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INTÉGRATION D’YSZ EN PHOTONIQUE SILICIUM pression d’oxygène, permet alors de continuer la croissance tout en limitant les

Caractérisation des contraintes induites

CHAPITRE 5. INTÉGRATION D’YSZ EN PHOTONIQUE SILICIUM pression d’oxygène, permet alors de continuer la croissance tout en limitant les

la-cunes d’oxygène des films plus épais.

5.2.2 Procédé de croissance standard

Le procédé de dépôt utilisé permet d’obtenir des films d’YSZ orientés selon(001)

en épitaxie avec les substrats de silicium selon[110]YSZ//[110]Si.

Tout d’abord le substrat de silicium est chauffé à T=700°C dans un vide de 106 torr à 10°C/min. Lorsque la température est atteinte, nous procédons au nettoyage de la cible d’YSZ mise en rotation par 9000 tirs laser sous une atmosphère de 104 torr d’oxygène. Une fois le nettoyage terminé, la pression est redescendue à 106 torr pour commencer la première phase de croissance, au cours de laquelle nous déposons environ 10 nm d’YSZ. La deuxième phase est ensuite effectuée à 104 torr d’oxygène jusqu’à l’épaisseur de film désirée. Une fois la croissance terminée, l’échantillon est redescendu en température à 10°C/min sous une pression de re-cuit Precuit = 75 torr d’oxygène. Les paramètres du laser maintenus fixes au cours de cette étude sont la densité surfacique de puissance (fluence) à 1,9 J/cm2 et la fréquence de répétition à 5 Hz.

Les diffractogrammes XRD en 2θω et ω figure 5.1 a) et b) présentent les ré-sultats pour un film déposé selon la méthode décrite précédemment sur un substrat de silicium classique. La direction de croissance est bien selon YSZ (001), et l’unique orientation dans le plan, caractérisée par GIXRD figure 5.1 c) et d), nous confirme les relations d’épitaxie[110]YSZ//[110]Si.

L’étude par microscopie électronique en transmission de tels films (figure5.1e), effectuée avec Ludovic Largeau, a permis d’observer une couche de silice d’environ 2 nm à l’interface entre l’YSZ et le silicium. Cette interface serait formée lors de la deuxième étape de croissance ou lors de l’étape de refroidissement. L’YSZ est en effet connu pour sa perméabilité aux ions oxygènes, ces derniers pourraient donc transiter du film jusqu’à l’interface pour former une couche de silice après dépôt. Certains auteurs sont toutefois parvenus, dans certaines conditions bien précises [20, 23–25] , à obtenir un film d’YSZ sur silicium sans couche de silice à l’interface. Pour cela, il semble nécessaire de contrôler précisément l’épaisseur de silice in-situ avant et pendant le dépôt.

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FIGURE5.1 – Résultats de caractérisation par XRD et TEM des couches d’YSZ sur silicium. a) Le scan 2θωrévèle l’unique direction de croissance d’YSZ sur silicium selon (001). b) La largeur à mi-hauteur selon ω du pic YSZ(002) est de FWHM=0,546° montrant la qualité cristalline de l’YSZ. c) Le scan GIXRD en ϕ sur les pics YSZ <220> présente 4 pics, indiquant une seule orientation dans le plan. d) Le scan 2θχ révèle les directions communes de l’ YSZ (110) et du silicium (110). e) Image HRTEM dans la direction [110] de l’YSZ et du silicium. Une couche de 2-3 nm de SiO2est présente à l’interface entre l’YSZ et le silicium.

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5.3 Contraintes induites dans les guides d’onde SOI

5.3.1 Croissance d’YSZ sur substrats structurés

Le procédé décrit précédemment a également été utilisé pour déposer des films d’YSZ sur des substrats de SOI et des substrats de SOI "structurés". Ces derniers sont fabriqués au C2N avant dépôt et présentent à leur surface différents types de posants photoniques passifs, tels que des guides d’onde rubans de largeurs com-prises entre 400 et 500 nm, et des réseaux de couplage à chaque extrémité de guides pour mesurer les pertes de propagation.

La croissance sur substrats SOI structurés s’accompagne toujours d’une crois-sance sur substrats SOI classiques préparés dans les mêmes conditions (substrat référence). Les deux types de substrats (5x5 mm) sont collés l’un à côté de l’autre sur le support de la PLD. Le substrat de référence permet ainsi de contrôler le bon déroulement de la croissance et de mesurer l’épaisseur déposée par réflectivité X. Pour chaque dépôt, l’épaisseur et la direction de croissance sont contrôlées par XRD sur l’échantillon non structuré et les contraintes induites dans les guides d’onde si-licium par spectroscopie Raman sur l’échantillon structuré.

FIGURE5.2 – Caractérisations par XRD et spectroscopie Raman des guides d’onde hybrides YSZ sur SOI. Les mesures 2θω des films d’YSZ déposés sur a) substrats SOI et c) SOI structurés révèlent une direction générale de croissance selon YSZ(001). b) Vue schématique du guide et de l’acquisition Raman transverse au guide dans la direction x (flèche bleue). d) Intensité et décalage Raman le long de l’axe x. La ligne rouge situe le guide sur les mesures Raman.

Un exemple de caractérisation est présenté figure 5.2 pour deux échantillons (YSZ/SOI et YSZ/SOI structuré). Tout d’abord, les couches minces de 90 nm d’YSZ

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sur substrat SOI de référence et SOI structuré révèlent la même direction de crois-sance (001) (figure5.2 a) et c) que sur substrat de silicium (figure 5.1). Le procédé de croissance utilisé est donc également viable sur substrats SOI et la structuration n’induit pas une deuxième direction de croissance. La faible intensité observée sur le substrat structuré s’explique par la forte rugosité de ce type d’échantillon et par une plus faible surface de silicium et donc d’YSZ cristallin. Notre procédé de crois-sance sera donc utilisé de la même façon quel que soit le substrat, silicium ou SOI, structuré ou non.

Cette caractérisation par diffraction X s’accompagne figure5.2d) par une mesure Raman. La position du guide sur la ligne d’acquisition Raman est indiquée par la ligne rouge rejoignant la figure5.2b) représentant l’échantillon. La position du pic Raman sur le guide permet dans ce cas de calculer une contrainte σ = 261 MPa. Cette contrainte est très similaire à celle des guides sans YSZ. Le dépôt n’a donc pas ou très peu induit de contraintes dans le guide silicium.

5.3.2 Influence du dépôt sur la contrainte induite

L’absence de contraintes a tout d’abord été attribuée à l’oxyde d’interface pré-sent avant la croissance sur les substrats, ou se formant lors du refroidissement. Des études ont effectivement montré que cette silice native permettrait une relaxation des contraintes de l’YSZ [21,23,26,27].

Pour augmenter la contrainte transférée dans le silicium nous avons donc pro-duit plusieurs couches minces dans différentes conditions de croissance optimisées pour réduire la silice d’interface. En l’absence de caractérisations in-situ, nous avons testé le plus rigoureusement possible l’influence de plusieurs paramètres sur les contraintes induites. Nous avons ainsi caractérisé plusieurs échantillons en fonction de l’épaisseur d’YSZ déposée sur silicium hYSZ, de la pression d’oxygène P(O2)depot

au cours du dépôt, de la préparation des substrats avant dépôt et enfin de la pres-sion d’oxygène P(O2)recuit lors de la redescente en température. Lorsque cela est possible, c’est à dire pour hYSZ>20 nm, la direction de croissance(hkl)est caractéri-sée par XRD et les contraintes σ par spectroscopie Raman. Les résultats sont résumés tableau5.2.

# Préparation hYSZ(nm) P(O2)depot(torr) P(O2)recuit(torr) Direction(hkl) σ(MPa)

1 oxyde natif 0 nm 212

2 oxyde natif 90 nm 104puis 106 75 (001) 261

3 oxyde natif 300 nm 104puis 106 75 (001) et (111) 382

4 oxyde natif 300 nm 104puis 106 106 (001)* 425

5 oxyde natif 10 nm 106 75 255

6 Traitement HF 10 nm 106 75 340

7 Traitement HF 3 nm 106 75 297

8 Traitement HF 90 nm 104puis 106 75 (001) et (111) 350 TABLEAU5.2 – Contraintes induites dans le silicium et orientation générale du film d’YSZ en fonction des paramètres de dépôt.

L’échantillon 1, sans YSZ, est un substrat structuré de référence. Sa carac-térisation par spectroscopie Raman indique que le guide est en tension avec une

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