• Aucun résultat trouvé

T ABLEAU C C ONTENU DE L ’ISR-R1 (SCC, 2012) 1 Infraction à l’origine de la peine

2. Âge à l’admission

3. Incarcérations antérieures

4. Révocation ou déchéance antérieure de la liberté sous condition 5. Évasions antérieures

6. Niveau de sécurité

7. Âge lors de la première condamnation comme adulte 8. Condamnations antérieures pour voies de fait

9. Situation matrimoniale lors de la dernière admission 10. Intervalle d’exposition au risque

11. Nombre de personnes à charge lors de la dernière admission 12. Peine totale actuelle

13. Condamnations antérieures pour infraction sexuelle

14. Condamnations antérieures pour introduction par effraction 15. Situation d’emploi lors de l’arrestation

En somme, « […] la convergence entre les résultats du QIT et ceux de l’EID et l’Échelle révisée d’information statistique sur la récidive (Échelle d’ISR-R1) montre qu’il existe un lien important entre le comportement criminel et la toxicomanie […]. » (Kunic et Grant, 2006; p. 61). Ces sources d’informations semblent donc tout à fait pertinentes pour analyser la relation entre drogue et délinquance.

Le cadre correctionnel a comme idéologie d’orienter les contrevenants présentant des besoins criminogènes vers des programmes correctionnels appropriés dont les interventions structurées visent les facteurs directement liés au comportement criminel. Les admissions aux programmes sont faites en respect du plan correctionnel et des objectifs de changement poursuivis. Pour que les programmes correctionnels soient efficaces, ils doivent cibler les facteurs directement liés au comportement criminel (McDonough, 2010) et répondre au niveau de risque et au niveau de besoins du contrevenant (Service correctionnel du Canada, 2009c). Les programmes correctionnels ciblent trois domaines d’intervention soit la violence, la toxicomanie et la délinquance en général (Service correctionnel du Canada, 2013).

Dans le cadre du présent rapport de stage, il serait préférable que les interviewés aient participé au Programme national de traitement de la toxicomanie (PNTT), programme offert aux contrevenants présentant un risque modéré à élevé et dont le comportement criminel est lié à la toxicomanie. Il s’agit donc de les aider à modifier leurs habitudes de consommation et leur comportement criminel. L’objectif des interventions de traitement de la toxicomanie est de favoriser la cessation de consommation d’alcool et/ou de drogues en visant une réduction des taux de récidive. Il s’agit donc d’amener le contrevenant-toxicomane à prendre conscience de sa problématique de toxicomanie et à trouver des alternatives pour combler ses besoins à la base de sa consommation.

Selon McDonough (2010), « […] la recherche a également permis de constater que les programmes correctionnels qui s’appuient sur une approche cognitivo- comportementale sont les plus susceptibles de donner les résultats correctionnels escomptés – une diminution des taux de récidive générale et de récidive avec violence. » (p. 5). Le PNTT se base sur le modèle de changement de Prochaska et DiClemente (1972) au cours duquel les participants acquièrent de nouvelles méthodes d’adaptation ainsi que de nouvelles habiletés cognitives et comportementales. Pour ce faire, le programme est divisé en quatre phases (Service correctionnel du Canada, 2009c). La phase I, « Décider ce que je veux modifier », a pour objectif d’améliorer la disposition à changer des contrevenants

et leur engagement vis-à-vis du programme. Ils sont appelés à explorer les diverses raisons de leur dépendance ainsi que ses répercussions sur les différentes facettes de leur vie. Pendant la phase II, « Amélioration des chances », le participant apprend à reconnaître les facteurs de risque internes et externes pouvant accroître la vulnérabilité à l’abus de substances et à la délinquance. Il établit alors son cycle de délinquance et de toxicomanie. Lors de la troisième phase, « Connaissance des outils du changement », le participant analyse ce cycle et assimile de nouvelles habiletés pour le rompre. Finalement, la quatrième phase, « Utilisation des compétences et planification de l’avenir », est l’étape où il finalise son plan de prévention des rechutes et se fixe des objectifs pour chaque aspect de sa vie. En se tournant vers l’avenir, il peut, par exemple, décider de réintégrer le marché du travail, stabiliser sa situation financière et renouer avec les membres de sa famille.

En termes d’efficacité des programmes correctionnels, McDonough (2010) indique que :

« [parmi] les délinquants aux prises avec des problèmes de toxicomanie, ceux qui ont participé au Programme national de traitement de la toxicomanie d‟intensité élevée avaient 45 pour cent moins de chances d‟être réincarcérés pour une nouvelle infraction et 63 pour cent moins de chances d‟être réincarcérés pour une nouvelle infraction avec violence. Les résultats du Programme de maintien des acquis dans la collectivité (PMAC) sont tout aussi encourageants. » (p. 5)

De surcroît, il importe d’assurer une continuité des interventions des établissements vers la communauté. Afin de poursuivre leur cheminement dans la collectivité, les contrevenants peuvent s’investir dans le Programme communautaire de maintien des acquis (PCMA).

Tout au long de leur participation au programme, des rapports de suivi sont rédigés afin de bien cerner les progrès effectués. À la fin du programme, un rapport final est produit, détaillant les accomplissements des participants. Dans le cadre du présent projet, il sera intéressant de passer en revue ces rapports pour mieux comprendre leurs perceptions et leur cheminement.

Selon Schneeberger et Brochu (2000), « […] le simple enfermement de ces individus n’est pas suffisant pour régler les problèmes de consommation et garantir la réadaptation […], au contraire, on ne peut penser mettre un terme à la criminalité de ces personnes sans aborder les problèmes de surconsommation et de toxicomanie qui accompagnent cette délinquance […] » (p. 130-131). Le traitement de la toxicomanie serait donc à privilégier comme alternative à l’incarcération.

Limites méthodologiques du projet

D’abord, la taille de l’échantillon représente une première limite au projet en ce sens où il sera impossible d’atteindre une saturation empirique. Certes, l’auteure de ce rapport pourra offrir une certaine représentativité sociologique, mais les données serviront davantage à élaborer de nouvelles pistes de réflexion.

Ensuite, considérant que les participants à ce projet purgent une peine fédérale, il est probable qu’ils manifestent certaines réticences à dévoiler leur histoire. Il sera d’autant plus important d’assurer un anonymat et une confidentialité à l’égard de leur participation. Toutefois, advenant qu’une vie humaine soit en danger, le principe de confidentialité devra être annulé. Le participant devra signer un formulaire de consentement (annexe 2).

Une autre limite méthodologique se traduit par le fait qu’il s’agira d’une rétrospection de la vie des participants. L’auteure de ce rapport peut s’attendre à ce que la représentation de leurs perceptions passées soit biaisée par leur cheminement personnel.

Également, il sera demandé aux participants d’être le plus authentique possible. Toutefois, il ne faut pas écarter la possibilité que certains sujets désirent se présenter sous un angle favorable, biaisant ainsi leur discours.

Finalement, les habiletés personnelles et professionnelles de l’auteure de ce rapport peuvent constituer une limite. Bien que la littérature scientifique offre de la documentation sur le déroulement des entretiens, la mise en pratique de ces

techniques s’avère plus ardue. La cueillette de données peut donc être biaisée par l’inexpérience en la matière de l’auteure.