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Certains arts comme le spectacle vivant souffrent de paraître moins « évidents » vis-à-vis des programmes scolaires existants. Dans ce contexte, l’éducation au patrimoine a plus ou moins réussi à tirer son épingle du jeu du fait même de son lien à un enseignement « fondamental » : l’histoire.

1) Les monuments comme lieux de ressources

Les sites patrimoniaux et monuments historiques font partie des programmes de l’Éducation nationale. De plus, en comparaison avec d’autres formes artistiques et culturelles, le patrimoine tient une place particulière car il est un thème transversal à plusieurs disciplines - Histoire, géographie, français, arts plastiques, éducation musicale, sciences économiques et sociales, sciences de la vie et de la terre, etc. Il offre par conséquent de multiples possibilités de formes d’éducation - du regard, esthétique, sensibilisation à l’architecture. Il existe de nombreux dispositifs de médiation visant à éduquer au patrimoine adressés à des publics scolaires et individuels. En France, nous avons la chance de disposer d’un patrimoine relatant des siècles, de l’Antiquité à nos jours. Éduquer au patrimoine consisterait à donner du sens à des objets ou des lieux témoins du passé dans l’esprit des enfants, Marie Musset, chargée d’étude et de recherche au service Veille et Analyses de l’Institut Français de l’Éducation (IFÉ) 106, définit cela comme suit :

« N’épousant pas forcément les contours des disciplines, l’éducation au patrimoine les concerne toutes en s’intéressant aux connaissances “ sur ” les contenus patrimoniaux, mais aussi à l’éducation “ par ” le patrimoine : par le biais de partage d’expériences émotionnelles et artistiques, elle susciterait ou identifierait une communauté de valeurs. » (Musset, 2012 :1)

Les textes nationaux, internationaux ou européens font de l’éducation au patrimoine une priorité. Ils soulignent les fonctions sociales du patrimoine s’inscrivant dans une démocratisation et démocratie culturelle (Ibid).

À une échelle de gestion plus globale des monuments en tant qu’institutions culturelles à part entière, je constate, là encore, une diversité d’acteurs. En effet, les monuments historiques et sites de patrimoine bâti sont gérés ou labellisés principalement par : les municipalités, le Centre des

       

106 Marie Musset est notamment l’auteur d’un dossier spécial à propos de l’éducation au patrimoine publié par l’ENS Lyon (Musset, 2012).

Monuments Nationaux – (CMN) Établissement public à caractère administratif français placé sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication , la Réunion des Musées Nationaux et du Grand Palais des Champs Élysées (RMN-GP), l’UNESCO, le Réseau des Villes et Pays d’Arts et d’Histoire - (VPAH) label officiel français , des sociétés privées comme Culturespaces - filiale de GDF-Suez - ou encore des particuliers propriétaires des lieux107.

Riches d’une histoire et de logiques entrecroisées, les premiers services des publics sont créés dans les musées et institutions du patrimoine. La mise en œuvre du Plan à cinq ans (Lang/Tasca) en 2002 instaure la charte « Adopter son patrimoine » (cf. Annexe n°5, Circulaire n° 2006-086 du 22-4-2002). Celle-ci concerne l’école élémentaire, le collège et le lycée. À cette occasion, l’éducation au patrimoine est appréhendée comme une découverte de l’environnement, un moyen de compréhension de l’héritage et de l’identité culturelle des jeunes. Concrètement, les plus jeunes ont l’occasion de découvrir, d’étudier un site, un édifice ou un objet patrimonial au cours de l’année scolaire. Les partenaires politiques et éducatifs sont impliqués dans cette charte :

« Adopter doit être entendu au sens de "choisir", "faire sien". Par l'adoption, les élèves s'approprient, […] un édifice, un quartier, un musée, un jardin, une collection, une œuvre ou un site de proximité. Ils peuvent donc devenir "détenteurs" à la fois de la mémoire de l'élément choisi et de son devenir. […] Ils prennent conscience de leur responsabilité de citoyens face à

       

107Le CMN est le nom actuel de la Caisse nationale des monuments historiques et préhistoriques créée en 1914,

aujourd’hui, il anime et gère près de 100 monuments qui appartiennent à l’État. Ses missions reposent essentiellement sur la mise en valeur de ce patrimoine - restauration, conservation et entretien du monument , le développement de l’accessibilité au plus grand nombre et la qualité d’accueil. Une politique active en faveur de l’éducation a ainsi été mise en place avec 23 services éducatifs actifs dans le réseau du CMN. Des thématiques variées - telles que l’histoire, histoire de l’Art, architecture, urbanisme, archéologie, jardins et environnements, arts littéraires, arts plastiques, photographie, histoire et arts du goût, musique, danse et spectacle vivant, sciences et techniques, restauration - ont largement été développées dans les monuments nationaux.

Le RMN-GP est un établissement public à caractère industriel et commercial. Sous tutelle du ministère de la culture

et de la communication, il a pour but de contribuer à la diffusion du patrimoine muséographique et au développement des publics, notamment en mettant ses capacités en ingénierie culturelle à disposition des musées français. Cet établissement public gère principalement des musées parmi lesquels des lieux de patrimoine bâti - pour la plupart des châteaux - : musée du château de Fontainebleau, des monuments français - Cité de l'architecture et du patrimoine , du Moyen Âge - Thermes et Hôtel de Cluny - , du château de Pau, du château de Compiègne, des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau. L’Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), créée en 1945, inclut dans sa convention de protection du patrimoine mondial une partie sur l’éducation :« Les États parties à la présente Convention s’efforcent par tous les moyens appropriés, notamment par des programmes d’éducation et d’information, de renforcer le respect et l’attachement de leurs peuples au patrimoine culturel et naturel défini aux articles 1 et 2 de la Convention ». - Convention concernant la protection du patrimoine mondial, UNESCO, 1972. En France, c’est à partir des années 80 que les institutions ont vraiment commencé à réfléchir aux moyens de mettre le patrimoine à la portée des jeunes.

En 1985, le réseau des VPAH est créé doté de services éducatifs. L’idée principale de ce réseau est de définir des territoires, communes ou regroupements de communes dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la création et à la qualité architecturale et du cadre de vie. Son objectif principal est d’ « assurer la transmission aux générations futures des témoins de l'histoire et du cadre de vie par une démarche de responsabilisation collective » (Source : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/Drac-Nord-Pas-de-

ce patrimoine qu'ils apprennent à protéger voire à réhabiliter. » (Charte « Adopter son patrimoine », 2002)

L’éducation au patrimoine porte en elle le projet de développer la conscience citoyenne, l’identité d’un groupe sur un socle de valeurs communes, locales, nationales et européennes voire universelles. À ce propos, les objectifs éducatifs fixés par les instances politiques sont : découvrir et étudier un site, un édifice, ou un objet patrimonial, comprendre l'héritage pour structurer l'identité culturelle des élèves, développer le sens de l'observation et éveiller aux formes artistiques et culturelles à partir de l'environnement quotidien. Pour autant, Marie Musset souligne que l’intégration de l’éducation au patrimoine dans les programmes est ambiguë car la notion de patrimoine n’est pas neutre :

« Elle n’est pas par nature synonyme de rencontre et de concorde médiées par l’élément patrimonial. Il y a toujours eu place pour le patrimoine dans les contenus éducatifs, et l’on a remarqué qu’il pouvait dans certains cas relever d’un ancrage nationaliste plus que d’une ouverture interculturelle. » (Musset, op.cit.)

Les monuments historiques et sites patrimoniaux sont des lieux de rencontre de compétences professionnelles variées. Les projets mis en place sont transdisciplinaires, alliant les métiers de la conservation et ceux de la création. L’éducation au patrimoine est également possible par la mise à disposition d’enseignants par l’Inspection académique et les services éducatifs, et la définition d’objectifs pédagogiques communs. Les lieux de patrimoine bâti contribuent à la compréhension de l’environnement dans lequel les enfants se trouvent en favorisant le contact avec des signes de leur héritage culturel dans leur vie quotidienne. Le terme « adopter » de la charte est particulièrement fort sémantiquement pour illustrer les logiques d’appropriation attendues.

2) Dispositifs standardisés et politique événementielle

Des dispositifs sont spécifiques à l’éducation du patrimoine. Pendant plusieurs années, j’ai questionné, demandé, collecté ce qui était proposé pour les jeunes dans les lieux de patrimoine - musées compris - en prêtant une attention particulière aux monuments. J’ai pu observer qu’il y avait deux sortes de dispositifs :

- d’une part, ceux qui aident à la visite et par la même équipent la pratique culturelle - livret de visite, audioguide par exemple - ;

- d’autre part, les dispositifs interministériels relevant davantage de la médiation active comme celui des Classes Patrimoine.

Gestion Dispositifs éducatifs

d’aide à la visite Scolaires et groupes Evènementiel CMN :

- 115 monuments nationaux parmi lesquels l’Abbaye du Mont-St-Michel, la

Cathédrale Notre-Dame de Paris, les châteaux d’Angers, de Pierrefonds, de

Castelnau-Bretenoux, etc.

- Livrets de visite Parcours découverte pour enfants (7-11 ans) - Mini itinéraire (livre) - Jeu en ligne

« Monument jeu d’enfant »

- Ateliers pour les scolaires

- Visites commentées

-Monuments jeu d’enfant (famille)

- Œufs, énigmes et chocolat - Les Portes du temps (centres sociaux) - Journées du patrimoine, Rendez-vous au jardin -Expositions temporaires - Spectacles vivants RMN-GP : - 35 établissements parmi lesquels les châteaux de Fontainebleau, du Moyen Âge (Thermes et Hôtel de Cluny), de Compiègne

- Audioguides enfants (8-12ans)

- Livrets de visite (à partir de 7ans)

- Ateliers

- Visites commentées - Expositions temporaires - Spectacles vivants

- Journées du patrimoine, Nuit des musées

VPAH

- 115 villes, 66 pays parmi lesquels Carcassonne, Dinan, Rennes, Nîmes etc.

- Livrets de visite payants « Raconte-moi » - Visite découvertes - Jeux et mallettes pédagogiques - Ateliers - Ateliers de l’architecture et du patrimoine (Classes patrimoine avec des dispositifs) - Visites guidées - Opération nationale « L’été des 6-12 » - Expositions temporaires - Spectacles vivants Société Culturespaces

- 13 sites parmi lesquels le le Château des Baux de Provence, Théâtre antique d’Orange, les arènes de Nîmes

- Livrets-jeux (7-12ans) - Audioguides (à partir de 10 ans) + dossier

pédagogique pour adulte accompagnateur

- Application

- Ateliers pour les scolaires - Visites animées - Spectacles de reconstitutions historiques pendant l’été - Expositions temporaires - Spectacles vivants

Figure 3. État des lieux des dispositifs de médiation dans les monuments

Les monuments gérés par les municipalités - comme le Palais des Papes - ou encore ceux gérés par des propriétaires - comme le château de la Barben en région PACA - ne sont pas intégrés à ce tableau car ils représentent des initiatives disparates. Ce tableau synthétique de l’offre éducative des principaux sites monumentaux montre néanmoins très bien que les choix des médiateurs convergent vers des dispositifs récurrents. En cela, j’observe une forme de standardisation des dispositifs d’éducation au patrimoine. En effet, je remarque que les principaux dispositifs d’aide à la visite sont : le livret de visite et l’audioguide. Avec un format variable - triptyque, cahier

d’une dizaine de pages , le livret est, à ce jour encore, le dispositif le plus répandu - probablement aussi car il est moins onéreux qu’un audioguide. Son appellation varie d’un lieu à l’autre : livret-jeu,

parcours-découverte ou encore jeu de piste. Jean-Luc Meslet, Directeur du développement culturel et des publics au siège du CMN, explique la généralisation du dispositif du parcours-découverte dans son réseau de la sorte :

« Nous avons expérimenté le parcours découverte en premier lieu au château de Tarascon. Nous avons été convaincus par ce modèle pour le cadre familial. Ce sont ni plus ni moins

qu’une application de règles de bon sens, il s’agit du même parcours de visite que les

parents, le même sens de visite, du même endroit en même temps, les parents peuvent ainsi

se saisir de ce livret. Il ne s’agit pas de les intéresser à la totalité du monument, mais de

proposer un minimum de stations et de soutenir l’intérêt. Le temps de parcours du château

par exemple était ponctué par le parcours existant, car nous nous raccrochons à

l’existant. » (Entretien exploratoire avec M. Jean-Luc Meslet, Ministère de la Culture et de la Communication, Paris, 25 octobre 2010).

Ces dispositifs prétendent expliciter/délivrer des savoirs historiques sur les lieux visités tout en faisant passer un moment ludique aux jeunes. D’un point de vue sémiotique, ils mobilisent des opérateurs communs108.

Certains réseaux semblent d’ailleurs avoir adopté cette forme de médiation de façon systématique y compris sur les événements nationaux c’est le cas du CMN :

«Le monument ne dispose pas d’un budget spécifique pour l’organisation de cette manifestation [Œufs, énigmes et chocolat]. Cependant les supports de communication sont réalisés par les services du siège (affiches, dossier de presse) et le matériel est envoyé à

chaque monument (œufs cartonnés, œufs en chocolat et friandises, pochette du livret jeu).

Sur place, nous devons assurer la communication locale (affichage, mail, presse locale…), réaliser le livret jeu (contenu et mise en page) et prévoir un renfort de l’équipe d’accueil. » (Fiche données, Monastère de Saorge) 109

Au-delà, ce verbatim de professionnel met en exergue la force d’appartenance à un réseau national, la négociation des rôles et la liberté quant aux actions développées. De plus, la majorité des lieux propose un audioguide tout public - c’est-à-dire « à partir d’un certain âge » - ce qui peut poser un certain nombre de questions quant aux savoirs mobilisés, leur vulgarisation, la durée de l’écoute. En somme, nous pouvons nous demander s’ils sont réellement adaptés aux pratiques et à l’attention que les jeunes enfants pourront accorder aux commentaires ? Néanmoins, certains

       

108 Je les identifierai dans le détail dans le chapitre quatrième de la thèse au moment de l’étude sémiotique.

109 Cette « Fiche données » a constitué une première étape de travail pour récupérer des informations auprès des professionnels des monuments (cf. Chapitre troisième).

lieux comme ceux gérés par le RMN-GP ou encore l’établissement public du domaine et du château de Versailles, proposent un audioguide adapté aux enfants présentant une trame narrativo-fictionnelle spécifique. Elisabeth Clavé, responsable du service culturel du musée de Cluny-musée national du Moyen-Âge au sujet de l’audioguide pour les 7-12 ans en témoigne :

« L’audioguide pour les enfants avec ses dialogues pleins d’humour, ses bruitages et ses légendes est aussi très prisé des adultes même quand ils ne sont pas accompagnés d’enfants ! »

La réflexion à propos de la visite pour enfants se focalise ainis autour de la mise en place de ces deux dispositifs majeurs principalement destinés aux familles.

En ce qui concerne l’offre pour les scolaires, elle s’inscrit la plupart du temps dans les Classes à Projet Artistique et Culturel, les Classes Patrimoine110 et la Charte pour l'éducation au patrimoine (cf. Annexe n°5). Ces mesures se concrétisent la plupart du temps en ateliers, forme de médiation privilégiée pour les scolaires. L’atelier est également proposé aux familles durant les vacances ou événements spécifiques.

Enfin, la politique événementielle des lieux culturels est devenue un élément incontournable de leur offre. Les monuments sont particulièrement propices aux spectacles, aux événements. Annick Meunier et Jason Luckerhoff définissent le caractère « polyculturel » de ces lieux de patrimoine comme les musées :

« Les grands musées modernes se transforment en des grands équipements polyculturels, insérés dans l’économie marchande par l’intermédiaire d’une zone de chalandise […]. Au tempo rapide du renouvellement des expositions temporaires (deux ou trois par an) succède le rythme haletant du musée devenu machine polyculturelle, insérée dans l’espace de chalandise marchande et redoublée dans l’espace des nouveaux médias par un site appelé à se transformer et à vivre quasi au jour le jour pour bien démontrer qu’il est débordant d’activités. » (Meunier, Luckerhoff, 2012 : 148).

L'événementiel est l’un des moyens de dynamiser le patrimoine, mais aussi de condenser une activité sur un temps court quand les budgets ne permettent pas de concevoir ou développer

       

110 La Classe Patrimoine,permet à une classe de découvrir les lieux de patrimoine lors d’un séjour en dehors de l’école - même si les nuitées ne sont pas nécessaires. Ces actions sont rendues possibles par le financement des collectivités territoriales, des organismes culturels et animées par les médiateurs des structures culturelles (comprenant personnel de la structure et intervenant extérieur). Lors de ces séjours, les enfants sont la plupart du temps amenés à participer à des ateliers thématiques - taille de pierre, fresques, mesure du temps, architecture, calligraphie, plantes tinctoriales, etc. . Pour mieux connaître, son cadre juridique voir la circulaire n° 88-063 du 10-3-1988 modifiée par la circulaire n° 90-312 du 28-11-1990.

davantage d’activités. Chaque année, de nombreux événements investissent les monuments. Depuis 1947, la Cour d'Honneur du Palais des Papes devient chaque été un décor de théâtre prestigieux. La multifonction des lieux de patrimoine fait d’un endroit visitable lieu historique -un lieu de spectacle. Le domaine et château de Versailles est aujourd’hui -un lieu polyculturel bien au-delà d’un château à visiter, le théâtre antique d’Orange a gagné en notoriété avec ses Chorégies - prestigieux festival d’art lyrique -, les exemples ne manquent pas. Pierre-Yves Heurtin définit la singularité de l’événementiel culturel 111 :

« Il peut se présenter de manière imprévue, dans la fulgurance d'une découverte, dans le cadre d'une action culturelle, comme un concert ou une pièce de théâtre de qualité exceptionnelle, mais il peut aussi surgir inopinément d'une initiative extérieure aux décideurs, il peut enfin être relié à une occasion favorable que l'on s'empresse de saisir. » (Heurtin, 2007 : 48)

Les établissements publics sous tutelle du Ministère de la culture et de la communication ont pensé des événements nationaux pour les jeunes112. Le développement de l’évènementiel poursuit l’idée de faire revenir les publics sur les lieux une nouvelle fois et d’éviter ainsi le syndrome du « primo visiteur » comme l’avait montré l’enquête menée par notre laboratoire Culture et communication à propos de la fréquentation du patrimoine antique en Région PACA dans laquelle sur 3176 répondants 2599 affirment être venus pour la première fois visiter ces lieux à l’occasion d’un événement temporaire :

« La proportion de primo visiteurs est de très loin la plus forte. Ce résultat est conforme à la logique des visites patrimoniales comparativement à celle des musées dans lesquels le temporaire peut provoquer une fidélisation relative. » (Jacobi, Ethis, 2001 : 8).

Enfin, les dispositifs numériques d’innovation restent encore peu développés ou sont en cours de développement : applications téléchargeables, tablettes - par exemple l’Histopad

       

111 Heurtin P-Y., 2007, « Evénementiel vs action culturelle », in Internationale de l'imaginaire nouvelle série, Babel, Actes Sud, n°22, Arles.

 

112Les Portes du temps créés en 2005 au château de Fontainebleau est un événement du CMN visant à ouvrir les sites patrimoniaux aux jeunes qui ne partent pas en vacances l’été. Depuis 2008, le château d’Espeyran les organise à destination des centres de loisirs, des centres sociaux culturels, comme en témoigne Henri-Luc Camplo, administrateur du château : « Des ateliers, des animateurs en costume d’époque accompagnent les participants dans leur découverte à la fois d’un site patrimonial, mais aussi d’une histoire locale rendue vivante par les traces du passé : le patrimoine d’Espeyran. » (Camplo in Lauret, Cohen., 2009, 25). Le CMN propose deux autres événements destinés aux jeunes Monument jeu d’enfant, Œufs, énigmes et chocolats. Le premier en octobre, est l’occasion le temps d’un week-end de proposer des activités ludiques pensées pour l’événement, le second propose une chasse aux œufs de Pâques. Dans la même idée, la RMN-GP propose des événements comme L’été des ados, et les VPAH l’été des 6-12. Enfin, parmi ces événements, les reconstitutions historiques tiennent une place importante. Portée par le succès de parcs d’attractions comme celui du Puy du fou, très lucratif, la société Culturespaces propose de nombreuses reconstitutions l’été dans les monuments qu’elle gère comme c’est le cas au château des Baux-de-Provence.

développé au château de Guillaume le Conquérant à Falaise ou à celui de Chambord - et autres visio ou video-guides - par Culturespaces à Nîmes. Ces dispositifs mettent en œuvre la réalité