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5.1 Le « style pastoral » de Vatican II

Plusieurs auteurs qui ont proposé des approches synchroniques sur la question de l'herméneutique théologique de Vatican II ont fait ressortir la question du style du concile76. En fait, plusieurs manières ont été proposées pour aborder le style des documents conciliaires, parfois un peu trop superficielles, notamment celles qui consistent à compter le nombre de lignes afin d'y trouver des répétitions. D'autres ont voulu apprécier le style du concile en privilégiant des approches littéraires ou linguistiques ou les analyses synchroniques. Des études de vocabulaire ont également été faites, qui montrent bien malgré ces limites que Vatican II a un lexique propre et une originalité qui le distingue des autres conciles77. Malgré leurs limites, ces études permettent de démontrer que cette originalité du concile n'est pas seulement d'ordre thématique, mais aussi d'ordre stylistique ou linguistique.

L'un des premiers à aborder explicitement la question du style est John W. O'Malley, pour qui ce qui contribue à la cohérence d'ensemble des textes conciliaires, c'est avant tout son

7R

style pastoral . Avant d'analyser plus en détail cet énoncé, voyons la manière dont le théologien emploie le terme pastoral dans l'un de ces textes sur la question79.

76 Sur le concept de style : Cf., Christoph Theobald Le christianisme comme style. Une manière de faire de la théologie en'postmodernité, Paris, Cerf, 2007, 1110 pages. Aussi, voir le texte de G. Routhier, « Vatican II comme style », dans Penser l'avenir de l'Église, Montréal, Fides, 2008, p. 53-92.

77 Sur la question des limites des études de vocabulaire, voir Y. Congar, « L'Église en cartes. À propos du traitement informatique des textes de Vatican I », dans Le concile de Vatican IL Son Église peuple de Dieu et corps du Christ, Paris, Beauchesne, 1984, p. 73-78. Celui-ci s'exprime sur le sujet avec des mots très simples et imagés: « Très justement, on a tenu compte du fait qu'un vocabulaire n'est pas fait uniquement de mots isolés comme des cailloux sur un rayon. Les cailloux eux-mêmes ne parlent au géologue que situés dans un terrain. De même, les mots n'ont leur pleine valeur sémantique que dans une phrase et un contexte. » Lbid, p. 74.

78

Voir J. W. O'Malley, «Erasmus and Vatican II : interpreting the Council», dans A. Melloni, D. Menozzi, G. Ruggieri et M. Toschi, Cristianesimo nella storia. Saggi in onore di Giuseppe Alberigo, Bologna, Il Mulino, 1996, p. 195-212. L'auteur exprime en ces termes cette constatation « [...] if we are doing so inly to reassure ourselves that the council is not be interpreted as "business as usual", is almost superfluous. There is something more immediate that supplies that reassurance - that something is the language and the style of the documents themselves.» Cela sera repris par O'Malley dans « Vatican II: Did Anything Happen », dans D. Schultenover (ed.), Vatican II: Did Anything Happen, New York, London, Continuum, 2008, p. 52-91. Du même auteur, nous verrons aussi: «Vatican H: historical perspectives on its uniqueness and interpretation », dans Vatican II, New-York, Paulist Press, 1987, p. 22- 32; «Vatican TL: Did Anything Happen?», Theological Studies, vol. 67, no 1, 2006, p. 3-33; What happened at Vatican II, Cambridge, The Belknap Press of Harvard University, 2008, 380 pages; «The style of Vatican B», dans America, vol. 188, no 11, 2003, p. 11-14. Avant d'aller plus loin, nous remarquons qu'il s'établit ici deux questions en une, c'est-à-dire sur le concept de style et ensuite un style que l'on qualifie de pastoral. Pour être exact dans notre analyse, il faudrait définir plus précisément les deux concepts que l'on a souvent collés l'un à l'autre. C'est ce que

Tableau 4 : Définition du terme « pastoral » dans le texte de John W. O'Malley "Vatican II: Did anything happen ?"

Définition Nombre de mentions

Style 3

Événement 3

Genre littéraire 1

Schéma 1

Langage des Pères 1

Contenu des textes 1

Total 10

Pour O'Malley, l'analyse rhétorique apparaît comme une manière d'aborder le style de

Vatican U80. Celui-ci propose une approche qui permet de déplacer le centre d'attention des

contenus des textes au genre littéraire du concile81. Dans son texte, le terme «pastoral» est

employé le plus souvent pour définir le style de Vatican H. L'analyse est alors portée sur le « comment » de la parole au lieu d'être sur les énoncés. Pour l'auteur, même si le concile passe d'un sujet à un autre et comporte des énoncés qui ne sont pas toujours facilement harmonisables entre eux, il n'est pas pour autant un mélange confus d'idées. Ses documents « sont remarquablement cohérents les uns avec les autres, surtout si l'on considère le nombre important de personnes qui ont été impliquées dans leur rédaction et la procédure déficiente utilisée, et ils

nous proposerons de faire dans la troisième partie de ce mémoire, en analysant l'utilisation du terme « pastoral » dans les textes conciliaires eux-mêmes.

79 Pour ce mémoire, nous analyserons plus précisément le texte de John O'Malley «Vatican H: Did Anything

Happen?», dans Theological Studies, vol. 67, no 1, 2006, p. 3-33. L'article est également paru dans D. Schultenover (éd.), Vatican II: Did Anything Happen ?, New York, London, Continuum, 2008, p. 52-91.

80 Pour O'Malley, cette analyse rhétorique permet de faire ressortir un nouveau vocabulaire dans le genre littéraire du

concile. Cette nouvelle manière de parler a des répercussions sur l'exercice d'autorité du magistère, et change la manière même de définir un concile. « Here the council becomes more explicit by introducing a new vocabulary and litterary form. Words like "charism," "dialogue," "partnership," "cooperation" and "friendship" indicate a new style for the exercice of the autority and implicitly advocate a conversion to a new style of thinking, speaking, and behaving, a change from a more authoritarian and unidirectional style to a more reciprocal and responsive model. This change effected a redefinition of what councils are and what they are supposed to accomplish. Vatican II so radically modified the legislative and judicial model that had prevailed since the first council, Nicea, in 325, that it virtually abandoned it. In its place Vatican II put a model largely based on persuasion and invitation. That was a momentous shift. » Voir John O'Malley, «Introduction», dans What happened at Vatican II, p. 11. Cette réflexion sera repris dans la conclusion du même livre, p. 306-307.

81 Pour une analyse détaillée de l'auteur sur la question du "genre littéraire", voir la fin du premier chapitre intitulé

« Big Perspectives on a Big Meeting », dans John O'Malley, What happened at Vatican II, Cambridge, p. 43-52. Pour l'auteur, s'intéresser au style du concile permet de dépasser et de clarifier l'interprétation souvent donnée de « l'esprit du concile ». « The vagueness of "spirit" is brougth down to earth and made verifiable when we pay attention to the style of the council, to its unique literary form and vocabulary, and draw out their implications. Through an examination of "the letter" (form and vocabulary) it is possible to arrive at "the spirit". Voir Ibid, p. 52.

forment un ensemble religieux cohérent82. » Cet ensemble cohérent ou cette totalité est produite

par et dans le style du discours adopté par le concile. Ce style devint de plus en plus évident au fur et à mesure que celui-ci avance, culminant dans Gaudium et spes. Selon cette perspective, le concile a une rhétorique unique en elle-même. Cette rhétorique s'apparente au style de discours utilisé par les Pères de l'Église dans leurs sermons, leurs commentaires et leurs traités de théologie83, et distingue les textes du concile Vatican II de tous les textes conciliaires antérieurs.

Vatican II parvient ainsi à définir son identité propre en laissant de côté le langage technique et juridique néo-scolastique caractéristique des conciles antérieurs84.

O'Malley donne quelques caractéristiques du « style pastoral » de Vatican H, qu'il considère comme une nouvelle manière de faire de la théologie et de proposer l'enseignement catholique. Pour lui, ce style est caractérisé par un retour aux sources (Écriture et patristique), une certaine réserve à définir et à se prononcer sur toutes les questions, une tendance à modérer la prolifération des prescriptions et une attitude de dialogue (horizontal) plutôt qu'un mode vertical d'énonciation. Ce sont ces caractéristiques qui permettent à l'auteur de définir le style des textes de Vatican II de « pastoral ». C'est donc dans leur programme rhétorique davantage que dans les énoncés eux-mêmes que les textes conciliaires se distinguent et manifestent leur cohérence. Pour O'Malley, cette rhétorique caractéristique est l'élément qui définit le mieux le corpus conciliaire.

82 « Erasmus and Vatican U... », p. 197.

83 « View in the large, the style of the council resembles the style the Fathers of the Church used in their sermons,

treatises and commentaries. This similarity is not accidental, for the centerpiece of the council, which provide the stylistic model for subsequent documents, was Lumen gentium. That document was itself profoundly influenced by works like de Lubac's Méditations sur l'Église, which was a recourse not only to many patristic motifs regarding the church but also a recourse to the Fathers' style of discourse. » Voir « Erasmus and Vatican H... », p. 197. Plus tard dans son texte, O'Malley affirmera que le point culminant de cette totalité du discours produit par le style sera la constitution Gaudium et spes. Or, il est intéressant de noter que, dès le départ, c'est plutôt la constitution Lumen Gentium qui semble mettre ce style en évidence. De plus, dans la citation, le style ne s'apparente pas seulement aux discours des Pères de l'Église, mais aussi à des théologiens (dans ce cas-ci de Lubac) qui s'en sont inspirés. Cela mériterait certainement d'être approfondi.

84 « The patristic style in Vatican II is, therefore, more than a nostalgie recovery of a past treasure. By its striking

difference from the style adopted by previous councils (and by other ecclesiastical documents), it indicates we must enter a new "language game", a new realm of religious discourse, a new forma mentis, if we are to understand the council and interpret it properly. "Le style est l'homme même" - "the style is the man" - the style is the council.» Voir, Ibid, p. 198.

5.2 Conclusions théologiques

Parmi toutes les propositions qui tentent de lire Vatican U selon un ensemble cohérent, celle de John W. O'Malley est l'une des plus originales. Pour le théologien, l'emphase mise sur la continuité de Vatican II avec la tradition catholique comporte le danger d'omettre certains aspects du concile qui marquent plutôt une rupture. L'un de ces aspects est le « style » employé dans les textes de Vatican U, qui est différent de celui des conciles précédents. Examiner ce style permet de construire une herméneutique « appropriée » à Vatican II et non seulement une manière de le distinguer des autres conciles. Pour O'Malley, ce style peut être qualifié de « pastoral » et est un nouveau « mode de discours » dans l'histoire des conciles. Ce style est présent dans la forme et le contenu de Vatican H qui sont indissociables l'un de l'autre. « The council adopted a new style of discourse and in so doing set forth through that style a striking teaching on how the church was to be85. » Le théologien fait la distinction entre le style employé dans les conciles précédents et celui de Vatican H. Le style des conciles précédents est caractérisé par deux éléments. D'abord, ces conciles ont formulés des « canons» suivant le plus souvent la formule : « Si quelqu'un dit...qu'il soit anathème ». Ensuite, ces canons étaient composés d'un vocabulaire de « pouvoir », qui comportait des mots d'intimidation, de punition et de surveillance. Le style de Vatican diffère en ce sens qu'il laisse de côté ce langage juridique et possède une rhétorique caractéristique qui s'apparente au discours des pères de l'Église. L'une des difficultés dans l'herméneutique théologique de Vatican II est que cette question du style n'a pas été prise assez en considération. Plusieurs interprètes ont lu Vatican II en étant attentifs aux énoncés, en oubliant de tenir compte du style « pastoral » employé dans les documents.

La proposition du théologien sur le style pastoral du concile permet une lecture transversale qui ne réduit pas Vatican II à de simples énoncés. Cette proposition ne fait pas référence à une fidélité aux énoncés du concile et engage une réflexion sur l'acte de lecture des textes conciliaires. En effet, nous constatons que c'est une posture d'énonciation qui est en jeu dans la proposition du théologien. Selon cette hypothèse, Vatican II apparaît comme un effort d'écoute des aspirations du monde, une nouvelle manière de faire de la théologie marquée par un retour aux sources, un mode de dialogue fraternel et une nouvelle manière de proposer

l'Évangile. Alors, « le style c'est à la fois une méthode de travail, une posture d'énonciation et une forme littéraire » . Cela constitue la nouveauté de la proposition d'O'Malley et définit sa manière de comprendre la pastoralité. Le style décrit par O'Malley contraste de beaucoup avec d'autres manières pour l'Église de s'adresser au monde et de proposer son enseignement.

6. W A L T E R K A S P E R

6.1 Une herméneutique des « affirmations » du concile

Un théologien qui s'intéresse de près à l'enjeu de la pastoralité à Vatican II est le professeur allemand Walter Kasper. Dans l'un de ses textes sur l'herméneutique théologique de

R7

Vatican II , Kasper utilise à vingt-et-une reprises le terme « pastoral ». Cette utilisation peut-être analysé comme suit :

Tableau 5 : Définition du terme « pastoral » dans le texte de Walter Kasper

"Le défi qui demeure. À propos des affirmations du Concile "

Qualification Nombre de mentions

Affirmations du concile 5

Textes du concile (Gaudium et spes) 4

Langage théologique 3 Langage 2 Caractère "Pointe" du concile Interprétation du concile Intention Affirmations doctrinales Orientation Théologie Situation Total 22

86 Gilles Routhier, « Vatican II comme... », p. 90.

87 Voir Walter Kasper, « Le Défi de Vatican II qui demeure : à propos de l'herméneutique des affirmations du

Concile », La théologie et l'Église, Paris, Les Éditions du Cerf, 1990, coll. « Cogitatio Fidei », no 158, p. 411-423. Cela correspond également en tous points aux critères herméneutiques énoncés par le Cardinal Daneels dans son «Rapport initial », lors de l'Assemblée du synode extraordinaire des évêques de 1985.

À partir de ce tableau, on constate que le théologien utilise le terme pastoral le plus souvent pour désigner les affirmations du concile, la constitution « Gaudium et spes » et le langage théologique de Vatican II . Après avoir proposé une périodisation des années d'après concile, Kasper mentionne la nécessité d'établir une herméneutique des « affirmations » du concile. Selon lui, il n'est possible de résoudre les problèmes qu'en s'entendant sur les principes d'interprétations et de réalisation du concile. Après une phase positive d'enthousiasme et une phase négative de déceptions, la troisième phase devra être celle de l'interprétation, de la réalisation, et de l'œuvre de renouveau du Concile89. Il s'agit de la tâche que Kasper propose à la théologie pour les années à venir. Après avoir énoncé ce programme, le théologien nomme trois difficultés à sa réalisation. D'abord, pour les conciles antérieurs, la règle est qu'il faut condamner et comprendre l'énoncé en fonction de celle-ci. Cela ne peut s'appliquer dans le cas de Vatican U. Ensuite, le pape Jean XXDI a donné une orientation explicitement pastorale au concile. Cette façon pastorale de s'exprimer constitue une nouveauté par rapport aux conciles antérieurs. Enfin, les textes de Vatican II sont souvent considérés comme des textes de compromis à l'intérieur desquels se superposent des affirmations « progressistes » et « conservatrices » contradictoires.

6.2 Affirmations pastorales et doctrinales

Après avoir nommé ces difficultés, Kasper s'intéresse à l'herméneutique des affirmations doctrinales du concile. Selon lui, le concile « n'a pas visé à formuler une doctrine ancienne. Le langage théologique ainsi visé, et qui veut se référer aux hommes dans leur situation d'aujourd'hui, peut-être qualifié de pastoral . » Pour définir cette nouveauté du langage

88 Comme l'indique Gilles Routhier, il est intéressant de constater que ce chapitre, même s'il est consacré à

l'herméneutique des "affirmations du concile", s'ouvre par une rapide évocation des personnes, de leur expérience conciliaire et de l'événement conciliaire : "Pour beaucoup de ses contemporains, Vatican II a représenté un événement spirituel d'une force à couper le souffle [...]", "À beaucoup, Vatican II apparaissait comme un commencement absolument nouveau [...]", etc. «Cette première partie est rapidement éclipsée par un développement beaucoup plus élaboré sur l'herméneutique des affirmations conciliaires. Dans cette partie, l'histoire s'efface, sauf l'histoire du texte, l'événement disparaît et l'expérience se tait. On se retrouve seulement avec des textes et des affirmations. » Voir Gilles Routhier, « L'ecclésiologie catholique dans le sillage de Vatican H. La contribution de Walter Kasper à l'herméneutique de Vatican II », dans Laval théologique et philosophique, vol. 60 no 1,2004, p. 13-51.

89 Cette exigence d'entrer dans une nouvelle phase du processus de réception du concile est exprimée la même année

par le théologien dans un autre texte. Voir Walter Kasper, « Contre les prophètes de malheur », dans Communio, vol. 6, no 15, p. 104-123.

90 Walter Kasper, « Le Défi de Vatican II... », p. 417. Sur la question du rapport entre doctrine et pastorale, il est

théologique du concile, le théologien donne une définition du terme « pastoral ». À notre connaissance, il s'agit de la première tentative de définition du terme dans le corpus des auteurs que nous avons étudiés91. Voici sa définition :

Pastoral s'oppose bien à un dogmatisme figé, mais ne s'oppose pas à dogmatique. Au contraire, pastoral signifie qu'on fait valoir l'actualité permanente du dogme. C'est précisément parce que le dogme est vrai, qu'il est nécessaire et possible de le faire valoir de façon toujours nouvelle et vivante, qu'il est nécessaire de l'interpréter de façon pastorale92.

Dans cette définition, c'est précisément le comment du langage qui est visé et qui définit la pastoralité. Ce langage vise les «hommes d'aujourd'hui» dans leur «situation», ce qui signifie que c'est l'expérience de ceux-ci qui est en cause. Cette situation des hommes est mise en relation avec le dogmatisme (qui ne s'oppose pas au terme pastoral)93. C'est par la pastoralité

que « l'actualité permanente du dogme » est possible. Même si cette proposition comporte un désir de renouvellement dans la manière de présenter le dogme (cette manière est d'ailleurs définie de « nouvelle » et « vivante »), l'emploi du terme pastoral est lié à des affirmations et des

domaine idéal ou idéologique au concret de la vie de l'Église. [...] On a noté que ce que Jean XXDI désigne par "pastoral" était de la doctrine, mais s'exprimant dans l'histoire, dans le temps et le monde actuel. Bien sûr, certains ont abusé de ce titre pour dire : puisqu'il est pastoral, il n'est pas doctrinal. C'est absolument faux : il est doctrinal, mais doctrinal-pastoral, c'est-à-dire doctrinal d'une doctrine qui demande à être appliqué historiquement [...]» Voir Yves-Marie Congar, Entretiens d'automne, Paris, Cerf, 1987, p. 13.

91 Nous mentionnons aussi la définition donnée par Christoph Theobald dans « Enjeu herméneutique... », p. 370.

Cependant, il s'agit d'une définition postérieure à celle proposée par Kasper.

92 Walter Kasper, « Le Défi de Vatican II... », p. 417.

93 La position inverse, qui consiste à distinguer entre dogmatisme et pastoral, est présenté par le théologien Joseph

Komonchak dans son article «Interpreting the Council, Catholic Attitudes Toward Vatican II», dans Being Right. Conservative Catholics in America, Indianapolis, Indiana University Press, 1995, p. 17-36. Après avoir présenté l'attitude d'optimisme vis-à-vis du concile, Komonchak analyse la position qui consiste à rejeter le concile. En effet, une position herméneutique consiste à dire que la crise postconciliaire peut se décrire comme une infiltration dans l'Église de leurs ennemis : moderniste, communiste, franc-maçon, etc. Selon cette hypothèse, les infiltrations de ces groupes au concile par des « évêques libéraux », a influencé le mouvement de modernisation de l'Église, entre autre