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Quatre essais cliniques contrôlés randomisés évaluant l’impact d’interventions visant à améliorer le dépistage et le traitement de l’ostéoporose ciblant seulement les patients ont été répertoriés. Ces études sont présentées dans le Tableau 8. Une étude a été réalisée en prévention primaire [216], deux ont été réalisées en prévention secondaire [196, 217] et une autre incluait des patients avec et sans antécédent de fracture de fragilisation (réalisée en prévention primaire et secondaire) [218].

En prévention primaire, Rolnick et collaborateurs [216] ont randomisé 508 femmes bénéficiaires d’un programme particulier d’assurance maladie aux États-Unis à l’un des groupes d’étude suivants : 1) un programme éducatif de deux heures avec une infirmière spécialisée en santé des femmes offert aux patientes; 2) ce même programme éducatif combiné à un test de mesure de la DMO périphérique au poignet offert aux patientes; ou 3) des soins habituels (groupe contrôle). L’incidence d’initiation d’un traitement pour l’ostéoporose était significativement plus élevée dans le groupe 2 comparativement au groupe 1 (20% versus 8%, p = 0,001), mais cette incidence n’était pas significativement plus élevée dans les groupes d’interventions lorsqu’analysés ensembles comparativement au groupe contrôle (13% versus 12%, p = 0,573).

Parmi les deux études effectuées en prévention secondaire, l’une a été réalisée aux États-Unis [196] tandis que la deuxième a été réalisée en Australie [217]. D’abord, une intervention incluant un entretien éducatif avec un coordonnateur de recherche concernant le dépistage et le traitement de l’ostéoporose offert aux patients lors duquel une fiche incluant cinq questions à poser à leur médecin de famille leur était remise combiné à un appel téléphonique aux patients après trois mois leur rappelant de prendre rendez-vous avec leur médecin a entraîné un bénéfice significatif sur l’obtention d’un test de dépistage et/ou l’initiation d’un bisphosphonate [196]. En effet, parmi les patients avec une fracture de la

hanche assignés à l’intervention éducative, 38% ont obtenu un test de DMO et/ou initié un bisphosphonate comparativement à 18% chez les patient du groupe contrôle (p = 0,036). Dans un autre essai clinique contrôlé randomisé réalisé en Australie, des patients avec une fracture de fragilisation traités dans un hôpital de la ville de Sidney ont été assignés à recevoir soit une lettre personnalisée listant leurs facteurs de risque de fractures et leur suggérant de visiter leur médecin de famille, soit à recevoir cette même lettre combinée à une offre pour un test de mesure de la DMO centrale gratuit [217]. L’ajout de l’offre pour un test de dépistage gratuit augmentait de 31% l’incidence d’obtention d’un tel test (38% versus 7%, p=0,001), mais aucune différence significative n’a été observée entre les groupes d’étude au niveau de l’initiation de traitements pharmacologiques.

Finalement, Solomon et al. [218] ont randomisé un total de 636 patients à risque ou à haut risque de fractures (des femmes âgées de 65 ans ou plus et des hommes de 65 ans ou plus avec une fracture de fragilisation ou recevant une thérapie avec des glucocorticoïdes oraux pour au moins trois mois) bénéficiaires du plan d’assurance Medicare en Pennsylvanie, aux États-Unis, à recevoir une intervention active ou des soins habituels (groupe contrôle). L’intervention active comprenait trois séries de dépliants éducatifs concernant l’ostéoporose et la prévention des chutes envoyés aux patients dont des vignettes cliniques ainsi qu’un résumé des recommandations des guides de pratiques cliniques d’ostéoporose à apporter à la prochaine visite avec le médecin de famille. Cette intervention n’augmentait pas l’incidence d’obtention d’un test de mesure de la DMO centrale après un suivi de huit mois, l’incidence de cette issue de recherche dans le groupe contrôle étant relativement élevée (46% versus 42%, p = 0,06).

Constat

Encore une fois, peu d’études ont évalué l’efficacité d’interventions en ostéoporose ciblant seulement les patients, et ces interventions semblent plus efficaces chez les patients avec un antécédent de fracture de fragilisation. Comme pour les interventions ciblant seulement les médecins de famille, ces interventions chez les patients pourraient ne pas être

suffisantes en elles-mêmes pour améliorer de façon significative le dépistage et le traitement de l’ostéoporose, mais pourraient constituer une composante nécessaire.

Tableau 8. Interventions ciblant les patients seulement

Étude Devis Population à l’étude Intervention Durée du suivi Résultats

Prévention primaire Rolnick et al. 2001 [216] Essai clinique contrôlé randomisé 508 femmes âgées entre 54 et 65 ans sans test de dépistage ni traitement pour l’ostéoporose, États- Unis

Intervention 1 : Programme éducatif de 2 heures avec une infirmière spécialisée en santé des femmes offert aux patientes.

Intervention 2 : 1) Programme éducatif de 2 heures avec une infirmière spécialisée en santé des femmes offert aux patientes; et 2) test de mesure de la DMO périphérique au poignet offert aux patientes. Contrôle : Soins habituels.

6 mois  L’incidence d’initiation d’un traitement pour l’ostéoporose était significativement plus élevée dans le groupe intervention 2 (20%) comparativement au groupe

intervention 1 (8%) (p = 0,001) mais cette incidence n’était pas

significativement plus élevée dans les groupes interventions lorsqu’analysés ensembles (13%) comparativement au groupe contrôle (12%) (p = 0,573) Prévention secondaire Gardner et al. 2005 [196] Essai clinique contrôlé randomisé 80 patients âgés de 65 ans et plus avec une fracture de la hanche sans traitement pour l’ostéoporose, États- Unis

Intervention : 1) Entretien éducatif de 15 minutes avec le coordonnateur de recherche concernant le dépistage et le traitement de l’ostéoporose offert aux patients; 2) remise aux patients d’une fiche incluant 5 questions à poser à leur médecin de famille; et 3) appel

téléphonique aux patients à 3 mois leur rappelant de prendre rendez-vous avec leur médecin.

Contrôle : Dépliants éducatifs concernant la prévention des chutes remis aux patients.

6 mois  L’incidence d’obtention d’un test de mesure de la DMO centrale et/ou d’initiation d’un traitement pour l’ostéoporose avec un bisphosphonate (variable composite) était

significativement plus élevée dans le groupe intervention (38%)

comparativement au groupe contrôle (18%) (p = 0,036)

Bliuc et al.

2006 [217] Essai clinique contrôlé randomisé

159 patients avec une fracture de fragilisation sans test de dépistage ni traitement pour l’ostéoporose, Australie

Intervention 1 : Lettre personnalisée envoyée aux patients indiquant leurs facteurs de risque de fractures et leur suggérant de visiter leur médecin de famille. Intervention 2 : 1) Intervention 1; et 2) offre pour un test de mesure de la DMO centrale gratuit envoyée

6 mois  L’incidence de tests de mesure de la DMO centrale était significativement plus élevée dans le groupe intervention 2 (38%) comparativement au groupe intervention 1 (7%) (p = 0,001) OR : 8,5; IC95% : 3,1 – 24,5

Étude Devis Population à l’étude Intervention Durée du suivi Résultats

avec la lettre.  L’incidence d’initiation d’un

traitement pour l’ostéoporose était similaire entre les groupes d’étude : Intervention 1 : 7%

Intervention 2 : 5% Prévention primaire et secondaire

Solomon et al. 2006 [218] Essai clinique contrôlé randomisé 636 patients (femmes âgées de 65 ans ou plus et hommes âgés de 65 ans ou plus avec une fracture de fragilisation ou recevant une thérapie avec des glucocorticoïdes oraux pour au moins 3 mois), États-Unis

Intervention : 3 séries de dépliants éducatifs concernant l’ostéoporose et la prévention des chutes envoyés aux patients, incluant des vignettes cliniques ainsi qu’un résumé des guides de pratiques cliniques d’ostéoporose à apporter à la prochaine visite avec le médecin de famille.

Contrôle : Soins habituels.

8 mois  L’incidence de tests de mesure de la DMO centrale était similaire entre les groupes d’étude :

Groupe contrôle : 42% Intervention : 46% (p=0,06)