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Implication d’étudiants de master dans le projet PASTEL

Plusieurs projets pédagogiques impliquant des étudiants en Master « culture et communication », du département Art&Com à Toulouse, ont été mis en place dans le cadre du projet de recherche PASTEL.

83 Le constat est identique pour les publications dédiées : ainsi, dans notre corpus de 73 mélanges, seules sept femmes ont été honorées.

84 Hélène Richard-Foy (1944-2007), directrice de recherche au CNRS a notamment dirigé l’Institut d’exploration fonctionnelle des génomes (Toulouse).

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a. Recherche sur les sources audiovisuelles de l’INA et les représentations de l’université de Toulouse (2015-2016)

Le patrimoine audiovisuel a pu et peut encore être mobilisé par les chercheurs eux-mêmes ou par une institution, que ce soit la Région, la ville ou même l’État, dans une visée plus politique de rayonnement communautaire et international, ou encore dans une perspective identitaire. Il s’agira ici d’étudier le patrimoine scientifique non seulement au prisme de sa mobilisation territoriale comme élément créateur de lien social, comme source de richesse et comme dispositif de médiation de la recherche toulousaine vers divers publics – et notamment le « grand public » – mais également comme dispositif de construction à l’échelle mondiale d’une image de marque des institutions scientifiques, de la ville de Toulouse et de la région Midi-Pyrénées.

Dans le cadre du projet PASTEL et de sa problématique générale, il nous a semblé pertinent d’examiner l’évolution des représentations médiatiques de Toulouse en tant que ville scientifique et universitaire. L’analyse de reportages télévisés nationaux et régionaux a éclairé la façon dont les médias audiovisuels ont participé à la construction de l’image de la ville et dans quelle mesure ils ont été des acteurs du processus de patrimonialisation de sa vie scientifique.

Les médias audiovisuels ont longtemps été considérés comme éphémères, et la nécessité de les archiver au même titre que les autres productions culturelles ne commence à être prise sérieusement en considération qu’à partir des années 1970, lorsque de nombreux supports connaissent déjà une dégradation inéluctable. C’est en 1974 que naît en France l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Cette entreprise publique culturelle est dédiée à la sauvegarde, à la valorisation et à la transmission du patrimoine audiovisuel.

Certains historiens de l’enseignement supérieur souffrent du manque de sources comme en témoigne Emmanuelle Picard :

« L’historiographie française de l’enseignement supérieur n’est pas seulement prisonnière d’une écriture liée à son mode d’organisation vertical ; (…) Reste alors la difficile question des sources locales, qui se révèlent souvent faibles en quantité, et parfois même en qualité, du fait de l’absence de services d’archives au sein des universités » (Picard, 2009).

Cette recherche a également mis en lumière une source accessible et peu utilisée, ouvrant de nouvelles perspectives pour l’histoire locale. Les archives télévisées, d’autant plus lorsqu’elles sont régionales, peuvent intéresser tout chercheur étudiant les rapports à l’environnement local, en particulier dans leur dimension politique.

À travers une sélection de reportages audiovisuels conservés à l’INA, nous avons donc examiné la manière dont les médias contribuent « à fabriquer le monde dans lequel nous vivons » (Esquenazi, p. 13). Il ne s’agit pas de dresser une étude exhaustive et complète des représentations de Toulouse par les médias audiovisuels mais d’esquisser les évolutions

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marquantes de leur rôle dans la définition de Toulouse comme une ville scientifique et universitaire de premier plan.

Pour davantage de détails, on pourra se reporter à l’annexe 3 de ce rapport.

b. Écriture d’un webdoc avec des étudiants de M2 du département Art&Com (2016-2017)

Des étudiants de Master en SIC ont été invités à interagir avec des chercheurs autour de la notion de “patrimonialisation”, chaque membre du projet ayant par ailleurs des intentions et des attentes éditoriales distinctes. Il ne s’agissait pas, pour ces étudiants, d’envisager de nouvelles voies de médiation des résultats scientifiques du programme. Au contraire, il s’est agi plus fondamentalement pour eux d’interroger ce que pouvaient signifier les termes de “ patrimonialisation” et de “patrimonialisation des sciences”.

Éloignés d’une démarche de transmission des savoirs, chercheurs et étudiants ont donc travaillé côte à côte dans un processus de codesign - « à savoir une approche créative, participative et centrée-usager » (Vial, 2016) -, pour créer ensemble l'écriture arborescente et interactive de l'œuvre. Les étudiants se sont révélés être eux-mêmes les premiers usagers du webdoc. La prise en compte de la matérialité discursive du dispositif webdoc (énonciation, narration, fictionnalisation), a été associée à l'expérience de fabrication du savoir de la recherche scientifique. L’objet de la recherche a alors amené chercheurs et étudiants à analyser en quoi le processus de patrimonialisation relève de la fabrication de sens, et à travers une mise en abyme, à s’interroger sur leur contribution à cette fabrication. L'exercice cognitif qui consiste à donner une forme à un contenu s'est ainsi confondu avec le contenu lui-même.

L'expérience a alors permis la jonction de plusieurs régimes d'expérience de fabrication du savoir : de sa production à sa transmission et à sa diffusion. Nous interrogerons dans cette contribution la manière dont le design du webdocumentaire, par les différentes formes de son écriture, a permis d'éclairer et de structurer les enjeux théoriques et méthodologiques liés au projet de recherche PASTEL et en parallèle à tout processus de patrimonialisation. À l'écart de l'article scientifique fondé sur l'analyse de données de la recherche, le webdocumentaire construit un discours hypertextualisé sur l'objet, portant un éclairage sur celui-ci. Le processus de conception du webdocumentaire ne s’est en effet pas restreint à la simple production de contenu à partir des résultats de la recherche ou à la mise en forme de ces résultats. Il a avant tout engagé le co-design d'un dispositif/terrain agençant de nouvelles données et contribuant à problématiser l’activité de patrimonialisation des disciplines en question (botanique, archéologie et astronomie). Les chercheurs sont passés, de ce fait et par l’intermédiaire des étudiants-concepteurs, d’une méthodologie propre à la recherche scientifique (observation, recueil et analyse des données) à une démarche de « faire design ». En tant que processus (Vial, 2016), le design a alors pu être envisagé comme un véritable dispositif de médiation entre les chercheurs et les différentes disciplines impliquées dans ce projettransdisciplinaire.

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5.

Quelques

propositions

réflexives

en

guise

de