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ETAT DES LIEU

Section 3 Les enquêtes de perception

12 Infrastructures souhaitées A/L Légende :

A = adulte ; L = lycée ; C = collège ; E = école

Source : Bantos S., 2009

Tous les thèmes sont abordés dans les questionnaires lycée et adulte dont la structure est quasiment identique. Nous avons en effet estimé qu’un adolescent de plus de 15 ans est capable de répondre aux questions des adultes. Ces jeunes sont scolarisés et les questions sont abordables pour eux. Le questionnaire a d’ailleurs été testé et validé par Mme Christine Magoni, maître de conférences en géologie à l’université de la Nouvelle Calédonie qui travaille sur Wallis, et l’association des étudiants wallisiens et futuniens de l’UNC, à Nouméa. Le questionnaire des collégiens aborde sept thèmes : l’identité, le foncier, les activités, le climat, les risques, la pollution et la protection. Les questions sont simplifiées et adaptées à la compréhension d’un élève de niveau collège. Même observation pour les écoliers, avec l’utilisation de cinq thèmes : l’identité, les activités, les risques, la pollution et la protection.

Il serait fastidieux d’exposer toutes les questions par thème d’où le choix d’un tableau synthétique qui regroupe les sous-thèmes des questions par thème en annexe I (p. V). Les adultes et les lycées ont été regroupés du fait des raisons invoquées plus haut et le sous-thème « activité » n’a pas été traité pour les lycéens puisqu’ils sont encore étudiants.

Les questionnaires pour chaque groupe et pour chaque terrain sont regroupés dans l’annexe I.

A Mayotte, la question sur l’origine ethnique a été supprimée des questionnaires écoles, collèges, lycées et adultes, à la demande du vice-rectorat et des autorités, en raison du contexte politique de l’île. En effet, Mayotte est rattachée à la France (futur département), mais se situe dans la zone géographique des Comores, auxquels elle appartenait auparavant. L’île d’Anjouan est d’ailleurs à 70 km de Mayotte et beaucoup d’Anjouanais tentent, par tous les moyens, de rejoindre le territoire français, prospère à leurs yeux, eux qui vivent dans une situation de grande pauvreté et de guerre civile. De nombreux clandestins vivent à Mayotte et la question de l’identité est sensible, beaucoup d’Anjouanais refusant de dévoiler leur nationalité.

Dans les questionnaires adultes, le lieu de culte religieux a été adapté au courant religieux principal de chaque île ; catholique avec les églises pour Wallis et Futuna, protestant avec les temples à Lifou et musulman avec les mosquées pour Mayotte.

Enfin, pour Futuna, la question sur les activités sur les îlots a été remplacée par les activités sur Alofi, l’île appartenant au royaume d’Alo à 2 km de Futuna.

Les ajustements et autres modifications secondaires des questionnaires seront abordés au fur et à mesure de l’interprétation des données dont les résultats sont intégrés aux chapitres 3,4 et 5.

Qui interroger ? Selon quelle méthode d’échantillonnage ? L’échantillonnage est la sélection d’unités c’est-à-dire d’individus représentatifs de la population-cible. La méthode d’échantillonnage la mieux adaptée à notre étude est la méthode empirique des quotas avec un échantillon sélectionné par choix raisonné en fonction de la répartition de la population totale (source : recensement 2007 pour Mayotte, 2003 pour Wallis et Futuna, 2004 pour Lifou), selon les critères de genre, d’âge et de répartition par district ou commune. C’est une méthode non aléatoire où l’on veille à ce que la structure de l’échantillon reproduise la structure de la population totale selon les critères énoncés ci-dessus. Quatre groupes ont été retenus : les écoliers, les collégiens, les lycéens, les adultes.

Tab. 4 - Répartition de l’échantillonnage en fonction des groupes et des terrains étudiés

ECOLE COLLEGE LYCEE ADULTE TOTAL

Wallis et Futuna 111 139 179 135 564

Mayotte 198 177 108 109 592

Lifou 128 142 105 115 490

Total 437 458 392 359 1 646

Source : Bantos S., 2009

Quel intérêt à interroger un si large panel ? Les populations des îles étudiées sont jeunes : 45 à 55 % des habitants ont moins de 20 ans. Pour obtenir un échantillonnage de toute la population, nous ne pouvions écarter les jeunes. De plus, sur les questions relatives à l’environnement et à l’adaptation aux risques, ce sont eux, acteurs de leur environnement qui seront confrontés à des situations aggravées. Il est de ce fait indispensable de prendre en compte la perception et la représentation qu’ils en ont.

La méthode des quotas fut donc appliquée à ces quatre populations de référence afin d’obtenir un échantillonnage représentatif en fonction du genre, de l’âge et de la répartition par district et/ou zone d’étude.

- du genre :

Tab. 5 - Comparatif des données (en %) en fonction du genre entre l’échantillon et la population totale

TERRAIN Wallis et Futuna Mayotte Lifou

GENRE F* M* F M F M

DONNEES RECOLTEES 53 47 48 52 53 47

DONNES RECENSEMENTS 50 50 49 51 50 50

* F = féminin M = masculin

53 % = pourcentage du genre féminin dans l’échantillon (soit 297 femmes sur 564 personnes interrogées à Wallis et Futuna)

50 % = pourcentage du genre féminin dans le recensement de la population (soit 7 450 femmes sur un total de 14 944 habitants)

On peut estimer que pour ce critère du genre, l’échantillonnage est représentatif sur les trois terrains. L’outil redressement peut être utilisé lors du traitement statistique sur le logiciel MODALISA pour parvenir à une équité parfaite.

- de l’âge :

Tab. 6 - Comparatif (en %) des données en fonction de l’âge entre l’échantillon et la population totale

âge Wallis &

Futuna

Mayotte Lifou

0-14 ans données recensement 27 45 45

0-14 données récoltées 44 63 55

15-64 ans données recensement 66 53 46

15-64 ans données récoltées 54 33 43

65 et + données recensement 7 2 9

65 et + données récoltées 2 4 2

TOTAL 100 100 100

Source : Bantos S., 2009

De prime abord, l’échantillonnage semble assez éloigné de la population qu’il est censé représenter : mis à part à Wallis et Futuna, il y a davantage de jeunes de moins de 14 ans interrogés que de personnes âgées de 15 à 64 ans, ce qui ne reflète pas la structure par âge de la population. Comment expliquer le fait de ne pas être parvenu à obtenir les mêmes proportions entre l’échantillonnage et la population totale ?

La réalité à laquelle nous sommes confrontés sur place est déterminante car il est difficile de mener des enquêtes dans les villages et surtout de le faire dans les mêmes proportions que dans les établissements scolaires. Il faut trouver des personnes qui acceptent de répondre, et qui ont le temps de le faire, et il faut parcourir l’île de long en large pour interroger un nombre de personnes à peu près équivalent par village et/ou district.

A contrario, il est plus aisé, une fois les autorisations accordées, de faire remplir des questionnaires dans les établissements scolaires. En l’espace d’une heure, une classe de 20 élèves en moyenne peut remplir 20 questionnaires en une seule fois !

Lors de la préparation des missions, nous avions anticipé cet aspect et le choix de la collecte s’est donc porté sur les écoliers, les collégiens, les lycéens et les adultes.

Le choix d’un échantillonnage jeune ne manque pas d’intérêt ; lors des campagnes de sondage et du traitement des données, il est ressorti que les jeunes ont, dans l’ensemble, une connaissance pertinente de leur environnement, au même titre que les adultes. De plus, ce sont eux qui sont susceptibles de subir les effets du changement climatique. Leur point de vue est donc intéressant dans la conception des stratégies d’adaptation.

Dernier point, l’outil redressement permet une répartition de l’échantillonnage sur le modèle du recensement.

-

de

la répartition par district et/ou zone d’étude :

Le tableau de la répartition de la population totale en fonction de la situation géographique est issu des résultats des recensements à l’échelle de chaque île.

A noter que la répartition à Wallis et Futuna est effectuée en fonction des districts, à Lifou en fonction des districts coutumiers et à Mayotte en fonction des quatre zones d’étude suivantes :

- Zone 1 = sud avec les communes de Bouéni, Kani Keli et Chirongui - Zone 2 = est avec les communes de Bandrélé et de Dembéni

- Zone 3 = ouest avec les communes de Chiconi et Sada

- Zone 4 = nord avec les communes d’Acoua, de M’tsamboro, de Bandraboua et de M’tsangamouji.

La sélection de ces quatre zones d’étude s’est opérée pour une meilleure représentativité de l’échantillonnage et, surtout, pour comparer des échantillonnages équivalents entre les îles. La population de Mayotte étant 10 fois plus élevée que celle de Wallis & Futuna et de Lifou, le choix d’un zonage avec un panel de quatre zones, représentatives des côtes nord, sud, est et ouest a été retenu.

Tab. 7 - Répartition (en %) de la population totale par district ou zone d’étude

Wallis & Futuna Mayotte Lifou

District % de personnes dans chaque district

District % de personnes dans chaque district

District % de personnes dans chaque district

Hahake 26 Zone 1 22 Gaïca 20

Mua 25 Zone 2 23 Wetr 37

Hihifo 18 Zone 3 19 Lössi 43

Alo 20 Zone 4 35

Sigave 13*

* % de chaque district ou zone par rapport à la population totale Source : Bantos S., 2009

C’est à partir de ce tableau que seront comparés, pour chaque île, la répartition de l’échantillonnage par district ou zone d’étude, en fonction de la répartition de la population totale.

 Wallis et Futuna :

Tab. 8 - Comparatif (en %) des données en fonction des districts entre l’échantillon « Wallis & Futuna » et la population totale

DISTRICTS HAHAKE MUA HIHIFO ALO SIGAVE

Données récoltées 37 18 9 20 10

Données recensement 26 25 18 20 13

Source : Bantos S., 2009

L’échantillon est assez représentatif de la population totale selon le critère de la localisation, avec cependant une sur-représentation des habitants du district de Hahake et une sous-représentation de ceux de Mua et Hihifo. Un ajustement sera nécessaire par le redressement.

 Mayotte :

Tab. 9 - Comparatif des données (en %) en fonction des zones entre l’échantillon « Mayotte » et la population totale

ZONE 1 2 3 4

Données récoltées 25 18 25 32

Données recensement 22 23 19 35

L’échantillonnage est représentatif de la population totale des quatre zones.

 Lifou :

Tab. 10 - Comparatif des données (en %) en fonction des districts ou entre l’échantillon « Lifou» et la population totale

DISTRICTS GAÏCA WETR LÖSSI

Données récoltées 31,5 31,5 37

Données recensements 20 37 43

Source : Bantos S., 2009

L’échantillonnage est représentatif pour les districts de Lössi mais sur-représentatif pour celui de Gaïca. Le recours au redressement sera nécessaire.

→ L’échantillonnage est dans son ensemble, représentatif à partir des critères de genre, d’âge et de situation géographique. La collecte des informations sur le terrain nous a parfois conduits, par souci de récolter un maximum d’informations (clé d’un échantillonnage qui se veut représentatif), à faire des choix et à modifier le plan d’échantillonnage prévu. De plus l’outil « redressement » permet de faire des simulations et de rééquilibrer l’échantillonnage en fonction des proportions de la population totale.

3-3-2 Application du questionnaire sur le terrain

Une fois les questionnaires d’enquête élaborés et le plan d’échantillonnage construit, nous avons testé le questionnaire sur le site pilote de Futuna et pris contact avec les autorités de Futuna en janvier 2007. Cette île, que nous avions choisi comme zone-test en raison de la faisabilité de mener des enquêtes, est la plus petite des trois îles (63 km²). C’est dans l’archipel de Wallis & Futuna que Michel Allenbach13 et l’université de la Nouvelle Calédonie sont porteurs de deux programmes de recherche de l’IFRECOR et du ministère de l’outre-mer, le thème pilote du changement climatique et la gestion intégrée du domaine littoral face au changement climatique. M. Allenbach, doté d’une excellente connaissance du terrain (il y effectue des missions et des travaux depuis une vingtaine d’années sur l’érosion et

l’aménagement des littoraux), nous a permis d’obtenir les autorisations nécessaires car il est impossible de mener des campagnes de sondage sans la validation du questionnaire par le vice-rectorat et la DEC pour les écoles, le vice-rectorat pour les collèges et les lycées, le Préfet, le service de l’Environnement et les chefs coutumiers pour l’ensemble des enquêtes.

Le plus délicat demeure l’obtention d’autorisations par la chefferie qui s’effectue lors d’une cérémonie où le (ou les) enquêteur(s) doivent faire « la coutume ». Dans les grandes lignes, c’est un échange de paroles suivi de « dons » mutuels entre interlocuteurs. L’accord se solde par la consommation de kava, boisson à base de plantes aux effets relaxants...

Nous nous sommes ainsi rendus à Futuna au mois de mars 200714 où nous étions trois enquêteurs, directement liés au sujet, à intervenir auprès de la population. Nous avons sélectionné une école dans chaque district (celle de Sisia pour Alo et Sausau à Sigave) (cf. annexe III p. XLIII) et deux classes par école, des niveaux CE2 à CM2. Nous avons estimé que de jeunes enfants, qui viennent à peine d’apprendre à lire et à écrire, auraient des difficultés à remplir les questionnaires. Nous étions deux enquêteurs et disposions d’une heure par classe pour faire remplir le questionnaire, laisser le temps aux écoliers de dessiner le bord de mer (cf. 3-3-3) et les aider en cas de questions.

Dans les collèges de Sisia à Alo et de Fiua à Sigave15, nous avons organisé des séances (deux classes par collège) qui consistaient, une fois encore, au remplissage des questionnaires et à l’organisation d’un débat autour des thèmes de la protection de l’environnement, de la pollution, du changement climatique...

Nous avons ensuite consacré le reste du temps à la recherche de personnes répondant aux critères de l’échantillonnage et acceptant de répondre au questionnaire.

Interroger les femmes est une tâche assez facile puisqu’il suffit de se rendre, en général, dans les ateliers d’artisanat ou encore directement au domicile. Les hommes sont plus difficiles à trouver et surtout à convaincre... Nous étions deux femmes et dans la société futunienne traditionnelle, il existe encore des inégalités entre les hommes et les femmes. Les femmes ne sont, par exemple, pas autorisées à boire le kava consommé au tawasu16. Les hommes se sont montrés dans l’ensemble assez méfiants, en témoigne le résultat de l’échantillonnage obtenu avec 12 hommes interrogés sur un total de 31 personnes.

14 du 10 au 20/03/2007

15 cf. fiches de terrain en annexe IV où les dates précises des interventions sont consultables 16 réunion participative où se consomme le kava qui se tient quotidiennement dans chaque village

Le questionnaire est, malgré tout, dans l’ensemble bien accueilli et la population s’est montrée vivement intéressée par l’objectif de ce travail, la manière dont nous allions utiliser les réponses fournies...

A partir des premiers traitements statistiques et des observations des personnes enquêtées, nous avons modifié les questionnaires en simplifiant certains termes jugés trop scientifiques et en transformant quelques questions ouvertes en questions fermées, à partir du regroupement des réponses fournies par grandes catégories (modalités). Sans changement majeur17, les premiers résultats concluants nous ont encouragés à élargir l’échantillonnage à l’île de Wallis puis aux territoires de Mayotte et de Lifou.

La campagne de sondage à Futuna ayant fourni des résultats probants et permis le réajustement des questionnaires, une mission sur l’île de Wallis a été programmée pour les mois de septembre et d’octobre de l’année 200718, une fois les autorisations obtenues. Cette mission à laquelle ont participé quatre chercheurs qui se sont relayés19 a été complétée par une seconde mission à Futuna afin d’interroger plus de personnes, en particulier les hommes, pour une meilleure représentativité de l’échantillonnage. L’approche a été facilitée par la présence à mes côtés d’un collègue de l’université de Nouvelle Calédonie.

Le questionnaire est proposé aux établissements suivants (cf. fiche de terrain Wallis annexe IV p. XLIX) :

- l’école de Mala’eto’li : 4 classes niveaux CE2, CM1 et CM2, - l’école de Mata’Utu : 4 classes niveaux CE2, CM1 et CM2, - le collège de Lano : 4 classes de 5e, 4e et 3e,

- le collège de Ha’atafo : 4 classes de 5e, 4e et 3e,

- le lycée de Wallis & Futuna : 9 classes de la seconde à la terminale.

Les enquêtes dans les établissements scolaires ont été complétées par les enquêtes auprès de la population, dans les différents villages (essentiellement côtiers, cf. annexe III p.

17 rappelons que le questionnaire avait été testé auprès des étudiants futuniens à Nouméa et fut relu par le chef du service de l’environnement de l’antenne de Futuna, des professeurs qui travaillent à ou sur Futuna...

18 du 18/09 au 09/10/07 dont 5 jours à Futuna à partir du 02/10/07 19 Michel Allenbach, Claire Mancel et Sylvain Broucke

XLIII) où le questionnaire est bien accueilli auprès de la population qui, dans son ensemble, semble plus ouverte à ce type d’étude.

Le traitement et l’interprétation (cf. section 3-3-4) réalisés, l’idée initiale d’élargir le champ de recherche à d’autres terrains se concrétisa par la mission de terrain à Mayotte aux mois de mars et avril 200820. Au mois de janvier, l’autorisation de mener des enquêtes sur le territoire est sollicitée auprès de la Préfecture, de la DAF (Direction de l’Agriculture et des Forêts assimilée au service de l’environnement) et du vice-rectorat. Il n’a en revanche pas été nécessaire de demander des autorisations auprès des chefs religieux (Foundi). Notons qu’à Mayotte, l’islam pratiqué est tolérant et libre...

La structure du questionnaire, dont la majorité des questions a été conservée, a été, pour certaines questions, adaptée au contexte culturel de Mayotte : on ne parle pas d’église mais de mosquée, l’activité de pique-nique est remplacée par celle du voulé21, le mur du bord de mer devient digue, la question sur l’origine ethnique fut supprimée pour les raisons invoquées plus haut...

A l’intérieur des quatre zones d’étude choisies22, deux classes par établissement sont désignées comme suit :

- Zone 1 : école de Bouéni, collège de Tsimkoura et lycée de Chirongui, - Zone 2 : école de Bandrele, collège de Dembeni et IUFM de Dembéni, - Zone 3 : école de Sada, collège de Sada et lycée de Sada,

- Zone 4 : école d’Handrema, collège de M’tsamboro et cité scolaire du nord.

L’organisation des séances dans ces établissements s’est déroulée de la même façon qu’à Wallis & Futuna, avec un temps consacré à la saisie des réponses aux questions (en moyenne 30 min) et une vingtaine de minutes employée à la réalisation d’un dessin du bord de mer pour les écoliers ou encore à la tenue d’un petit atelier sur les grandes questions posées, relatives à la protection de l’environnement, le développement durable et le changement climatique. Les scolaires se sont montrés fort intéressés et curieux.

20 du 13 mars au 11 avril 2008

21 voulé en shimahorais signifie pique nique

22 zone 1 au sud de Chirongui à Kani keli, zone 2 à l’est de Dembeni à Bambo ouest, zone 3 à l’ouest de Chiconi-Sada et zone 4 au nord de Mtsangamouji à Bandraboua.

Des traducteurs locaux, de niveau « enseignement supérieur », ont assuré la traduction du questionnaire d’enquête dans les villages des quatre zones d’étude pour environ la moitié des personnes interrogées (109 adultes). Beaucoup de Mahorais ne sont jamais allés à l’école et parlent exclusivement le shimahoré, langue dérivée du swahili ou encore le shibushi, dialecte des Mahorais d’origine malgache23. Le questionnaire fut bien accueilli par la population qui se montra curieuse et intéressée.

A Lifou, l’enquête fut plus difficile à mener et ce, dès les demandes d’autorisation effectuées par Melle Timothée Cimetière24, stagiaire avec laquelle j’ai effectué la mission. Une confusion règne entre le vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie et la direction de l’Enseignement de la Province des Iles. La première institution n’est pas favorable au sondage proposé dans les établissements scolaires, sans réelle justification, tandis que la seconde, en l’occurrence la Province des Iles, s’est montrée tout à fait disposée à nous aider à prendre des rendez-vous dans les établissements scolaires.

Face à cette situation, nous avons décidé de nous appuyer sur l’autorisation de la direction de l’enseignement de la Province des Iles25, et nous avons pu mener nos enquêtes dans 4 écoles soit 8 classes interrogées à Xepenehe, Wé, Mou et Drueulu, 3 collèges soit 6 classes à Havila, Nathalo, Wé et 6 classes au lycée de Wé.

La tenue des séances de travail avec les jeunes Lifous nous a permis de remarquer, peut-être davantage qu’à Wallis & Futuna et Mayotte, leur attachement à leur île et leur préoccupation vis-à-vis de l’environnement. Le lien à la terre, très fort dans la culture mélanésienne, est ressorti de manière très nette lors des enquêtes auprès des jeunes, ce qui ne