• Aucun résultat trouvé

PARTIE PREMIÈRE :

PRÉLIMINAIRES MÉTHODOLOGIQUES

1.3. L’ÉNONCIATION COMME UN FAIT

Dans ce chapitre, nous allons développer rapidement les conditions qui permettent à l’énonciation de se prendre comme un fait et ainsi de pouvoir déterminer une valeur illocutoire et d’autres dérivées. Cette intervention est justifiée par le changement d’orientation qui fait passer la langue d’un statut à l’autre : elle n’est plus un simple outil de communication mais possède une vertu agissante. Autrement dit, il faut préciser davantage le concept de langage - outil.

Clarifions d’abord ce qu’il faut entendre par outil. Un outil est une modification d’objet par un travail en vue de travail dérivé qu’on obtenir par cet objet. La modification du fer pour obtenir la forme d’une faucille, par exemple, destine le fer ainsi modifié comme un outil qui sert à effectuer des travaux de coupe tel que la moisson de riz. Mais il faut reconnaître que si la moisson est la destination essentielle de l’outil qu’on peut appeler aussi destination initiale, rien n’interdit qu’on use de la faucille pour d’autres tâches. Il peut servir de crochet pour des objets qu’on ne veut pas prendre dans la main. Il peut servir pour éplucher des fruits. Il peut être utilisé pour enfoncer de petits clous dans du bois tendre. Il peut servir de tournevis. Il peut servir d’arme d’attaque. Il peut servir à d’autres choses encore.

Il faut donc distinguer trois choses dans le concept d’outil : le travail pour obtenir l’outil, le travail qu’on peut obtenir de l’emploi de l’outil, le rapport de l’outil et du travailleur. C’est une mise en évidence de cette relation complexe qui a permis, par exemple, à Robert LAFONT de définir la notion de praxème comme unité de production de sens et non doué de sens :

« (…) lorsque le chasseur modifie la forme d’un caillou pour en faire une arme contre un gibier éventuel. Éventuel : il faut bien, dans l’opération de fabrication d’un instrument, qu’un troisième objet soit absent et remplacé par son image » (LAFONT, 1978, p. 19)

En vertu de cette complexité, il convient de construire l’objet théorique qu’est l’énonciation. D’une part, l’énonciation peut être considérée comme cette opération très mal connue qui nous permet d’articuler de sons significatifs. Ces sons constitués en unités repérables dans une langue donnée appartiennent au domaine sémiotique selon la

distinction de BENVENISTE. Le domaine sémiotique s’oppose au domaine sémantique de la même manière que l’énoncé s’oppose à l’énonciation. Quand on est dans le domaine sémiotique, le sens est un déjà là sur lequel on ne s’interroge pas. C’est ce que nous avons appelé destination initiale de l’outil. Mais quand on est dans le domaine sémantique, le sens est dérivé et appartient au discours et non plus à la langue.

Lorsque nous qualifions le sens d’un déjà là, cela signifie que ce sens échappe au contrôle du sujet parlant qui ne fait que l’emprunter à la langue. C’est le cas de ces énoncés dont l’interprétation ne fait pas intervenir l’énonciation pour être intelligible. C’est d’ailleurs cette occultation de l’énonciation qui justifie – après coup peut-être – la notion de présent de vérité générale.

À la réception de l’énoncé : l’eau bout à 100°, il est parfaitement inutile de vouloir chercher à savoir qui le dit et où on le dit ni quand on le dit. Mais dans ce sens, il convient plutôt de parler de locution car ce point de vue ne saurait pas tenir compte du sujet parlant.

En revanche, lorsque qu’on tient compte des paramètres de l’énonciation, le récepteur de l’énoncé peut se poser la question de savoir pourquoi le locuteur me rappelle-t-il que l’eau bout à 100°, on entre dans le domaine sémantique. Dès lors c’est le fait de dire qui prend de l’importance et non plus ce qui est dit. Or précisément c’est ce fait de dire qu’on appelle énonciation de la même manière que dans fabrication, par exemple, nous retenons le fait de fabriquer.

Nous avons sciemment pris cet exemple de fabrication pour illustrer l’énonciation comme le fait de produire un énoncé à cause de sa prégnance dans la vie quotidienne. Cette prégnance est ce qu’on pourrait appeler la guerre de part de marché des produits industrialisés. On connaît par exemple l’opposition entre la fabrication chinoise et la fabrication française. Pour un produit identique, il est préférable de choisir la fabrication française parce celui-ci est plus solide alors que le produit chinois accuse une grande fragilité. Ce qui prouve que le procédé de fabrication impliquant le fabricant se reflète sur l’objet fabriqué.

Autrement dit, la considération de la fabrication permet d’attacher de nouveaux prédicats à l’objet fabriqué, solide ou fragile selon le cas. Et c’est de la même manière qu’opère l’énonciation, en se posant des questions sur le dire il est possible de savoir que ce dire est utilisé comme un outil pour réaliser une ou plusieurs actions. Ainsi l’énoncé l’eau bout à 100° est une description d’un état de chose, mais la réflexion sur son énonciation permet de déterminer par exemple qu’il s’agit d’un avertissement ou encore d’autres choses.

Dans les travaux de sociolinguistique, d’une manière générale on s’attache aux variables de production pour faire une classification de l’origine sociale du sujet parlant. C’est une attitude qui consiste à dire que la production laisse des traces personnalisées sur le produit. Il en va de même de l’énonciation. Quand BENVENISTE affirme que l’énonciation est un acte individuel d’utilisation, ceci implique que l’énoncé porte des indices de son énonciation.

Ce qui veut dire que c’est l’énonciation qui ouvre les lexiques d’une langue aux figures sémantiques dont la stabilisation donne naissance à la polysémie. On se rappelle que le mot grève désigne uniquement à l’origine un terrain plat et uni recouvert de gravier et de sable le long d’une mer ou d’un cours d’eau. Mais à partir du moment où les ouvriers en chômage se réunissent sur un endroit de ce genre pour se constituer en une force contre les employeurs, l’énonciation du mot a pris une valeur d’outil permettant de menacer les patrons. C’est cette valeur illocutoire qui est stabilisée maintenant en langue sous l’expression faire une grève.

En définitive, il y a lieu de dire que le domaine sémiotique est favorable aux exploitations des permanences et des structures en langue en tant que celle-ci est un système immanent. Par contre le domaine sémantique enregistre les variables dans l’utilisation du système. Ainsi nous pouvons prendre l’énonciation comme un domaine d’exploration du sujet linguistique qui manipule un outil.

Suivant cette perspective, notre démarche consiste à observer l’énoncé sous toutes ses coutures, non pas pour mettre en évidence ce dont il parle, mais en passant par lui, nous

intéresser à sa manière de lire le monde. Ce qui peut faire de l’énonciation une théorie de l’action.

L’attribut « outil » à propos de la langue est à première vue métaphorique. Mais à proprement parler, il ne s’agit d’une métaphore que dans le cadre de la démarche de découverte, puisqu’en définitive c’est une disposition intrinsèque au langage que de pouvoir réaliser des actes qui ne peuvent pas être accomplis autrement. Au même titre que pour fendre du bois il faut un outil approprié comme la hache, il existe dans une société donnée un ensemble de rituels purement linguistiques qui se réalisent dans des formes énonciatives appropriées. C’est cette propriété intrinsèque du langage qui est à la base du phénomène de la délocutivité. À grand trait, il faut comprendre par délocutivité une expression dont le sens permet d’identifier un état de chose mais qui est utilisée à la seule fin de réaliser un acte de parole.

C’est le cas par exemple de l’expression « bonjour ». C’est très facile de trouver les deux emplois de cette expression. Lorsqu’on dit : « Noël est un bon jour pour les enfants », l’expression est utilisée de façon référentielle puisqu’elle sert à représenter un état de chose. En revanche, quand on s’adresse à une connaissance en lui disant « bonjour », l’expression a pour valeur illocutoire la réalisation d’un acte de déférence ou de quelque chose de semblable. C’est cette valeur dérivée qu’il faut comprendre par délocutif.

De la même manière aussi bien chez L. WITTGENSTEIN que chez J. L. AUSTIN, le langage ordinaire révèle autre chose que la simple description ou le simple fait de décrire un état de chose. Cette activité descriptive assigne au langage une fonction « représentationaliste » et rien que cela. Cette position linguistique s’est heurtée très vite à une aporie méthodologique, elle a conduit notamment à rejeter au nom de la falsifiabilité un grand nombre d’énoncés qui sont effectivement produits et qui sont acceptés, parmi ceux-ci les figures sémantiques comme la métaphore, la métonymie ou la synecdoque.

C’est un horizon de fonction représentationaliste qui est à la base de la distinction de CHOMSKY entre une phrase sémantiquement correcte mais syntaxiquement incorrecte et une phrase syntaxiquement correcte mais sémantiquement incorrecte. Si pour la première catégorie de phrase la fonction référentielle n’est pas perturbée, car il suffit de rétablir la

syntaxe pour pouvoir identifier ce que représente la phrase ; en revanche, pour la seconde la représentation échoue puisqu’on ignore de quoi parle la phrase.

Si par exemple, on dit : « le bœuf calcule l’hypoténuse du triangle ». On dira que l’incorrection sémantique provient du fait qu’il y a incompatibilité de trait sémantique entre le sujet et le verbe de la phrase. Mais faut-il rejeter purement et simplement ces genres de phrase ? Il nous semble que non, car cela entraînerait une réduction considérable des phrases acceptables au nom d’une théorie linguistique.

Logiquement, dans cette position, il serait impossible de dire : 1. Je bois un verre

Car il y a visiblement une incompatibilité sémantique entre le verbe « boire » qui implique le sème /liquidité/ et le complément d’objet sélectionné qui affiche le trait sémantique /solidité/. Pourtant, à cause d’une classification de figure rhétorique, cette incompatibilité sera réduite dans le cas de (1) par application du mécanisme de la synecdoque. Nous soutenons que dans « le bœuf calcule l’hypoténuse du triangle » il faut également appliquer un mécanisme de la rhétorique pour réduire les incompatibilités sémantiques.

Dans ce cas la question pertinente n’est plus de savoir que représente la phrase mais que réalise la phrase. On peut proposer pour cet exemple qu’il s’agit là d’une phrase prononcée par un professeur de mathématique qui est exaspéré par l’incompétence de son élève en la matière. Dès lors en observant l’énonciation de la phrase, on s’aperçoit que le professeur refuse à l’élève la compétence nécessaire au traitement des problèmes de trigonométrie.

D’autre part, cette position interdirait les énoncés qui ne sont pas descriptifs comme questionner. Les questions ne décrivent pas le sujet de l’énonciation en train de questionner et on ne peut pas statuer sur leur vérité ou leur fausseté. Ainsi demander, par exemple :

ne peut être vérifié d’aucune manière comme vrai ou faux. Cette question est (au sens plein du verbe « être » ici), tout simplement. Elle ne décrit pas son locuteur en train de poser une question. Elle ne signifie pas non plus que le référent de l’énoncé (tu) n’est pas localisable géographiquement. La mise à jour de la notion de performativité dans le langage prend sa source dans la volonté de comprendre le fonctionnement de ces énoncés qui apparaissent incongrus dans la théorie linguistique représentationaliste.

En effet, on peut comprendre facilement que la valeur illocutoire de (1) est de permettre au locuteur de ne pas se prononcer sur la nature du contenu du verre et ainsi de ne pas choquer les susceptibilité.

D’une manière globale donc, on peut historiquement comprendre que c’est l’évidence de la performativité du fait qu’elle est marquée formellement qui l’avait placée devant l’illocutoire. L’illocutoire est donc un énoncé qui réalise un acte de discours sans qu’un verbe renseigne sur la nature de cet acte

Autrement dit, les performatifs contiennent un verbe dont le sens indique la nature de l’acte dont son énonciation réalise. Dire « je promets de venir demain » c’est réaliser une promesse ; par contre, dire « je viendrai demain » réalise une promesse indirectement et on conclura que son énonciation en tant que fait a pour valeur illocutoire la réalisation d’une promesse.

La distance qui sépare la représentation et la théorie de l’action est exprimée comme suit par F. RECANATI, à la suite des travaux d’AUSTIN :

« Une fonction ‘cognitive’, qui caractérise les énoncés utilisés pour exprimer des propositions vraies ou fausses, c’est-à-dire pour représenter des faits, et une fonction ‘instrumentale’ ou ‘non cognitive’ qui caractérise l’utilisation des énoncés comme vecteur des relations intersubjectives du locuteur et de l’auditeur, avec un ordre ou une question, le locuteur manifeste son désir ou sa volonté et ‘influence’ l’auditeur en l’incitant à agir de telle ou de telle façon » (RECANATI, 1979, p. 92)

Cette distinction ne contrevient pas à la loi générale selon laquelle un signe est toujours signe de quelque chose, mais le fait nouveau est qu’elle indique que le signe peut être considéré comme une chose parmi les choses. Or le signe considéré comme chose met

en avant l’énonciation. Autrement dit, nous retenons que lorsque le signe dévoile son aspect de chose parmi les choses, il est évident qu’il ne se réfère pas à l’univers extralinguistique mais se réfère à lui-même. Nous sommes alors avec l’énonciation en présence du caractère réflexif du langage qui échappe au critère de vérité ou de fausseté :

« (…), énoncer une phrase déclarative, ce n’est pas toujours décrire une réalité donnée, mais, dans certains cas, c’est instaurer une nouvelle réalité : (…).

Les énoncés qui ne décrivent pas, mais instaurent, ne sont ni vrais ni faux ; ou, si on leur accorde une vérité, ce sera cette vérité d’instauration dont parle Etienne SOURIAU au sujet de l’art ou de la philosophie. La philosophie, dit SOURIAU, n’est pas une entreprise descriptive, mais instaurative ; le philosophe ne décrit pas la réalité, ni une réalité (spirituelle, affective…) déjà donnée, mais il instaure une réalité, à savoir le système philosophique conçu comme œuvre d’art, comme monument. » Ibid. p. 100

Les performatifs se comportent justement comme l’acte de philosopher mentionné dans cette citation. Ceci veut dire que sa réalité est purement discursive. C’est ainsi que l’indépendance de la performativité vis-à-vis de la réalité extralinguistique préexistante a conduit à son élargissement vers l’illocutoire.

Avec l’illocutoire, nous retrouvons pleinement la distinction entre énoncé qui se réfère au réel et à l’énonciation qui est suiréférentielle. Dans la perspective illocutoire – généralisation de la performativité – nous sommes autorisés à prendre l’énoncé sur deux plans : celui où il continue de signifier et de renvoyer à un référent externe et celui où il embraye au niveau de l’énonciation pour montrer sa nature de chose. Ce niveau énonciatif déplace en fait la référence de la réalité extralinguistique vers la relation intersubjective qui implique la référence à d’autres discours selon le principe dialogique évoqué à l’instant dans la mesure où le sujet est un existant par la parole. C’est cela la fonction qu’assument les pronoms « je » et « tu » qui ont la particularité de devoir leur existence par l’instance de la parole. C’est-à-dire de l’énonciation.

Il existe une pratique empirique qui atteste cette particularité : toute forme de censure d’État à l’endroit de journalistes de l’opposition en est une manifestation. Les articles sont jugés posséder suffisamment de force illocutoire (et éventuellement perlocutoire) pour remettre en cause l’existence du gouvernement en tant que sujet de la parole.

Cette preuve empirique permet de voir d’un seul coup de mémoire que c’est une relation intersubjective qui est ébranlée par la performativité de la parole. Nous venons donc de voir avec cette brève présentation du performatif que l’énonciation est un fait qui réalise un acte de langage. L’analyse de la forme permettra donc d’identifier quelle est la force illocutoire mise en œuvre par l’énonciation.

Mais dans la mesure où la référence de l’énonciation sont les sujets linguistiques (énonciateur et énonciataire), ceci prouve que l’énonciation s’inscrit dans le flux continu des relations intersubjectives réalisant au moins un acte de discours. En effet, l’inscription du sujet dans le discours postule automatiquement un allocutaire. Autrement dit, énonciation et illocution s’organisent à partir de la relation intersubjective et celle-ci s’organise à partir du principe dialogique.

RECANATI nous rapporte, à la manière de Gordon LAKOFF, que certains énoncés se présentent comme seulement constatifs, mais qu’en réalité ils comportent un verbe performatif élidé au niveau superficiel et qui doit donc être présent dans la représentation de la structure profonde de la phrase. La présence de ce verbe performatif est explicite dans le cas où le locuteur est différent de l’énonciateur (ceci est une distinction introduite par O. DUCROT (1980, p. 45) ; ce cas est évidemment celui des discours rapportés. Si X a dit :

3. Je viendrai

Et que Y rapporte ce discours en disant : 4. X a dit : je viendrai

Il est vrai qu’en aucun cas ni le « Je » de (3) ni celui de (4) ne renvoient nullement à Y. On dira dans cet exemple précis que Y n’est qu’un simple locuteur et que X est l’énonciateur. Et justement dans (4) le prédicat qui s’attache à X sujet de la phrase et de l’énonciation commente l’acte de discours que X a réalisé : le fait d’avoir dit quelque chose. On parlera alors de verbe performatif du verbe dire. L’énonciation consiste ainsi à dire quelque chose.

Il y a une autre manière de rendre compte de la présence de ce verbe performatif que certains linguistes appellent préfixe performatif dans l’analyse des propositions adverbiales.

Comme son nom l’indique, une proposition adverbiale doit nécessairement modifier un verbe. Ce qui peut poser des problèmes d’analyse quelquefois : quand elle est présente et qu’on ne voit pas exactement quel verbe de la séquence est modifié, il faut donc conclure à l’élision du modifié, lequel a pour fonction d’instaurer la performativité. C’est-à-dire de renvoyer la référence linguistique à l’énonciation. En voici un exemple de ce type :

5. Je ne supporte pas la fumée du cigare au cas où tu ne le saurais pas1

Le problème qui se pose ici est que l’expression adverbiale au cas où tu ne le saurais pas ne peut pas modifier le verbe « supporter ». Parce que le fait que quelqu’un (vous ou moi) ne supporte pas la fumée du cigare ne dépend nullement de l’autre fait que son interlocuteur le sache ou non. Autrement dit, son savoir ou son ignorance ne peut pas modifier l’état de chose dans lequel se trouve l’énonciateur de (5).

Il serait alors très tentant de prononcer l’agrammaticalité de (5). Seulement, cela risque d’être très hasardeux car le sentiment linguistique des francophones accepte telle quelle cette phrase. Néanmoins, elle résiste à l’analyse si on ne fait pas référence à l’énonciation.

Cette résistance vient de ce que BAKHTINE appelle réification de l’objet d’étude de la linguistique, une réification qui a connu son apogée dans le courant dit structuraliste. Or il suffisait de replacer l’énoncé dans le cadre de son énonciation pour que sa nature de