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Le corpus présente une variété des modèles en céramique du corpus.

Nous ne pouvons que constater une certaine diversité de ce répertoire céramique : en effet, les modèles semblent évoluer et se perfectionner suivant les différentes périodes.

Ces vases céramiques semblent alors illustrer des styles définis dans la culture minoenne. Ces styles ont pu être attribués par les chercheurs grâce à l’étude des couleurs, des motifs et des typologies employés.

Ces types sont alors étroitement associés à des phases chronologiques du monde minoen. Ce découpage nous offre une alternance des styles permettant de caractériser chacune des périodes de la civilisation minoenne.

Nous avons alors établi un tableau en annexe afin de retranscrire au mieux ces styles céramiques présents dans le corpus (annexe 3)

E) Organisation du décor

On distingue une variété dans l’agencement des différents décors qu’ils soient géométrique, animalier ou végétal ; les scènes figurées restent difficiles à caractériser à cause de leur représentation imagée.

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Un motif unique

Le corpus ne recense que peu d’exemples de vases arborant un seul décor pour l’ensemble de la surface du vase : ils se présentent sous forme d’applique ou de manière incisée ou peinte sur un support préférant la couleur naturelle du matériau à un fond imagé.

Ainsi l’exemple de l’idole cloche en céramique ne présente que les simples traits d’un visage humain. Une cruche en bec ponté de Mallia ne semble pourvue que d’une applique représentant une femme enceinte (8). Le couvercle de khyan (87) et l’amphore de Katsamba (91) sont simplement caractérisés par la présence de signes hiéroglyphiques.

Motifs répétés et isolés

Par la suite, un motif unique peut être repris à l’identique à la surface de vases en céramique. Le décor est présenté de manière paratactique, les divers éléments juxtaposés sont alors dépourvus de toutes liaisons.

Les motifs apparaissent clairsemés ou abondants : le minimum doit être d’au moins deux motifs, à la différence du « motif unique » ne présentant qu’un seul modèle.

Le motif peut alors être présenté de manière aléatoire (7, 46, 52 …) ou sous la forme d’une frise (47, 48, …).

Le décor couvrant

L’abondance extrême d’un même motif apparait à travers le décor couvrant. Le motif n’est plus présenté de façon disparate et isolée à la manière du « motif isolé et répété ». Désormais, il implique une répétition infinie du motif, offrant ainsi un décor dense présent sur l’ensemble de la surface parfaitement adapté à la forme même du vase.

On le retrouve alors sur l’ensemble des catégories techniques, aussi bien sur des vases en céramique (14, 16, 22, 43, 49 ), en pierre (101, 107, 113), en métal (79, 81) ou en faience (130).

Cet agencement possède une fonction esthétique première. Cependant, il participe également à la constitution même du vase, à son identité et son interprétation : le décor couvrant de lignes continues permet de figurer la surface et la forme des différentes conques marines (R4), le décor couvrant de lignes ondulées simule les veines de la pierre sur une base céramique (14, 44), le décor couvrant de cordages admet la retranscription en

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céramique ou en pierre d’un véritable panier en osier (43), le décor couvrant permet également de livrer l’image d’un taureau capturé (64) à travers un réseau de lignes entrecroisées.

Une frise

Le décor peut se présenter sous la forme d’une frise à la surface de vase en céramique (19, 69), en pierre (111) ainsi qu’en métal (79, 80). A la différence du « motif isolé et répété », cet agencement privilégie sur une seule et même horizontale une succession continue de motifs qui sont alors liés entre eux et non plus simplement juxtaposés. La frise peut apparaitre elle-même encadrée d’horizontales de part et d’autre de ses deux bordures (111).

En registre

La présence de frises successives induit un agencement en registres ; cet agencement figure sur des vases en céramique (18, 45, 49, 69) ainsi qu’un exemple en métal (81, 82) et en pierre (114).

Chacune des frises est clairement délimitée par une horizontale dessinée par une large bande, un tracé fin ou des pointillés.

Les vases peuvent présenter une suite de frises différentes ou identiques, selon un nombre varié. On remarque alors qu’une répétition abondante d’une même frise tend à offrir un décor couvrant (14, 49, 70).

Métope

Certains décors apparaissent pourvus de leur propre cadre, indépendamment d’une présentation en frise ou en registre.

Cet agencement se présente à travers deux cas particuliers. Les appliques en terre cuite (8, 10) s’insèrent au sein d’un médaillon de forme circulaire. L’écriture hiéroglyphique des deux vases en albâtre (87, 91) s’inscrit au sein d’un cartouche rectangulaire.

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Superpositions

Un ensemble de décors en céramique (7, 72), en pierre (110, 111, 114, 117) et en métal (83) présentent une qualité technique particulière. A la différence d’une frise continue unissant les motifs par leurs extrémités, les différents éléments du décor sont présentés de manière superposée.

On distingue alors deux emplois pour cet agencement.

D’une part, ce procédé possède une fonction décorative évidente notamment à travers les exemplaires en céramique (72), où la superposition des obliques offre un jeu d’entrecroisement de lignes. L’agencement conserve une certaine transparence entre les deux motifs concomitants : on distingue encore les contours de chacun, qui leur permet d’exister de façon indépendante.

D’autre part, la superposition apparait entièrement opaque : cet agencement associé à une technique de relief sous forme d’applique (7) ou gravé (83, 110, 111, 114, 117) tend à rendre compte des différents plans, de la profondeur et du modelé.

67 V. FONCTIONS & USAGERS

Il s’agit maintenant de déterminer les fonctions qui incombent à chacune des catégories de vases ainsi que d’en connaitre leurs destinataires : on différenciera ainsi les vases communs à ceux destinés aux élites ou relevant d’une fonction particulière.

L’interprétation de ces différentes fonctions restent tout de même à considérer avec minutie : certaines affirmations restent des hypothèses, ces vases possédant des fonctions multiples ou encore indéterminées.