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L’ÉTABLISSEMENT ET L’ORGANISME URBAIN COMME INDIVIDUALISATION

II. 3.1.3.5. Le parcours de restructuration

II.3.2. L’ÉTABLISSEMENT ET L’ORGANISME URBAIN COMME INDIVIDUALISATION

Introduction :

On va passer maintenant à l’examen de la relation entre plusieurs agrégats pertinents à même centre urbain. Ceci implique la nécessité de comprendre quel est le rôle de chaque

83 Contrada : un parcours avec deux marges édifiées.

Figure 9 : Schéma des nodalités ponctuelles graduelles.

Les nodalités sont déterminées par l’intersection des contrada. On note comment les tissus de densification se différencient en fonction du rôle différent des intersections. Sources : [G. CANIGGIA, 1994.], Tableau 38. C

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agrégat, non seulement dans la dialectique de ses composantes mais dans sa fonction de composante spécifique, associée et cohérente avec d’autres – les autres agrégats – pour former l’organisme urbain entier. Pour passer à l’échelle de l’organisme urbain, une échelle plus grande, dont l’organicité est plus complexe qu’elle ne l’est à l’échelle de l’agrégat, il faut établir une distinction entre l’établissement, le noyau proto-urbain et le noyau urbain en terme de leur différences quantitatives ; mais aussi qualitatives et leurs influences réciproques.

II.3.2.1. Établissement, Noyau proto-urbain et noyau urbain :

On peut appeler établissement un complexe d’édifices résidentiels en rapport direct avec un environnement territorial productif et son étroite pertinence. On appelle noyau proto-urbain un complexe d’édifices résidentiels et d’édifices destinés à des activités de production secondaire ou tertiaire, en rapport avec un rayon d’influence comprenant non seulement son territoire, mais aussi celui d’une série d’établissement environnants. On appelle noyau urbain ce complexe d’un plus grand rayon d’influence, comprenant les aires d’influence de plusieurs noyaux proto-urbains et les aires de pertinence de plusieurs établissements. En d’autre terme, on peut généralement entendre par établissement, même si c’est de façon réductrice, la maison isolée, le groupe isolé de maisons, le hameau ; par noyau proto-urbain, le village ; par noyau urbain, la ville dans une gamme diversifiée de grandeurs et de rayons d’influence croissants, de la petite ville à la métropole.

Cette distinction est fort importante, dans la mesure où elle dépend étroitement du caractère évolutif de la formation de l’organisme urbain, étant donné qu’il est indubitable que la naissance d’un établissement est antérieure à sa transformation en village, en ville, en métropole, partout où on veut examiner l’histoire de la structuration humaine. Les caractères structuraux qui découlent de la cohésion organique de plusieurs agrégats sont d’autant plus complexes que le noyau qu’on examine est plus grand, que le système d’accroissements progressifs qui l’ont produit est complexe. Dans une métropole par exemple, on trouve un système de modularités complexes, de sous-organisme, de composantes qu’on cherche inutilement dans un village et qui serait reconnaissables dans une petite ville seulement à un degré limité.

Dans la dialectique entre les établissements et les noyaux urbains, ceux qui se forment les premiers ont besoin de la seule présence de conditions particulières d’une aire, qui doit être propre à une certaine productivité. Dans leurs dimensions modestes, ils se présentent

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comme un agrégat pur et simple, lisible sous le seul titre de « tissu ». Les établissements qui se produisent en second ont besoin par-dessus tout d’une condition de polarité d’un lieu (ou de nodalité : des termes relativement distinguables). En effet, un établissement né pour une quelconque occupation humaine d’un territoire ne peut devenir un noyau « proto-urbain » ou « urbain » que lorsqu’il se trouve en situation nodale ; ou bien une situation nodale peut provoquer la naissance d’un tel noyau, sans qu’il ait précédemment un établissement.

II.3.2.2. Établissement de base :

Ainsi, un établissement de base coïncide avec un agrégat élémentaire conditionné comme celui qu’on a défini comme « tissu de base » : un parcours avec des bandes de pertinence édifiées le long de ses marges. Mais l’évaluation du même objet change selon le cas de figure, dans ce sens qu’il est facile d’apercevoir qu’un fragment du bâti sur un « parcours mère » inséré au sein d’une ville est une chose, la même quantité de maisons, quand elles forment un noyau qui s’en tient à lui-même est une autre.

II.3.2.2.1. Centralité et périphérie :

N’importe quel établissement, si élémentaire qu’il soit, est tributaire de caractères central et périphérique, ou d’une tête, un centre et une queue qui dépendent strictement de la direction pour atteindre le lieu où il surgit (Figure 07). Il se forme ainsi une « nodalité » et une « anti-nodalité » à l’intérieur de chaque organisme, à évaluer de manière différente et même diamétralement opposée, selon l’aspect particulier de cet établissement qui est retenu comme critère d’évaluation.

II.3.2.3. Noyau urbain élémentaire, organisme urbain de base :

L’organisme urbain nait de la corrélation entre plusieurs tissus. Chacun de ces tissus sera né d’un parcours mère, se sera développé au moyen de parcours d’implantation du bâti, il aura formé ses parcours de raccordement ; chaque parcours aura créé ses bandes de pertinence avec la dialectique déjà décrite. Un tel organisme présente trois rues fondamentalement parallèles dans le sens longitudinal, avec des transversales perpendiculaires. (Figure 10)

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Un organisme urbain d’une plus grande importance sera lu selon une dialectique, souvent complexe, de sous-organismes ainsi constitués. Ils collaborent de diverses manières : de sorte qu’un agrégat qui correspond à un tel schéma de formation peut être considéré comme « module » d’un organisme urbain. Chacun de ceux-ci a sa dialectique interne entre son centre et une périphérie, un axe et deux confins.

Mais ce qui importe le plus est que plusieurs systèmes se déterminent réciproquement, des nodalités axiales ou ponctuelles et des super-modules de plus grande dimension de chaque agrégat singulier viennent à se former par leur cohésion. Chaque super-module est situé à son tour, au sein de l’organisme urbain, comportant son centre et sa périphérie, son système d’axes et de confins, de sorte que son « centre » coïncide avec deux ou plusieurs « périphéries » des modules qui le constituent. Ses périphéries ont tendance à confirmer les mêmes « périphéries » opposées des mêmes modules ; un axe du super-module finit par coïncider avec les confins communs aux deux modules adjacents qui le constituent, tandis que les confins opposés de ceux-ci forment les confins du super-module même. (Figure 11)

Figure 10. Schéma du noyau urbain élémentaire (organisme urbain de base).

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Par conséquent, quand plusieurs modules et super-modules d’un organisme urbain coagissent, il est évident qu’il se forme un système urbain complexe de hiérarchies entre les axes et les confins, entre les nœuds et les anti-nœuds, d’autant plus complexe que le noyau urbain qu’on considère est étendu. Cela implique qu’une grande ville devra être lue à travers un monde de modules comprenant progressivement des modules plus réduits, à leur tour faits de modules encore plus petits, etc. Chacun, cependant, est représentatif d’un organisme relativement auto-suffisant, hiérarchisé, c'est-à-dire pourvu d’un rôle particulier au sein du module de plus grande dimension.