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L’accompli et le perfectif

Dans le document Eléments de description du langi (Page 154-164)

valaani v ʊʊ d ZirE « qui est venu ? » (différence impossible à rendre en français : *qui sont

W- awu « chat » awu « chats »

4. Le système verbal et prédicatif

4.1. Présentation des formes verbales

4.2.1. La conjugaison par formes verbales

4.2.1.3. L’accompli et le perfectif

Formes minimales

Accompli : affirmatif : pfx-a-RAD-a négatif : si-pfx-a-RAD-a (tʊkʊ)

Perfectif : affirmatif : pfx-a-RAD-irE négatif : si-pfx-a-RAD-irE (tʊkʊ)

Je regroupe ces deux conjugaisons car cela simplifie l’explication, et, j’espère, la compréhension de leurs emplois. Les deux formes verbales portent la même marque aspectuelle -a- dans la troisième colonne, que j’ai glosée par « accompli ». En effet, le perfectif est nécessairement accompli, mais l’inverse n’est pas vrai.

Pour décrire l’emploi de ces conjugaisons, il est nécessaire d’opérer une distinction entre verbes d’action et verbes d’état.

Lorsqu’un verbe d’action est conjugué à l’accompli, cela signifie que les effets se font toujours sentir ; lorsqu’il est conjugué au perfectif, que le résultat est acquis mais que les effets n’ont pas d’incidence au moment de l’énonciation.

Par exemple, à la question « Tu veux aller voir la maison d’Ally ? », la réponse sera fonction de la conjugaison :

naadOma « je suis (déjà) allée » naadOmirE « je suis allée » |nɪ-a-dOm-a| |nɪ-a-dOm-irE|

pv1sg-acc-aller-acc pv1sg-acc-aller-perf

A l’accompli, la réponse signifie que j’y suis déjà allée, que la visite est encore fraîche dans ma mémoire, et que je n’ai donc pas envie d’y retourner dans l’immédiat. Au perfectif, je dis simplement que j’y suis allée à un moment donné dans le temps, mais sans spécifier quelle

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Lorsque le radical est à initiale vocalique, un -k- s’insère pour éviter l’assimilation entre la voyelle finale de la marque d’aspect/mode et la voyelle initiale du radical.

est mon opinion au moment de l’énonciation. Autrement dit, je ne réponds pas directement à la question, si ce n’est que par le fait que je ne dis pas ne pas vouloir y aller.

Au négatif, inversement, l’accompli signifie que l’action ne s’est jamais produite, et qu’on le regrette. Au perfectif on ne prend pas position par rapport à l’action, on dit simplement qu’elle ne s’est jamais produite :

sinaadOma « je ne suis pas allée » sinaadOmirE « je ne suis pas allée » |si-nɪ-a-dOm-a| |si-nɪ-a-dOm-irE|

pré.pfx-pv1sg-acc-aller-acc pré.pfx-pv1sg-acc-aller-perf

Lorsqu’un verbe d’état est conjugué à l’accompli, cela signifie que l’état est acquis, existe, sans plus d’indications ; au perfectif cela signifie qu’il y a eu un changement d’état :

mwaana aabOha « l’enfant est beau » mwaana aabOhirE « l’enfant a embelli » |mʊ-ana a-a-bOh-a| |mʊ-ana a-a-bOh-irE|

pi1-enfant pv1-acc-être.beau-acc pi1-enfant pv1-acc-être.beau-perf

A l’accompli, la phrase est plutôt neutre, c’est un simple constat, alors qu’au perfectif, on insiste sur le changement d’état, on sous-entend donc qu’avant, l’enfant était laid.

Ces mêmes valeurs sont conservées au négatif :

mwaana siyaabOha « l’enfant n’est pas beau » |mʊ-ana si-a-a-bOh-a|

pi1-enfant pré.pfx-pv1-acc-être.beau-acc

mwaana siyaabOhirE « l’enfant n’a pas embelli » |mʊ-ana si-a-a-bOh-irE|

pi1-enfant pré.pfx-pv1-acc-être.beau-perf

Dans le premier cas, l’enfant n’est pas beau, c’est un constat ; dans le deuxième cas on insiste sur le fait que son état ne s’est pas amélioré.

L’imbrication

L’imbrication concerne les verbes conjugués au perfectif. Lorsque le radical se termine par une voyelle postérieure, et lorsque le radical est accompagné de certaines extensions, il se produit des phénomènes d’imbrication. Selon Bastin (1983) : « Les réalisations imbriquées se caractérisent par le déplacement de la voyelle initiale de -ide devant la consonne qui précède et l’amuïssement de la consonne de cette finale. Ce processus place la voyelle d’un élément - VC- au contact de la voyelle initiale de la finale verbale et entraîne l’application des règles de contact vocalique. »

Cette définition est hypothétique, nous n’avons pas, à ce jour, d’élément précis pour déterminer les étapes exactes de l’imbrication, tant au niveau diachronique que synchronique. Ainsi je me bornerai ici à une simple présentation des formes attestées en langi.

Les formes imbriquées illustrent bien les liens qui existent entre la phonologie et la morphologie, et c’est d’ailleurs en essayant de les comprendre que je me suis rendu compte que mon analyse des voyelles du système phonologique était à refaire.

Devant la marque suffixée du perfectif, lorsque le radical se termine par une voyelle postérieure, celle-ci s'amuït, la première voyelle de la marque du perfectif se réalise [EE], parfois [ii] :

kʊkulu(w)a « mener » aakulwEErE « il a mené »

kʊWwa « boire » aaWwEErE ou aaWwiirE « il a bu »

kʊku(w)a « entrevoir » aakwEErE ou aakwiirE « il a entrevu »

L’imbrication concerne également les verbes conjugués au perfectif dont le radical comporte une ou plusieurs extensions. Le résultat varie selon la structure de l’extension.

Les extensions de structure -V-

Dans ce cas, l’extension se place devant la dernière voyelle de la marque du perfectif -irE.

RAD-ir-w-E (le passif)

kʊdʊmbwa « être loué » aadʊmbirwE « il a été loué » |kʊ-dʊmb-w-a| |a-a-dʊmb-w-irE|

pi15-louer-pass-sfx pv1-acc-louer-pass-perf

kʊfindwa « subir une pression » aafindirwE « il a subi une pression »

kʊhEErwa « recevoir » aahEErirwE « il a reçu »

kʊkwatwa « être tenu » aakwatirwE « il est tenu »

kʊlarɪkwa « être invité » aalarɪkirwE « il est invité »

RAD-ir-y-E (le causatif)

kʊdalavya « blâmer » aadalaviryE « il a blâmé »

kʊhOrya « ne pas assez cuire » aahOriryE « il n’a pas assez cuit »

kʊlʊmbya « rendre visite » aalʊmbiryE « il a rendu visite »

kOONkya « nourrir au sein » OONkiryE « il a tété »

Dans certaines régions, Haubi, Kinyasi, Pahi, la consonne r du perfectif -irE chute, le résultat est conforme à la définition de l’imbrication de Bastin citée ci-dessus :

kʊkOndya « transplanter » aakOndiiyE « il a transplanté » |kʊ-kOnd-y-a| |a-a-kOnd-y-irE|

pi15-transplanter-caus-sfx pv1-acc-transplanter-caus-perf

kʊlʊmaWa « rejoindre » aalʊmiiWE « il a rejoint » |kʊ-lʊm-an-y-a| |a-a-lʊm-an-y-irE|

pi15-rencontrer-ass-caus-sfx pv1-acc-rencontrer-ass-caus-perf

kʊtamaWa « aller » aatamiiWE « il est allé » |kʊ-tam-an-y-a| |a-a-tam-an-y-irE| pi15-aller-ass-caus-sfx pv1-acc-aller-ass-caus-perf

Dans les deux derniers exemples, la voyelle a de l’extension de l’associatif chute également. Le -y- du causatif se place devant la dernière voyelle de la marque du perfectif, à la même manière que l’extension du passif.

Les extensions de structure -CV-

Seules les formes où la consonne de l’extension est une consonne liquide (l, r) ou nasale (n) sont soumises à l’imbrication, c’est à dire toutes sauf celles dérivées au neutre (-ɪk-), au séparatif intransitif (-ʊk-) ou au tentif (-at-).

RAD-ɪr-irE (l’applicatif)

Quatre cas de figure sont attestés au perfectif. • L’extension est maintenue au perfectif :

kʊlʊmanɪra « avoir un rdv » aalʊmanɪrirE « il a eu un rendez-vous » |kʊ-lʊm-an-ɪr-a| |a-a-lʊm-an-ɪr-irE|

pi15-rencontrer-ass-appl-sfx pv1-acc-rencontrer-ass-appl-perf

kʊhOngErya « rajouter » aahOngEriryE « il a rajouté »

• L’extension ne se manifeste que par une ouverture et un allongement de l’articulation de la première voyelle de la marque du perfectif :

kʊbʊrʊkɪra « tomber à travers » aabʊrʊkEErE « il est tombé à travers » |kʊ-bʊr-ʊk-ɪr-a| |a-a-bʊr-ʊk-ɪr-irE|

pi15-tomber-sép-appl-sfx pv1-acc-tomber-sép-appl-perf

kʊdahɪra « réussir qqchose » aadahEErE « il a réussi »

kʊfɪrɪra « traverser » aafɪrEErE « il a traversé »

kʊfikɪra « arriver chez qq’un » aafikEErE « il est arrivé chez qq’un »

kʊgavɪra « partager » aagavEErE « il a partagé »

kwiihamɪra « se heurter » twiihamEErE « nous nous sommes heurtés »

kʊhɪndʊkɪra « répéter » aahɪndʊkEErE « il a répété »

kʊhOngEra « féliciter » aahOngEErE « il a félicité »

kʊhOkEra « recevoir » aahOkEErE « il a reçu »

• L’extension est maintenue et provoque une ouverture et allongement de réalisation de la première voyelle du perfectif

kʊniWɪra « arroser » aaniWɪrEErE « il a arrosé »

kʊtOmokɪra « tomber de » aatOmokɪrEErE « il est tombé de »

kʊtSwɪɪrwa « être béni » aatSwɪɪrEErwE « il a été béni » • L’extension tombe

kʊsaɪra « goûter » aasairE « il a goûté »

kʊkEmɪra « appeler qq’un » aakEmirE « il a appelé qq’un »

kwiihOngErya « se féliciter » twiihOngiryE « nous nous sommes félicités »

kʊkOntSErya « boiter » aakOntSiryE « il boite »

kʊkurya « cligner de l’œil » aakuWiryE « il a cligné de l’œil »

RAD-ɪr-ɪr-irE (double applicatif) Trois cas de figure sont attestés.

• Une extension est maintenue, l’autre est présente par l’allongement et l’ouverture de la réalisation de la première voyelle du perfectif

kwaanɪrɪra « appeler qq’un » aanɪrEErE « il a appelé »

kʊkʊnɪkɪrɪra « couvrir » aakʊnɪkɪrEErE « il a couvert »

kʊkumbʊkɪrɪra « rappeler » aakumbʊkɪrEErE « il a rappelé »

kʊSanɪrɪrwa « être plaqué au sol » aaSanɪrEErwE « il s’est fait plaquer au sol » • Une seule extension est maintenue

kʊdZEngErEra « confiner » aadZEngErirE « il a confiné »

kʊdOmɪrɪrya « insister » aadOmɪriryE « il a insisté »

kʊkOntSɪrɪrya « être handicapé » aakOntSɪriryE « il est handicapé » • Aucune extension n’est maintenue

kʊhimɪrɪrya « souffrir patiemment » aahimiryE « il a souffert patiemment »

RAD-al-irE (l’extensif)

kʊlaala « dormir » aalEErE « il dort »

kʊlwala « être malade » aalwEErE « il est malade »

kʊkatala « être fatigué » aakatEErE « il est fatigué »

kʊkufyala « être petit » aakufEErE « il est petit (de taille) »

kʊkalahala « se défendre » aakalEErE « il s’est défendu »

kʊsakahala « être usé » aasakahEErE « il est usé »

kʊtambalala « être étalé » aatambalEErE « il est étalé »

kʊsʊngʊhala « être avare » aasʊngʊhEErE « il est avare »

RAD-an-irE (l’associatif)

kʊtSana « trouver » aatSEEnE « il a trouvé »

kwiiSana « rencontrer (qq’un) » iiSEEnE « il a rencontré »

kwiifyana « se ressembler » iifyEEnE « il ressemble à »

kʊsindana « faire la course » aasindEEnE « il a fait la course »

kʊlʊmana « rencontrer » aalʊmEEnE « il a rencontré »

Ce dernier peut également se réaliser alʊmanirE, peut-être par analogie avec :

RAD-ʊl-irE (le séparatif transitif)

kʊSʊla « revenir » aaSwEErE « il est revenu »

kʊtʊla « atterrir » aatwEErE « il a atterri »

kʊmʊla « grogner » aamwEErE « il a grogné »

kwiitʊla « enlever » iitwEErE « il a enlevé »

kʊdʊmʊla « fendre » aadʊmwEErE « il a fendu »

kʊhOnʊla « essuyer » aahOnwEErE « il a essuyé »

kʊhʊmʊla « finir » aahʊmwEErE « il a fini »

kʊtuWʊla « peler » aatuWwErE « il a pelé »

kwaalʊla « éclore » kaalwEErE « il a éclos » (cl. 12) Ce dernier peut également se réaliser kaalʊrirE.

4.2.1.4. Le duratif

Forme minimale : pfx-a-RAD-aa

Cette conjugaison ne comporte pas de forme négative.

Comme les deux précédentes, cette forme verbale comporte la marque de l’accompli dans la troisième colonne, ici combinée avec le suffixe -aa. Ce suffixe semble être une marque d’habituel, comparable à celle attestée par Derek Nurse et Henry Muzale (1999 : 524) dans les langues bantu de la région des grands lacs -aga (le réflexe de *g en langi est Ø).

Cette conjugaison est extrêmement rare dans mon corpus. Elle apparaît lorsque le locuteur insiste sur le caractère récurrent d’une action :

waayEndaa « mais qu’est-ce que tu marches ! » |ʊ-a-yEnd-aa|

2sg-acc-marcher-dur

mwaavinaa « vous êtes vraiment des danseurs »

|mʊ-a-vin-aa| 2pl-acc-danser-dur

Le verbe kwiikala « s’asseoir, rester, habiter » est conjugué le plus souvent à l’accompli duratif :

twiikalaa Arusha « nous habitons à Arusha »

|tʊ-a-i-kal-aa Arusha| 1pl-acc-réfl-habiter-dur Arusha

4.2.1.5. Le distal

Forme minimale : pfx-ka-RAD-sfx

La marque du distal, que Robert Botne (1999 : 473) définit comme localisant un événement/action à une position éloignée du centre déictique et qui proviendrait d’un verbe signifiant « aller », se combine en langi avec les suffixes -a et -E.

Lorsqu’une forme verbale est dotée de la marque du distal et du suffixe -a, sa signification dépend du contexte. Dans le contexte d’un conte, où le cadre temporel est défini par l’introduction ahO kalE « il était une fois », et en dehors des situations où l’énonciateur s’adresse directement à quelqu’un, cette conjugaison sert à narrer les événements qui se succèdent, qui sont généralement précédés par ma « puis » :

ma akadOma na lʊdZii « Puis elle alla au point d’eau. » |ma a-ka-dOm-a na lʊ-dZi-i|

puis pv1-dist-aller-dist conn pi11-point.d’eau-loc

ma ɪka(w)ʊlʊka na dZira NgO « Puis il s’envola avec ces habits-là. » |ma ɪ-ka-(w)ʊl-ʊk-a na dZi-ra N-gO|

puis pv9-dist-voler-sép.intr-dist conn pd210-dém.é pi10-habit sivakavina tʊkʊ « Ils ne dansèrent pas. »

|si-va-ka-vin-a tʊkʊ| pré.pfx-pv2-dist-danser-dist nég

En dehors des contes, ou lorsque l’énonciateur s’adresse à quelqu’un, la forme dénote un jussif plutôt faible, presque un permissif :

tʊkarEEta mpEmbE ma dZɪkavɪkɪrwa ɪra myOOda |tʊ-ka-rEEt-a m-hEmbE ma dZɪ-ka-vɪk-ɪr-w-a ɪ-ra mɪ-Oda|

pv1pl-dist-apporter-dist pi10-corne puis pv10-dist-mettre-appl-pass-dist pd24-dém.é pi4-potion

« Nous devons apporter des cornes, et ces cornes doivent être remplies de potion. » ʊkatahɪra madZi vi, ʊkʊʊdZa na kaayii

|ʊ-ka-tah-ɪr-a ma-dZi vi ʊ-ka-ʊdZ-a na Ø-kaaya-i|

« Que tu ailles seulement chercher de l'eau et que tu reviennes à la maison. »

Les formes dotées du suffixe -E dénotent également un jussif, beaucoup plus fort que dans les formes à suffixe -a. Elles ne servent jamais à la narration d’événements.

ʊka ʊka ʊkalOOlwE nɪ mambEya vaa waarɪ

|ʊk-a ʊk-a ʊ-ka-lOOl-w-E nɪ mambEya va-a ʊ-arɪ|

venir-imp2sg venir-imp2sg pv2sg-dist-épouser-pass-inj prés Mambeya pd22-dét pi14-porridge

« Viens, viens, tu dois être épousée par Mambeya vaa Waari. »

tʊkaWEyE « Il faut que allions nous coucher » |tʊ-ka-WEy-E|

pv1pl-dist-dormir-dist

En dehors des emplois narratifs, cette conjugaison n’a pas de forme négative propre, celle de l’impératif est employée (voir ci-après).

4.2.1.6. L’impératif

Forme minimale : RAD-sfx

Les formes négatives sont données à la suite.

L’impératif se caractérise par une marque Ø dans les colonnes du préfixe sujet et de la marque aspecto-modale.

Il existe trois formes impératives en langi, qui se distinguent par le suffixe. La forme à la première personne du pluriel est certainement calquée sur l’injonctif, dont le suffixe est identique.

2sg dOma « va ! » ɪmbaɪmba « vas-y, chante ! » (voir §2.4.2 et 3.2).

|dOm-a| |ɪmb-a-ɪmb-a|

aller-imp2sg chanter-imp2sg-chanter-imp2sg 1pl palE « comptons ! » saɪrE « goûtons ! »

|pal-E| |sa-ɪr-E|

compter-imp1pl goûter-appl-imp1pl

2pl rEki mbʊri « laissez la chèvre ! » iti « versez ! »

|rEk-i m-bʊri| |it-i|

Le radical peut être précédé d’une marque d’objet : 1pl mʊkwatE « touchons-le ! »

|mʊ-kwat-E|

obj1-toucher-imp1pl

2pl mpEEri saNgasa « donnez-moi le sel » |N-hEEr-i Ø-saNgasa|

obj1sg-donner-imp2pl pi9-sel

Les forme négatives : apa kʊ-RAD-a, hapana kʊ-RAD-a (tʊkʊ) ou kʊ-RAD-a tʊkʊ

Les formes négatives sont impersonnelles, ne portent pas de marque de personne. J’ai relevé trois formes, apparemment interchangeables : soit le verbe à l’infinitif, précédé de apa ou hapana (emprunté au swahili), ce dernier peut ou non être suivi du négatif tʊkʊ ; soit le verbe à l’infinitif suivi de tʊkʊ. Le résultat est comparable à l’impératif négatif impersonnel du français « ne pas crier ».

apa kʊtɪɪdZa « ne pas courir » |apa kʊ-tɪɪdZ-a|

nég pi15-courir-sfx

taata antEhEErE kʊ-rɪm-a kɪdundii tʊkʊ « papa m’a dit : ne cultive pas la colline » |Ø-taata a-a-N-tEh-Er-irE kʊ-rɪm-a kɪ-dunda-i tʊkʊ|

pi1a-père pv1-acc-obj1sg-écouter-perf pi15-cultiver-sfx pi7-colline-loc nég Je n’ai pas relevé de marque d’objet dans une forme négative.

4.2.1.7. L’injonctif

Forme minimale : pfx-RAD-E

Le mode injonctif est marqué du suffixe -E. Il exprime des ordres, des souhaits, des obligations, et s’accorde à toutes les personnes. Comme à l’impératif, les formes à l’injonctif ne portent pas de marque d’aspect/mode préfixée au radical, en revanche, elles portent un préfixe sujet. Contrairement au français, ces formes sont autonomes, c'est-à-dire qu’elles n’ont pas besoin d’une forme verbale précédente dans le contexte (par exemple « je veux » en français).

ʊlOOlwE « que tu te maries » |ʊ-lOOl-w-E|

adZENgE « qu'il construise » |a-dZENg-E|

pv1-construire-inj

tiilaɪrE kɪrʊmE « que nous nous montrions la magie » |tʊ-i-la-ɪr-E kɪ-rʊmE|

1pl-réfl-montrer-appl-inj pi7-magie

mʊmpEErE madZi « que vous me donniez de l’eau » |mʊ-N-hEEr-E ma-dZi|

2pl-obj1sg-donner-inj pi6-eau

Forme négative : l’injonctif n’a pas de forme négative propre, il partage celle de l’impératif.

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