Hêtraies-sapinières ligures ①②
DISTRIBUTION SPATIALE
3- Aegopodium podagraria 4- Carduus defloratus
5- Rumex arifolius 6- Ulmus glabra
Fiche
7B
Erablaies-tillaies du montagnard supérieur et subalpines
Fiche 7B
① ÉRABLAIE DU MONTAGNARD SUPÉRIEUR ET SUBALPINE À ORME DE MONTAGNE Ulmo glabrae-Aceretum pseudoplatani: Érablaie du montagnard supérieur et du subalpin, principalement en ubac, située dans les vallons, et les fortes pentes sur éboulis calcaires.
② ÉRABLAIE DU MONTAGNARD SUPÉRIEUR ET SUBALPINE À ALISIER BLANC
Sorbo ariae-Aceretum pseudoplatani : Érablaie du montagnard supérieur et du subalpin, principalement en adret aux sols fréquemment gorgés d’eau du fait de la pluviométrie, de l’accumulation de la neige et de la nature du sol.
RATTACHEMENT PHYTOSOCIOLOGIQUE Forêts feuillues et mixtes de climax climatique...
Classe: Carpino betuli-Fagetea sylvaticae
… climax édaphiques de forêts humides ou d’éboulis…
Sous-classe : Geranio robertiani-Fraxinenea excelsioris
… dominées par les post-pionnières … Ordre : Aceratalia pseudoplatani
…. à végétations hygrosciaphiles…
Sous-ordre : Acerenalia pseudoplatani
… neutrophiles à neutrocalcicoles.
Alliance : Tilio platyphylli-Acerion pseudoplatani
② Érablaie du montagnard supérieur et subalpine à alisier blanc :
CORRESPONDANCES AVEC LES CLASSIFICATIONS D’HABITATS EUROPÉENNES IGN EUNIS CORINE Biotope Cahiers d’habitats Natura
2000
① 41.41P
T1-F 41.4 9180.6
② 41.41O 9180.7 PHYSIONOMIE
Strate arborescente dominée par l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), accompagnée par le frêne commun (Fraxinus excelsior), l’érable plane (Acer platanoides), et l’orme de montagne (Ulmus glabra) pour le type ① et l’alisier blanc (Sorbus aria) dans le type ②. Les dryades, hêtre (Fagus sylvatica) ou sapin (Abies alba) peuvent être présentes, mais les conditions hydriques du sol, l’instabilité du substrat, ou les chutes de pierres limitent leur installation. Les arbres sont souvent tortueux et cassés et les essences feuillues sont souvent en cépées.
Fiche
7B
HIC Erablaies-tillaies du montagnard supérieur et subalpines
Fiche 7B Strate arbustive composée essentiellement des essences arborées juvéniles et du framboisier (Rubus idaeus). Dans le type ②, le noisetier (Coryllus avellana) peut être dominant.
Strate herbacée très recouvrante et diversifiée. Dans le type ②, la strate est composée d’espèces de mégaphorbiaie mêlées de xérophiles. Les peuplements ne sont pas complètement fermés, ce qui permet le maintien des espèces de pelouses.
CARACTÉRISTIQUES FLORISTIQUES
Flore commune aux 2 types Arbres : Acer pseudoplatanus, Coryllus avellana, Fraxinus excelsior
Autres espèces : Actaea spicata, Aruncus dioicus, Cardamine pentaphyllos, Lonicera alpigena, Polystichum aculeatum, Ranunculus platanifolius, Rubus ideaus, Senecio ovatus subsp. alpestris, Petasites albus, Thalictrum aquilegiifolium, Viola biflora
Subalpines : Lactuca alpina, Rumex arifolius, Sorbus chamaemespilus
① Ulmo-Aceretum ② Sorbo-Aceretum Mésohygrophiles à mésophiles : Achillea
macrophylla, Aconitum lycoctonum subsp. neapolitanum, Athyrium filix-femina, Campanula latifolia, Geranium sylvaticum, Paris quadrifolia, Polygonatum verticillatum, Polystichum lonchitis, Prunus padus, Saxifraga rotundifolia, Veratrum album
Arbres : Acer opalus dans les Alpes du sud Mésoxéroclines à xérophiles : Carduus defloratus, Laburnum alpinum, Melica nutans, Origanum vulgare, Rhamnus alpina, Sorbus aria, Sorbus mougeotii, Viola hirta
Mésohygrophiles à mésophiles : Aegopodium podagraria, Astrantia major, Cardamine heptaphylla, Circaea lutetiana, Crepis pyrenaica, Elymus caninus, Gymnocarpium robertianum, Lactuca muralis, Rosa pendulina, Salvia glutinosa, Silene vulgaris, Stachys alpina
CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES
① Ulmo-Aceretum ② Sorbo-Aceretum Climat
Contexte médioeuropéen, voire méridional Alpes externes voire intermédiaires Étages montagnard supérieur et subalpin
Situation
Couloirs, hauts de versants, pieds de parois (parfois au milieu de pelouses) Exposition nord (plus rarement est
ou ouest) Exposition sud (plus rarement est ou ouest)
Perturbations par les éboulements, le colluvionnement et les coulées de neige
Géologie Eboulis mobiles sur roches calcaires, siliceuses peu acides voire argileuses
Sol Colluviosol ou rendosol
Niveau
trophique neutroacidicline à calcicole
Niveau
hydrique Mésohygrophile à mésophile Hygrocline à mésophile
Fiche 7B
Écogramme des differentes érablaies-tillaies et tillaies sèches et positionnement topographique et altitudinal des différentes érablaies, érablaies-tillaies et tillaies.
ÉVOLUTION DYNAMIQUE
Ces associations constituent des stades climaciques au montagnard supérieur et subalpin, issues de landes à mégaphorbiaie. Le type ② peut aussi être issu d’éboulis à Gymnocarpium robertianum. Ces boisements colonisent les substrats instables qui sont régulièrement soumis à des perturbations (éboulements, colluvionnements, coulées de neige), où les dryades (hêtre, sapin, épicéa) sont empêchées ou freinées dans leur installation. L’hydromorphie dans les combes à neige freine aussi l’installation de ces dryades.
Fiche 7B
Suite à une violente perturbation localement, le cycle recommence, et on assiste à une mosaïque de stades : éboulis, landes, saulaie arbustive, érablaie.
DISTRIBUTION SPATIALE
Les types ① et ② sont présents dans les massifs arrosés des Préalpes du Nord, du Jura et des Vosges, où ils n’occupent que des surfaces réduites.
Distribution des érablaies du montagnard supérieur et subalpines dans les Alpes du Sud (et au niveau national) des relevés IGN (2016-2019).
Fiche 7B Dans notre secteur d’étude ils sont encore présents dans le nord sur le Buëch, où les précipitations sont encore élevées, ainsi que dans vallée de la Tinée, pour le type ①
CONFUSIONS POSSIBLES
• Au montagnard, le type ① est remplacé par l’érablaie à aspérule de Turin (Asperulo taurinae-Aceretum pseudoplatani, fiche 7A), où les espèces subalpines sont absentes.
• Au montagnard, le type ② peut être remplacé par les érablaies tillaies d’adret plus sèches (Fiche 7C) de l’alliance Melico nutantis -Tilion platyphylli, où les espèces de mégaphorbiaie sont absentes comme la cardamine à sept folioles (Cardamine pentaphyllos) ou la renoncule à feuille de platane (Ranunculus platanifolius)
• Avec les hêtraies subalpines dans les Alpes du Nord (non décrit dans cet ouvrage), où le hêtre est en mélange et peut devenir dominant. Le sol est moins engorgé et moins mobile. Dans ce cas, ces érablaies peuvent représenter un stade dynamique vers la hêtraie.
ENJEU PATRIMONIAL
Les érablaies médioeuropéennes, bien qu’assez bien réparties en France, sont cantonnées à des conditions singulières du point de vue stationnelle, et en particulier topographique. Elles n’occupent de ce fait qu’une surface très réduite. Cette rareté leur confère une forte valeur patrimoniale intrinsèque.
Souvent présentes au sein de massifs forestiers plus conséquents, elles participent à des mosaïques d’habitats de grand intérêt écologique. Elles contribuent à la diversité des forêts grâce à la présence d’une importante diversité d’essences ligneuses ainsi que des cortèges animaux, végétaux et fongiques associés à ces essences. Par leur situation dans des conditions topographiques particulières, elles abritent également des espèces en situation marginale de leur aire de répartition (refuge microclimatique).
Ces forêts jouent un rôle dans la protection contre les risques naturels (avalanches et chutes de blocs en particulier).