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4. Les apports

4.1.3. Les thèmes du cahier de jeux

4.1.3.2. Infrastructures touristiques

Ce thème paraît évident quand on veut parler de tourisme. Il concerne forcément le public et les observations sur le terrain montrent qu’il est incontournable, et qu’il permet d’aborder plusieurs problématiques. On entend par infrastructures touristiques toutes les activités économiques liées au tourisme, c'est-à-dire autant les hôtels, grands ou petits, que les restaurants, location de transport (vélo, scooter,…), magasins de souvenirs ou encore les centres et agences proposant des activités sportives ou des visites culturelles.

Pour ce qui est de l’hébergement, la question 4 du questionnaire exploratoire nous montre que bien que l’hôtel soit le logement le plus fréquent en vacances, un grand nombre de réponses faisant référence à des types de logements autres ont également été mentionnées. Cette diversité est à prendre en compte dans ce thème où il faudra donc donner des informations qui puissent s’adapter et correspondre à cette diversité. La question 5 du questionnaire fait ressortir ce qui détermine les choix du public quant à son lieu de vacances et son logement. A cette question, les réponses citées le plus fréquemment sont : le budget, le charme, le confort.

Aucune des réponses ne mentionne une préoccupation sur l’impact écologique, social ou économique des infrastructures choisies. Ces problématiques ont donc l’air d’être peu importantes pour le public, ou du moins, qu’il n’en est pas conscient.

Les observations sur le terrain ont mis en évidence un grand nombre de problématiques sociales et environnementales liées aux infrastructures touristiques comme les déchets, la pollution, l’épuisement des ressources, le développement excessif, etc. Mais également des problèmes de populations déplacées et de corruption.

Les entretiens ont livré un raisonnement du public peu concerné par ces problématiques, si il n’est pas suscité par des informations ou une sensibilisation. Ces problématiques sont souvent connues du public, mais il n’y pense pas au premier abord si ce n’est pas flagrant ou que cela ne lui pose pas de désagrément personnel. Les problèmes visibles de pollution ou d’épuisement des ressources sont observés par le public, mais conçus comme étant de la responsabilité des infrastructures touristiques ou vus comme un désagrément pour le touriste.

Il serait intéressant de partir de la responsabilité des infrastructures pour aller vers une réflexion impliquant le touriste en tant que consommateur et qui mette en avant le poids de ses choix. Il y a peu d’implication personnelle dans ces problématiques et ce thème devrait donc avoir comme but de concerner le public en lui donnant à voir quel est son rôle en lien avec ses choix de consommateur, mais aussi ses habitudes et besoins, parfois en décalage avec la réalité et les capacités des lieux de vacances.

Le prix est souvent mis en avant pour expliquer le choix de logement. Il serait intéressant d’avancer qu’un hébergement respectueux de l’environnement, de la population et participant à l’économie locale, n’est pas plus coûteux. Ou encore d’amener une réflexion sur la

« qualité ». Le deuxième argument est le confort et le plaisir. Ici c’est une réflexion sur nos habitudes et besoins qu’il serait important de susciter chez le public en lien avec les ressources nécessaires pour y répondre. Le deuxième entretien a également indiqué que le public conçoit plus facilement les problèmes liés au tourisme de masse dans des grandes villes. Il paraît donc important de montrer que même des villages, des îles ou de petites villes balnéaires peuvent être fortement touchés.

A travers ce thème, va être introduit une réflexion sur l’impact de ces infrastructures, tant au niveau écologique que social. Il sera principalement abordé ce qui touche à la consommation énergétique, la consommation en ressources, et particulièrement l’eau qui est souvent une problématique majeure. Sur ce point le troisième entretien révèle que le manque d’eau est perçu comme un désagrément pour les interviewés, lors de leur douche par exemple. Il pourrait donc être intéressant de partir du problème pour le public et d’élargir aux problèmes que cela peut impliquer pour les populations locales afin de proposer une forme de décentrement. Ici est touché un obstacle important du cahier de jeux : il faudra contrer le fait que le public ne se sent pas concerné s’il n’est pas touché directement par le problème. Il faudra également aborder le traitement des eaux usées, qui est une problématique importante dans les pays qui sont mal, peu ou pas, équipés pou les traiter, et ceci particulièrement lors d’un tourisme de « masse ». Il sera également important de montrer au public que la participation à l’économie locale n’est pas la même suivant le choix des infrastructures. Les différentes « façons » de faire du tourisme ne sont pas toutes bénéfiques pour les populations et l’économie locale, et donc que le choix du consommateur n’est pas anodin.

Ce qui est ressorti du questionnaire exploratoire, mais également des entretiens, est que, les touristes, les clients, attachent de l’importance aux lieux, au confort mais également à l’esthétisme, ce qui devrait permettre d’aborder la problématique de l’occupation de l’espace.

Les observations sur le terrain ont également montré les problèmes liés aux constructions (défrichement des forêts, béton, érosion,….) qui s’amplifient lors des pluies et qui, par un effet domino, ont un impact jusque sur l’écosystème marin.

Notons que ces problématiques n’ont pas la même importances, ni les mêmes conséquences, suivant les infrastructures qui sont plus ou moins bien équipées, mais surtout suivant les pays, leurs normes, leurs lois, leurs accès aux nouvelles technologies, etc. Il est donc important de

proposer des informations qui puissent être généralisables à différents lieux et leurs problématiques respectives.

Ce thème devrait pouvoir sensibiliser le public à ces problématiques en l’impliquant en tant que consommateur à travers ses choix, mais surtout, introduire une réflexion sur ses habitudes de vie autant dans ce contexte particulier de vacances au bord de mer, que dans son quotidien.

Nous avons l’espoir ici qu’une transposition de cette réflexion à ses activités de la vie quotidienne se fasse.

4.1.3.3. Déchets

Etant donné que les touristes sont de grands consommateurs et la problématique des déchets assez importante, un thème lui est entièrement dédiée. Les observations sur le terrain révèlent la problématique des déchets, particulièrement pour de petits endroits qui accueillent un grand nombre de touristes et qui, bien souvent, n’ont pas les habitudes ou/et les infrastructures appropriées pour traiter tous ces déchets. Beaucoup de pays « pauvres » qui accueillent une bonne part du tourisme ne sont bien souvent pas équipés pour traiter les déchets, que ce soit au niveau politique (normes, lois) ou au niveau des infrastructures. Les déchets finissent dans des décharges à ciel ouvert ou sont brûlés, ce qui est source de pollution des sols et de l’air. Il est également fréquent de rencontrer des déchets au bord des routes, ou qui finissent dans la mer. La pollution y est peut-être moins visible, mais pourtant avec tout autant de conséquences malheureuses pour l’environnement sous-marin. Les marées ramènent ces déchets sur les plages, qui ressemblent parfois à de véritables décharges. Dans beaucoup de pays où la récupération et le traitement des déchets ne sont pas institués, les piles et batteries ne sont pas récupérées pour être recyclées et se retrouvent parfois à même le sol, ce qui pollue le terrain et intoxique les animaux qui les mangent ou encore les enfants qui jouent avec.

Notons que certains déchets comme les canettes en alu ou les bouteilles en PET sont parfois récupérés, triés et revendus au poids pour la matière.

Les entretiens montrent que cette problématique est connue du public qui la remarque et en fait part dans son discours. Toutefois son raisonnement se tourne vers une responsabilisation des « autres » (touristes ou professionnels), mais n’implique pas réellement une réflexion sur ses propres actes ou habitudes de consommation, qui sont la base du problème des déchets.

Lors du deuxième entretien, l’interviewée fait part d’une remarque concernant les habitudes des pays face aux déchets en mentionnant que dans certains lieux il est presque normal de jeter ses déchets par terre. Il semble important de déconstruire cette forme de raisonnement en

plus, le troisième entretien dévoile que pour l’interviewé il est « dommage » de voir tout ses déchets sur des « belles plages ». C’est un point sur lequel il pourrait être intéressant de s’appuyer, car il semble directement toucher le public. Il est encore à noter qu’une réflexion est faite sur les mégots de cigarettes laissés sur les plages et que ce problème est donc également un point concernant le public et directement lié à ses actes. Il devrait donc être abordé dans ce thème.

Le but ici, est de proposer une réflexion sur les déchets et le tri, en mettant l’accent sur le fait que la vraie question est liée à la consommation. Susciter une réflexion responsabilisante sur nos habitudes de consommation. Avancer l’idée que la solution est de changer la façon de consommer. Le pouvoir du consommateur sur les industries est grand : « le client est roi ».

Il est à noter que cette problématique des déchets n’est pas liée qu’aux touristes, mais qu’un travail important est souvent à faire auprès des populations locales et des professionnels du tourisme.