Hêtraies-sapinières ligures ①②
5- Hippophae rhamnoides 6- Epipactis atrorubens
Fiche
6B
Forêts de pin sylvestre mésophiles
Fiche 6B
①PINERAIE MÉSOPHILE DE PIN SYLVESTRE A MOLINIE :
Molinio arundinaceae-Pinetum sylvestris : Forêt de pin sylvestre (Pinus sylvestris) montagnarde, sur replat marneux, ou terrasse alluviale, subissant une hydromorphie temporaire.
②PINERAIE MÉSOPHILE DE PIN SYLVESTRE CALCICOLE DES ALPES INTERNES
Erico carneae-Pinetum sylvestris30 : Forêt de pin sylvestre montagnarde, des Alpes internes, calcicole, mésophile.
RATTACHEMENT PHYTOSOCIOLOGIQUE
Forêts résineuses de pin sylvestres ou de pin à crochets...
Classe : Erico carneae-Pinetea sylvestris
… sur substrat calcaire mésophile … Ordre : Erico carneae-Pinetalia sylvestris
… dans les Alpes.
Alliance : Erico carneae-Pinion sylvestris
CORRESPONDANCES AVEC LES CLASSIFICATIONS D’HABITATS EUROPÉENNES IGN EUNIS CORINE Biotope Cahiers d’habitats Natura
2000
① 42.58B
T3-54 42.54 -
② 42.54A -
PHYSIONOMIE
Strate arborescente ouverte dominée par le pin sylvestre, parfois accompagnée de pin à crochets (Pinus mugo subsp. uncinata) dans le montagnard supérieur.
Strate arbustivesouvent fournie dans les deux types.
Strate herbacéeassez recouvrante (60 à 100 %) avec des sous-arbustes.
Strate muscinaleassez importante dans le type ②.
30 Dans les Alpes du sud Erica carnea n’est présente que dans les Alpes maritimes. Dans le reste de la dition, ces forêts de pins sylvestres pourraient être rattachées à un autre syntaxon non décrit.
Fiche
6B
NON HIC Forêts de pin sylvestre mésophiles
Fiche 6B CARACTÉRISTIQUES FLORISTIQUES
Flore commune aux 2 types Pinus sylvestris, Pinus mugo subsp. uncinata, Epipactis atrorubens
① Molinio-Pinetum ② Erico-Pinetum Sorbus aria, Populus tremula, Salix caprea
Espèces de contraste hydrique
:
Carexflacca, Hippophaë rhamnoides, Molinia caerulea
Calcicoles : Buphthalmum salicifolium, Cornus sanguinea, Ligustrum vulgare, Viburnum lantana
Mésophiles : Lathyrus ochraceus, Listera ovata
Xéroclines à xérophiles : Brachypodium rupestre, Laserpitium latifolium
Continentalité élevée : Erica carnea, Polygala chamaebuxus
Acidiphiles de moder : Goodyera repens, Melampyrum pratense, Orthilia secunda, Pyrola chlorantha, Viola canina
Xérophile : Sesleria caerulea
Calcicoles : Valeriana montana, Carex flacca
Ouest-méditerranéennes : Cytisophyllum sessilifolium, Ononis fruticosa
Bryoflore : Hylocomium splendens, Rhytidiadelphus triquetrus
CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES
① Molinio-Pinetum ② Erico-Pinetum Climat
Contexte médioeuropéen et méridional Des Alpes externes aux Alpes
internes Alpes internes (voir intermédiaires) Étage montagnard
Situation Replat marneux, terrasse alluviale
haute Ubac, combe
Géologie Calcaire, marne Calcaire, moraines
Sol Pseudogley, regosol ? Sol peu épais, rendzines (Rendosols)
Humus Dysmull à moder
Niveau
trophique Neutrocline à calcicole
Niveau
hydrique Mésophile à mésoxérophile avec
variation hydrique Mésophile à mésoxérophile
Fiche 6B
ÉVOLUTION DYNAMIQUE
Type ① : Cette formation est un habitat climacique, tant que les conditions hydriques du sol, avec des variations importantes, sont maintenues.
Type ② : Ces pineraies sont des formations climaciques, dues à la continentalité élevée.
Cette association fait la transition entre les forêts de pin sylvestre xérocalcicoles et les sapinières calcicoles des Alpes internes.
Le hêtre et le sapin ne peuvent s’installer durablement.
DISTRIBUTION SPATIALE
Le type ① est présent ponctuellement dans toutes les Alpes jusqu’en Suisse et en Pologne.
Type ② : est présent très ponctuellement sur l’ensemble des Alpes internes du sud. Il est surtout présent dans les Alpes du nord, en Suisse et en Autriche.
Fiche 6B
Distribution des forêts de pins sylvestres mésophiles dans les Alpes du Sud (et au niveau national) des relevés IGN (2016-2019).
CONFUSIONS POSSIBLES
• ① avec les phases transitoires vers la hêtraie ou la sapinière. Lorsque qu’il n’y a pas de blocage hydrique au niveau du sol, et que l’humus s’épaissit, le pin fait place progressivement aux dryades.
• ② en situation plus sèche, avec la pineraie xérophile méridionale des Alpes internes (Onobrychideto saxatilis-Pinetum sylvestris Fiche 1C), où les espèces plus xérophiles sont présentes comme l’astragale de Monptellier (Astragalus monspeliensis), la bugrane à feuilles rondes (Ononis rotundifolia), etc....
• ② en situation plus fraîche, avec la sapinière, où les sapins sont très présents en sous-bois ou même dans la strate dominante (Fiche 2A).
• ② au subalpin, c’est la pineraie de pin à crochets mésophile qui prend le relais (Erico carnae-Pinetum uncinatae Fiche 5B) où les espèces subalpines sont présentes comme le rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum), ou la laîche toujours verte (Carex sempervirens).
Fiche 6B ENJEU PATRIMONIAL
Les pineraies mésophiles à molinie du type ① et à bruyère des neiges du type ② constituent des habitats forestiers originaux et rares du fait des surfaces réduites et des aires géographiques restreintes où ils se développent.
Le type ② est présent en France dans les Alpes internes bien que le faciès à bruyère des neiges ne soit présent que dans la moyenne Maurienne (Savoie) et la vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes. Dans cette dernière localité, ces pinèdes sont très localisées (Haute-Roya) et accueillent des espèces rares comme la bruyère des neiges (protection régionale) ainsi que la laîche ferrugineuse de Tende (Carex austroalpina) et la seslérie argentée (Sesleria argentea), espèces endémiques des Alpes sud-occidentales franco-italiennes, débordant dans les Préalpes provençales.
ÉTATS DE CONSERVATION - SYLVOFACIÈS
Ces habitats sont fragiles du fait de leur aire de répartition réduite et morcelée.
Ces pinèdes mésophiles de pin sylvestre, localisées sur sol hydromorphe pour type ① et sur sol calcaire riche en cailloux pour le type ② sont peu productives. Leur exploitation sylvicole est peu rentable.
La pinède à bruyère des neiges localisée en Haute-Roya dans les Alpes-Maritimes est localisée en grande partie dans le site Natura 2000 du Mont Chajol.
Ces pineraies de pin sylvestre peuvent parfois être parcourues par les troupeaux.
BONNES PRATIQUES ET PRECAUTIONS
Les pineraies de pins sylvestres mésophiles à molinie du type ① et à bruyère des neiges du type ②, poussant sur sol hydromorphe ou sur rendzine, ont une productivité biologique faible.
L’exploitation de ces peuplements est généralement peu rentable.
Si dans l’avenir, des exploitations étaient programmées dans ces peuplements clairiérés, quelques préconisations doivent être considérées:
• Privilégier les traitements permettant la présence des stades matures et sénescents du cycle sylvicole ;
• Développer un réseau d’arbres (isolés ou en bouquets ou en îlots ou corridors) conservés pour créer des trames de vieux bois ;
• Préserver les sols en recourant à des engins adaptés à la montagne et en évitant les périodes les plus sensibles (humidité, dégel) ;
• En cas de sylvopastoralisme, veiller à une charge pastorale adaptée à la ressource et des équipements pastoraux évitant les concentrations d’animaux ;
• Suivre l’évolution des équilibres sylvo-cynégétiques.
Fiche 6B MESURES DE GESTION SPECIFIQUES POUR LA FAUNE ET LA FLORE REMARQUABLES Certaines espèces végétales protégées ou menacées devront nécessiter une attention particulière lors des coupes et travaux, à étudier au cas par cas :
Repérage et délimitation physique des populations à enjeux (notamment pour le type ② à bruyère des neiges) ; adaptation des dates de coupes et travaux, maintien de bouquets d’arbres, conservation d’un réseau d’arbres gîtes, etc.
La conservation des peuplements et arbres remarquables, des arbres morts, sénescents et à dendromicrohabitats (souvent par ailleurs de valeur économique faible ou nulle) est particulièrement favorable pour la faune, la fonge (épiphyte et saproxylique) et une partie de la flore.
BIBLIOGRAPHIE