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Notre effort de recherche tente de s’inscrire et de mettre en exergue les différents aspects de cette Afrique qui se refait et non plus de l’Afrique qui se défait. Ainsi, on tentera par les différents groupements illustrés de voir comment les initiatives féminines sont porteuses de dynamisme pour sortir de la précarité et de la subordination qui en découle.

136 F .Kane, (2003), «Le statut social de la femme en Afrique de l’Ouest», aflit.arts.uwa.edu.au/Noppaw_Dakar_Fatoumata-Kane.pdf.

2.1) Présentation de la méthodologie

L’adoption d’une stratégie des études de cas multiples imbriquant divers niveaux d’analyse a permis de combiner quatre dimensions d’analyse structurées autour de la perspective socio-territoriale, à savoir : le contexte d’émergence et d’évolution, la gouvernance organisationnelle, la performance socio-économique et enfin, le rapport au développement local.

Une méthodologie à dominante qualitative est utilisée, mais qui s’appuie également, sur des outils quantitatifs. Pour ce faire et pour une meilleure analyse de l’empowerment et l’autonomie des femmes dans le cadre de leurs activités génératrices de revenu, nous nous sommes adressés à la fois aux femmes elles-mêmes, aux responsables des groupements et à des responsables et experts en genre avec des guides d’entretien pour ces derniers (Annexe1) et de 2 questionnaires distincts: un qui est spécifique aux responsables des organisations (Annexe 2.1)et un autre pour les femmes membres(Annexe2.2).

Dans le cadre de notre travail, notre questionnaire a été présenté à 5 organisations de femmes différentes dans 3 pays différents de l’Afrique de l’Ouest: une organisation au Mali(FENACOF), une organisation au Burkina Faso(ATETASR) et trois organisations au Sénégal (UGPRD, SZ et AEV). et le nombre d’enquêtés est tributaire entre autre de la spécificité, de la disponibilité et du degré de coopération des responsables. Concrètement, nous avons interrogé plus d’une centaine de personnes dans le cadre de cette thèse : des responsable d’associations féminines, des femmes membres et des experts en genre. Le tableau suivant retrace cette situation.

Tableau 11 : Répartition des personnes interrogées durant la phase de collecte de données. Dénomination Nombre de responsables Nombre de personnels Total de personnes Nombre total de l’effectif de

interrogés interrogés interrogées l’organisation FENACOF 1 10 11 ATETASR 1 30 31 S Z 2 15 17 25 UGPRD 2 30 31 AEV 1 15 16 Institutions et partenaires 4137 !

Afin de finaliser ce travail, au début, nous nous sommes basés sur la revue documentaire qui nous a permis une meilleure compréhension des cas d’organisations étudiés et notamment l’environnement auquel elles font face sur le plan culturel, géographique, socio-économique… Cette revue de l’état de l‘art et de la littérature compile les différents documents (rapports et études) de plusieurs organisations qui agissent sur le plan locales ou d’organisations internationales (Banque mondiale, BIT…) qui s’intéressent de près ou de loin à la thématique du développement local.

Dans notre analyse, nous nous sommes basés sur les résultats de nos enquêtes mais également sur des articles publiés sur certains de nos groupements féminins étudiés. La collecte des réponses aux questionnaires s’est échelonnée entre Décembre 2013 et Septembre 2014. Au début de notre travail de collecte de données auprès des groupements féminins(notamment pour la FENACOF, Sine Zenith et l’AEV) nous nous sommes basés sur un questionnaire pour les femmes membres avec 21 questions ouvertes et des questions à choix multiples pour orienter les réponses pour certaines questions et pour d’autres, nous avons laissé s’exprimer les femmes.

Par la suite, nous avons présenté aux 2 autres organisations restantes (UGPRD et ATETASR) un questionnaire plus étoffé de 29 questions pour prendre en compte certains paramètres non négligeables. Concrètement, nous avons essayé de mettre en exergue et d’analyser:

137 Madame Fatime Cristiane N’diaye Spécialiste Technique Principale Egalité entre Hommes et Femmes au Bureau International du Travail pour l’Afrique francophone (Dakar/Sénégal), Madame Johanne Lortie responsable genre au International Training Center of the ILO ( Turin/Italie), Madame Anne-Laure Carrier responsable égalité femmes-hommes à Grenoble Alpes Métropole, Madame Delphine Baya présidente de l’Association des amis de l’Afrique Francophone (AMAF-France à Lyon).

-Les obstacles rencontrés avant et durant le travail

-Le niveau d’autonomie économique /dépenses du ménage / financement de nouveaux projets et biens

-Evolution de la relation avec l’entourage (conjoint, enfant, voisinage, communauté…) -Développement personnel/ nouvelles compétences

-Epanouissement au sein du groupe…

2.2) Les limites et les difficultés rencontrées lors de la collecte des données

Tout d’abord, il est à signaler, que pour la collecte des réponses aux questionnaires proposés aux femmes travaillant, on ne s’est pas déplacé sur le terrain mais d’autres personnes sur place se sont déplacées. Malheureusement, cela tient à mon handicap et au fait que je prenais des traitements relativement lourds après une intervention. En espérant que ce qui précède n’affecte en aucun cas la pertinence de notre travail et les résultats et l’analyse auxquels nous sommes parvenu.

Au moment de la collecte des données, nous nous sommes heurtées à certains obstacles et entraves. Au début, pour la FENACOF Mali qui devait être l’étude de cas la plus important pour notre analyse, et avec l’éclatement des problèmes au Mali, on nous a fourni que la réponse de 10 femmes membres et nous avons constaté peu de coopération des responsables au moment de l’éclatement des violences (ce qui est normalement compréhensif). Pour le GIE Sine Zénith, on a été confronté à un sorte de malentendu après le début de l’enquête puisqu’en effet, on n’a pas pu réunir les réponses de toutes les femmes qui travaillent (quelques femmes sont parties en congé estival et d’autres se sont déplacées pour vendre les produits transformés et donc sur les 25 membres, on n’a eu la réponse que de 20 femmes).

Lors des entretiens, la langue parlée avec les responsables a été le français. Pour les femmes membres la langue utilisée est le plus souvent le wolof et pour les femmes de l’AEV, ce fut le sereer138 donc il y a peut être un léger biais au moment de la traduction. En effet cela

138 Les Sereer ouSérères ou « Serer », «sont un peuple d'Afrique de l'Ouest, présent notament au centre-ouest du Sénégal, du sud de la région de Dakar jusqu'à la frontière gambienne. Ils forment, en nombre, la troisième ethnie du Sénégal, après les Wolofs et les Peuls ; environ un

est largement tributaire du niveau d’instruction des femmes interrogées pendant le questionnaire.

De plus, on a remarqué avec les femmes une certaine hésitation et des réponses assez vagues au début des entretiens de peur de dire des choses qui peuvent ne pas convenir aux responsables des organisations.