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3.2. Les traitements

3.2.2. La prise en charge audioprothétique

3.2.2.1. L'appareillage auditif

3.2.2.1.2. L'adaptation prothétique

Celle-ci s’intègre aux domaines de compétences de l’audioprothésiste, elle comprend plusieurs étapes et nécessite plusieurs rencontres avec le patient.

Choix et mise en place de la (des) prothèse(s) auditive(s)

Dans un premier temps, l’audioprothésiste procède à un entretien avec le patient au cours duquel il cible ses plaintes, ses attentes, sa demande, ses besoins déterminés en fonction de son cadre de vie et ses activités (sociales et

professionnelles) ainsi que ses possibilités financières. Le choix de la prothèse se fait nécessairement au regard de l’anamnèse, de l’examen clinique et du bilan audiométrique (préalablement transmis par le médecin ORL). L’audioprothésiste effectue à son tour des tests audiométriques (audiométries tonale et vocale) afin de juger de la perte auditive du patient. Ensuite, plusieurs aides auditives adaptées au type de surdité du patient et à ses requêtes lui sont présentées par le spécialiste en faisant apparaître leurs possibilités, leurs limites, leur prix ainsi que leur coût

d’utilisation (piles, entretien…). Après sélection d’une prothèse, l’audioprothésiste procède à une prise d’empreinte du conduit auditif externe dans le but de fabriquer l’embout adapté.

Le second rendez-vous marque le début de l’essai prothétique.

L’audioprothésiste effectue un réglage personnalisé amené à garantir à son patient le meilleur confort auditif possible. Il prend le temps d’expliquer au patient comment utiliser et mettre en place ses aides auditives. Durant cet essai, l'audioprothésiste aide la personne malentendante à se familiariser avec le port de l’aide auditive et l’accompagne dans la redécouverte de certains sons.

D’après Vincent et al. (2007) [32], le niveau de correction auditive est contrôlé pendant les différentes étapes de l’adaptation par des mesures subjectives

(audiométrie tonale et vocale, qualité du son, absence de gêne au bruit…).et des mesures objectives (mesure in vivo).

Diagnostic et traitement des troubles auditifs de l'adulte de plus de 60 ans

Par la suite, des visites régulières sont indispensables pour vérifier les réglages et procéder aux ajustements nécessaires au confort de l'utilisateur. Ces visites ont pour objectif de permettre une adaptation progressive de l’amplification et de contrôler le bon fonctionnement des aides auditives.

L’audioprothésiste transmet un compte-rendu au médecin ORL prescripteur afin de lui faire part des résultats acquis avec l’appareillage auditif (gain prothétique tonal et vocal).

Les principaux types d'appareillage

Les appareils auditifs ont bénéficié des progrès de la miniaturisation électronique et de l’évolution des dispositifs de traitement numérique du son.

Le microphone de l’aide auditive numérique transforme la vibration sonore en signal électrique. Le signal électrique est ensuite converti en signal numérique et est traité par le microprocesseur. Le signal numérique traité et amplifié est converti en signal électrique et retransformé en signal sonore par l’écouteur.

Cette technologie apporte de nombreux avantages tels que :

■ La compression du signal : elle permet de donner à chaque fréquence un gain différent selon l’intensité du signal capté dans le but de créer une normalisation de sonie. Ainsi, lors de signaux sonores de fortes intensités, l’amplification de la zone fréquentielle correspondante est sélectivement réduite sans modification de celle des canaux où l’intensité est faible, d’où un meilleur confort (Bouccara et al. en 2005) [8] ■ Le système anti-Larsen : si l’amplificateur reçoit un signal analysé comme un son pur sur les fréquences aiguës, il envoie la même fréquence en opposition afin de supprimer l’effet Larsen.

■ L’effet directionnel : La majorité des équipements auditifs numériques possèdent deux microphones. Le processeur analyse la différence de latence de l’arrivée du signal entre les micros pour permettre de localiser la source sonore favorisant le traitement de la parole par rapport au bruit.

■ L’identification de la voix : la comparaison des timbres captés avec ceux mémorisés permet d’adapter l’amplification de chaque canal pour privilégier les signaux liés à la parole par rapport à ceux liés au bruit. De plus, l’amplification est

réduite si aucun signal vocal n’est analysé, ceci réduisant la gêne engendrée par les bruits environnementaux. L’appareil évalue et améliore le rapport signal/bruit.

Les aides auditives conventionnelles

Le contour d’oreille : c’est encore aujourd’hui le modèle de prothèse le plus fréquemment adapté. La plage d’application permet de corriger les surdités légères à sévères. Il se compose d’un boîtier rassemblant les différents éléments électroniques placé derrière le pavillon. Le signal amplifié est transmis dans le conduit auditif

externe par l’intermédiaire d’un tube et d’un embout auriculaire (moulé sur mesure). Il présente des avantages au niveau de la puissance, de la manipulation (pile plus grosse, possibilité de chargeur) et de la fiabilité. L’esthétique est le principal frein pour ce type d’équipement.

L’intra-auriculaire : sa position dans le conduit auditif externe fait de lui l’appareil le plus discret. Il est proposé dans le cadre de surdités légères à moyennes. L’intra-auriculaire est constitué d’une coque réalisée sur mesure à l’intérieur de laquelle sont regroupés les composants électroniques. Il répond favorablement à l’argument de l’esthétique mais la taille du conduit auditif, la miniaturisation de la pile et l’entretien (cérumen) limitent les indications.

Les appareillages « ouverts » : ils prennent la forme de contour d’oreille très miniaturisé avec un tube acoustique plus fin ou de mini-contour avec écouteur déplacé dans le conduit auditif externe. L’embout est évidé et caractérisé par une aération maximale (IROS) ou remplacé par une canule ouverte. Ce type

d’appareillage est indiqué dans le cas de perte légère à moyenne dans les

fréquences aigües (type presbyacousie légère). Ils favorisent le confort physique, la discrétion et assure une perception naturelle des sons graves et mediums (pas d’effet d’occlusion).

La conduction osseuse : la correction par conduction osseuse est préconisée pour des surdités de transmission ou mixtes avec un déficit perceptif léger à moyen. Les composants électroniques sont disposés dans une branche de lunettes, le signal acoustique est transmis par un vibrateur posé sur l’os mastoïdien derrière le pavillon. Le signal amplifié atteint la cochlée par conduction osseuse.

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Les aides auditives implantables

Les aides auditives implantables peuvent répondre à une contre-indication médicale à l’appareillage en voie aérienne (écoulements d’oreille chronique, absence de conduit auditif externe…) ou aux limites de l’amplification (surdité profonde)

L’implant d’oreille moyenne : l ’implant d’oreille moyenne semi-implantable permet de transmettre, après amplification, l’énergie sonore à l’oreille interne en agissant directement sur les osselets. Il est indiqué pour les surdités de perception pures légères à moyennes, bilatérales et symétriques. Il suppose un fonctionnement normal de l’oreille moyenne, une intelligibilité de 50% à un niveau d’audition

confortable, une absence de pathologies rétrocochléaires ou centrales ainsi qu’une perte auditive stable.

Le microphone, le processeur auditif et la pile ne sont pas implantés mais incorporés dans une partie externe posé derrière l’oreille et maintenue en place à l’aide d’un aimant.

Les signaux acoustiques traités par la partie externe sont ensuite transmis à une bobine réceptrice implantée.

L’implant à ancrage osseux : l a prothèse à ancrage osseux ou système BAHA (Bone Anchored Hearing Aid) a pour principe de transmettre les informations sonores directement à l’oreille interne sans passer par la chaîne tympano-ossiculaire par le biais d’un boitier externe (microphone, processeur) et d’un pilier implanté dans l’os temporal. Il est indiqué lors de surdités mixtes (avec ressources cochléaires

suffisantes), d’une malformation de l’oreille externe ou moyenne, d’otites chroniques, d’une otospongiose non opérable ou chez un patient ayant des otorrhées ou une cavité d’évidemment induisant un effet larsen.

L’implant cochléaire : l ’implant cochléaire a pour principe de remplacer

l’organe de Corti défaillant par une stimulation des fibres du nerf auditif. En effet, on insère des électrodes dans la cochlée qui vont créer un courant et stimuler le nerf auditif. Cette prothèse, implantée chirurgicalement, possède un caractère

reliée au processeur vocal, placée en regard de l’implant grâce à l’aimant et qui permet le passage transcutané des informations sonores. La partie interne rassemble un récepteur, un porte-électrodes sur lequel est intégré un faisceau d’électrodes. L’implant cochléaire est indiqué dans le cadre de surdités sévères à profondes bilatérales sans amélioration avec le port d’aides auditives classiques. La discrimination de la parole doit être inférieure à 50% à 60dB, en champ libre, sans lecture labiale avec prothèses.