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Impact des mesures d’efficacité énergétique et d’atténuation des

5. Étude de cas de l’Afrique du Sud

5.2 Impact des mesures d’efficacité énergétique et d’atténuation des

Le tableau 5 présente un résumé des mesures d’efficacité énergétique pour l’étude de cas relative à l’Afrique du Sud. Avec les systèmes solaires photovoltaïques, l’efficacité énergé-tique passe, pour la consommation d’énergie, par l’utilisation d’ampoules fluocompactes sur le lieu de production, ainsi que par des économies en matière de transport longue distance du réseau électrique aux bâtiments d’habitation. Pour le remplacement du kérosène par le bioétha-nol, l’efficacité énergétique passe par l’utilisation de cuisinières améliorées et la réduction de la pollution de l’air intérieur et des problèmes de santé qui en découlent. Enfin, pour le passage des communautés rurales d’une biomasse (bois) inefficace et du kérosène à l’électricité et au bioéthanol pour la cuisine, les réductions d’émissions de gaz à effet de serre prennent la forme d’une diminution de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) et d’une réduction du déboisement.

Tableau 5

Mise en place de l’efficacité énergétique et de l’atténuation des changements cli-matiques à travers l’énergie solaire et le bioéthanol

Sources d’énergie actuelles Charbon, pétrole, gaz, biomasse, énergie nucléaire, hydraulique, solaire et éolienne

Autonomie énergétique Inadéquate

Sources d’énergie pour expansion future Centrales au charbon et énergie renouvelable Exemples de ressources naturelles à

ci-bler pour la production et l’approvision-nement énergétiques participatifs

Énergie solaire (niveaux d’ensoleillement relativement élevés) et biocarburants (fort potentiel agricole)

Perspectives commerciales Consommation nationale et privée Technologie permettant une production

d’énergie participative

Système solaire photovoltaïque sur toit, technologies dispo-nibles pour la production de biocarburants

Possibilités d’efficacité énergétique Source d’énergie décentralisée (nationale), ampoules à faible consommation d’énergie (ménages) et remplacement des éner-gies de cuisson peu efficaces utilisées par les ménages (i) Infrastructure de vente de l’énergie

du toit au réseau

(ii) Infrastructure de distribution de l’éthanol

(i) Raccordement des ménages au réseau possible dans 75 % du pays

(ii) Stations-service, supermarchés, points de vente spécialisés dans l’éthanol répartis dans l’ensemble de l’Afrique du Sud Contribution à l’objectif mondial Réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à

l’utilisa-tion du charbon, de la biomasse et des énergies dérivées du pé-trole

5.2.1 Mesure: tous les ménages doivent disposer d’un système solaire photovoltaïque sur toit doté d’un compteur net

En 2012, 74,2 % des ménages d’Afrique du Sud (environ 9,8 millions) disposaient de l’électricité. Dans l’hypothèse d’un taux constant de raccordement au réseau, le nombre de mé-nages pourvus en électricité devrait atteindre 12,4 millions en 2020 et 16,7 millions en 2030.

Ces prévisions sont utilisées dans cette analyse pour illustrer l’impact des mesures d’efficacité énergétique. Avec l’installation d’un système solaire de 5 kW d’ici 2030 et une consommation limitée aux 10 ampoules fluocompactes pour cette source d’énergie, les 16,7 millions de mé-nages pourraient générer l’équivalent de 116 000 GWh d’électricité.

La figure 8 présente les prévisions de production d’électricité. Elle compare les prévi-sions en cas d’absence d’installations supplémentaires, la production d’énergie supplémentaire

pouvant être obtenue à partir des systèmes solaires photovoltaïques sur toits installés par les ménages disposant de l’électricité, et les prévisions de la consommation d’électricité selon un scénario tendanciel. La mesure proposée préconise l’installation obligatoire par les ménages d’un système solaire photovoltaïque de 5kW relié au réseau électrique pour faciliter la factura-tion nette. Elle suggère qu’à l’horizon 2030, chaque ménage sud-africain aura installé un sys-tème solaire, ce qui explique l’augmentation progressive.

Cette mesure entre dans le cadre du plan intégré des ressources de l’Afrique du Sud qui, pour l’estimation du potentiel de déploiement, part du principe que seuls les ménages présentant un niveau de vie égal ou supérieur à sept investiront dans un système solaire photovoltaïque sur toit d’une capacité de 5 kWc et que, d’ici à 2020, environ 50 % de ces ménages auront installé le système solaire (Département de l’énergie, 2013).

Les résultats font apparaître que les prévisions de production des installations actuelles d’Afrique du Sud ne permettront pas de répondre à la demande. Cependant, en investissant dans l’efficacité énergétique à travers l’installation d’au moins un système solaire photovoltaïque de 5kW par ménage, la demande en électricité devrait pouvoir être satisfaite. En outre, l’excé-dent pourrait venir alimenter le réseau électrique national et être exporté vers les autres pays de la région, générant ainsi des recettes supplémentaires pour le fournisseur public d’énergie.

Figure 7

Perspectives de production d’énergie en cas d’application de la mesure relative aux systèmes solaires photovoltaïques résidentiels en Afrique du Sud

5.2.2 Mesure: tous les ménages doivent disposer d’un système solaire photovoltaïque sur toit doté d’un compteur net et utiliser des am-poules fluocompactes

La figure 9 analyse l’efficacité énergétique d’après une mesure d’atténuation visant à réduire la consommation d’électricité. Avec une politique nationale de remplacement des am-poules standard d’une puissance moyenne de 100 watts par des amam-poules à économie d’énergie fluocompactes d’une puissance moyenne de 18 watts d’ici à 2030, une réduction importante de la consommation d’électricité des ménages devrait être observée. La consommation quoti-dienne d’électricité par ménage pour 10 ampoules standard est de 3 kWh, contre 0,54 kWh pour

les ampoules fluocompactes. L’énergie économisée par ménage et par jour est donc de 2,46 kWh.

Figure 8

Perspectives énergétiques en cas de production d’énergie par les systèmes so-laires photovoltaïques résidentiels et d’utilisation d’ampoules fluocompactes

Comme pour le Maroc, les mesures présentées dans cette analyse présentent également des bénéfices économiques tels que l’amélioration des revenus, la création d’emplois et l’éra-dication de la pauvreté. Elles créeront en effet des opportunités pour les petites et moyennes entreprises œuvrant dans les domaines de l’installation de systèmes solaires photovoltaïques et de la distribution d’ampoules fluocompactes. Avec une dépense d’investissement estimée à 2 750 dollars/kW pour un système solaire photovoltaïque (Can et coll., 2013) et une tarification préférentielle de l’électricité provenant de sources d’énergie renouvelables de 0,10 dollar, cela représenterait un revenu de 1 805,20 dollars par ménage, permettant ainsi d’amortir l’investis-sement en l’espace de 7,6 ans environ pour un système solaire photovoltaïque de 5 kW doté d’un compteur net.

5.2.3 Mesure: replacement par les ménages du kérosène par le bioétha-nol pour la cuisine

Bien que la mesure concerne l’utilisation par l’ensemble des ménages du kérosène pour la cuisine et l’éclairage, le calcul est uniquement réalisé pour les ménages à faible revenu utili-sant le kérosène pour tous leurs besoins culinaires. Des données distinctes concernant cette catégorie étaient disponibles (voir la figure 10 présentant les résultats) auprès de la Paraffin Safety Association of South Africa (2012) et du Département de l’énergie (2013).

Figure 9

Prévisions de la consommation de kérosène en Afrique du Sud selon un scénario tendanciel

Un total de 9 936 ménages à faible revenu a été pris en compte dans cette analyse. La figure 10 fait apparaître les prévisions d’un scénario d’atténuation pour la consommation de kérosène et de bioéthanol. L’année 2012 est l’année de référence et 2013-2030 la période pour laquelle les prévisions sont effectuées. La consommation de kérosène est estimée à 0,5 litre par ménage et par jour. La consommation de bioéthanol est estimée à 1 litre maximum par ménage et par jour. Les prévisions s’appuient sur un taux d’accroissement annuel de 3 % des ménages à faible revenu sur la période étudiée.

La figure 10 montre l’impact d’une mesure de remplacement du kérosène à travers l’in-troduction de cuisinières écologiques au bioéthanol. La mesure suggère le remplacement de toutes les cuisinières au kérosène d’ici à 2030. On observe cependant une faible part de kéro-sène, qui s’explique par les autres utilisations du combustible, pour l’éclairage notamment. Le nombre de ménages à faible revenu utilisant le kérosène pour la cuisine devrait atteindre 22 970 à l’horizon 2030. Cela équivaut à une demande de 22 970 litres par jour de bioéthanol, en sup-posant une consommation d’un litre de bioéthanol par jour et par ménage.

Figure 10

Prévisions de remplacement par les ménages à faible revenu du kérosène par le bioéthanol pour la cuisine

Outre la fourniture du bioéthanol requis pour remplacer le kérosène, il existe également un potentiel de production d’électricité de 223,02 GWh à partir de la bagasse et de 272,31 GWh à partir de la vinasse, soit un total de 495,33 GWh.

Avec un prix à la production de 1 dollar par litre, dont 50 % correspondent au coût des matières premières, le bioéthanol permettrait à lui seul de générer une économie annuelle de 1,8 million de dollars, injectée dans les communautés rurales productrices de matières pre-mières, pour l’approvisionnement des 9 936 ménages à faible revenu. Sur le total des ménages disposant de l’électricité en Afrique du Sud, 1,78 million utilisent le également le kérosène pour la cuisine ou autre. Dans l’hypothèse où environ 25 % de ces 1,78 million de ménages disposant de l’électricité et 50 % des 3,47 millions de ménages ne disposant pas de l’électricité utilisent l’alcane à 100 % pour la cuisine, cela porte le total des deux catégories à 2,18 millions de ménages. Les ménages génèreraient ainsi une économie basée sur le bioéthanol de 397,850 mil-lions de dollars pour les zones rurales produisant la matière première pour le bioéthanol. Ces prévisions s’appuient sur l’hypothèse selon laquelle les matières premières représentent 50 % du coût de production du bioéthanol.

Sur une base de 26,6 kWh par litre de bioéthanol cogénérés à partir de la bagasse et 40,6 kWh cogénérés à partir de la vinasse, on obtiendrait un total de 67,2 kWh cogénérés par litre de bioéthanol produit. Dans l’hypothèse d’une tarification préférentielle de l’électricité provenant de sources d’énergie renouvelables de 0,10 dollar/kWh, cela permettrait de générer des revenus supplémentaires d’une valeur de 5,35 milliards de dollars (2,18 millions de mé-nages X 1 litre/ménage X 365 jours X 67,2 kWh/litre X 0,10 dollar/kWh) au sein des commu-nautés rurales productrices de matières premières.