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4.4 Corpus

5.2.2 Sous-hypothèse 2b)

Ce cadrage opère via une valorisation plus importante de la mise en scène des émotions dans le cas d’une femme politique que d’un homme politique.

Dans notre corpus, nous observons une nette insistance des journalistes – homme comme femme, toute station radio confondue – sur l’émotion de Doris Leuthard :

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Doris Leuthard

Journaliste D. Leuthard Itw autre

Mention d’une émotion

« Devant les médias c’est une femme émue qui s’est exprimée ce matin au bord des larmes. » OF RadioLac

« On se souvient de son émotion à l’ouverture du Gothard. » JF RadioLac

« Et apparemment elle avait aussi la larme facile, on l’a entendu lors de l’inauguration du Gothard. » OF RadioLac

« Et puis rappelez-vous de la ministre des transports très émue qui le 1er juin 2016 a inauguré le tunnel ferroviaire du Gothard après plus de 17 ans de travaux. » GB RadioLac

« L’annonce faite hier était attendue. Elle n’en a pas moins provoqué de l’émotion du côté du Palais fédéral et généré un flot d’hommages appuyés. » BR RadioLac

« L’humour et les larmes aussi, la démocrate-chrétienne de 55 ans quittera le Conseil fédéral à la fin de cette année après 12 ans d’activité. » NH RTS

« Les larmes de Doris Leuthard tout à l’heure devant la presse. » NH RTS

« Doris Leuthard partira à la fin de cette année, mais il y avait déjà beaucoup d’émotion dans ses mots. » NH RTS

« Elle a parlé de la joie qu’elle a eue pendant ses 13 années dans sa tâche de ministre » AR RTS

« Très émue devant la presse on l’entend, les yeux brillants la voix proche de la rupture mais le propos clair et direct qu’on lui connaît. » AR RTS

« « J’ai fait mon travail avec beaucoup de cœur et j’espère que je l’ai bien fait » : Doris Leuthard explique avoir voulu modeler la politique, et pas juste administrer des dossiers » AR RTS

« Charles Juillard, vous l’avez déjà vue en colère vous ? » NH RTS

« Elle était fâchée… » NH RTS

« La conseillère fédérale Doris Leuthard émue, qui a annoncé sa démission hier. » AB RTS

« Doris Leuthard s’est ensuite exprimée avec beaucoup d’émotion comme vous l’avez entendu. » AB RTS

« Une conférence de presse où elle a écrasé une larme » QL One FM

« Les larmes de Doris Leuthard, c’était l’image du jour. » SR OneFM

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Il est certes vrai que Mme Leuthard était émue lors de la conférence de presse, nous pouvons l’entendre dans son discours à la presse7, mais l’insistance avec laquelle les journalistes reviennent dessus – 14 fois – nous interpelle. En effet, en visionnant l’entièreté du discours, nous constatons bien que Mme Leuthard a par deux fois une voix émue, mais à aucun moment elle ne se met à pleurer, contrairement à ce que laissent supposer des remarques faisant références à ses larmes, telles que « Une conférence de presse où elle a écrasé une larme » (Quentin Liénard, OneFM 27/09 12h30) ou encore « Les larmes de Doris Leuthard tout à l’heure devant la presse » (Nadine Haltiner, RTS La Première, 27/09 12h30). Nous observons une surenchère de pathos de la part des journalistes, qui n’hésitent pas à décrire Mme Leuthard en larmes, ou au bord des larmes, sur la seule base de sa voix émue.

Cette image renvoie à la figure de la Mater Dolorosa (Durrer, Jufer et Pahud : 2000) qui est souvent utilisé par les journalistes, et plus généralement à la femme en larmes.

Les chercheuses relèvent un traitement genré des larmes et soulignent que les journalistes mentionnent souvent les larmes des femmes, et vont même parfois jusqu’à signaler des pleurs que les femmes n’ont en réalité pas versés. Or c’est justement ce que nous observons dans notre corpus.

Observons que Mme Leuthard fait elle-même référence à son état d’émotivité lors de la conférence de presse :

Es ist… ein Wechsel… der ist immer mit Emotionen verbunden, wie Sie spüren.

Ich habe diese Arbeit sehr gerne gemacht und ich hoffe Sie sind zufrieden mit meiner Arbeit.8

Il est intéressant de constater que cette intervention précisément a été choisie pour débuter le sujet sur la démission de Mme Leuthard au journal de 12h30 sur RTS La Première. C’est encore plus significatif si nous la comparons à l’extrait de discours de Johann Schneider-Ammann, utilisé deux jours plus tôt comme amorce du sujet consacré cette fois à l’annonce du départ de ce dernier, toujours au journal de 12h30 sur La Première :

Ich habe heute früh dem Nationalratspräsident mein Rücktrittschreiben zukommen lassen, werde ich mein Mandat am 31. Dezember 2018 beenden.9 Alors que dans le cas de Mme Leuthard, il est question d’émotion, de plaisir (« ich habe diese Arbeit sehr gerne gemacht ») et de l’espoir que son travail a été apprécié, l’intervention de Johann Schneider-Ammann qui a été sélectionnée comme amorce est, elle, très factuelle. Nous constatons ainsi un choix journalistique visant à mettre l’accent sur l’émotion uniquement dans le cas de la démission de la conseillère fédérale.

7 à voir en entier sur la chaîne YouTube du Conseil fédéral suisse, intervention disponible à l’adresse https://youtu.be/TqrBZm9kNoU (consulté le 30.04.2019)

8 C’est un changement, et les changements sont toujours liés avec des émotions, comme vous pouvez l’entendre. J’ai effectué ce travail avec beaucoup de plaisir et j’espère que vous êtes satisfaits de mon travail.

9 J’ai remis ma lettre de démission ce matin au président du conseil national, je terminerai mon mandat le 31 décembre 2018.

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Il n’y a pas que son émotion lors de l’annonce de sa démission qui est mise en avant.

Dans le journal de midi sur RadioLac, plusieurs journalistes reviennent sur un autre événement, vieux de plus de 2 ans au moment de l’émission : l’inauguration du tunnel du Gothard. « On se souvient de son émotion à l’ouverture du Gothard » (Jérôme Favre RadioLac 27.09.2018 12h), « elle avait aussi la larme facile, on l’a entendu lors de l’inauguration du Gothard » (Olivier Francey ibid.) et « la ministre des transports très émue qui le 1er juin 2016 a inauguré le tunnel ferroviaire du Gothard » (Ghufran Bron ibid.). Les journalistes ont ainsi exhumé un extrait d’interview dans lequel on l’entend dire, la voix effectivement émue : « Je pense aussi des sentiments, des émotions, parce qu’on est fiers » (Doris Leuthard ibid.). Parler de l’émotion de Doris Leuthard lors de la conférence de presse annonçant sa démission est encore compréhensible, puisque cela relève du traitement médiatique de l’événement. Et ce, même si l’insistance et parfois l’exagération avec lesquelles les journalistes reviennent dessus portent à s’interroger. En revanche, revenir sur un événement passé dans l’unique but de parler une seconde fois de son émotivité, cela devient difficilement justifiable. Nous constatons donc une volonté d’insister sur son émotivité, et d’en faire un trait saillant de sa démission.

Une autre émotion évoquée dans notre corpus est la joie : « elle a parlé de la joie qu’elle a eue pendant ses 13 années dans sa tâche de ministre » (Alexandra Richard La Première 27.09.2018 12h30), « Doris Leuthard le sourire dans la voix » (ibid.).

Enfin, la dernière émotion de Mme Leuthard qui est mentionnée est la colère. C’est la journaliste Nadine Haltiner (RTS) qui demande au conseiller d’État jurassien Charles Juillard si Mme Leuthard s’est déjà mise en colère :

NH : Charles Juillard, vous l’avez déjà vue en colère vous ? CJ : Oui oui, une fois oui.

NH : Une seule fois ? Vous vous rappelez dans quel cadre ?

CJ : Ah c’était dans le cadre d’une rencontre entre les élus dans les gouvernements cantonaux les élus PDC dans les gouvernements cantonaux et elle était fâchée avec moi parce que j’avais osé contredire un de ses arguments et au bout du compte on avait réussi à dialoguer ensemble mais elle était fâchée.

NH : Elle était fâchée… […]

Nous trouvons surprenant que Mme Haltiner questionne M. Juillard sur une éventuelle colère de Mme Leuthard. En effet, rien dans le déroulé de l’interview ne semble justifier d’aborder un tel sujet. Il nous semble qu’ici, la journaliste voulait trouver un défaut à Doris Leuthard, afin que son portrait montre plusieurs aspects de la conseillère fédérale, et pas uniquement ses qualités. Nous relevons d’ailleurs qu’elle semble étonnée quand M. Juillard lui répond qu’il n’a vu Mme Leuthard en colère qu’une seule fois, comme si elle s’était forcément mise en colère à plusieurs reprises. Une autre mention de la colère, ou tout du moins du mauvais caractère de Mme Leuthard se retrouve dans la chronique « Histoire du jour » d’Agathe Birden, sur les ondes de RTS La Première. La journaliste conclut sa chronique de la manière suivante :

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Alors à gauche comme à droite hier tout le monde a salué le parcours de Doris Leuthard, qui avait quand même des fois un peu sa tronche, et qui avait une très forte personnalité, comme l’ont relevé certains intervenants hier sur notre antenne lors de notre émission spéciale. Mais avec bienveillance ils l’ont dit. La succession de Doris Leuthard et de Johann Schneider-Ammann se jouera début décembre. (28/9 5h)

Nous trouvons les remarques sur la forte personnalité ainsi que sur la « tronche » de Mme Leuthard très intéressantes. En effet, alors que rien dans le reste de l’émission ne faisait référence au fait que Mme Leuthard aurait mauvais caractère, ce trait est soudainement évoqué sans plus d’explication en conclusion. Tout comme dans l’intervention de Nadine Haltiner que nous avons commentée plus haut, nous avons le sentiment qu’il s’agit ici de rééquilibrer le bilan très élogieux de Mme Leuthard, en soulignant un trait de caractère considéré comme négatif. D’ailleurs Agathe Birden n’assume pas totalement ce propos, puisqu’elle précise que ce sont « certains intervenants hier sur notre antenne lors de notre émission spéciale » qui ont mentionné la « tronche » de Mme Leuthard. Nous observons le même procédé que lors de l’échange entre Nadine Haltiner et Charles Juillard, où c’est la journaliste qui questionne le politicien sur la colère de Mme Leuthard et lui fait raconter l’épisode en question. Nous relevons encore qu’Agathe Birden utilise une formule familière, « avoir sa tronche ». Cette expression permet de minimiser la critique, puisqu’elle induit une forme de familiarité. Toutefois il nous semble que cette familiarité peut avoir pour conséquence de décrédibiliser Mme Leuthard dans son rôle de conseillère fédérale, en lui refusant une part de son autorité. En effet comme nous l’avons déjà souligné, l’usage de familiarités s’utilise normalement dans le cadre de relations proches, familières, comme son nom l’indique. Or, Mme Leuthard occupe alors le plus haut poste politique en Suisse, celui de conseillère fédérale.

Il nous faut préciser ici que les femmes et les hommes sont inégaux face à la colère, ou précisément concernant les effets obtenus par l’expression de leur colère. Selon Salerno et Peter-Hagene (2015), la colère des femmes les décrédibilise aux yeux de leurs interlocuteurs, alors qu’un homme en colère gagne en influence. Les femmes ne sont donc pas autorisées à se mettre en colère, contrairement aux hommes. Nous suspectons qu’une telle question n’aurait probablement pas été posée au sujet d’un homme, car sa colère aurait été jugée légitime et n’aurait donc pas nécessité un commentaire dans son bilan.

Au-delà de l’insistance sur l’émotion ressentie par Mme Leuthard, nous relevons quelques commentaires qui soulignent l’émotion que suscite son départ :

Après Johann Schneider-Ammann c’est donc Doris Leuthard qui va quitter à son tour le Conseil fédéral le 31 décembre prochain. L’annonce faite hier était attendue. Elle n’en a pas moins provoqué de l’émotion du côté du Palais fédéral et généré un flot d’hommages appuyés. (RadioLac, 28/9, 6h)

La démission de la conseillère fédérale semble donc entourée d’émotions de toutes parts : l’émotion qu’elle éprouve à l’annonce de son départ, mais aussi la joie et la colère, de même que l’émotion provoquée par son départ. Nous observons un cadrage insistant sur les émotions ressenties par Mme Leuthard, qui va jusqu’à convoquer des

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épisodes passés (son émotion à l’inauguration du Gothard ou sa colère lors d’une rencontre entre élus PDC). Nous relevons également un cadrage sur l’émotion provoquée par son départ chez les personnes qui la côtoient au Palais fédéral.

Du côté de Johann Schneider-Ammann, les journalistes ne font état d’aucune émotion, comme le révèle le tableau totalement vide :

Johann Schneider-Ammann

Journaliste J. Schneider-A. Itw autre Mention d’une

émotion XXX XXX XXX

Tout au plus trouve-t-on dans notre corpus la mention du « sentiment du devoir accompli » (Pietro Bugnon La Première 25.09.2018 12h30) ainsi que « le sentiment […] d’être arrivé au bout de quelque chose » (ibid.). M. Schneider-Ammann semble également ressentir de la fatigue, ce qui ne constitue toutefois pas une émotion mais plutôt un état physiologique. Alors que l’émotion de Doris Leuthard est très présente dans le discours des journalistes, ces derniers ne semblent pas s’intéresser à ce que peut ressentir Johann Schneider-Ammann au moment de sa démission, ni ce qu’il a pu éprouver durant ses années au Conseil fédéral.

5.2.3 Interprétation des résultats

Il nous semble que notre hypothèse 2a) est en partie confirmée. En effet, nous relevons un certain intérêt des journalistes pour le sourire de Mme Leuthard, intérêt qui ne se retrouve pour aucun trait ou expression physique de M. Schneider-Ammann.

Nous retrouvons en outre plusieurs mentions de l’âge de Mme Leuthard comme de M.

Schneider-Ammann. Cet élément n’est toutefois pas exclusivement un indicateur lié à l’apparence physique : il peut signifier la proximité – ou non – avec l’âge de la retraite, par exemple. Dans le cadre de notre corpus, il est difficile de nous prononcer sur la signification des mentions de l’âge des deux démissionnaires.

Dans notre corpus, nous n’observons en revanche aucune mention des vêtements, de la silhouette ou la coupe de cheveux de Mme Leuthard ou M. Schneider-Ammann. Or il s’agit d’indicateurs qui renvoient de manière univoque à l’apparence physique, et auxquels nous nous attendions plus particulièrement.

Tout comme l’âge, le sourire est un indicateur polysémique. Il peut certes signifier un cadrage sur le physique, mais pas uniquement. Goffman lui confère une fonction

« d’adoucisseur rituel » et d’« offrande d’un inférieur à un supérieur ». Freedman (1997 :87) considère ainsi que l’insistance sur le sourire des femmes politiques pourrait signifier une « excuse perpétuelle », puisqu’elles seraient considérées comme des intruses en politique. Ainsi, souligner le sourire de Mme Leuthard ne serait plus uniquement une forme d’insistance sur son apparence physique, mais aussi sur la

« déviance » que représente une femme en politique. Nous ne sommes toutefois pas sûres que cette interprétation concerne les extraits de notre corpus. Il nous semble plus plausible qu’il s’agisse en l’occurrence du sourire comme signe féminin, et donc bien comme cadrage sur l’apparence physique des femmes et sur un trait jugé féminin.

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Le seul élément qui confirme assez sûrement cette sous-hypothèse est donc le sourire de Mme Leuthard, mentionné deux fois.

Concernant notre hypothèse 2b), nous constatons bel et bien une nette dissymétrie dans le traitement des émotions de Mme Leuthard et M. Schneider-Ammann, puisque les journalistes opèrent un cadrage très insistant sur les émotions de Mme Leuthard, cadrage que nous ne retrouvons absolument pas concernant les émotions de M.

Schneider-Ammann, qui sont absentes du discours des journalistes. Nous avons également constaté que les journalistes mentionnent l’émotion suscitée par le départ de Mme Leuthard, ce à quoi nous ne nous attendions pas. Ainsi, ce n’est plus uniquement l’émotion ressentie par Mme Leuthard qui est cadrée, mais également l’émotion suscitée par son départ, quelles que soient les personnes qui l’éprouvent.

En outre, l’émotivité qu’elle ne parvient pas à cacher (ou au contraire qu’elle met en scène, voire qu’elle accentue… ?) lors de l’annonce de sa démission à la presse, ainsi que sa joie sont racontées par les journalistes. En revanche, nous constatons qu’ils n’assument pas pleinement la responsabilité de raconter sa colère, et qu’ils attribuent ces propos à des tiers. Nous constatons ainsi que la narration des émotions change, suivant l’émotion éprouvée.

5.3 Hypothèse 3

Les journalistes valorisent la parole des hommes politiques, contrairement à la parole des femmes politiques qui est dévalorisée.

Nous commencerons la vérification de cette hypothèse par comparer des résultats purement statistiques concernant la place accordée à la parole de Mme Leuthard et M. Schneider-Ammann. Dans les 12 bulletins d’information sélectionnés pour notre corpus, Mme Leuthard a 13 interventions radiodiffusées, M. Schneider-Ammann le même nombre (lorsque nous parlons d’interventions radiodiffusées, nous faisons référence à la diffusion d’un enregistrement audio de l’un des deux démissionnaires).

Au premier abord, il ne paraît donc pas que la parole de l’un soit plus mise en avant que la parole de l’autre. En se penchant plus précisément sur leur longueur, nous pouvons observer que Mme Leuthard prononce 691 mots, M. Schneider-Ammann 454.

Nous constatons ici une disparité importante, qui est toutefois compensée par le temps accordé à la parole de l’une et l’autre : 4 minutes 4 secondes pour Mme Leuthard et 4 minutes 9 secondes pour M. Schneider-Ammann. Arrivé ici, il est difficile de prétendre que la parole de M. Schneider-Ammann est plus valorisée que celle de Mme Leuthard.

Nous remarquons en revanche que la grande différence de mots prononcés dans un laps de temps similaire révèle certainement un débit de parole plus rapide chez Mme Leuthard que chez M. Schneider-Ammann – ce qui n’a toutefois rien à voir avec notre hypothèse.

En observant les différentes interventions des deux personnes démissionnaires, nous constatons que certaines reviennent plusieurs fois, comme par exemple celle de M.

Schneider-Ammann détaillant les activités auxquelles il compte s’adonner après son départ du Conseil fédéral, diffusée au journal de 7h le 26 septembre 2018 sur RadioLac, ainsi qu’au journal de 12h30 sur RTS La Première :

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Je vais jouer avec mes petits-enfants, ça c’est la première priorité. Et la deuxième priorité je veux regagner un peu de fitness : faire le ski, jouer le golf…

Et troisième activité : j’ai toujours rêvé de devenir un charpentier. Pourquoi pas m’engager dans une telle affaire ? Vous verrez.

Une autre intervention qui revient de nombreuses fois est celle de Mme Leuthard expliquant pourquoi elle juge qu’elle se retire du Conseil fédéral au bon moment. Nous pouvons l’entendre dans les deux bulletins d’information de OneFM, à 12h30 et 16h30, les deux journaux de la RTS le 27 septembre 2018 à 12h30 et le 28 septembre à 5h et au journal horaire de 12h sur RadioLac, soit 5 diffusions sur 6 bulletins d’information consacrés à sa démission :

Non je pense c’est vraiment le bon moment j’ai maintenant siégé plus de 12 ans et on constate aussi une certaine fatigue, même si on ne le voit pas moi je le sens hein. Et c’est des journées lourdes, on travaille beaucoup, j’ai vu beaucoup de sujets, beaucoup de votations, et je pense c’est le bon moment de me retirer maintenant de la politique.

[l’extrait s’arrête ici sur La Première et continue sur OneFM et RadioLac]

On m’a toujours dit c’est probablement cette année que je me retire, mon collègue a changé un peu d’avis mais je pense c’est légitime que décide pour soi.

De fait, nous observons une plus grande diversité dans les interventions de M.

Schneider-Ammann, soit 10 différentes en tout dans notre corpus, contre 7 différentes pour Mme Leuthard.

Ensuite nous pouvons élargir la question du discours en analysant également la présence de discours rapporté direct, indirect et le discours indirect libre dans notre corpus. Nous avons recensé les résultats obtenus dans un tableau. Avant toute chose, signalons que nous avons éprouvé quelques difficultés à nous décider sur certaines

Ensuite nous pouvons élargir la question du discours en analysant également la présence de discours rapporté direct, indirect et le discours indirect libre dans notre corpus. Nous avons recensé les résultats obtenus dans un tableau. Avant toute chose, signalons que nous avons éprouvé quelques difficultés à nous décider sur certaines

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