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CHAPITRE 1 : APPROPRIATIONS DES OUTILS NUMÉRIQUES

1.6 Les jeunes et le besoin d’information

Sans diplôme ou Apprentissage

CAP / BEP Niveau Bac

Bac + 2 / Licence Bac + 4 et au-delà Emission politique télévisée 13% 13% 13% 16% Journal télévisée 63% 61% 65% 58% Emission politique à la radio 10% 12% 13% 17% Journal radio ou flash info 32% 34% 34% 36% Informations politiques dans la presse 42% 53% 56% 58% Actualité politique sur le web 32% 44% 46% 48%

Source : Enquête 2011-2012 sur les pratiques d’information des 15-25 ans

En définitive, les pratiques informationnelles politiques des jeunes sont liées à la fois

à leur degré de politisation (Mercier, 2007), à leur niveau d’études et /ou de celui de

leurs parents et de la crédibilité des politiques (voir chapitre 5 de la thèse). Ces trois

facteurs pourraient expliquer les mutations des pratiques d’information observées

chez cette catégorie de la population. Ajouter à ceux-là, il existerait trois autres

facteurs de mutations dans la relation entre l’information et la politique :

transformations des systèmes médiatiques, mutation des valeurs et des pratiques

politiques et l’évolution des formes de sociabilités entre individus. (Le Hay et al.,

2011)

1.6 Les jeunes et le besoin d’information

Comprendre le concept de besoin d’information est primordial pour cerner les

motivations psychologiques de la recherche chez un individu. Aussi, allons-nous

commencer à décortiquer cette notion au travers du prisme de quelques définitions.

C’est sur la base des travaux d’André Tricot (2004)

54

que nous allons tenter

d’appréhender les différentes dimensions du besoin de s’informer.

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Tout d’abord, « le besoin d’information est la nécessité ressentie de combler

une déficience constatée d’information, une lacune, un défaut ou une anomalie. On

distingue le besoin d’information en vue de la connaissance (savoir) et le besoin

d’information en vue de l’action (agir) » (2004 : 1)

Dans un deuxième temps, le besoin d’être informé « traduit un état de

connaissance dans lequel celui qui cherche l’information se trouve confronté à une

exigence d’une information qui lui manque, d’une information qui lui est nécessaire

pour poursuivre un travail de recherche. Il naît d’une impulsion d’ordre cognitif »

« Le besoin d’information correspond à un manque de connaissance d’un

individu dans une situation, ce manque de connaissance empêchant l’individu de

comprendre ou d’agir de façon optimale dans la situation ».

« Le besoin d’information correspond à une prise de conscience, dans une

situation particulière, d’un manque de connaissance ; ce qui requiert des

connaissances ; la satisfaction du besoin d’information n’épuise pas celui-ci, au

contraire elle le développe ».

« Le besoin d’information correspond au besoin de réduction d’incertitude ».

Autrement dit, « si j’ai de l’incertitude alors j’ai besoin d’information ; si je n’ai pas de

connaissances alors je n’ai pas d’incertitude ; si j’ai de la certitude alors je n’ai pas

besoin d’information ». Boullier et Ghitalla (2005)

55

vont dans le même sens que

Tricot : Les comportements en matière de recherche d’information et de lecture en

ligne sont inhérents à la volonté de réduire l’incertitude informationnelle.

55

Boullier, D., Ghitalla, F. (2005). Le web ou l’utopie d’un espace documentaire. Information-Intelligence-Interaction, p.173-189

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Figure 4 : Stratégies de recherche sur le web

Source : (Boullier et Ghitalla, 2005)

«Avoir besoin d’information, poursuit Tricot, implique que l’on ait de

l’incertitude et donc des connaissances. Le besoin d’information correspond à un

manque de connaissance d’un individu particulier dans une situation particulière.

Cela n’a rien de spécifiquement documentaire. Prendre conscience de ce besoin

implique que l’individu ait des connaissances, mais la réciproque n’est pas vraie. La

recherche d’information dans les documents est une solution parmi d’autres à ce

besoin » (ibid, p.2)

Un besoin d’information peut apparaître dans une situation où l’on a :

- besoin d’une connaissance que l’on n’a pas ;

- besoin d’une confirmation d’une connaissance que l’on a ;

- besoin d’une connaissance plus complète que celle qu’on a, un exemple, une

illustration, un contre exemple, etc. ;

- besoin d’être conforme aux buts, aux contraintes, aux attentes de la situation

;

- besoin d’indications sur la forme de la connaissance à utiliser dans la

situation (par exemple : qu’est-ce que « faire un exposé » ?) ;

Opportunisme

Principe de la

tangente

Cueillette avec

traces

Prince du parcours

DÉTACHEMENT ATTACHEMENT

Centres de référence

Principe du centre

Communautés

Principes des frontières

CERTITUDES

INCERTITUDE

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- détection d’un marqueur de pertinence dans la situation (ostension, mise en

exergue visuelle, sonore, etc. Par exemple : un mot en gras dans le texte ; un

enseignant qui me dit : « tu es bien sûr ? »).

La question du besoin d’être informé chez les jeunes est indissociable d’une

analyse des pratiques et des usages courants observés dans les contextes

informationnels au sein desquels ils évoluent. Cette question, nécessitant une

définition des termes nous mène au de-là de la construction des usages et nous

oblige à s’inscrire dans une dimension sociale et éthique.

L’âge joue-t-il un rôle prépondérant au regard de la question du besoin

d’information. L’âge est-il un profil en soi qui n’a besoin de s’adjoindre à un aucun

autre critère pour faire sens ? Pourquoi catégoriser la jeunesse de façon aussi

radicale et si simpliste alors qu’elle n’est pourtant pas un concept ? Catégoriser la

jeunesse nous amènerait à des considérations purement subjectives : quelle

différence peut-on établir entre un jeune ouvrier et un jeune chef d’entreprise ? Un

jeune diplômé à la recherche d’un emploi et un jeune sans qualification ou en

apprentissage ? Un jeune élève ou un étudiant et un qui ne l’est pas ? Un jeune

étranger en cycle universitaire et un jeune immigré en situation irrégulière ? Un jeune

garçon et une jeune fille ?

Le qualificatif « jeune » ne serait donc pas pertinent en soi. Aussi, il y a là une

vraie source de questionnement ; il semble important de redéfinir la question jeune et

de rechercher le lien entre le besoin, l’offre et l’usage de l’information chez le jeune

public qui se définit comme un groupe sociologique spécifique ayant un certain

nombre de points communs identifiés.

Il ne faudrait donc pas cataloguer la population jeune comme s’il s’agissait

d’une classe d’individus mise à part de la société. Mais il faudrait plutôt l’appréhender

comme une tranche d’âge de la population ayant des aspirations et des visions

quelque peu différentes de celles des adultes. Loin d’être stigmatisant, on peut

supposer que les motivations qui poussent les jeunes à rechercher l’information sont

les mêmes que les plus âgés. Quelles sont donc ces raisons qui amèneraient les

jeunes à rechercher l’information ?

Nous tenterons de répondre cette question au travers de cinq approches

théoriques sur les comportements informationnels dans la deuxième partie.

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Pour B. Simonot (2006), le besoin d’information est fortement liée aux deux

concepts-clés issus des recherches sur la conception des systèmes de recherche

d’information (SRI) : information behaviour (le comportement informationnel) et

information seeking (la recherche de l’information).

« Le besoin d’information serait une sensation qui porterait l’individu à

s’engager dans une activité de recherche d’information (RI) » (2006:3). Ce besoin est

circonscrit dans l’idée selon laquelle « il existerait une réponse à la question posée et

que l’effort pour l’obtenir n’est pas trop important par rapport au gain attendu ».

Pour Choo (2006), la recherche de l’information se base sur un triptype autour de la

notion d’effort : efforts physiques (se déplacer jusqu’à la source), efforts intellectuels

(consulter, raisonner, mettre en lien) et efforts psychologiques (être prêt à accéder à

des informations jugées désagréables)

Pour Le Coadic (2007), le besoin d’information est un besoin de culture. Car

d’après lui, « les pratiques informatives sont étudiées le plus souvent dans leurs liens

au travail : au lieu de travail, au temps de travail, à l’établissement scolaire, au temps

de formation. Donc à l’espace professionnel. Le parti-pris « culturaliste » des

enquêtes que nous venons d’évoquer évacue totalement ces pratiques informatives.

Seules subsistent et sont étudiées celles qui sont liées à l’espace des loisirs : presse,

radio, télévision, livre, bibliothèques » (Le Coadic, 2007)

56

.

56

Le Coadic, Yves-François. Le besoin d’information : formulation, négociation, diagnostic. Paris, ADBS éditions, 2007.

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Figure 5 : démarche de la recherche d’information

Source : la démarche de recherche d’information (Sophie Kennel, 2014)

Dans une approche cognitive issue des recherches des années 1980, la

recherche de l’information est définirait en trois grands axes : 1) besoin d’information

comme palliation du manque informationnel, 2) besoin d’information comme

interaction entre l’individu et le système de recherche d’information (SRI) et 3) besoin

d’information comme état d’incertitude.

La première approche tente à expliquer que le besoin d’information est corrélé

au fait que l’individu souhaite pallier une absence informationnelle. C’est précisément

ce que Dervin appelle « la sensation de l’individu d’une lacune dans ses

connaissances » (Dervin, 1986 ; Belkin, 1980). Belkin (1986) montre que le besoin

d’information est créé par « la prise de conscience par un individu d’une lacune dans

l’état de ses connaissances » qu’il appelle anomalous state of knowledge. Aussi, le

processus qui mène un individu à rechercher une information car il se retrouve dans

un état anormal au niveau de ces connaissances.

Besoin

d’information

Interrogation

Réponse

Evaluation

Reformulation

Problème

d’information

Incertitude Connaissance

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Avec le web 2.0, quel genre d’informations recherche les jeunes/adolescents ?

Patrick Amey et Sébastien Salerno

57

(2015) distingue quatre type d’informations

recherchées dans l’usage des jeunes :

les informations-connaissances : à forte valeur d’usage, le plus souvent

instrumentales et parfois pédagogiques (ex. : devoirs scolaires), elles servent

à des tâches et recherches de type browsing ou quering (recherche par

mots-clés. Les moteurs de recherche, mais aussi Wikipédia pourvoient à ces

besoins. Ces informations répondent à des besoins spécifiques en lien avec

l’identité civile des adolescents, notamment dans le contexte de leur insertion

scolaire ou estudiantine.

les informations sociales : portent sur l’environnement immédiat et permettent

aux adolescents de se coordonner dans leurs actions, de prévoir ou

d’organiser leurs activités de loisir (ex. : sorties, manifestations culturelles,

etc.). Elles contribuent à cimenter les identités sociales des adolescents et

leur appartenance à une « culture jeune » ;

les informations personnelles : scripturales et iconiques (photographies,

notamment sur Instagram), elles disent sur le Soi de l’adolescent et sur son

groupe de pairs. Elles participent de l’identité déclarative des adolescents et

les sites de réseaux sociaux en sont les vecteurs privilégiés ;

les informations culturelles : véhiculées par les médias, l’industrie musicale et

les médias, elles servent aux activités d’apprentissage et d’établissement des

modèles de conduites, concourant à la formation des jugements esthétiques à

partir desquels les identités sociales et sexuées des adolescents se

construisent en partie.

57 Les adolescents sur Internet : expériences relationnelles et espace d’initiation, Revue Française des Sciences de l’information et de la communication, n°6-2015

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Ces quatre types d’informations peuvent être mises en relation avec la typologie de

jeunes usagers d’internet établit par Karine Aillerie (2011).

Tableau 9 : « Typologie des usagers »

Profils/ Variables

Les Occasionnels Les Réguliers Les Assidus

Peu attirés

par l'outil Les joueurs Les

MSN/Skyblogs Les Scolaires Les Persos Les Experts Contexte

majeur d'utilisation

Domestiq

ue Domestique Domestique Domestique et

scolaire Domestique et scolaire Domestique Globalité des pratiques internet Recherc he Recherche Communicat ion Internet « passe-temps », Chat / Blog Recherche Communication Jeux Recherche Communication Jeux Recherche Communication Besoins comblés l’utilisation du web Recherc hes scolaires prescrite s Recherches scolaires prescrites Aide aux devoirs Recherches ciblées Recherches essentiellement scolaires et prescrites voire subies Pas de réelles recherches personnelles Recherche essentiellement scolaires, prescrites ou non Recherches essentiellement personnelles / Recherches scolaires prescrites Recherches scolaires prescrites ou non / Recherches personnelles / pratiques médiatiques fortes / Production de contenus Nature des recherches déclarées personnelles Orientati on Recherc hes ponctuell es Recherches ponctuelles ciblées liées au loisir Recherches ponctuelles (loisir ou orientation, images) Recherches personnelles peu affirmées Recherches personnelles fortes, centrées sur des thèmes culturels Recherches personnelles fortes Initiatives sur contenus scolaires Recherches persos / scolaires Étanche

s Étanches Étanches Se rejoignent

Se rejoignent rarement S’entremêlent Nombre d’individus concernés 6 22 (filles) 10 7 (garçons) 14

Source : Karine Aillerie (2011 :396)

Elle distingue trois grands groupes d’usagers chez les adolescents : « les

occasionnels », « les réguliers » et « assidus ». À l’intérieur de chaque groupe se

dessinent des profils plus fins, centrés sur l’usage réel qu’ils ont d’Internet.

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Dans les usages des outils numériques et d’Internet, on distingue un premier groupe

de jeunes dont la caractéristique majeure est une pratique relativement faible et

majoritairement domestique. « Parmi ces utilisateurs occasionnels, des jeunes, se

disant « peu attirés » par l'outil informatique en général, font un usage de l'internet

essentiellement dédié à la recherche documentaire. Les activités de jeu ou de

communication demeurent pour eux tout à fait marginales. Ils déclarent avoir un

recours quasiment exclusif à l'outil internet en cas de recherche d'information à

mener, ces recherches documentaires étant l'objet de prescription scolaire

uniquement ». (ibid, 399). Leurs recherches sont typiquement personnelles et

ponctuelles et orientées vers la satisfaction de leurs besoins. Une autre partie de ce

groupe appelée « les joueurs » se caractérise par une consultation d’Internet à des

fins de recherche d'information, essentiellement pragmatique et stratégique,

principalement mobilisé comme aide aux devoirs et recherches rapidement

effectuées pour répondre à des prescriptions enseignantes. […].A côté de ces

recherches scolaires uniquement prescrites, ces jeunes décrivent quelques initiatives

de recherches personnelles, tout à fait spécifiques, souvent centrées sur un sujet très

précis ». (ibid, 400)

Les utilisateurs réguliers

Dans cette deuxième catégorie d’utilisateurs d’Internet, on peut distingue trois

profils : « les MSN/Skyblogs », « les scolaires » et « les persos ». Ces trois profils ont

été relevés en fonction d’un certain nombre de critères : Le contexte d'utilisation,

l'importance et la nature des recherches personnelles, l'imbrication éventuelle des

initiatives personnelles de recherche et des prescriptions scolaires.

- Les MSN/Skyblogs

« Un premier groupe, le plus conséquent et largement féminin, fait état d'une

pratique moyenne à régulière, essentiellement domestique. L’internet est vécu

principalement par ces jeunes comme un « passe-temps », et les activités de Chat et

de blog, nous l'avons signalé, sont prépondérantes dans leur pratique quotidienne.

Ces jeunes déclarent avoir recours à l’internet pour effectuer, occasionnellement, des

recherches avant tout scolaires, surtout prescrites voire subies. Les recherches

menées dans une perspective scolaire sont vécues par certains comme une forte

contrainte. Quelques autres parmi ce groupe d'usagers déclarent au contraire

s'habituer à ce type de recherche, les mener de façon de plus en plus agréable et

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commencer à éprouver un intérêt à leur égard. Ces jeunes ne témoignent pas par

ailleurs de réelles recherches personnelles, si ce n’est ponctuelles, décousues,

entièrement dédiées à des thèmes de loisir (recherches d'images pour agrémenter

un skyblog pour citer un exemple typique) ou à des besoins liés à l’orientation

scolaire et professionnelle. Recherches personnelles et recherches scolaires ici ne

se rejoignent jamais, car elles ne sont pas de même nature et ne concernent des

thèmes que très éloignés les uns des autres. Ce groupe de jeunes fait état par

ailleurs d'une pratique médiatique en général relativement peu étendue ». (ibid, 400)

Par ailleurs, « les MSN/Skyblogs » rassemble tous ces jeunes gens pour qui

l’internet est avant tout un moyen de communication entre pairs via l’alimentation

plus ou moins fréquente d’un blog personnel et la visite des blogs amis, via la

messagerie instantanée souvent affiliée à l'outil proposé par Microsoft, MSN

Windows Live Messenger. […].Ces activités communicationnelles sont par ailleurs

gourmandes en temps de connexion. Ce groupe «MSN/Skyblogs », étant donné

l’âge des personnes interrogées (dès 14 ans), arrive donc assez logiquement en tête

d’une répartition chiffrée des profils d’usagers, 22 personnes constituant ce groupe »

(ibid, 398)

- Les Scolaires

La caractéristique des « Scolaires » est « une pratique régulière de l'internet

documentaire, autant scolaire que domestique, mais principalement tournée vers des

recherches scolaires. Ce groupe se scinde lui-même en deux parties, distinguant les

jeunes qui ne mènent des recherches scolaires que sur prescription de leurs

enseignants, de ceux qui témoignent d'initiatives personnelles de recherches sur des

préoccupations et contenus scolaires. Les activités de recherche sur internet, de

communication et de jeux, sont pareillement réparties au sein de leur pratique.

L’internet est vécu par ces jeunes comme moyen d'information important, à côté du

manuel scolaire. […]. Ces jeunes font état d'une pratique médiatique générale

focalisée sur l'actualité culturelle (nouveautés cinématographiques, titres de romans

fantastiques par exemple » (ibid, 401).

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Ce groupe composé à majorité de garçons se caractéristique par « une pratique

régulière à la fois domestique et scolaire. L’internet constitue pour eux un recours

d'information important mais non exclusif. Les activités de recherche, de

communication et de jeux sont également réparties dans leur pratique générale de

l'internet. En matière de recherche d'information sur des contenus scolaires, et c'est

ce qui caractérise ce groupe de personnes et qui le distingue du précédent, ils

déclarent n'effectuer que des tâches de recherche prescrites. Ils affirment ainsi

consacrer la grande majorité de leurs activités de recherche à des recherches

d'ordre personnel, aux contenus très exceptionnellement communs aux

préoccupations scolaires. La pratique médiatique personnelle de ces jeunes est là

encore centrée sur l'actualité culturelle (cinéma, littérature) » (ibib, 401).

Les utilisateurs assidus

C’est le troisième et dernier groupe des jeunes usagers du web. Il est aussi appelé «

les Experts », compte tenu de leur maîtrise des outils numériques et des leurs

usages quasi-frénétiques. « Ce groupe de jeunes assidus se singularise de par la

connaissance dont ils disposent, déclarative et manipulatoire, de l'outil internet. Il se

démarque très clairement de par sa maîtrise intellectuelle de l’internet et de par ses

usages quotidiens. A l'utilisation massive de l'internet à fins de recherche

d'information se joint ici une pratique médiatique générale soutenue (lecture de la

presse papier et en ligne, abonnement à des Newsletters journalistiques…) » (ibid,

402).

Ce groupe des « experts » partage avec le groupe des « MSN/Skyblogs » une forte

attraction et une grande assiduité à l’égard de l’internet en général. Il s’en distingue

par des pratiques de communication largement différentes voire revendiquées

comme opposées. Ce groupe, généralement plus âgé que celui des

« MSN/Skyblogs », est un gros utilisateur du courriel que de messageries

instantanées mais s’entachent au fil du temps. Les « Experts » « se caractérisent

ainsi par une pratique importante de la recherche d’information, au sens

documentaire et médiatique du terme, avec l’internet. Leurs activités de recherche

sont typiquement entrecroisées entre recherches tout à fait personnelles et

recherches à vocation scolaire. Nous retrouvons une si nette division entre les

fonctions de communication interpersonnelle et de recherche d’informations dans un

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classement typologique concernant les usages de l’internet par des étudiants »

(2011 : 398)