• Aucun résultat trouvé

L’étude topographique de la surface de la tourbière

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 124-129)

5. L E MARAIS DE R IBAINS : ETUDE D ’ UNE TOURBIERE DE MAAR

5.3. Le fonctionnement et la dynamique actuels du marais de Ribains

5.3.1. L’étude topographique de la surface de la tourbière

La première étape a consisté à réaliser des levés topographiques de la surface de la tourbière, à l’aide d’un tachéomètre Leica TC 403 L. L’ensemble des profils n’est réparti que sur la zone humide actuelle, la partie nord, anciennement humide, située entre le fossé de drainage et la route départementale n’a pas fait l’objet de relevés.

La topographie joue un rôle notable dans la formation de la tourbe (Graniero & Price 1999 ; Jauhiainen 2003). C’est pourquoi, ces données sont en mesure de nous aider à comprendre la dynamique des écoulements de surface, les processus édaphiques ou encore la répartition de la végétation et des variables fondamentales qui entrent dans les bilans accumulation / décomposition de la matière organique. Par souci de clarté, les profils cartographiés (figure 29) et décrits plus bas, ont été sélectionnés parmi les plus représentatifs.

Dans un premier temps, nous avons réalisé un profil en long, est / ouest (profil 1 figure 29, figure 30), en direction de l’exutoire afin d’évaluer la pente, d’amont en aval, de la surface de la tourbière. Avec une différence de 2,3 mètres, entre la partie amont de la zone humide et sa partie aval, le dénivelé est de 2,4 ‰. Dans le détail, on distingue deux ensembles topographiques, séparés par une légère rupture de pente. C’est au niveau de cette rupture de pente (d’environ 5 ‰), que l’un des fossés principaux, orienté nord / sud, a été creusé. La partie amont est la plus plane, avec une pente de 1,8 ‰ contre 2,7 ‰ sur la partie aval. Si cette différence topographique est difficilement perceptible sur le terrain, elle entraîne toutefois des différences d’hydromorphie, nous le verrons ultérieurement, qui se traduisent par

Figure 29 : Carte de localisation des profils topographiques et des piézomètres

Figure 30 : Profil topographique n°1 de la tourbière de Ribains

Le profil topographique n°2 (figure 31), montre une pente nettement plus marquée.

Entre l’extrémité NE de la zone humide, en bordure du fossé et le ruisseau de la source des Empèzes, en direction du SO, la pente est de 9,7 ‰. Mais là encore le profil peut être scindé en deux, avec un dénivelé plus net de 13 ‰ entre le fossé et le piézomètre 2 (localisé sur la figure), puis de 4,2 ‰ entre le piézomètre et le ruisseau. Cela représente une différence de 1,2 mètres entre la partie centrale de la tourbière et le ruisseau. De l’autre côté du ruisseau, sur la partie SO, la pente est très faible avec toutefois une légère dépression en bordure de la tourbière.

Figure 31 : Profil topographique n°2 de la tourbière de Ribains

Les profils topographiques 3, 3A et 3B (figure 32), offrent une bonne représentation du profil en travers de la tourbière. Le profil 3 a été effectué entre le fossé de drainage et le ruisseau. Les deux autres illustrent la topographie de la partie Sud, du ruisseau au versant, entre les deux principaux îlots de pins sylvestres.

Le profil 2 (figure 31) et le profil 3 (figure 32) démarrent tous les deux en bordure du grand fossé de drainage. Cependant, la différence de dénivelé entre les deux est très nette : 9,7 ‰ dans le premier cas contre 1,4 ‰ dans le second. Cette différence s’explique par la présence d’un ancien cône de déjection, construit par les matériaux issus des bassins amont et déposés à l’entrée de la zone humide par le ruisseau. Ce cône est également visible sur le profil 4 (figure 33) levé le long du fossé de drainage. Sur une distance d’environ 280 mètres, on mesure un peu plus de 5 mètres de dénivelé, entre la partie la plus haute du cône et sa base, soit une pente de 17,8 ‰.

En moyenne, la partie centrale est plus haute de 60 à 80 cm que les bords du ruisseau de la source des Empèzes. De l’autre côté du ruisseau, sur la partie méridionale de la tourbière, la différence entre les marges de la zone humide et le ruisseau est plus marquée, avec une moyenne comprise entre 0,6 et 1,2 mètres. Sur la bande méridionale, comprise entre le versant du maar et le ruisseau de la source des Empèzes, la pente est pratiquement nulle sur la partie SO (figure 31) et tend à s’accentuer en direction du NE.

Figure 32 : Profils topographiques n°3, 3A et 3B de la tourbière de Ribains

Figure 33 : Profil topographique n°4 de la tourbière de Ribains

Dans le détail, il est possible d’observer un léger affaissement sur une bande d’environ cinquante mètres, le long du fossé de drainage. Cet affaissement est de l’ordre d’une vingtaine de centimètres et ne concerne que la partie tourbeuse ou anciennement tourbeuse en aval du cône de déjection. Une autre zone d’affaissement, plus significative, d’environ 50 cm, est également observée aux abords de la fosse de tourbage (profil 5 figure 34).

Figure 34 : Profil topographique n° 5 de la tourbière de Ribains

Figure 35 : Profil topographique n° 6 de la tourbière de Ribains

Enfin, le dernier élément intéressant, qui apparaît clairement sur les profils 5 et 6 (figure 34 et figure 35), est le rôle de la topographie dans la répartition des parties boisées. Dans tous les cas de figure, excepté celui du boisement rivulaire qui longe le grand fossé de drainage, les zones de boisement les plus denses, sont situées sur des points hauts. Globalement, sur cette tourbière, la différence topographique entre les zones boisées et leurs abords non boisés est

A la lecture des données topographiques plusieurs points peuvent être soulignés:

La présence, le long du profil en long (figure 30), d’une pente générale qui décroît d’est en Ouest avec une légère rupture de pente dans la partie centrale.

Sur le profil en travers (figure 32), on remarque également une légère pente en direction cette fois-ci du ruisseau de la source des Empèzes. Celle-ci est d’ailleurs plus prononcée dans la partie méridionale que dans la partie centrale.

On note aussi la présence d’un cône de déjection qui se démarque clairement dans la topographie sur la partie amont de la tourbière.

On remarque enfin des signes d’affaissement le long du fossé de drainage et à proximité de la fosse de tourbage.

5.3.2. L’étude paléotopographique de la base de l’accumulation de tourbe

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 124-129)