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5.2. Les effets du vieillissement

5.2.1. Les déclins de la vieillesse

5.2.1.1. La gérontologie et la gériatrie

La gérontologie est l’un des deux domaines qui traitent du vieillissement. C’est une science qui étudie le vieillissement sous tous ses aspects.

Elle comprend l’étude des modifications du corps humain liées à la sénescence, les études démographiques, économiques , psychologiques, sociologiques des problèmes socio-économiques liés à la démographie sans cesse croissante des personnes âgées dans les pays occidentaux : âge de la retraite, aides financières, construction d’établissements de soins…

Le second domaine est la gériatrie. C’est une discipline médicale s’occupant des maladies des personnes vieillissantes, et plus particulièrement des personnes de plus de 75 ans.

La gériatrie s’attache d’une part à l’étude biologique des phénomènes responsables du vieillissement pour en diminuer les effets, d’autre part à tout ce qui concerne l’hygiène et le mode de vie propres aux personnes âgées, avec notamment ces dernières années le développement des métiers liés à une politique de santé favorisant le maintien à domicile de ces personnes.

D’autre part enfin, la gériatrie s’occupe des soins et thérapies adaptés aux maladies plus spécifiques des personnes âgées.

La prise en charge d'un malade âgé ne peut se limiter au seul aspect purement médical, mais elle prend en compte l'ensemble des conséquences psychiques, fonctionnelles et socio-économiques des patients. C'est une discipline nouvelle, en plein essor.

5.2.1.2. Les conséquences physiques et physiologiques

Le vieillissement s’accompagne d’une diminution des capacités fonctionnelles de l’organisme, qui induit une diminution de la capacité de l’organisme à s’adapter aux situations d’agression (stress, infection, traumatisme...).

Le processus du vieillissement est très hétérogène au sein d'une population mais aussi au sein d'un même organisme

Concernant les organes des sens, on remarque, avec l’âge, l’apparition de la presbytie (réduction de l’accommodation), de la cataracte (opacification du cristallin) et de la presbyacousie.

En 1998, l’INSEE réalise l’enquête HID auprès de personnes vivant en institution. Elle a pour but de faire un état des lieux du handicap au sens large. La population des institutions est très majoritairement atteinte par au moins une

La personne âgée

déficience ; les plus fréquentes sont intellectuelles ou mentales et motrices. La maladie et le vieillissement sont les origines des déficiences les plus répandues.

En 1999, l’INSEE renouvelle l’enquête HID auprès de personnes vivant à leur domicile qui s’intéresse aux conséquences des problèmes de santé sur l’intégrité physique, la vie quotidienne et la vie sociale des personnes.

Il ressort que 39 % des personnes souffrent d’au moins une déficience. Les plus fréquentes ont un caractère moteur (16 % des personnes touchées), viscéral et métabolique (15 %) ou intellectuel et mental (16 %).

Si tous les types de déficiences et le besoin d’aide deviennent plus fréquents avec l’âge, le vieillissement n’est à l’origine que de 11 % d’entre elles.

La maladie en est la cause pour 24 %, et les problèmes socio-familiaux pour 13 %. D’autres constats sont aussi dressés par l’enquête. Les déficiences sensorielles sont celles qui requièrent le plus d’aide dans la vie quotidienne, besoin qui s’accroît avec l’âge.

Les théories du vieillissement biologique :

Selon la théorie de la « sénescence programmée », c’est l’activation de gènes spécifiques qui entraîne le vieillissement de l’organisme (Bee et Boyd, 2008) [27]. Cela reprend l’idée que c’est « la fin de la période de reproduction qui marquerait le réveil de ces gènes » (Buss, 1999) [27].

La théorie de Tice et Setlow (1985) repose sur le fait que des ruptures d’ADN non réparées s’accumulent progressivement, augmentant donc la quantité de cellules endommagées et provoquant le vieillissement des organes (Bee et Boyd, 2008) [27].

De plus, les radicaux libres (entités chimiques indésirables et dangereuses pour les cellules) peuvent tuer la cellule. Le remplacement de la cellule oblige l'organisme à activer ses cellules souches. Ceci contribue aussi à un vieillissement accéléré de l'organisme, les cellules souches ne pouvant éternellement se multiplier (limite de Hayflick).

La limite de Hayflick a été découverte en 1965. Hayflick avait observé que des cellules en division cellulaire ne se divisaient que 50 fois avant de mourir. Quand des cellules approchaient cette limite, elles montraient des signes de sénescence [42].

Fig.1: Le modèle du vieillissement physique et cognitif de Denney (1982-1984) :

Ce modèle de Denney illustre que vieillissement et déclin sont associés, mais nous devons malgré tout prendre en compte la variabilité interindividuelle.

5.2.1.3. Le vieillissement des structures cérébrales

Non seulement le vieillissement touche les organes, mais il atteint aussi les voies nerveuses et le cerveau lui-même.

On observe, en résumé, quatre changements importants : la réduction de la masse cérébrale, la perte de la substance grise, la diminution de la densité dendritique et le ralentissement de la vitesse synaptique (Bee et Boyd, 2008) [27].

Selon Vergnon (2008) [30], les atteintes caractéristiques du vieillissement de ces structures sont l’amyloïdogenèse et la dégénérescence neurofibrillaire.

L’amyloïdogenèse fait suite à l’accumulation d’une substance amyloïde (issue d’un mauvais fonctionnement cellulaire) dans la cellule nerveuse. Cela entraîne alors l’apoptose de la cellule, soit son auto-destruction.

La dégénérescence neurofibrillaire est la conséquence de l’accumulation d’une protéine mal synthétisée, la protéine Tau. Elle ne joue alors plus son rôle de ciment du squelette des axones. La cellule nerveuse, ne pouvant plus communiquer avec les autres cellules voisines, meurt.

On note également le ralentissement de l’influx nerveux à cause du vieillissement de la gaine de myéline. En effet, les cellules de Schwann sont moins nombreuses ou inefficaces.

La personne âgée