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Cette thèse s’inscrit dans les études traitant les éléments influençant l’expérience victimaire ainsi que la perception du climat scolaire chez les élèves du secondaire. Nous postulons que ces deux éléments dépendent du degré de conformisme de l’élève. Le focus sera mis sur un seul aspect de ce conformisme. Il s’agit du degré de conformisme religieux auto-déclaré. Ce lien inédit entre conformisme auto-déclaré et victimation et perception du climat scolaire sera également vérifié en fonction de trois principales variables : l’âge, le sexe et l’appartenance sociale.

Problématique et modèle théorique

La problématique est : « l’ensemble de trois éléments en relation : la question que l’on

se pose, l’hypothèse de travail (ou le corps d’hypothèses articulées logiquement entre elles) qu’on se donne, le modèle théorique auquel on les rattache » (Tessier, 1993, p. 38).

Notre problématique est organisée autour du questionnement suivant : les interrogations en sciences de l’éducation se multiplient sur les éléments influençant l’expérience victimaire ainsi que le processus de construction de la perception du climat scolaire chez les élèves du secondaire. Différents éléments contribuent à cette influence. Tels l’âge de l’élève, son sexe, son appartenance sociale et son degré de conformisme au système des normes et des valeurs portées par la société majoritaire. Ainsi, la question soulevée par cette recherche se résume ainsi à vérifier l’influence des éléments liés à l’élève sur son expérience victimaire et sa perception du climat scolaire. En somme, il s’agit de procéder à un état des lieux objectif de ces quatre éléments, de leur dynamique et de leur évolution en vue de présenter un modèle explicatif de l’expérience victimaire et du processus de construction de la perception du climat scolaire chez les élèves du secondaire au Maroc. Ledit modèle sera présenté sous un ensemble d’hypothèses et sera vérifié et construit au fur et à mesure de l’interprétation des résultats.

1. Degré de conformisme, victimation et perception du climat scolaire 1.1 Pourquoi le choix du degré de conformisme?

Le choix du degré de conformisme pour expliquer l’expérience victimaire et la perception du climat scolaire au Maroc vient en convergence avec les résultats de Bond et Smith

(1996) qui ont pu démontrer l’existence d’une relation entre conformisme et culture. En effet, en reproduisant l'expérience d’Asch (1956) dans plusieurs pays, ils ont pu démontrer que le taux de conformisme est plus élevé dans les pays arabes qu’en Europe et aux États-Unis. Pour eux, il se manifeste davantage dans les cultures « collectivistes » comparées aux cultures « individualistes ».

1.2 Appréhender le concept de conformisme

Pour Aebischer et Oberlé (2012), le conformisme est « le fait qu'un individu (ou un sous-

groupe) modifie ses comportements, ses attitudes, ses opinions pour les mettre en harmonie avec ce qu'il perçoit être les comportements, les attitudes, les opinions, les normes d'un groupe dans lequel il est inséré et souhaite être accepté. » (p. 65). Il s'agit

d'un effet de l'influence sociale définie comme une modification des croyances ou des comportements par laquelle un individu ou un groupe répondent à divers types de pression, en cherchant à se mettre en accord avec les normes ambiantes en adoptant des comportements approuvés socialement.

Le conformisme a fait l’objet de beaucoup de recherches théoriques et d’expériences scientifiques. En 1924, Allport a mis en évidence la volonté de l’individu d’optimiser ses chances de participer à une structure collective. En 1935, Sherifa mené une expérience sur « l’effet autocinétique ». Cette expérience suggère qu'en cas d'incertitude, l'individu se base sur les réponses du groupe comme source d'information. En 1951, Asch a mené une expérience visant à rechercher les facteurs qui amènent les individus à céder à la pression d’un groupe. Il arrive à la conclusion que se conformer ne se fait qu’à la suite de tout un raisonnement de la part du sujet. Par ailleurs,Berry (1967) a réalisé une expérience du même type, sur les Esquimaux (chasseurs-cueilleurs de l'île de Baffin) et sur les Temnes (cultivateurs de Sierra Leone). Pour lui, le conformisme semble plus important dans les sociétés collectives que dans celles dites individualistes. Concernant notre travail, nous nous baserons sur l’expérience de Kelman (1958) qui a montré que les différentes modalités du conformisme dépendent des caractéristiques de la relation entre la source et la cible d’influence. Pour lui, il y a trois formes de conformisme, en rapport avec le degré d’implication de l’individu ou du sous-groupe social ainsi que les conditions sociales où elles émergent : la complaisance, l’identification et l’intériorisation.

Partie I. Chapitre III : Influence du degré de conformisme auto-déclaré La complaisance représente la première forme de conformisme. C’est la disposition d'esprit de celui qui cherche à faire plaisir en s'adaptant aux goûts ou aux désirs de quelqu'un. Dans ce cas de conformisme, l’individu ou le sous-groupe social souhaitent « ne pas avoir d’histoires » ou « avoir la paix », ils se conforment pour pouvoir faire plaisir au groupe et pour continuer d’y être accepté. Cette forme de conformisme concerne la relation d’influence fondée sur des relations de pouvoir dans lesquelles le groupe social qui détient le pouvoir cherche à influencer l’individu ou le sous-groupe social. Les croyances privées restent dans la sphère privée. En effet, « cette forme de conformisme

apparaît en particulier quand la relation d’influence est fondée sur des relations de pouvoir dans lesquelles celui qui cherche à influencer est celui qui a le pouvoir. » (INSA,

2015, p. 5).

L’identification constitue la deuxième forme de conformisme. Ici, le sujet désire maintenir ou établir des relations positives avec un groupe qui l’attire, qui est important pour lui. Cette forme de conformisme se développe si un groupe attractif existe dans l’environnement socio-affectif du sujet : c’est ce que l’on appelle un groupe de référence. Il faut noter que sur le plan psychique individuel, l’identification est un processus bien connu qui consiste pour un sujet à adopter des modes de penser ou d’agir pour ressembler à une source d’influence (les parents par exemple).

L’intériorisation est, selon Kelman, la troisième forme de conformisme qui vient du fait que le contenu du processus d’influence est intégré dans le système de valeurs de l’individu ou du sous-groupe social. Elle ne vient ni du contrôle social, ni de la visibilité d’un groupe dominant. Le sujet modifie ses croyances indépendamment de la source d’influence ce qui devient possible quand celle-ci a une haute crédibilité pour le sujet, de sorte que son message a pour lui une valeur de vérité ou d’objectivité. C’est une « restructuration cognitive » du sujet, c’est à dire une modification en profondeur de son mode de pensée.

Par ailleurs, selon la théorie des valeurs universelles de Schwartz (2006), le conformisme constitue une de ces valeurs universelles qui existe dans toutes les sociétés. Néanmoins, comme il a été démontré, il constitue une des valeurs fortes des sociétés collectivistes, notamment celles des pays arabo-musulmans dont le Maroc. Pour Schwartz, le conformisme a pour objectif « la modération des actions, des goûts, des préférences et

des impulsions susceptibles de déstabiliser ou de blesser les autres, ou encore de transgresser les attentes ou les normes sociales. Les valeurs de conformité proviennent de la nécessité pour les individus d’inhiber ceux de leurs désirs qui pourraient contrarier ou entraver le bon fonctionnement des interactions et du groupe. De fait, tous les auteurs traitant des valeurs mentionnent la conformité […] Telles que je les conçois, les valeurs de conformité concernent l’autolimitation dans les interactions quotidiennes, généralement avec des personnes proches. » (2006, p. 934). En somme, deux grandes

valeurs de conformité sont soulevées par le modèle de Schwartz: la conformité aux règles qui se manifeste dans le respect des règles, lois et obligations formelles et la conformité interpersonnelle qui consiste à éviter de bouleverser ou de blesser les autres.

1.3 Influence du degré de conformisme sur le processus de perception

La perception est un processus très complexe. Elle est fortement dépendante à l’environnement du sujet. En outre, elle varie d’un individu à l’autre, selon ses attentes, sa culture, ses valeurs, ses croyances et ses motivations. Il n’existe pas de définition précise de ce concept qui est transversal à différentes disciplines des sciences sociales. Issu du vocable latin « perceptĭo », il se rapporte à l’action et à l’effet de percevoir.

« C’est un processus de traduction : les stimulations sensorielles sont transmises des sens au système nerveux central, où elles sont converties en impressions de la réalité. »

(Alexandre-Bailly et al., 2013, p.28). La perception consiste à recevoir par le biais de l’un de ses sens les images, les sons, les impressions et les sensations externes. En psychologie, c’est la fonction permettant à l’individu la réception, l’élaboration et l’interprétation de l’information provenant de son entourage via ses sens. Elle est très importante car c’est la base de la construction du point de vue. C’est elle qui permet la prise de position par le sujet et donc c’est elle qui oriente son action par la suite. C’est un processus complexe qui commence par la selection de l’information en passant par son organisation, son interprétation pour aboutir à sa globalisation impressioniste. En outre, la perception constitue un processus permettant à l’individu de choisir, d’organiser et d’interpréter les informations externes pour en construire une image cohérente du monde. Ce processus fait appel à plusieurs champ disciplinaires. En effet, plusieurs dimensions sont mobilisées à la fois. Elles relèvent « du physiologique et du psychologique, mais

Partie I. Chapitre III : Influence du degré de conformisme auto-déclaré S’agissant des positions de perception, elles diffèrent selon l’âge de l’individu. Dans le cadre de cette thèse nous nous intéressons à la perception des jeunes de moins de 21 ans. Ceux-ci ont recours à plusieurs façons pour percevoir une même réalité. Plusieurs positions de perception sont possibles. Dans son ouvrage « Eduquer avec le sourire », paru en 2017, Marion Sarazin parle de trois positions de perception chez les enfants. La première est basée sur l’autoréférence, dans la seconde, l’enfant se met à la place de l’autre alors que dans la troisième, il adopte une posture d’observateur. L’autoréférence consiste à percevoir le monde et à interpréter les informations perçues en se basant sur son référentiel personnel. En effet, l’enfant se réfère à ce qu’il voit, entend, ressent et croit pour prendre des positions. C’est une auto-consultation lui permettant d’agir, de prendre des décisions, de se fixer ses objectifs, de porter des jugements…

Par ailleurs, Bréchet (2015) postule que L'autoréférence s'affirme comme un deuxième invariant engagé dans tout avènement au monde physique et à la connaissance.

« Exprimant le point de vue, la subjectivité, l’éprouvé, il prend logiquement trois formes que suggère assez facilement la littérature et que notre travail nous a conduits à identifier clairement : les phénomènes d'auto-persuasion, d'implication et d'appropriation. » (p. 7).

Cependant, il ne faut pas confondre autoréférence et égocentrisme. Morin (1986) souligne que l’autoréférence exprime avant tout le fait que toute connaissance passe par un sujet existant et computant24. Pour lui, l’autoréférence ne se résume pas dans l’acte de se référer

à soi. « Elle est la capacité de se référer à soi tout en se référant à ce qui n’est pas soi. » (1986, p. 45).

La seconde position que peut adopter l’enfant, et qui manifeste son degré de conformisme, consiste à se mettre à la place d’autrui. C’est une position qui fait appel au côté émotionnel de l’enfant. Selon Sarazin (2017), elle consiste à ce qu’il adopte les croyances et les valeurs d’autrui. Elle se manifeste par diverses capacités chez l’enfant : la capacité d’imitation et le sentiment d’empathie.

L’imitation est multidimensionnelle, elle peut être étudiée par une approche cognitive ou sociale. Ce constat implique sa définition de manière univoque. S’agissant de l’imitation, c’est l’action d’imiter une personne, un son ou un bruit. Elle est aussi l’action de prendre

quelqu’un pour modèle. C’est la reproduction consciente ou inconsciente d’un modèle ou d’un phénomène quelconque. Meltzoff et Moore (1950), la décrivent comme étant la capacité résultant d’un mécanisme d’apprentissage social, propre à l’espèce, et de transmission intergénérationnelle de caractères acquis (cité par Sarazin, 2017). Par ailleurs, l’imitation peut être aussi définie comme une compétence cognitive parce qu’elle représente un outil très puissant « d’apprentissage ».

Par ailleurs, l’empathie est la faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent. Elle peut se définir comme l’aptitude à percevoir les sentiments ressentis par une autre personne et à se mettre à sa place. La capacité à l’empathie apparaît dès la naissance (contagion des pleurs chez les bébés). Elle permet à l’enfant de tisser des liens avec autrui en tenant compte des émotions de ce dernier. Elle lui permet de prendre conscience des effets de ses actions. Goleman (1946), souligne que les bébés réagissent au trouble ressenti par leurs proches comme s’ils les éprouvaient eux-mêmes, quelques mois après leur naissance. (Cité par Sarazin, 2017)

La troisième position adoptée par l’enfant est la position d’un observateur bienveillant. A un certain degré de maturité, l’enfant peut prendre du recul vis-à-vis d’autrui. Cette prise de distance est souvent basée sur la connaissance des points de vue des autres. Cependant, cette position est exceptionnelle chez l’enfant qui a plutôt tendance à recourir au silence en cas de conflit trop important ou traumatisant surtout avec ses parents. Ce silence, qui cache souvent des souffrances, sera source de maladies, de pathologies et de dépendances diverses par la suite. (Sarazin, 2017)

Par ailleurs, les individus ont des manières bien spécifiques d’aborder le monde qui les entoure. En effet, pour entrer en contact avec ce monde, ils peuvent adopter différents types de perception. En général, le processus perceptuel se décompose en différentes formes spécifiques de perceptions : la perception subjective, la perception déformante et la perception sélective. La perception peut prendre la forme d’une activité subjective. En effet, elle varie d’un individu à l’autre et d’un contexte à l’autre. La façon de percevoir son environnement dépend des traits de la personnalité de l’individu dont l’arrière-plan multidimensionnel alimente cette construction subjective de la perception.

Partie I. Chapitre III : Influence du degré de conformisme auto-déclaré De plus, quand l’individu est confronté à une information qui est contraire à ses croyances, il peut recourir à une déformation de celle-ci de manière à ce qu’elle entre en cohérence avec ses propres croyances. Cette « distorsion de la perception » amène l’individu à interpréter l’information perçue en fonction de ses schémas mentaux. En effet, toute information provenant de l’environnement est interprétée par son système de croyances initiales. Les individus ont des manières bien spécifiques pour aborder le monde qui les entoure.

De surcroît, quand la personne est confrontée à un grand nombre d’informations, elle est parfois contrainte d’adopter une perception dite « sélective ». Celle-ci constitue une tendance à interpréter de manière sélective ces informations, en fonction de l’expérience, des centres d'intérêt, de la situation sociale et des valeurs de l’individu. C’est la tendance à privilégier une lecture de la réalité correspondant à ses besoins, ses attentes, ses valeurs et ses attitudes. En effet, selon l’importance de flux d’informations que l’individu ne peut retenir dans leur totalité, il est obligé d’en sélectionner quelques-unes par un tri sélectif. Ainsi, ne perçoit-il que ce qui l’intéresse, tout en ignorant les points de vue opposés. Ce tri sélectif l’amène à ne pas remarquer ou à oublier plus rapidement tout ce qui contredit ses croyances pouvant aller jusqu’à provoquer un malaise émotionnel.

Par ailleurs, Kotler et Dubois (2002), soulignent que la perception constitue un processus par lequel un individu choisi, organise et interprète des éléments d’informations externes pour construire une image cohérente du monde qui l’entoure (cité par Guichard & Vanheems, 2004, p. 24). Ces trois opérations de choix, d’organisation et d’interprétation se font, dans le cas de la perception sélective, sous différents types d’influences sociales. Le conformisme en constitue une. La perception séléctive devient ainsi une perception influencée par le degré de conformisme.

En somme, le conformisme est une influence sociale majoritaire qui influence le vécu des individus, leur représentations, leurs perceptions… Il prend de l’ampleur dans les sociétés collectivistes. De ce fait, cela nous amène à nous interroger sur son statut concernant le Maroc notre terrain d’investigation, en s’interrogeant sur sa nature collectiviste et sur la pertinence des résultats de Bond et Smith (1996) pour ce pays.

2. Le Maroc un pays collectiviste ?

Selon Ben Ahmed (2015), l’examen du degré d’autonomie et de l’égalitarisme dans les relations sociales montre que la culture marocaine consacre la hiérarchie sociale et maintient le collectivisme comme syndrome socioculturel dominant. En effet, selon les données du « World Values Survey25 » (WVS), sur un échantillon de 3651 enquêtés,

80,7 % des marocains se définissent comme étant interdépendants et collectivistes, tel que le montre le graphique 5, contre 19,3 % individualistes et autonomes.

Graphique 5 : Taux de la population se revendiquant du collectivisme et de l’individualisme dans la société marocaine

Pour Ben Ahmed (2015), l’émergence de l’autonomie individuelle au Maroc demeure lente malgré son contact historique avec l’Occident. Il stipule que cela pourrait s’expliquer par la prégnance des visions du monde, basées principalement sur la centralité d’une herméneutique religieuse particulière et l’enracinement d’une morale sexuelle rigide. Par ailleurs, Inglehart et Baker (2000) rapportent que dans le cas des sociétés arabo-musulmanes, les changements culturels restent en partie path dependant26. » (Ben Ahmed, 2015). Toutefois, Allali (2019) souligne que les dimensions d’individualisme et de collectivisme s’appliqueraient mal dans le cas de la plupart des marocains. « Ainsi et

bien que ces derniers soient loin de présenter une population homogène [...] trop peu

25 Organisation internationale non gouvernementale à but non lucratif d'enquêtes sociales ayant pour

mission contribuer à une meilleure compréhension des changements globaux dans les valeurs, les normes et les croyances des personnes par le biais d'enquêtes nationales comparatives représentatives dans le monde entier.

26 Dépend du chemin : l’idée est que les décisions auxquelles on est confronté dépendent de la trajectoire

des connaissances et des décisions prises dans le passé, et sont donc limitées par la base de compétences actuelles. En d’autres termes, l’histoire est importante pour les situations de prise de décision actuelles et a une forte influence sur la planification stratégique.

80,71% 19,29% 0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% 80,00% 90,00% Collectivisme Individualisme

Partie I. Chapitre III : Influence du degré de conformisme auto-déclaré

d’entre eux pourraient se reconnaître dans l’une de ces deux dimensions [...]. Se situant entre individualisme et collectivisme au sens de Hofstede (1987), le Marocain est primordialement mû par ses intérêts familistes. Ainsi, sa petite famille passe avant tout. »

(p. 16).

Pour notre part, au vu des résultats du WVS, nous considérons les constats de Bond et Smith (1996) comme applicables au Maroc qui constitue un pays plutôt collectiviste selon les résultats de Ben Ahmed (2015). Le taux de conformisme y serait plus élevé que dans les pays européens. Par conséquent, il aurait une influence sur le vécu des élèves au sein de leurs établissements, notamment sur le taux de victimation et la perception du climat scolaire. Ainsi, nous supposons que les élèves marocains sont sujets à ce taux élevé de conformisme. De ce fait, notre Hypothèse générale se présente comme suit:

L’expérience victimaire et la perception du climat scolaire chez les élèves du secondaire se construisent en fonction de leur degré de conformisme respectif.

Toutefois, il importe de souligner que notre travail ne consiste pas à mesurer le taux de