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S’approprier son terrain d’investigation est une nécessité absolue pour tout chercheur en sciences sociales. Cette immersion du sociologue pose un problème. Comme soulignent Fournier et Arborio, elle « pose le problème de la tentation, de faire valoir son jugement

préconçu. Mais le danger inverse est de mettre trop de distance avec le monde étudié... »

(Arborio & Fournier, 2010, p. 89). L’engagement déontologique et éthique du chercheur lui impose la prise de ce risque. Dans cette section, seront présentés de manière détaillée les choix méthodologiques. On y retrouvera les informations concernant l’échantillon, le terrain d’investigation, ainsi que les instruments utilisés pour la mesure des variables, afin de vérifier la véracité de nos hypothèses.

Echantillon de la recherche

Notre échantillon concerne les élèves de deux directions provinciales27. Il s’agit de celle d’Inezgane Ait Melloul à dominante urbaine et celle de Chtouka Ait Baha à dominante rurale. Par ailleurs, un autre échantillon concerne des professeurs, un directeur, un surveillant général et un inspecteur de l’enseignement national au Maroc. L’objectif est de compléter les pistes de réflexion ouvertes par les résultats du questionnaire.

1. Caractéristiques de l’échantillon des établissements

Il s’agit de 2110 élèves répartis sur les deux directions provinciales. Le nombre total des établissements est de dix-neuf, dont neuf collèges, huit lycées, un établissement mixte collège/primaire et un établissement mixte collège/lycée. Pour les niveaux scolaires des élèves, nous avons travaillé sur une classe de chaque niveau dans chacun de ces établissements. Pour les collèges, il s’agit de dix classes de première, dix classes de deuxième et dix classes de troisième. Pour les lycées, il s’agit de dix classes de tronc commun, dix classes de première année du baccalauréat et dix classes de deuxième année du baccalauréat. Le nombre total des établissements de la direction d’Inezgane Ait Melloul est de dix. Il s’agit d’une direction à caractère urbain dont les établissements couvrent quatre des six communes la constituant (tableau 10).

Tableau 10 : Liste des établissements de la Direction d'Inezgane Ait Melloul

Etablissements Commune Caractéristiques de la commune

« Urbain Collège 1 » « Urbain Lycée 4 »

Lqliâa

C’est une municipalité qui est passé du rural à l’urbain en 2009. Elle a connu une forte vague d’immigration la dernière décennie. Avec une infrastructure très rurale, elle garde beaucoup d’aspects du semi rural. Avec environ 15 écoles primaires, 5 collèges et 3 lycées, elle compte environ 100.000 habitants.

« Urbain Collège 2 » «Urbain Lycée 3»

Ait Melloul

C’est une ville, située à 15 km au sud d’Agadir, proche de l'embouchure de l'oued Souss. C’est une grosse agglomération de plus de 150 000 habitants, centre de services pour l'ensemble du Souss et des régions méridionales. C’est le carrefour des routes desservant le Sud. Cette ville est connue pour sa plus grande zone industrielle du sud du Maroc.

« Urbain Collège 3 » « Urbain Lycée 1»

Inezgane

Réputée pour son activité commerciale, cette agglomération de plus de 130 mille habitant compte un nombre important de grossistes et de magasins de détail. Son économie est axée essentiellement autour de ses nombreux marchés : le souk hebdomadaire du mardi, le petit marché quotidien, le grand marché de gros, plaque tournante du commerce de fruits et légumes de tout le Maroc, le souk du cuir, le souk du bétail, le souk des céréales.

« Urbain Collège 4 » « Urbain Collège 5 » « Urbain Lycée 2 » « Urbain Lycée 5» Dcheira El Jihadia

C’est une ville du sud du Maroc dans la région Souss-Massa- Drâa. La ville est située à 10 km au sud du centre-ville d'Agadir. Commune urbaine de la préfecture d'Inezgane-Aït Melloul, mitoyenne de la ville d'Inezgane, Dcheira El Jihadia comptait 98386 habitants lors du recensement de 2014.

S’agissant de la Direction de Chtouka Ait Baha, le nombre total des établissements est de neuf. Il s’agit de quatre collèges, trois lycées, un établissement mixte collège/primaire et un établissement mixte collège/lycée. C’est une direction à caractère rural. Ces établissements couvrent trois des vingt-deux communes formant la Direction. Il importe de signaler que l’établissement « Rural Collège 1 » se situe aux frontières de la commune urbaine Lqliâa susmentionnée et le commune rurale Oued-Essafa. Certes, il fait partie d’une zone urbaine mais la quasi majorité de ses élèves est issue des périphéries rurales. Pour cela nous l’avons considéré comme établissement de la Direction Chtouka Ait Baha bien qu’il n’en fait pas partie. En somme, le tableau 11 présente la liste de ces établissements.

Partie I. Chapitre IV : Choix méthodologiques et opératoires

Tableau 11 : Liste des établissements de la Direction de Chtouka Ait Baha

Etablissements Commune Caractéristiques de la commune

« Rural Primaire/Collège »

« Rural Collège/Lycée » Oued-Essafa

Elle a une infrastructure très rurale. Elle contient environ 6 écoles primaires, 3 collèges et 1 lycée. Selon le recensement de 2014, elle compte environ 56522 habitants.

« Rural Collège 3 », « Rural Collège 4 » « Rural Lycée 4 »

Biougra

C’est une petite commune contenant un souk hebdomadaire visité par les communes rurales voisines. Elle contient environ 3 écoles primaires, 2 collèges et 2 lycées. Selon le recensement de 2014, elle compte environ 37901 habitants.

« Rural Collège 2 » « Rural Lycée 2 » « Rural Lycée 3 »

Ait Amira

C’est une commune à aspect agricole. En effet, elle contient de grandes exploitations nationales et internationales. Elle connait une migration de masse de la classe ouvrière. Elle contient environ 10 écoles primaires, 2 collèges et 2 lycées. Selon le recensement de 2014, elle compte environ 76632 habitants.

2. Principales caractéristiques de l’échantillon 2.1 Echantillon des élèves

Les élèves concernés par cette recherche sont âgés de 11 à 21 ans. Soit 2066 élèves répartis comme le montre le graphique 8.

Graphique 8 : Répartition du nombre d’élèves en fonction de l’âge

7 88 216 330 382 393 324 193 105 45 12

11 ans 12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans 21 ans

S’agissant de la répartition selon le sexe, notre échantillon se compose de 49% de filles (1034) et 51% de garçons (1076). Les classes n’étant pas choisies au préalable, ces chiffres reflètent les efforts fournis pour encourager l’accès des filles à l’enseignement secondaire au Maroc.

Concernant la répartition selon l’appartenance sociale des élèves, nous avons procédé à la même méthodologie de catégorisation de l’Enquête28 Nationale sur la Mobilité Sociale

Intergénérationnelle au Maroc (2011). Selon laquelle, la population au Maroc est formée de trois classes sociales. Deux approches ont été utilisées pour cette classification. Il s’agit de l’approche selon le revenu et celle déclarative. En se basant sur l’approche du revenu, la population est divisée en trois classes : la catégorie modeste de la population représente 34% contre 53% pour la classe moyenne et 13% pour la classe aisée. Pour ce travail, la classification a été faite à partir de la nomenclature salariale des différents métiers. Les familles classées selon le niveau des revenus. Il importe de signaler que le cumul des salaires des deux parents a été pris en considération quand les deux sont en activité. En somme, le graphique 9 présente la répartition des élèves selon leur appartenance sociale.

Graphique 9 : Répartition des nombres d’élèves selon les classes sociales

28 Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a défini la catégorie socioprofessionnelle comme un regroupement

d’individus ayant un profil socioprofessionnel similaire en termes de statut (salariés / non-salariés…), de nature de l’activité (agricole / non agricole) et du niveau de qualification (homogénéité sociale). En somme, 6 catégories sont recensées : 1- Employeur non agricole, cadres supérieurs et membres des professions libérales et scientifiques. 2- Professions de cadre moyen. 3- Employé et ouvrier qualifié. 4- Exploitant agricole. 5- Commerçant, artisan et indépendant non agricole. 6- Ouvrier et manœuvre sans qualification

60,6% 22,3%

17,2%

Partie I. Chapitre IV : Choix méthodologiques et opératoires

2.2 Le personnel éducatif

Les entretiens ont été menés avec treize personnes : dix professeurs, un inspecteur de l’enseignement primaire, un surveillant général et un directeur. Nous voulions mener des entretiens avec des professeures, mais cela n’a été possible qu’avec une seule. En effet, seule une des enseignantes contactées a répondu favorablement. On peut dès lors, s’interroger sur les effets de la socialisation sexuée même au sein du corps enseignant marocain. Le tableau 12 esquisse de manière exhaustive les principales caractéristiques de notre échantillon.

Tableau 12 : Caractéristiques des personnes concernées par les entretiens

Entretien Interviewés Fonction Age Ancienneté

1 Khalid Professeur de lycée (instruction Islamique) 38 18 ans 2 Mohamed Professeur de lycée (anglais) 49 22 ans 3 Ali Surveillant Général au collège 43 23 ans 4 Brahim Professeur de lycée (français) 26 3 ans 5 Amine Directeur de collège 54 28 ans 6 Rachid Professeur de collège (français) 26 1 an 7 Lhoucine Professeur de lycée (français) 40 19 ans 8 Anana Professeur de lycée (économie) 41 22 ans 9 Houmam Professeur de lycée (français) 42 21 ans 10 Souhayl Professeur de lycée (français) 39 19 ans 11 Elhouat Inspecteur de l’enseignement primaire 45 25 ans 12 Zidane Professeur de collège (physique) 30 2 ans 13 Badiâa Professeure de collège (SVT) 26 3 ans

En vue d’éviter au maximum le problème du biais d’échantillonnage nous avons sollicité la participation d’une trentaine de personnes. Seules treize d’être elles ont pu participer. Les entretiens ont été majoritairement menés par contact direct. Cependant, quatre l’ont été via des moyens de communication (appels téléphoniques, appels via réseaux sociaux, …). Pour la langue utilisée, elle variait entre le français pour dix interviewés et l’arabe pour trois autres ne pouvant pas communiquer facilement en français. Nous avons procédé à une traduction de ces trois entretiens. Pour des raisons déontologiques nous avons choisi des noms différents des noms des enquêtés.

Choix méthodologiques, recueil et traitement des données

La méthodologie de recherche en sciences de l’homme désigne l’ensemble des techniques et démarches utilisées par le chercheur pour collecter, traiter et interpréter les données

recueillies. Le recueil des données est une phase très importante dans toute recherche en sciences sociales. Sur le plan théorique nous avons présenté un modèle explicatif du processus de construction de la perception du climat scolaire. Ce modèle explicatif doit être vérifié par une étude de terrain. De ce fait, une collecte de données et d’informations susceptibles de clarifier et d’aider à tester nos hypothèses était nécessaire. Toutefois, avant d’aller sur le terrain un travail de préparation a été effectué. Commençant par la définition des objectifs de la recherche, en passant par la traduction du questionnaire en langue arabe et en terminant par la pré-enquête de recueil des données.

1. Investigation exploratoire

L’objectif de cette première étape était la mise en cohérence des objectifs de cette thèse et la démarche que nous mettrions en œuvre pour confronter au terrain notre problématique. Nous ne cherchons pas ici à donner l'impression que nous avons entièrement mis au point notre plan de recherche avant de le mettre en œuvre dans la mesure où celui-ci s'est au contraire élaboré au fur et à mesure de notre l’appropriation du terrain.

Etant donné notre choix du croisement méthodologique, nous avons exploré le terrain via des questionnaires et des entretiens de pré-enquête. Les questionnaires de pré-enquête concernaient un échantillon d’élèves, alors que les entretiens exploratoires s’adressaient à des responsables. Cela nous a permis de mieux comprendre notre terrain d’investigation et nous a évité toutes surprises pouvant entraver le bon déroulement de la passation des questionnaires. En somme, cette phase a pour but de « Compléter les pistes de travail

suggérées par les lectures préalables et de mettre en lumière les aspects du phénomène auxquels le chercheur ne peut penser spontanément » (Gotman & Blanchet, 2007, p.39).

1.1 Questionnaire de pré-enquête

La phase de pré-enquête est une étape clé qui ne doit pas être négligée. Un petit investissement en temps au début de l’enquête de terrain pour éviter une grosse perte de temps plus tard. Une passation préliminaire, ayant pour objectif de tester notre outil méthodologique, nous a permis de relire aisément notre questionnaire tel qu'il apparaîtra aux élèves. En outre, elle a permis de vérifier ses points faibles vu qu’il a été traduit pour la première fois pour le contexte tunisien. De ce fait, et avant d’accéder au terrain pour entamer la collecte des données, et afin d’éviter tous problèmes lors de la passation des

Partie I. Chapitre IV : Choix méthodologiques et opératoires

questionnaires, nous avons programmé une séance de pré-enquête dans l’établissement « Urbain Collège 1 » qui nous a été d’une très grande utilité. Disposant d’une heure accordée pour la passation du questionnaire de 12 pages, nous avons distribué le support papier en demandant aux élèves de répondre individuellement. Cette opération a connu un échec total. La différence de capacités des élèves a engendré une totale désorganisation de la séance, que nous avons dû arrêter pour changer de méthode. Dès lors, nous avons pris le parti de lire chaque question à voix haute à l’ensemble de la classe en laissant les élèves y répondre individuellement. Ce choix est devenu notre procédé dans toutes les classes, afin de respecter le volume horaire autorisé par l’établissement.

1.2 Entretiens exploratoires

La phase exploratoire de toute recherche en sciences sociale est d’une très grande importance. En effet, elle donne au chercheur une possibilité permanente de vérifier et de reformuler ses hypothèses. L'entretien est un outil très important dans cette phase d’investigation. Pour cette thèse, nous avons mené un seul entretien exploratoire avec le directeur de l’établissement « Urbain Collège 1 ». Cependant, nous n’avons pas pu l’enregistrer à sa demande. Cette séance nous a permis de comprendre le climat général de l’établissement, l’état d’esprit des professeurs ainsi que la méthode adéquate pour instaurer un bon climat lors de la passation des questionnaires.

2. Recueil des données : le choix du croisement méthodologique

Le recueil des données scientifiques s’effectue à travers des méthodes et leurs outils. Pour cette thèse nous avons opté pour un croisement méthodologique en optant pour les deux outils de l’enquête que sont le questionnaire et l’entretien directif. L’objectif des entretiens était de compléter les pistes de réflexions ouvertes par les résultats du questionnaire. En effet, ils nous ont permis de mieux expliquer notre modèle théorique.

2.1 Questionnaire de victimation

Le questionnaire utilisé dans cette thèse est celui de l’OIVE. Conçu par Éric Debarbieux (2011) et distribué à plus de 50.000 élèves en France, il a été appliqué dans de nombreux pays Européens et Africains dont la Tunisie (2014) et le Maroc (2015), sans oublier l’Amérique Latine ou le Canada. Rédigée en langue française, la version originale a été traduite en langue arabe et adaptée au contexte marocain. Des questions supplémentaires

ont également été ajoutées dans divers domaines : la religion, l’auto-évaluation et la structure familiale.

L’objectif de ce questionnaire consiste à mettre en lumière l’expérience victimaire des collégiens et lycéens marocains. C’est une des premières enquêtes de victimation qui se fait au Maroc. Il ne s’agit pas là d’un objectif prescriptif, car nous restons dans le rôle descriptif du chercheur scientifique qui vise à expliquer et à clarifier en vue d’éclairer les prises de décisions éventuelles. Nous visons la mesure de l’étendue, la nature et les pourcentages des violences dans les collèges et les lycées publics marocains.

Le questionnaire a été administré en accord et avec l’autorisation du MEN marocain. Il est composé de 52 questions, 7 d’elles permettent de travailler sur des variables indépendantes et 45 sur des variables dépendantes. Les variables indépendantes décrivent les profils des enquêtés et se distribuent ainsi :

- Question n° 1 : variable relative au sexe de l’élève ;

- Question n° 2 : c’est un groupe de questions contenant des variables permettant de connaître la date et le lieu de naissance de l’élève, le lieu de naissance des parents et leurs professions ainsi que le nombre des membres de la famille. Ces questions sont cruciales pour la construction de notre variable de catégorie socioprofessionnelle de parents et définir la situation socioéconomique de la famille ;

- Question n° 3 : variable permettant de connaître le niveau scolaire de l’élève (classe) ;

- Question n° 4 : variable permettant de connaître l’année d’inscription dans son établissement ;

- Les questions de 50 à 52 concernent la religiosité : elles visent à vérifier la religion, le degré de pratique religieuse ainsi que le degré d’engagement religieux chez les élèves.

Les 45 autres questions sont des variables dépendantes qui concernent le climat scolaire et les comportements de violences sous divers aspects. Elles se distribuent ainsi:

- Question n° 5 : variable permettant de mesurer l’évaluation par l’élève de son niveau scolaire. Il s’agit de porter un jugement sur sa performance scolaire ;

Partie I. Chapitre IV : Choix méthodologiques et opératoires

- Les questions de 6 à 19 concernent le climat scolaire : elles visent à évaluer comment se sent l’élève dans son établissement en général et la nature des relations avec les adultes qui y travaillent ;

- Les questions de 20 à 36 concernent les victimations : elles visent à vérifier si l’élève a été victime de certains comportements de violence dans son établissement, à sa sortie ou sur le chemin qui y mène ;

- Les questions de 37 à 39 concernent les victimations sexuelles : elles visent à vérifier si l’élève a été victime de violences sexuelles dans son établissement, à sa sortie ou sur le chemin qui y mène ;

- Les questions de 40 à 46 concernent les vols : elles visent à vérifier si l’élève a été victime de vol dans son établissement, à sa sortie ou sur le chemin qui y mène ; - Les questions de 47 à 49 concernent les autres violences, l’auto-défense et les

plaintes : elles visent à vérifier si l’élève a été victime d’autres comportements de violence non cités dans le questionnaire, s’il s’est défendu et si ses parents ont porté plainte.

La passation des questionnaires s’est effectuée en face à face dans les classes en l’absence de tout adulte de l’établissement (professeurs, personnel administratif). Avant de distribuer les questionnaires nous procédions à une rapide explication des objectifs de l’enquête et de la méthodologie de réponse. Une fois le questionnaire distribué, un travail collectif est mené pour répondre. Nous lisons la question et demandons aux élèves de répondre individuellement. Nous voulions éviter les difficultés liées aux différences de compétences individuelles relatives au rythme de réponse rencontrées dans la pré- enquête.

2.2 Les entretiens

Nous avons choisi l’entretien directif comme outil méthodologique car notre hypothèse de recherche suscite en plus des données quantitatives un travail sur le qualitatif. L’entretien directif est parmi les diverses formes possibles de collecte d’informations. La pratique de ces entretiens a permis de constater une spontanéité chez les enquêtés. En effet, ces entretiens nous ont permis : « un accès à des idées incarnées, et non pas

préfabriquée. » (Gotman & Blanchet, 2007, p. 24). En effet, nous avons pu constater une

de se prononcer librement et par conséquent de divulguer leurs convictions. D’autre part, nous avions des représentations sur les enquêtés qui eux-mêmes en avaient sur nous. C’est une expérience singulière de communication de connaissance. Gotman et Blanchet font cette remarque : « c’est en effet l’interaction interviewer/interviewé qui va décider du

déroulement de l’entretien […] s’entretenir avec quelqu’un, est davantage encore que questionner, une expérience, un événement singulier, que l’on peut maîtriser, coder, standardiser, professionnaliser, gérer, refroidir à souhait. » (op.cit., p.19)

Le guide d’entretien est : « Un premier travail de traduction des hypothèses de recherche

en indicateurs corrects et de reformulation des questions de recherche (pour soi) en questions d’enquête (pour les interviewés) » (op.cit., p.58). Dans son élaboration nous

nous sommes basés principalement sur les concepts prédéfinis dans la partie consacrée au cadrage théorique, mais aussi sur les résultats des questionnaires. En effet, les questions se sont focalisées sur les différents points liés à notre problématique. Notamment, le rapport entre violence et climat scolaire d’une part et sexe, âge, classes sociales et religion d’autre part.

2.3 Obstacles et facilités du terrain

Tout chercheur est confronté à des obstacles concernant son accès au terrain. En effet, nous en avons rencontrés aussi. Il s’agit du problème des droits d’utilisation du questionnaire de l’OIVE protégé par le droit de la propriété intellectuelle. Il n’était pas