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III  Knowledge Management  Gestion des Connaissances

La connaissance est formée d’informations, de savoir­faire et de la compréhension qui permet  de faire le lien entre ces différents éléments. La relation entre information et connaissance est  interactive  puisqu’elles  s’alimentent  mutuellement.  Dans  ce  cadre,  la  connaissance  est  elle­ 

même  le  support  intellectuel  de  la  compétence  qui  est  la  capacité  à  agir  ou  décider.  La  compétence est indissociable de la notion d’action. [SARGIS ROUSSEL C. (2003)] 

La  gestion  des  connaissances  ou  knowledge  management  (KM)  a  fait  l’objet  de  nombreux  dossiers  spéciaux  de  revues  académiques  ou  managériales.  L’engouement  apparaît  très  fort. 

Cependant,  certains  sceptiques  vont    jusqu’à  arguer  que  les  pratiques  de  knowledge  management ont été développées par des consultants pour pallier le déclin de la vague liée au  reengineering. [SARGIS ROUSSEL C. (2003)] 

Le  management  des  connaissances  est  l’ensemble  des  actions  systématiques  et  organisées  qu’une  entreprise  réalise  pour  obtenir  une  plus  grande  valeur  de  la  connaissance  dont  elle  dispose.  Un  certain  consensus  émerge  de  la  littérature  sur  la  notion  de  gestion  des  connaissances  que  nous  pouvons  définir  comme  un  processus  organisationnel  permettant  l’acquisition,  la structuration,  l’intégration et  la diffusion de  la connaissance des  individus  à  travers  l’organisation,  en  vue  d’offrir  une  aide  au  travail  et  d’accroître  l’efficacité  organisationnelle. [SARGIS ROUSSEL C. (2003)] 

Knowledge Management  (KM) désigne donc un ensemble de concepts et d'outils permettant  aux membres d'une organisation de travailler ensemble et de faire un lien entre informations  disponibles,  production  de  connaissances  et  développement  des  compétences  individuelles,  collectives et organisationnelle. [NEAU E.] 

Ce  lien  est  devenu  capital  car  la  nature  du  travail  a  changé.  Les  composantes  de  l'environnement  économique  de  l'entreprise  sont  maintenant  en  perpétuelle  évolution  et  lui  impose  d'être  capables  de  développer  des  qualités  d'adaptation  permanente.  La  clef de  cette  capacité  d'évolution  réside  dans  le  développement  des  compétences  de  ses  ressources  humaines.  De  ce  point  de  vue,  le  Knowledge  Management  est  un enjeu  stratégique  pour  de  nombreuses entreprises. [NEAU E.] 

En  fait,  en  faisant  référence  aux  théories  évolutionnistes  de  la  firme,  il  faut  considérer  la  connaissance détenue par le personnel comme étant un facteur clef de succès de l'entreprise. Il  convient,  par  voie  de  conséquence,  de  lui  accorder  une  place  privilégiée.  Il  faut  donc,  pour  accroître  la  compétitivité  de  l'entreprise,  trouver  une  méthode  pour  formaliser,  fédérer,  organiser et développer l'ensemble des connaissances. [GUNIA N. (2002)]

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Malheureusement, la gestion de ce véritable capital n’est pas systématique. Les entreprises se  trouvent ainsi confrontées à de nombreux problèmes notamment [BALMISSE G. (2004)] :

·  Perte de savoirs et de savoir­faire clés suite à un départ en retraite, une mutation, etc.

·  Difficulté  à  obtenir  les  connaissances  nécessaires  pour  décider  du  fait  de  la  dissémination et de la mauvaise organisation des savoirs et des expertises.

·  Mauvaise  communication  et  circulation  de  l’information  due  à  une  organisation  trop  rigide.

·  Répétition d’erreurs déjà commise par le passé. 

Pour  traiter  ces  dysfonctionnements  et  éviter  les  risques  qu’ils  engendrent,  l’entreprise  doit  mettre en place une démarche de knowledge management. 

Enjeux du Knowledge Management 

Si  les  entreprises  ont  conscience  de  l’importance  de  la  connaissance  et  de  la  nécessité  de  mettre  en  place  un  mode  de  gestion  adéquat  de  cette  connaissance,  elles  ne  poursuivent  toutefois pas toutes les mêmes objectifs. [SARGIS ROUSSEL C. (2003)] 

Les principaux objectifs du management de la connaissance :

·  Améliorer la prise de décision,

·  Réduire les coûts,

·  Répondre plus rapidement aux problèmes clés,

·  Partager les meilleures pratiques,

·  Créer de nouvelles opportunités d’activité. 

Dans  la  mise  en  place  d’un  mode  de  management  de  la  connaissance,  les  entreprises  recherchent des effets très concrets que ce soit à travers la résolution de problèmes ou l’aide à  la prise de décision. Les perspectives sont alléchantes en termes de chiffres d’affaires puisque  les  prévisions  s’attendent  à  une  augmentation  proche  de  50%  en  deux  ans  (2001­2003). 

[SARGIS ROUSSEL C. (2003)] 

Les leviers du KM 

Afin de mobiliser  les connaissances d’une manière efficace et performante pour l’entreprise,  une politique de knowledge management agit sur quatre leviers : 

1.  L’accès à l’information 

Faciliter  l’accès  direct  à  l’information  et  aux  savoirs  facilite  la  transmission  au  moment  opportun  des  informations  limitées  à  l’essentiel  des  besoins.  La  maîtrise  et  la  sécurité  de  l’accès  aux  informations  permet  également  une  meilleure  circulation  de  l’information  et  soutient ainsi la dynamique du partage, essentielle à une démarche de knowledge management  efficace. 

2.  La gestion des compétences 

S’intéresser  et  gérer  les  compétences  des  collaborateurs  permet  à  l’organisation  d’améliorer  les compétences individuelles et collectives et de gérer la transmission des compétences clés,  tout  en  anticipant  les  pertes  de  savoirs.  Une  meilleure  gestion  des  compétences  permet  également de développer et valoriser les savoir­faire stratégiques, de favoriser la polyvalence  et la mobilité interne.

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3.  La capitalisation et le partage des retours d’expériences 

La  capitalisation  et  le  partage  des  expériences  vécues  par  les  collaborateurs  permettent  d’éviter  de  reproduire  un  travail  déjà  effectué  et  surtout  de  faciliter  la  production  des  meilleures pratiques. 

4.  La compréhension de l’environnement de l’entreprise 

Une meilleure gestion des connaissances concernant la concurrence, le marché, les clients et  leurs  attentes,  permet  de  favoriser  et  assurer  une  veille  stratégique  et  concurrentielle,  comprendre et anticiper les comportements des clients, orienter les axes de développements. 

Périmètre 

Pour définir le périmètre du knowledge management, nous pouvons considérer deux axes : le  type de capital connaissance considéré (capital information et capital humain) et le processus  de  gestion  des  connaissances  (gestion  des  connaissances  existantes  et  création  de  nouvelles  connaissances). Ce référentiel permet de définir le périmètre du knowledge management. 

Figure 33.4.1 : Périmètre du knowledge management, source : [BALMISSE G. (2004)] 

Aux  quatre  activités  du  knowledge  management (l’accès  à  l’information,  la  gestion  des  compétences,  la  collaboration  et  la  fouille  de  données),  correspond  quatre  disciplines  périphériques qui ont des zones de recouvrement avec le knowledge management : la gestion  de l’information, la formation, l’innovation et la veille / intelligence économique 

Connu aussi sous le nom anglo­saxon « Business Intelligence ».

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A partir de ce schéma, il est plus aisé de comprendre les différentes influences et le rôle joué  par  les  différentes  fonctions  de  l’entreprise.  Ainsi,  la  structuré  chargé  des  Systèmes  d’Information  (par  exemple :  la  DSI )  sera  plus  préoccupée  par  la  gestion  du  capital  information, la Direction des Ressources Humaines (DRH) par la gestion des compétences et  la formation, ce qui, au regard du knowledge management représente des activités de support  nécessaires  pour  soutenir  la  création  de  nouvelles  connaissances.  C’est  sur  ce  processus  de  création, qui représente  la réelle  valeur  ajoutée d’une démarche de knowledge  management,  que les activités métiers vont se concentrer. 

Enfin,  nous  pouvons  identifier  les  deux  grands  types  d'approches  du  KM.  La  première  approche repose sur les technologies et se préoccupe essentiellement du capital  information. 

La  seconde,  fondée  sur  le  management  et  l’organisation,  axe  ses  efforts  sur  la  gestion  du  capital humain. 

Aujourd’hui,  les  entreprises  qui  ont  identifiées  les  contours  du  knowledge  management  accordent  autant  d’importance  aux  deux  approches,  développant  ainsi  une  vision  beaucoup  plus globale de la problématique de gestion des connaissances. 

Du KM fonctionnel au KM opérationnel 

Le  KM  est  aujourd'hui  mis  en  oeuvre  dans  les  organisations  pour  remplir  trois  fonctions  principales :

·  Aider la prise de décision par la qualité et la quantité des informations disponibles

·  Innover en favorisant l’émergence d’idées nouvelles qui vont être capturées, validées  et transformées en projet

·  Optimiser  la  production,  les  processus  récurrents  :  diffusion  des  meilleurs  pratiques,  réduction des erreurs, réutilisation des savoirs et savoir­faire 

Ces fonctions peuvent être qualifiées de KM fonctionnel car il s'agit de fonctions supports des  différents  métiers  d'une  organisation.  Le  KM  est  alors  une  solution  à  un  problème  opérationnel. [ZARA O. (2004)] 

En  parallèle  de  ce  type  de  KM,  une  fonction  se  développe  actuellement  grâce  à  l'impulsion  des intranets collaboratifs :  le KM opérationnel. [ZARA O. (2004)] Dans cette dimension, le  KM  n'est  plus  une  solution  à  un  problème  mais  une  partie  intégrante  du  processus  de  production  et  de  management  via  un  intranet  collaboratif,  c'est­à­dire  intégrant  les  trois  niveaux : information, communication et collaboration. 

On n'utilise plus le KM dans ce cas pour résoudre un problème mais pour travailler, faciliter  et  améliorer  au  quotidien  la  qualité  et  la  quantité  des  coopérations  intellectuelles  et  des  relations humaines. [ZARA O. (2004)] 

On  peut  donc  dire  que  le  KM  fonctionnel  capitalise  la  connaissance  alors  que  le  KM  opérationnel  capitalise  l'expérience  dans  le  sens  où  il  permet  de  retracer  la  genèse  d'une  expérience historique des discussions, des tâches, etc.). [ZARA O. (2004)] 

DSI : Direction des Systèmes d’Information.

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Knowledge Management et NTIC 

Le  système  d’information  est  un  levier  qui  facilite  la  réalisation  des  différentes  phases  constitutives  du  management  de  la  connaissance  (acquisition,  création,  stockage,  diffusion,  etc.). 

L’intranet  est  aujourd’hui  l’un  des  outils  privilégiés  de  la  gestion  électronique  des  connaissances. Il favorise la circulation de l’information et instaure des communications plus  directes. [SARGIS ROUSSEL C. (2003)] 

Parmi les différentes fonctions remplies par l’intranet, un certain nombre d’entre elles permet  la gestion des différentes étapes du cycle de vie de la connaissance que nous reprenons dans le  tableau suivant : 

Fonctions  Outils 

Création  Bases documentaires partagées, édition conjointe 

de documents, vidéo­conférence 

Source : [SARGIS ROUSSEL C. (2003)] 

Jusqu'à  présent,  le  KM  a  été  perçu  et  mis  en  oeuvre  comme  une  fonction  support  des  personnes  et  des  entités  d'une  organisation.  L'intranet  collaboratif  pourrait  lui  donner  une  autre  dimension  et  tout  simplement  donner  vie  à  l'intelligence  collective.  Les  intranets  impactent  donc  les  connaissances  mais  ils  impactent  encore  plus  le  management  des  ressources humaines et des organisations. [ZARA O. (2004)] 

Facteur clefs de succès 

Le Knowledge Management utilise certes, de nombreux outils des NTIC mais ne saurait être  réduit  à  cette  seule  dimension.  Mettre  en  place  un  tel  système  implique  une  réflexion  beaucoup plus large sur les modalités de développement des compétences, d'apprentissage et  également  de  construction  du  sens  (clarté  de  la  stratégie,  des  objectifs,  des  missions  et  responsabilité de chacun). [NEAU E.] 

Le fonctionnement de l'ensemble n'est pas possible que si une véritable culture de coopération  s'instaure  dans  l'entreprise.  L'entreprise  doit  veiller  à  mettre  en  place  des  systèmes  incitatifs  poussant les salariés à partager leurs connaissances ; cet objectif représente, en lui­même, un  important changement culturel. [NEAU E.]

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III  Systèmes décisionnels