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C HAPITRE III – P RÉSENTATION DU MATÉRIEL

A. H ISTORIQUE DÉLICTUEL

Alexis ne possède aucun antécédent juvénile. En référence à son historique délictuel, il a reçu une première condamnation criminelle alors qu’il était âgé de 20 ans, et ce, pour une tentative de vol. S’ensuivent ensuite diverses condamnations : infraction au Code de la route, vol de plus de 5000 $ et introduction par effraction. Pour ces délits, Alexis a reçu de petites amendes et des périodes de probation. Une première peine de détention importante est purgée alors qu’il est âgé de 32 ans pour des délits de voies de fait graves et de vol qualifié. Il explique que les délits ont été perpétrés dans un contexte de triangle amoureux, qu’il était alors fortement intoxiqué au crack et à l’alcool, et qu’il ne se souvient pas entièrement des évènements.

En ce qui concerne la présente sentence, Alexis a été appréhendé, parmi tant d’autres, dans le cadre d’une enquête qui visait un réseau de distribution de

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Le lecteur est prié de se référer au Code criminel pour avoir plus de détails concernant le libellé et la signification des condamnations.

stupéfiants. Il a été identifié comme étant la personne effectuant la livraison de drogue entre deux individus. Depuis son arrivée dans le système fédéral, il se déclare coupable de toutes les accusations portées contre lui et il accepte sa peine.

B. ANAMNÈSE

Alexis est l’aîné d’une famille immigrante de cinq enfants. Ses parents ont décidé de s’installer au Québec afin de « changer d’air ». Il rapporte avoir vécu une très belle enfance et avoir eu tout ce dont il avait besoin. Il n’a jamais été victime de violence physique ni sexuelle. Ses parents se seraient montrés constants sur le plan disciplinaire. Malgré les évènements, il maintient des contacts réguliers et positifs avec sa famille.

Sur le plan scolaire, le sujet ne relate aucun problème de comportement. Vers l’âge de 16 ou 17 ans, il a abandonné l’école pour intégrer le marché du travail. Il ne possède qu’un 3e secondaire complété et quelques acquis en 4e secondaire. Actuellement, il souhaite terminer sa scolarité du secondaire puis entreprendre une formation professionnelle.

Quant à la sphère occupationnelle, le précité indique ne jamais avoir présenté de difficulté à se dénicher un emploi. Bien qu’Alexis nomme plusieurs emplois occupés dans divers domaines, il admet ne pas avoir été capable de garder un poste plus de deux ans. Il explique qu’il démissionnait de lui-même puisqu’il n’était plus en mesure de justifier ses nombreuses absences en raison de sa consommation abusive de stupéfiants. Lors de son arrestation, il était sans emploi depuis plusieurs années et il recevait des prestations de l’aide sociale.

Le sujet mentionne avoir eu trois relations affectives significatives au cours de sa vie. La première a duré trois ans, soit vers la fin de l’adolescence. Près de dix ans plus tard, il a vécu sa deuxième relation affective qui s’est également échelonnée sur une période de trois ans. Il soutient que cette conjointe l’a initié à la consommation de crack. Finalement, il est actuellement en couple avec une femme depuis près de cinq ans, soit environ deux ans avant son arrestation. Il

admet avoir usé de diverses tactiques afin de lui cacher sa consommation et son implication criminelle.

Au plan toxicomaniaque, Alexis a débuté sa consommation d’intoxicants à un âge tardif. Il a commencé sa consommation de marijuana alors qu’il était âgé de dix-neuf ans. Au fil des ans, il a essayé diverses substances telles que les buvards et les champignons magiques, mais ce n’est que vers la fin de la vingtaine qu’il a consommé, pour la première fois, du crack. Après une relation sexuelle avec sa conjointe, elle lui a proposé d’en consommer. En raison de ce contexte, il explique qu’il a baissé ses gardes et qu’il ne voyait aucun danger à accepter.

« C‟était intime… insidieux » (Alexis)

Rapidement, le crack est devenu sa drogue de prédilection. Questionné quant aux motivations de sa consommation, il a raconté qu’il aimait les effets de la drogue, qu’elle soulageait sa souffrance et qu’elle le libérait des contraintes de la réalité.

« Ça m‟apportait la liberté, le high… qu‟on peut avoir avec les sports, mais j‟avais goûté à la drogue […]. C‟est quand tu relâches la fumée… Tes oreilles cillent, ton corps et tes pensées sont différents. Tu es moins parano au début. Tu es relax. Ton rythme cardiaque augmente. […] Quand tu es en manque, c‟est plus fort. Avant même de penser à arrêter, la rechute est déjà présente […]. » (Alexis)

La sphère des fréquentations est sans aucun doute un autre domaine problématique pour Alexis. À travers sa problématique de consommation, il en est venu à côtoyer des individus marginaux et/ou criminalisés tels que des toxicomanes et des vendeurs de drogue. Alors qu’il présentait une forte assuétude aux intoxicants, il s’est tourné vers des connaissances – trafiquants — afin de subvenir à sa consommation. En échange de la livraison de drogues, il recevait une rémunération principalement en drogue. Alexis ajoute qu’il vivait

alors dans un monde parallèle où tout était en lien avec le fait qu’il devait subvenir à sa toxicomanie.