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b) Les IDEC

F) Impact des Plans cancer en médecine générale

les Plans cancer. Ces données semblent peu évoluer avec le temps car l'enquête de la Ligue en 2010 mettait en évidence que 67,6% des MG interrogés se disaient mal informés (8).

Dans notre étude, on retrouve un chiffre similaire à hauteur de 62%.

Malgré ce manque d'information, 58% des sondés dans notre étude estiment avoir une pratique qui est adaptée aux mesures des Plans cancer et dans l'étude de Dufour et al., 59% pensent que les Plans cancer ont un apport positif.

Néanmoins, 65% des MG de notre étude déclarent ne pas trouver d'impact des Plans cancer sur la coordination des soins. Mais cette notion est à nuancer car une majorité de médecins confie ne pas s'être intéressée aux Plans cancer, et la même proportion avoue n'avoir jamais lu de Plan cancer même partiellement (78).

Dans cette dernière étude, ils se sont intéressés à recueillir les points de vue des médecins

généralistes pour savoir s'ils pensent être en mesure d'être ou de devenir l'acteur pivot de la prise en charge. 48% estiment que c'est possible contre 36%. Les commentaires ajoutés par les MG reflètent leurs opinions : 4 MG interrogés pensent que la théorie est fondamentalement différente de la pratique, 3 MG pensent que cela n'est pas possible devant un médecin généraliste souvent court- circuité, 2 MG affirment que cela est obligatoire, 2 MG prétendent que ce n'est pas possible par manque de temps, 2 MG pensent que cela est possible si la place du MG est redéfinie et enfin un MG estime que cela est possible si les médecins généralistes sont mieux informés (78).

III.

Discussion autour de l'enquête auprès des patients atteints de CCR

Dans les esprits et dans les politiques, la place du médecin généraliste dans la phase curative du cancer semble indiscutable. Il est le professionnel de santé le plus à même de prendre en charge le patient atteint de cancer dans sa globalité. Or, comme nous venons de le voir, c'est pourtant dans cette phase précise que les MG se sentent mis à l'écart et pour renforcer ce constat, ce rôle d'acteur central n'est pas une évidence pour tous les patients non plus.

Notre étude révèle que 38,2% des patients interrogés estiment que leur médecin traitant n'a aucun rôle dans la prise en charge spécifique de leur cancer et que 56,4% des patients ne souhaitent pas un rôle plus important de leur MT dans cette prise en charge. Néanmoins, 52,7% d'entre eux consultent malgré tout leur MT pour des motifs en rapport avec leur pathologie cancéreuse, mais une proportion plus importante de patients consulte leur MT pour d'autres motifs que le cancer (65,5%). Cependant, il apparaît que la majorité des patients préfèrent recueillir le point de vue de l'oncologue même si cela n'a pas de rapport avec le cancer.

L'étude « Regards croisés 2009 », menée auprès de 300 patients atteints d'un cancer traité par chimiothérapie, montrait que 50% d'entre eux déclarent ne pas être suivis pour leur cancer par le médecin généraliste (84).

Dans l'enquête de Gérard et al., où 145 patients atteints de cancer en cours de chimiothérapie à l'hôpital de jour d'oncologie du CHR d'Annecy ont répondu, 44% d'entre eux ne bénéficient pas d'un suivi carcinologique de la part de leur médecin généraliste. Près d'un tiers des patients de cette étude n'ont recours à leur MT que de manière « exceptionnelle » (au mieux une fois tous les six mois voire jamais). On s'interroge alors : comment le médecin généraliste peut-il s'impliquer dans le suivi de ses

On retrouve par ailleurs le caractère chronophage de cette prise en charge exprimé par les MG, puisque pour plus de la moitié de ces patients, la fréquence des consultations avec le MG n'a pas augmenté depuis la mise en place des thérapeutiques spécifiques. En conséquence, le MG sur son temps de consultation habituel, doit pouvoir intégrer tous les éléments relatifs à la prise en charge du cancer en plus des comorbidités déjà connues, ce qui semble très difficile en pratique.

En outre, 33% des patients interrogés ne souhaitent pas intégrer leur MT dans leur suivi médical relatif au cancer. En effet, presque deux tiers des patients interrogés jugent inutile de consulter le MG pendant la phase curative du cancer, d'autres estiment que le cancer est une pathologie trop grave que le MG n'est pas capable de gérer. Ils soulignent également que le MG manque de disponibilité concernant les problèmes relatifs au cancer (85).

Paradoxalement, les travaux de Jones montrent que la fréquence des consultations chez le MG est corrélée à une augmentation significative de la survie chez les patients atteints de cancer depuis moins de 6 mois (86).

IV. Perspectives d'amélioration de la coordination des soins en cancérologie

Devant l'augmentation des chimiothérapies orales à domicile (87), devant l'augmentation de l'incidence des cancers (3), devant plus de 80% de temps passé à domicile pour le patient (88), devant le souhait des instances politiques (34), et devant de multiples autres raisons, il apparaît indispensable de pouvoir améliorer la coordination des soins et en particulier la relation ville-hôpital, qui reste le point faible du parcours de soins objectivé par bon nombre d'études.

Nous allons donc ici proposer des voies d'amélioration envisageables pour ouvrir d'éventuelles nouvelles portes de réflexion, ou renforcer celles qui sont entrain de se mettre en place sur le territoire.