• Aucun résultat trouvé

II L A DÉTENTION : ISOLEMENT , TÉLÉ ET SUIVI PSYCHOLOGIQUE

2°) La prison et les autres structures fermées

II L A DÉTENTION : ISOLEMENT , TÉLÉ ET SUIVI PSYCHOLOGIQUE

En prison, Alain ne va pas au sport (problème de genoux suite à un accident avec une tronçonneuse), ne va pas en promenade. Il cherche explicitement à se tenir à l’écart des autres détenus.

« Si je m’incruste avec eux, je vais tomber dans leur délire ou… On va faire des conneries, tout ça,

j’avais peur. J’ai envie que ça se passe tranquille, c’est ma prem… C’est la première fois que je suis là, donc je me méfie quoi. Je vais pratiquement pas en promenade. J’ai pas envie d’atterrir dans un délire : on est en train de parler, on rigole, je sors une vanne, l’autre il apprécie pas, ça peut très bien se barrer en live. L’autre il me met un pain, et puis allez, c’est parti, baston générale. Donc, je préfère pas. Si, le week-end maintenant je sors, c’est le week-end que je sors. Y a moins de monde qui sort… Le week-end, ils dorment, ils sont tranquilles… Puis c’est le matin que je sors moi. Donc y a presque personne ».

D’une manière générale, il passe le plus clair de son temps seul en cellule. L’école l’occupe au mieux une ou deux heures par semaine :

« Quand je vais à l’école, je suis content. Parce que je suis en dehors de ma cellule, faut que je marche

un peu, je fais quelque chose quoi, je pense plus à rien… Faut dire que je suis content. C’est quand il y a de la place, parce qu’il y a que deux enseignants, enseignant de français, enseignant de maths, et vu qu’on est quand même assez nombreux ici… Donc ils ont pas trop le temps. Ils doivent répartir… J’y vais quand on me le dit. Tu veux aller en cours ? Pas de problème, j’y vais, direct. Je me rappelle dans les débuts que je suis arrivé, bon, j’y étais assez souvent, normal, pour les tests, je sais pas quoi. Bon là, maintenant, ils savent comment je peux… C’est un peu de temps en temps ».

Il va également de temps en temps à l’atelier guitare animé par le professeur de français, mais globalement, il reste dans sa cellule, et regarde pendant de longues heures la télévision : « Il y a rien d’autre à faire, à part quand on m’envoie une lettre, je réponds, j’écris, mais

sinon j’ai que ça à faire ». Sa description de l’importance de la télévision tout au long de la

journée permet également de saisir le jeu qui s’instaure entre les jeunes, qui veulent profiter de la télé la nuit, et les surveillants : une faille dans le système d’arrêt automatique de la télévision à 23 h 00 est trouvé (cet arrêt automatique concerne uniquement le quartier mineur), les surveillants trouvent donc une riposte… qui comporte elle aussi sa faille.

« À une certaine heure, on prend la télécommande, et t’sais, en haut, à droite de l’écran, par exemple,

t’appuies sur 1, ça marque "1" avec un trait, parce que tu peux mettre deux chiffres, et quand le trait il se barre, tu rappuies sur 1 et toujours ainsi de suite, comme ça, si tu veux la 1 ou bien la 2, la 3, t’appuies sur le numéro de la chaîne. Et ça finit par se mettre en route, enfin par rester en fait… À un moment, si on fait le code, ça se coupe, et ça se remet aussitôt mais on a qu’une seule chaîne… Mais moi, je connais le deuxième code, donc je suis tranquille. Même si le système se coupe, quand on arrive pas à avoir la chaîne qu’on veut, on attend un petit peu, on fait un certain code, très vite, hop ! Et puis on fait le code normal, comme si c’était… Avant la coupure du système… De là, si je veux une autre chaîne, je suis obligé d’éteindre, attendre un moment, rallumer et refaire tout du même et ainsi de suite… Et donc le soir, ça… les surveillants coupent le courant… Ils prennent leur fourchette, ils mettent dans la prise. Coupure ! Le fusible, il saute… Donc, nous, on est obligé de mettre la table en plein milieu de la cellule, débrancher la prise, obligé de mettre la télé

sur la table et mettre… Brancher dans la douche, parce que tu sais, on a un petit néon, avec une prise, au cas aussi où on a un rasoir électrique ou quoi… C’est le fusible des lumières… Donc, on est tranquille de ce côté- là, s’il y a pas de lumière, là, les surveillants ils sont obligés de venir… Oui, parce qu’eux, à l’extérieur, ils ont un bouton, tu sais, pour voir, au cas où si nous on éteint la lumière, ils appuient sur un bouton, y a un peu de lumière qui se met, et puis ils peuvent nous voir comme il faut. Et… Ils sont obligés de venir… Parce que sinon, si c’est que les prises, on est obligé d’attendre la prochaine ronde pour avoir du courant… ».

Comme pour d’autres, la télé devient donc l’occupation principale d’Alain. Pendant plusieurs jours, celle-ci se bloque, et il ne peut bénéficier que d’une chaîne. D’autres fois, il n’arrive pas à effectuer la manipulation qui pourra lui permettre de regarder la télévision le soir. Chacun de ces petits incidents est source d’ennui (à la « 3 » , ils passent que des feuilletons pourris des années 1980 »), ou d’angoisse.

« Tu rentres dans un nouveau monde. T’es enfermé de tout, c’est vrai que c’est bizarre au début. Bon,

après tu t’y fais, c’est… Mais bon, il y a encore des moments où je suis dégoûté, et tout le long que je serai ici,

je serai dégoûté. S’il y a pas la télé, je pète un câble. Déjà là, j’ai demandé pour aller taper dans le

sac, me défouler un petit peu. Pour passer un peu la tension… Évacuer… Si je tape pas dans quelque chose, ça va pas. Ça va se barrer en live ».

L’autre activité d’Alain en cellule consiste à écouter les conversations d’une cellule à l’autre, sans pour autant y prendre part. Lors du troisième entretien, je me rend compte que l’état de santé psychique d’Alain se dégrade, qu’il a l’air de plus en en plus fatigué. Son ton devient halluciné :

« J’écoute ce qu’il y a à la porte, je mets mon oreille contre la porte, j’écoute ce qu’il y a à la fenêtre,

parce qu’on peut pas entendre ce qu’il y a de l’autre côté quoi. Moi je suis de ce côté-là. En fait, si tu veux, eux, ils gueulent à travers les portes, pour parler, tu vois ?

Vous pouvez vous parler d’une coursive… D’un côté à l’autre ?

Oui. En criant fort quoi… Mais… Et moi, j’écoute… Après, quand j’entends parler à la fenêtre, je vais à la fenêtre, j’écoute… Puis, ainsi de suite quoi. Quand il y a rien d’autre, je dors. Enfin, j’essaye de dormir. C’est pas évident. J’vais dire, franchement, depuis le temps où je suis arrivé ici, c’est… Ça fait 2 mois, facile. Sur les 2 mois, j’ai peut-être dormi quoi ? 20 jours… en tout quoi… Y a des moments je suis insomniaque !

Tu sautes ta nuit… Et tu dormais un peu la journée pour récupérer ? »

Même pas, même pas… Y avait rien… J’arrivais pas… Surtout, dans les débuts quand je suis arrivé ici. C’est la première fois que je suis ici, j’ai pas l’habitude… Et puis, selon l’accident que j’ai… Y a les souvenirs qui trottent, tout ça. Pas moyen de dormir. J’ai demandé des cachetons, ils me donnent des somnifères, ça me fait aucun effet. J’ai attendu 3 jours, 3 cachets, je les ai pris d’un coup. Y a rien eu (rires

timides des 2 interlocuteurs)… Je t’assure ! Je sais pas, moi, il me faut un traitement de cheval (rires sonores). Tu sais, pour bien me mettre K.O., même pas, ça m’a rien fait les 3 cachets… ».

Alain, selon son éducateur en détention, aura besoin de voir un psychologue, pour gérer le choc de l’accident, et la détention qui vient l’amplifier. Rassuré et rassurant, l’éducateur m’affirme : « il a l’habitude des éducateurs et des psy, il en a eu de 10 à 16 ans, il

comprend l’utilité d’un psy ». Alain, lui, voit les choses autrement. C’est précisément parce

qu’il a l’habitude des suivis psychologiques qu’il s’en méfie :

« Tu vois une psychologue ici ?

On en a trois de psychologues. Je vois les trois. On me dit tu vas aller voir la psy, j’y vais quoi.

C’est pas toi qui demandes ?

Non. C’est… En fait, c’est comme des rendez-vous, c’est comme hier, ou… Non, avant-hier, j’ai été voir la psy, elle m’a fait comme ça, la semaine prochaine, on se revoit pas. Je préfère y aller : si j’y vais pas, ça va leur arriver de faire des rapports, donc, ils vont marquer "refus", enfin ce qu’ils ont l’habitude de marquer dans ces cas-là, et j’ai peur que ça soit mauvais pour mon cas, donc je préfère y aller. Je fais aussi attention à ce que je dis quoi. Vu qu’ils font un rapport. Je préfère faire attention. On sait que ça va pas quitter la pièce, c’est secret médical, je sais pas quoi, et… Je sais qu’il y aura pas de fuite. Donc… Je peux me confier, mais en faisant attention, en faisant attention à ce que je dis. De toute façon, j’ai un peu l’habitude d’aller voir les psy parce que du temps où j’étais en foyer, on avait un psychologue et une fois par semaine, on devait aller le voir. Donc, un coup j’ai compris comme quoi chaque fois il faisait des rapports, un coup que j’ai compris ça, je me suis dit, "tu vas faire attention maintenant". Et maintenant je fais attention. J’ai l’habitude… Des fois les psy, c’est des salopards, je veux pas dire tous, tous, mais c’est des salopards, moi je le dis… Parce que le premier psy que j’ai vu, enfin, au niveau du foyer où j’étais, j’ai appris peu de temps après comme quoi, il y avait certaines phrases que j’avais dit au moment de l’entretien, qu’il y avait certaines phrases que les autres éducateurs ou bien le chef de service répétaient. Oui, soi-disant, il y aurait ça, il y aurait ça. Donc, je me suis méfié… Ils disent le secret professionnel, je sais pas quoi, et il y a aussi les collègues, les supérieurs, tout ça, c’est… J’ai appris tout ça du temps où j’étais dans mon foyer quoi. Bon, c’est sûr, quand je suis arrivé là-bas, pendant un an, j’ai pas parlé au psy… Faut pas dire, y a des moments quand je lui parlais, ça me libérait, je me sentais mieux… La deuxième année où j’étais en foyer, ils m’ont fait comme ça, quel est le psy que tu veux voir ? J’ai dit, celui-là, parce que je savais qu’il y aurait rien qui aurait échappé et ça a toujours été celui-là. La première année, j’avais pas le choix mais la deuxième année, j’ai choisi et puis, pendant cinq ans, j’ai toujours pris le même. De toute façon, c’était toujours le même, il a fait un suivi, il avait l’habitude, comment je me comportais, tout ça… Il a trouvé le truc pour ouvrir la boîte, pour ouvrir ce que j’avais à dire quoi ».

Lors de notre troisième entretien, la tension et le désespoir d’Alain sont à leur comble. Il apprend que des jeunes de son voisinage ont profité de son incarcération pour le cambrioler, et lui voler les seuls biens de valeur qu’il avait en sa possession.

« Je vais tout faire pour sortir d’ici, et le plus vite, sérieux, parce que j’ai encore appris quelque chose

qui m’a pas plu, ce qui s’est passé chez moi, donc c’est même pas la peine, faut que je sorte d’ici… On est venu me cambrioler. On est venu me piquer toutes mes bécanes qu’il y avait dans ma véranda. Dans la maison, on n'est pas rentré mais dans la véranda, oui. Deux mobylettes quasi neuves, deux, deux grosses bécanes, tu fais à peu près le décompte, ça te revient à… À peu près un bon 12 000 à 14 000 euros. Et, j’étais en train de remonter pièce par pièce tout ça. Donc, c’était mon passe-temps… Les deux mobylettes, elles étaient assurées. Les bécanes non. "Je sais c’est qui, je crois savoir c’est qui, mais j’ai pas de preuve, donc je l’ai dans le cul…". (…) Tout le monde sait dans la cité comme quoi je suis ici… L’accident, il a eu lieu peut-être à 200 mètres de la Cité, donc, ça s’est… Le bouche à oreilles, ha oui, y a eu ça, y a eu ça… Alain, il est en prison… Donc du coup, ils se sont dit "on va en profiter"… Puis, ils sont venus ».

Cet événement extérieur est lourd d’impact sur la détention d’Alain : elle vient renforcer encore son sentiment d’impuissance. Elle lui donne également un avant-goût des conditions de vie qu’il retrouvera en sortant de prison : retour dans sa « cité merdique ». Mais avant cela, Alain vient d’avoir 18 ans en détention, et va devoir être

transféré dans un quartier destiné aux majeurs. Il en profite pour demander un transfert dans une autre prison, afin de se rapprocher de sa grand-mère qui pourra alors lui rendre visite.

III-SORTIE DE PRISON : RETOUR EN TERRITOIRE INSÉCURE

Je rencontre Alain chez sa grand-mère, à M., dans une petite ville dévastée par le chômage, connue pour sa délinquance endémique et les scores élevés du Front National à chaque élection. Sa grand-mère m’accueille, un peu méfiante, et m’offre un verre d’eau. Nous attendons Alain qui n’est pas encore là. Elle en profite pour me montrer des photos d’Alain et de son cousin, « deux frères », et revient, à fleur de peau, sur le drame de l’accident et l’incarcération d’Alain. Les volets de sa petite maison restent fermés, « pour éviter les ennuis » expliquera-t-elle. Nous entendons au loin une mobylette, « c’est Alain qui

arrive ». Alain me salue, s’excuse pour son retard. Notre rapport est d’emblée plus distant

qu’à l’intérieur de la prison, mais Alain se souvient de la qualité de nos échanges et de notre relation, et tient à respecter ses engagements. « On va faire cet entretien, et après ça sera

fini » prévient-il. À ce stade, je n’en demande pas plus. L’entretien sera réalisé en présence

de la grand-mère, qui participera à la discussion. Alain revient tout d’abord sur les raisons qui ont conduit le Juge à décider de l’incarcérer, plutôt que de lui imposer un contrôle judiciaire. Le stigmate associé à sa « cité » a selon lui été déterminant : « à mon avis elle s’est

dit, oui, c’est un jeune délinquant, il vient d’une cité… Eux, ils pensent ça directement… Il vient d’une cité, faut le mettre tout de suite en détention ». Selon lui, il doit sa libération à sa tenacité : toutes

les semaines, il redemandait une mise en liberté : « ils ont fini par en avoir marre ». Le contenu de la discussion s’articule ensuite autour de trois thèmes principaux : une comparaison entre le quartier mineur où j’avais rencontré Alain, et la maison d’arrêt dans laquelle il a été transféré ; l’insécurité qui règne dans la « cité » ; enfin, les démarches et obligations diverses auxquelles Alain doit se plier, et les perspectives d’avenir qu’il envisage.

Le quartier mineur de C. et la maison d’arrêt dans laquelle Alain a effectué le reste de sa détention fait l’objet d’une comparaison systématique. Alain décrit d’abord le passage d’une prison nouvelle à une vieille prison. Il décrit ensuite la culture et la sensibilité des surveillants, très différentes d’un quartier à l’autre.

« Avec les surveillants à C., c’est quand même des gens qui sont spécialement… On dirait plus des

dirait… Ils ont un peu plus de facilités à parler avec nous. Donc ils ont une formation quand même spéciale. Mais tandis qu’à V., c’est vraiment surveillant, surveillant… Il y en a qui se prennent pour… des grands, plus grands que les autres… Jusqu’à temps que ça a pété quoi. Enfin pas moi mais… Il y en a d’autres qui ont pété un câble… Il y en a un qui a pété un câble… Il y a un détenu qui a pété un câble, il a… Il a défoncé la gueule au surveillant quoi. Et il a bien précisé, le prochain coup que tu joues encore ton malin, ça sera re-belote. Ils se disent parce que nous on est détenu, on est renfermé, ils ont droit de tout. Il a été au mitard et ils ont fait le transfert. Ils l’ont transféré dans une autre maison d’arrêt ».

Bien qu’à C., Alain ne participait quasiment à aucune activité, il décrit une inactivité plus grande encore à M. : « À C., il y avait quand même français, guitare, maths, un petit peu ». Un aspect central de la comparaison tient également dans l’évolution du réseau de sociabilité. Alain a visiblement eu des problèmes durant sa détention à M. (ce que m’avais déjà suggéré sa grand-mère avant qu’il n’arrive), mais il restera très allusif sur le sujet, visiblement soucieux de tourner la page. S’il dit « ne pas avoir eu de problème à M. », sa grand-mère, elle, évoque des bagarres. Alain résume : « contrairement à C., j’avais des

connaissances à M. C’est à la fois un avantage et un inconvénient ». Il décrit un aspect positif de

son transfert : en accédant au statut de majeur, Alain a récupéré le droit de fumer dans sa cellule. L’interdiction de fumer est vécue, par tous les jeunes du quartier de C., comme une interdiction extrêmement difficile à vivre, en même temps qu’elle donne de la marge de manœuvre aux surveillants dans la régulation des trafics inhérents à cette interdiction.

Le second thème structurant de l’entretien est sa relation avec son voisinage. Le tableau dressé par Alain et sa grand-mère est celui d’une « cité merdique », avec beaucoup de « délinquance », beaucoup de « bagarres ». Alain dit avoir « zéro ami » : « ce sont tous des crapules ». La haine de la cité n’a d’égale que l’incapacité à en sortir. Sa grand-mère le dira plusieurs fois : « ça fait 44 ans que je suis ici, et j’aime pas », mais l’idée de déménager lui semble tout simplement hors sujet : « pour aller où ? ». Alain, lui, nourrit des rêves de mobilité : « un jour, je vais m’en aller, ça c’est sûr », ce qui laisse sa grand-mère sceptique. Sa vie quotidienne depuis sa libération est marquée par l’ennui, la nécessité de se protéger de la « cité », et les obligations judiciaires.

« Par rapport à la justice, t’as des obligations particulières ?

Répondre aux convocations de la juge, pointer à chaque rendez-vous… Il y a aussi le psychologue de la protection jeunes majeurs… C’est la PJJ. J’ai rendez-vous avec le psy de là-bas et… Puis, voilà, quoi. Ils m’ont donné un mois pour trouver un travail, une formation, ou bien reprise d’activités scolaires. Là, j’ai été m’inscrire à l’AFPA. La formation débute le 27… octobre ou novembre. Mais entre deux, je vais travailler ailleurs. Faut que j’aille à l’ANPE pour aller voir un conseiller, passer devant un psychologue. Et de là, la