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Images de symbiose ou de changement de l’élément matériel principal

CHAPITRE II : L’imaginaire de l’inaccompli

II.4 Images de symbiose ou de changement de l’élément matériel principal

Une autre notion importante dans la philosophie poétique de Bonnefoy est celle de concept. D’après Legrand, « un poème n’est pas fait pour véhiculer une signification précise, mais pour que la langue prenne sa plénitude »139, ajoutant que la poésie doit essayer de transgresser les concepts, étant « prise dans une dialectique de renoncement et de ressaisissement »140. Le concept est immuable et intemporel et reflète un aspect de la réalité d’objet, sa forme, sa couleur, mais de manière abstraite, sans que nous ayons une perception sensorielle. Par ailleurs, le concept détache l’objet (ou l’être) de son contexte141. Pour Bonnefoy, le concept « permet à l’homme de se créer un ‘autre’ monde idéal ou chimérique qui prend le pas sur le réel »142. Or, la reproche la plus importante que nous pourrions faire au « concept » c’est qu’il refuse la mort, une des composantes essentielles du monde sensible et de la conception de la réalité bonnefoysienne143.

Dans les poèmes étudiés, ils existent des images créées par la coexistence d’éléments matériels, non toujours dans le sens du terme « mariage » utilisé par Bachelard144, ou bien le changement de l’élément principal en un autre. En effet, pour Finck, Douve se soumet aux quatre éléments en épousant à la fois leur énergie vitale et leur substance. Elle est faite feu (« Village de braise, / À chaque instant je te vois naitre, Douve, / À chaque instant mourir »), eau (« Eau basse irréductible où l’effort se perdra »), air (« dressant dans l’air dur soudain comme une roche ») et terre (« ta face lumineuse et basse de foret »)145.

Je t’ai vue ensablée au terme de ta lutte Hésiter aux confins du silence et de l’eau, Et la bouche souillée des dernières étoiles

Rompre d’un cri l’horreur de veiller dans ta nuit. (D, p. 51)

145 M. Finck, Yves Bonnefoy, le simple et le sens, op. cit., p. 64.

57 L’évocation de la dissémination du corps de Douve à travers sa description physique, suivie par sa restructuration, à savoir sa renaissance, ainsi que l’évocation de l’« instant » de la mort en termes de « frontière » et de « confins », sont liés à la vision de Bonnefoy sur le monde en tant qu’unité146.

Lorsque nous étudiions les vers qui précédent cette strophe, nous avons soutenu que le corps de Douve étant « complice encor du vivre » amène à une image inachevée de mort. Cependant, cette sensation du suspens de l’image devient encore plus intense, grâce à la symbiose des deux éléments dans la même image. Ainsi, à la fin de sa lutte précédente pour mourir, le corps du fleuve a fini par être couvert de sable, à savoir d’une matière stérile, qui renvoie aux vestiges de la terre sur son corps147.

De plus, le corps du fleuve paraît être hésitant encore entre deux mondes, celui de l’eau, donc de la vie, et celui du silence, celui de la mort, et c’est bien cette hésitation qui met l’image en suspens. Certes, de notre côté, le fait d’avoir sa bouche pleine des dernières étoiles qui se miraient sur elle nous fait penser à une image lumineuse, peut-être celle d’une lampe qui traduit une sorte d’effort de dévorer la lumière des étoiles qui se reflétaient sur son corps, un effort qui s’inscrit dans cette lutte hésitante entre la vie et la mort. Du côté de Bachelard, lorsque nous contemplons le monde étoilé dans les flots, l’image à laquelle nous pensons est celle d’une ambiance mortuaire où les ondulations dorées renvoient à la mort d’Ophélie148. En outre, le fait que Douve fonctionne comme un miroir pour les constellations ne signifie pas que nous avons une image de narcissisme, ni celle d’un reflet de beauté cosmique ; il s’agit plutôt d’un piège de mort. Ainsi, comme nous le constatons, l’hésitation constante de Douve entre deux statuts, deux situations matérielles opposées, ou au moins différentes, ne nous permet pas d’envisager l’achèvement de son image.

Dans le poème « A San Francesco, le soir » (HRD, p. 126), nous rencontrons encore une image de symbiose d’éléments :

… Ainsi le sol était de marbre dans la salle

146 R.-G. Giguère, op. cit., p. 60.

147 Effectivement, pour Rémy de Gourmont, « le sable est encore davantage rien que l’état de boue » ; G. Bachelard, La terre et les reveris de la volonté, op. cit., p. 126

148Voir L’Eau et les Rêves, op. cit., p. 104.

58 Obscure, où te mena l’inguérissable espoir.

On eut dit d’une eau calme où de doubles lumières Portaient au loin les voix des cierges et du soir.

Nous rencontrons ici l’image d’un sol de marbre, cette substance terrestre froide, impénétrable et compacte qui dans le vers suivant est assimilée à une « eau calme ». L’assimilation concerne, en l’occurrence, la surface de Douve, dont le calme et la double luminosité par le reflet de la lumière amènent à une nouvelle métamorphose, cette fois en un élément terrestre. La malléabilité de la substance aquatique se transforme en rigidité et dureté, tandis que le transparent devient opaque.

Par conséquent, la solidité du marbre est remplacée par la consistance d’une eau impassible, laissant ainsi en suspens l’image terrestre initiale.

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CONCLUSION

60 Dans ce mémoire, nous avons tenté d’aborder une partie importante de la poésie d’Yves Bonnefoy, un poète qui s’efforce pendant toute sa vie d’éliminer de sa langue poétique la lourdeur des concepts, et d’écrire en ne s’appuyant qu’à la présence des hommes et des choses. En particulier, notre dessein était d’analyser la poésie d’Yves Bonnefoy sous le prisme de la définition qu’il donne du poème en tant qu’« état naissant de la plénitude impossible ».

En effet, on a pu constater que l’imagination créatrice de notre poète se manifeste dans les pièces à travers des images qui organisent un milieu où les symboles et les matières collaborent en vue de représenter une plénitude soit véritable et vécue soit imaginée mais dynamiquement possible. Or, notre analyse nous a permis de percevoir que les images poétiques ne réussissent finalement qu’à projeter la plénitude en état de naissance, laissant sa réalisation imparfaite. Plus précisément, cette « plénitude impossible » des images est exprimée de deux manières : d’une part, par leur réfutation à travers leur achèvement en une image opposée, et, d’autre part, par leur mise en suspens à travers leur inachèvement.

En ce qui concerne en particulier, la répartition des images de la « plénitude impossible », nous constatons que la plupart d’elles sont repérées dans le premier recueil, Du mouvement ou de l’immobilité de Douve. Nous remarquons en outre que plus nous progressons dans les recueils poétiques étudiés, moins fréquentes sont les images de « plénitude impossible ». Ceci pourrait être interprété soit par le fait qu’au début de sa carrière Bonnefoy était très influencé par l’écriture surréaliste, soit, tout simplement, par la maturité littéraire acquise au cours des années. Or, le fait que nous découvrons de telles images dans tous ses recueils étudiés, signifie que la présence de ces images n’est pas due à des choix fortuits.

Nous avons également constaté que toutes les images n’ont pas la même puissance imaginative. Plus précisément, d’une part, nous avons des pièces qui foisonnent en images qui ne s’achèvent pas, et, d’autre part, nous avons des pièces moins riches. Certes, la tâche la plus difficile, rencontrée lors du traitement des images, concernait leur répartition à des thématiques adéquates, afin d’éviter une présentation des poèmes par ordre arithmétique, ce qui rendrait, évidemment, notre mémoire ennuyant, monotone. Nous avons ainsi procédé à une organisation bipartite, traitant dans deux grands chapitres « la poétique de l’opposition » d’un côté et

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« l’imaginaire de l’inaccompli » de l’autre, dont chacun est divisé suivant les nuances que les images étudiées nous ont proposées.

L’écriture de Bonnefoy se déploie comme le mouvement des vagues. Dans des strophes courtes, au moins dans la plupart des cas, il revient souvent aux mêmes images, aux mêmes oppositions : l’ombre et la luminosité, le mouvement et l’immobilité, la renaissance et la mort. De plus, Bonnefoy attache une attention particulière aux rythmes et à la sonorité des mots. Son écriture est dense, compacte et dénudée d’ornements. Dans une langue plus ou moins classique, transparente à force de limpidité, Bonnefoy établit la relation perdue avec le monde. Par ailleurs, les critiques de l’œuvre poétique de Bonnefoy mettent l’accent sur l’utilisation des métonymies et des métaphores.

Starobinski atteste une forme cyclique à la quête poétique chez Bonnefoy, en la qualifiant de pratique de « rupture et de recommencement »149. Il s’agit, en effet, d’une pratique qui consiste en un effort persistant de faire naître des images.

Cependant, leur mise en suspens ou leur réfutation par des images opposées rendent la plénitude de cette naissance, impossible. Ainsi, par l’intermédiaire de cet effort continuel résulte toute une richesse d’images qui excitent l’imagination du lecteur150. D’ailleurs, c’est dans cela que réside la valeur poétique d’un poème, la prolifération des images jaillissant des vers et non la grandiloquence des mots utilisés.

Au cours de l’analyse des recueils, nous avons constaté également qu’une des notions primordiales dans l’œuvre de Bonnefoy est celle de Présence. Gasarian définit cette notion comme « le visage du réel, mais lorsqu’il se découvre sous des traits poétiques »151. Dans les quatre grands recueils étudiés, la Présence se manifeste à travers un ensemble complexe de thèmes (l’oiseau, la salamandre, le corps, le feu, l’arbre, l’étoile), attributs (l’immortalité, l’éternité, l’unité, la simplicité, la paix), lieux (le ravin, le jardin, l’orangerie, les pierres, l’autre rive) et actes (le cri, le chant, le sang répandu, le feu traversé, l’épée arrachée à la pierre, la renaissance de l’aube,

149 Selon cette méthode, « l’image doit sans cesse détruire l’image, la langue se détruire elle-même à chaque instant pour renaître et se détruire à nouveau afin de ne pas tomber victime de l’abstraction qui est son principe inhérent » ; R.-G. Giguère, op. cit., p., 29.

150 «The journey is forever to be started all over again, the same beginning is but a continuation» ; M.

Maurin, «On Bonnefoy’s Poetry», Yale French Studies, No 21, 1958, p. 21.

151 G. Gasarian, op. cit., p. 140.

62 l’efflorescence de l’arbre). Toutes ces composantes se combinent, s’échangent, se répondent ou se dissocient de diverses façons à différents moments de l’œuvre152.

Quant à la présence des quatre éléments primordiaux dans cette expression de la « plénitude impossible », le vent et le feu signifient alternativement le mouvement ou la vie, l’immobilité ou la mort. L’eau est associée au mouvement et au sang, source de vie et de mort, comme nous le voyons dans la métaphore de Douve «rivière souterraine» et artère qui se rompt et dont l’écho retentit à travers sa chute, tandis que la terre est avant tout évocatrice de la douleur et de la mort et de ce en quoi le corps de Douve se métamorphose153. La vive présence de ces éléments montre que l’imagination poétique de Bonnefoy est nourrie des éléments primordiaux et elle se manifeste au moyen de leur incarnation en fleuve, mer, falaises, ombre, nuages, branches, rivages, lumière, autant de symboles valorisés poétiquement, favorisant ainsi leur exploitation suivant l’approche bachelardienne. Tout cela nous permet de considérer que la poésie de Bonnefoy n’est pas « conceptuelle », étant donné qu’elle n’évoque pas la valeur absolue du monde. Quand la parole poétique de Bonnefoy évoque une expérience, le poète cherche à restituer un ici et maintenant, le hic et nunc.

L’étude approfondie de ces recueils nous a menée à la constatation finale que la réfutation ou la mise en suspens continuelles des images de la poésie de Bonnefoy sont à l’origine d’un effort incessant du poète d’accéder par l’imagination et par la poésie à une réalité différente et supérieure, à donner naissance à un monde, dont l’existence pourrait prendre l’aspect d’une perfection idéale, à une vérité finalement qui, sans être transcendante, exige néanmoins un dépassement des réalités perceptibles pour atteindre le fond des choses. C’est à cela que la théorie de l’imaginaire et la psychanalyse des matières primordiales nous aident, puisqu’« il faut que l’image détruise l’image pour que le réel advienne »154.

152 Ibid., p. 11

153 Voir R.-G.. Giguère, op. cit., p. 49.

154 Ibid., p. 64.

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RÉSUMÉ EN GREC

64 Ο Yves Bonnefoy είναι ένας από τους σπουδαιότερους σύγχρονους Γάλλους ποιητές, ενώ κάποιοι δε διστάζουν να τον αποκαλέσουν « πατριάρχη » της σύγχρονης γαλλικής ποίησης. Πρόκειται για έναν πολυγραφότατο δημιουργό, με πλούσιο έργο το οποίο περιλαμβάνει ποιήματα, μεταφράσεις, δοκίμια και κριτικές σχετικά με την ποίηση. Ο σημαντικότερος λόγος για τον οποίο αποφασίσαμε να μελετήσουμε την ποίηση του συγκεκριμένου ποιητή είναι το γεγονός ότι οι εικόνες που ξεπροβάλλουν μέσα από τους στίχους του αποδεικνύουν ότι πρόκειται για μια ποίηση ξεχωριστή, η οποία με την πλούσια γραφή της και το πολυδιάστατο νόημά της, είναι ικανή να ταξιδεύει τον αναγνώστη και να τον οδηγεί κάθε φορά σε ένα διαφορετικό προορισμό.

Η παρούσα εργασία επικεντρώνεται στις εξής ποιητικές συλλογές: Du mouvement et d’immobilité de Douve (1953), Hier régnant désert (1958), Pierre écrite (1965), Dans le leurre du seuil (1975). Tο αντικείμενο της έρευνάς μας είναι η συγκρότηση καθώς και η μεταμόρφωση των ποιητικών εικόνων και των συμβολισμών τους, υπό το πρίσμα της « plénitude impossible » (αδύνατη πληρότητα). Ειδικότερα, χρησιμοποιώντας τον όρο « plénitude impossible » o Bonnefoy προσδιορίζει την ποιητική δημιουργία ως μια « εν τη γεννέσει αδύνατη πληρότητα ». Βασιζόμενοι στον ιδιαίτερο αυτόν ορισμό, προσεγγίσαμε τις εικόνες στην ποίηση του Βonnefoy μέσα από ένα διπλό πρίσμα, αναζητώντας, πρώτον, την ολοκλήρωση μιας εικόνας μέσα από μια διαδικασία εξέλιξης, και, δεύτερον, την ακεραιότητα μιας εικόνας με την έννοια της διατήρησης της σύστασής της, δηλαδή του κυρίαρχου στοιχείου της. Κατά συνέπεια, ο όρος « impossible » δηλώνει ότι για κάποιο λόγο, τον οποίο μελετάμε και παρουσιάζουμε αναλυτικά στο κυρίως μέρος της εργασίας, η ολοκλήρωση ή η ακεραιότητα της ποιητικής εικόνας είτε αναιρείται, είτε αναστέλλεται.

Η μεθοδολογία που ακολουθήσαμε για την παρουσίαση της ανάλυσης των εικόνων αυτών και των συμβολισμών τους, βασίζεται στην επιλογή και τη μελέτη των εικόνων που ανταποκρίνονται στο θέμα της έρευνάς μας. Η αποδελτίωση των εικόνων αυτών κατέληξε στην κατηγοριοποίησή τους σε δυο βασικές ομάδες, οι οποίες και διαμορφώνουν τα δυο κεφάλαια της εργασίας, και οι οποίες με τη σειρά τους, χωρίζονται σε επιμέρους θεματικές ενότητες. Έτσι, στο πρώτο κεφάλαιο ασχοληθήκαμε με εικόνες οι οποίες, προτού ολοκληρωθούν, καταλήγουν σε αντίθετη εικόνα. Η αντίθεση αφορά κυρίως το φως με το σκοτάδι ή τη διαφάνεια με την

65 αδιαφάνεια, την κίνηση με την ακινησία, την αναγέννηση με την ξαφνική μετάβαση στο θάνατο, τον περιορισμό με τη διεύρυνση του χώρου, και, τέλος, την απότομη εμφάνιση ή εξαφάνιση μιας εικόνας.

Στο δεύτερο κεφάλαιο μας απασχόλησαν οι εικόνες οι οποίες μένουν ανολοκλήρωτες, καθώς η ολοκλήρωσή τους αναστέλλεται και παραμένει μετέωρη.

Τέτοιες εικόνες εκφράζουν την αποσύνθεση ή την υλική φθορά, ή είναι εικόνες που κατευθύνονται προς το άπειρο ή χαρακτηρίζονται από αχρονία, εικόνες που οδηγούν στο κενό ή το τίποτα, και, τέλος, εικόνες όπου το κυρίαρχο στοιχείο συνυπάρχει ή μεταμορφώνεται και αντικαθίσταται από κάποιο άλλο.

Με μια πρώτη ανάγνωση, η γραφή του Bonnefoy φαίνεται απλή και ξεκάθαρη. Ωστόσο, μια πιο προσεκτική μελέτη μάς επιτρέπει να διακρίνουμε μέσα από την επιφανειακή αυτή απλότητα ένα είδος παιχνιδιού του συγγραφέα, που έχει ως στόχο να παρασύρει τον αναγνώστη σ’ έναν ήπιο ίλιγγο, μέσα από τις διαδοχικές εικόνες που ξεπηδούν από τους στίχους.

Σε γενικές γραμμές, τα στοιχεία που χρησιμοποιεί ο Bonnefoy είναι απλά, όπως παραδείγματος χάριν η πέτρα, το δέντρο, ο αέρας, η φωτιά, το νερό, ωστόσο, οι εικόνες που πηγάζουν από αυτά είναι περίπλοκες. Για την ψυχαναλυτική προσέγγιση των εικόνων που αφορούν τη μελέτη μας, βασιστήκαμε κυρίως στη θεωρία του Gaston Bachelard τη σχετική με τα τέσσερα στοιχεία, η οποία έχει ως στόχο τον καθορισμό της σύστασης των ποιητικών εικόνων. Ο Bachelard δεν έπαψε ποτέ να αντιπαραβάλει τη φαντασία με τις δυνάμεις και τα στοιχεία του σύμπαντος, κι αυτό γιατί οι φαντασιακές δυνάμεις εισχωρούν μέχρι το βάθος της κάθε ύπαρξης, θέλοντας με τον τρόπο αυτό να συνδυάσει το πρωτόγονο με το αιώνιο και διαχρονικό.

Πράγματι, η παρουσία των τεσσάρων στοιχείων είναι έντονη στα ποιήματα του Bonnefoy. Όσον αφορά τον καταμερισμό τους, η παρουσία τους είναι διάσπαρτη σε όλες τις ποιητικές συλλογές που μελετήσαμε, ενώ χαρακτηριστικές είναι οι εικόνες συμβίωσης ή εναλλαγής στοιχείων. Πιο συγκεκριμένα, ο αέρας και η φωτιά δηλώνουν εναλλακτικά την κίνηση της ζωής και την ακινησία του θανάτου. Το νερό συνδέεται με την κίνηση και το αίμα, που αποτελεί πηγή ζωής και αιτία θανάτου, ενώ η γη παραπέμπει στον πόνο και το θάνατο, στοιχεία που χαρακτηρίζουν τις μεταμορφώσεις της Douve.

Ωστόσο, ιδιαίτερη βάση δώσαμε και στις μελέτες των Giguère, Gasarian, Jackson, Himy, Leuwers, Finck, κ.α., οι οποίες εμβαθύνουν περισσότερο στην

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67 από την ποίηση και τη φαντασία, καθώς και να δώσει πνοή σ’ ένα κόσμο του οποίου η ύπαρξη θα μπορούσε να πάρει τη μορφή μια ιδανικής τελειότητας που ξεπερνάει κάθε αισθητή πραγματικότητα. Η ποίηση ανάγεται σε προσπάθεια πραγμάτωσης της πληρότητας και της τελειότητας, όμως, όπως καταδείξαμε, η διαφεύγουσα ολοκλήρωσή των ποιητικών εικόνων αναβάλλει συνεχώς τη βίωση της εμπειρίας του ιδανικού, αλλά συγχρόνως τροφοδοτεί την ποιητική συνείδηση και την οδηγεί στην αέναη δημιουργία.

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BIBLIOGRAPHIE

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TABLE DES MATIÈRES

73

INTRODUCTION……….. 2

CHAPITRE I : Poétique de l’opposition et plénitude impossible.………. 11

I.1 Images d’opposition entre lumière et obscurité, entre transparence et opacité…. 13 I.2 Images d’opposition entre mouvement et immobilité……… 21

I.3 Images de renaissance ou de transition soudaine à la mort……… 31

I.4 Images de rétrécissement ou d’élargissement de l’espace………. 37

CHAPITRE II : L’imaginaire de l’inaccompli………..……….. 40

II.1 Images de l’infini ou de l’intemporalité………... 41

II.2 Images de décomposition………...……….. 49

II.3 Images de progression vers le vide ou le néant……… 52

II.4 Images de symbiose ou de changement de l’élément matériel principal………. 55

CONCLUSION……….. 58

RÉSUMÉ EN GREC……….. 62

BIBLIOGRAPHIE………. 67