En outre, les appareils

doivent être testés, calibrés et contrôlés selon les spécifications des fabricants, ce qui permet

aux opérateurs de les manipuler quotidiennement.

L’opérateur du VDIP doit être capable de mettre en œuvre rapidement la détection et l’identification tout en travaillant en sécurité. Il doit être capable de valider techniquement les résultats obtenus, de les interpréter, et de les exposer à son échelon hiérarchique supérieur

(Commandant des Opérations de Secours ou COS, par exemple). Il devra être en contact avec

le laboratoire référent de la zone de défense. Il est donc aussi le conseiller technique de

l’intervention et ses actions doivent toujours mettre en priorité la sécurité de la population et des intervenants.

Pour exemple, le VDIP de Paris est armé avec du personnel de la Brigade des Sapeurs-

Pompiers de Paris (BSPP) mais également avec deux ingénieurs du Laboratoire Centrale de la

Préfecture de Police de Paris (LCPP) qui ont l’expertise scientifique et judiciaire pour

intervenir sur des événements à caractère NRBC. Cependant, il est également nécessaire que

les personnes formées au sein du VDIP aient une connaissance du milieu des sapeurs-

pompiers afin de pouvoir entretenir le lien de communication entre les laboratoires de

références et les responsables de l’intervention.

En plus de l’opérateur, nous pourrions également imaginer le recrutement d’une personne faisant fonction d’ingénieur, titulaire d’un Master voire d’un Doctorat d’Université dans le domaine de la biologie, et qui serait formée dans un second temps au métier de sapeur-

pompier. Cet ingénieur qui pourrait être recruté au sein du vivier de sapeurs-pompiers

volontaires, ce qui représenterait un coût moindre pour le SDIS.

En outre, pour accomplir cette fonction, il ne faut pas oublier la présence dans les SDIS de

médecins et de pharmaciens, membres du Service de Santé et de Secours Médical, qui

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connaissance médicale permet une action rapide de soutien aux victimes. Les médecins ont

une connaissance des maladies infectieuses permettant un tri et un diagnostic clinique. Les

pharmaciens jouent essentiellement le rôle de logisticiens de la réponse sanitaire et médicale

en particulier. Dans ce cas, en amont des interventions, un pharmacien sapeur-pompier assure

et est responsable de la préparation des lots médico-secouristes. Au cours d’un plan de

secours, il peut être appelé à organiser sur place la délivrance des médicaments et exerce le

rôle de conseil auprès des autres acteurs de santé. Enfin, pendant et après l’intervention, c’est lui qui est chargé de l’approvisionnement du matériel médical, du ravitaillement en produits de santé des véhicules. Par ailleurs, dans son SDIS, c’est souvent le responsable ou le conseiller en matière d’hygiène en intervention, c’est-à-dire celui qui est chargé de la formation des équipes de secouristes, de la rédaction de procédures de nettoyage et de

désinfection/décontamination du matériel médico-secouriste et des véhicules sanitaires.

Ses fonctions de logisticien, d’hygiéniste et son intégration dans la chaîne opérationnelle des sapeurs-pompiers d’une part, ainsi que ses connaissances universitaires en chimie,

microbiologie, pharmacologie, pathophysiologie, pharmacologie, toxicologie et thérapeutique

d’autre part, font du pharmacien une ressource précieuse ayant sa place au sein de l’équipe du VDIP (241). Il est aisément envisageable de lui proposer une spécialisation aux outils de

détection et d’identification dans les domaines des risques chimiques, biologiques et radiologiques par des formations complémentaires, universitaires ou non, qui lui assureront

un socle de connaissances théoriques et pratiques concernant ces trois risques et plus

particulièrement la sensibilisation aux spécificités des agents hautement pathogènes et aux

règles de biosécurité qui s’appliquent autour de leur manipulation.

Certains choisissent de se spécialiser plus particulièrement sur ces risques en effectuant des

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- Le Master de Sciences et Technologies Mention Santé publique et Sciences sociales,

Spécialités : Risques sanitaires Radionucléaires, Biologiques et Chimiques, et le

diplôme d’Université NRBC (Riques nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques), organisés par l’Ecole du Val-de-Grâce et l’Université Pierre et Marie

Curie à Paris ;

- Le Master Spécialisé Gestion des risques et menaces N.R.B.C.E. et le Diplôme

d’Université Tactiques et techniques d'intervention face aux risques et menaces NRBC, organisés par l’Université de Haute-Alsace, l’Ecole Nationale Supérieure de

Chimie de Mulhouse et l’Ecole Nationale Supérieure de Officiers Sapeur-Pompiers ; - Le Certificat d’Etude Universitaire Bioterrorisme et agents contagieux hautement

pathogènes organisé par Aix Marseille Université ;

- Diplôme d’Université « la sécurité et la sûreté biologiques », organisé par l’Université

Pierre et Marie Curie à Paris, le Service de Santé des Armées, l’ANSM et l’Institut

Pasteur de Lille.

La personne faisant fonction d’ingénieur et de conseiller en risques biologiques devra être en relation très étroite avec le laboratoire de référence appartenant à la zone de défense du SDIS.

Ceci permettrait d’assurer le maintien et l’actualisation des connaissances en matière de risque biologique, mais aussi de permettre de participer au développement de nouveaux outils

susceptibles d’être utilisés dans le VDIP.