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Hétérogénéité socioéconomique des zones sélectionnées

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 174-189)

DECOMPOSITION ET RECOMPOSITION DES POINTS D’OBSERVATION

A. Hétérogénéité socioéconomique des zones sélectionnées

Pour poser les bases de notre nouvelle typologie, affinée et précisée, nous avons commencé par reprendre les critères initialement choisis (critères démographiques, économiques et sociaux) afin d’examiner, à l’échelle des communes pour les trois cantons, et à l’échelle des quartiers pour Echirolles, l’accroissement démographique (1), de l’activité et de la répartition dans les CSP de la population (2), ainsi que le niveau de diplôme (3).

1. Spécificités de l’accroissement démographique

Si, comme nous l’avons montré dans le chapitre 2, l’accroissement démographique est commun à nos quatre points d’observation et largement supérieur à celui du département de l’Isère – avec des spécificités propres aux quatre contextes –, des différences sont néanmoins observables entre les différentes communes des trois cantons, respectivement, ainsi qu’entre les différents quartiers d’Echirolles. Il est essentiel de souligner ces répartitions différenciées de nouveaux arrivants dans les villages et bourgs concernés, en raison des bouleversements

212 Pour le détail des regroupements des bureaux de vote et la coïncidence avec les quartiers, voir annexe A.

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non négligeables, qu’ils amènent dans les structures sociales existantes, dans des villages qui ne comptent parfois que quelques centaines d’habitants.

Dans le canton de Saint-Ismier, la plus forte période de croissance démographique a eu lieu entre 1990 et 1999. Même si la croissance est toujours positive, on observe aujourd’hui son ralentissement (cf. tableau 3.1) car les communes les plus proches de Grenoble ont légèrement perdu de leur attrait au profit des communes situées plus au nord, hors du canton, en direction de la Savoie, en raison d’un marché immobilier moins saturé. La seule commune à connaître encore une très forte croissance démographique est Montbonnot-Saint-Martin, en raison du développement sur la commune d’une nouvelle ZIRST, accompagnée de nombreux programmes immobiliers de construction de logements collectifs neufs, à la différence des autres communes où l’habitat individuel est privilégié213.

Carte 3.1

Carte du canton de Saint-Ismier

213 En effet, la commune de Montbonnot compte environ 35% d’appartements dans son parc immobilier en 2008, un chiffre en constante augmentation, alors que dans les autres communes, la part des appartements représente entre 7% et 12% du parc immobilier. A Saint-Ismier, cette part est même en diminution puisque, en 1999, elle représentait 18% contre 17% du parc immobilier aujourd’hui, ce qui signifie que proportionnellement il y a eu plus de construction de maisons que d’appartements dans la commune (INSEE, Chiffres-clés 2010).

175 Tableau 3.1.

Canton de Saint-Ismier : évolution de la population et part des familles dans les ménages (par canton et par commune)214 toutes les communes du canton ne voient pas leur population augmenter de la même façon : les communes les plus prisées sont celles situées le plus près des grands axes de circulation et de l’agglomération grenobloise (cf. tableau 3.2) : ainsi, les communes de Saint-Nizier du Moucherotte et de Lans-en-Vercors ont connu une croissance d’abord exponentielle sur la période 1990-1999, puis encore soutenue sur la période de 1999-2006. La commune de Méaudre figure parmi celles qui présentent un accroissement démographique important, mais démarrant en 1999, ce qui s’explique par l’augmentation de la pression immobilière sur les communes les plus proches et donc le choix plus tardif des nouveaux arrivants des communes un peu plus éloignées des grands axes de communication du plateau du Vercors.

Tableau 3.2.

Canton de Villard-de-Lans : évolution de la population et part des familles dans les ménages (par canton et par commune)215

214 Source : INSEE, RGP 1990, RGP1999, Populations légales 2006 (entrées en vigueur au 1er janvier 2009), RP 2006, Chiffres-clés.

Nota bene pour tous les tableaux de ce chapitre : nous faisons apparaître en surlignage bleu les chiffres des communes et des quartiers sensiblement supérieurs aux données cantonales et communales.

215 Source : INSEE, RGP 1990, RGP 1999, Populations légales 2006 (entrées en vigueur au 1er janvier 2009), RP 2006, Chiffres-clés.

Les communes dont le nombre d’habitants est inférieur à 2000 ne figurent pas dans les tableaux car l’INSEE ne peut fournir des données détaillées sur des communes aussi petites, pour cause de secret statistique.

176 Carte 3.2.

Carte du canton de Villard-de-Lans

Du côté des zones dont l’attrait ne s’est que récemment renouvelé, le constat d’une augmentation différenciée de la population selon les communes est également valable. Ainsi, dans le canton de Pont-de-Chéruy, ce sont les communes de Pont-de-Chéruy et de Charvieu-Chavagneux, soit les deux communes les plus peuplées et les pôles industriels du canton, qui ont le plus souffert de défection de la part de la population. A l’inverse, les petites communes rurales du nord du canton, limitrophes du département du Rhône, voient, parfois de façon exponentielle, s’accroître leur population. Cette tendance se prolonge encore aujourd’hui avec un attrait supérieur des petites communes, plus rurales, que des bourgs industriels du canton (cf. tableau 3.3). En effet, le canton de Pont-de-Chéruy n’est pas composé de communes homogènes : les villes de Pont-de-Chéruy, de Charvieu-Chavagneux et, dans une moindre mesure, de Chavanoz, ont été le lieu d’implantation de l’industrie locale (métallurgie, tréfilerie, textile…), gravement touchée par la crise à partir des années 1980 et dont les communes peinent à se remettre aujourd'hui. L’industrie locale fonctionnait sur un modèle paternaliste, prévoyant la totalité de la vie de ses ouvriers par la construction de cités ouvrières à proximité des usines et d’écoles techniques destinées à la formation de leurs enfants, attirant ainsi une main d’œuvre nombreuse, souvent immigrée et peu qualifiée

(Gouy-177

Gilbert Parent 2007). La désindustrialisation locale entraîne donc une nécessaire reconversion des anciens ouvriers et de leurs enfants vers de nouvelles activités, qu’il leur est parfois difficile d’envisager216. A l’inverse, les trois autres communes (Anthon, Janneyrias, Villette d’Anthon) sont restées des communes beaucoup plus rurales, malgré l’industrialisation des autres communes, et sont en outre les plus proches du département du Rhône : pour ces deux raisons, ces communes sont les plus attractives actuellement, essentiellement pour des familles issues des classes moyennes, venues de l’agglomération lyonnaise et cherchant à acheter un pavillon sur un marché moins saturé.

Carte 3.3.

Carte détaillée du canton de Pont-de-Chéruy

216 Sur la question de la reconversion des ouvriers de l’industrie, voir :

- Stéphane Beaud, Michel Pialoux, Retour sur la condition ouvrière, Paris, Fayard, 1999 ; - Pierre Bourdieu (dir.), La misère du monde, Paris, Seuil, 1993.

178 Tableau 3.3

Canton de Pont-de-Chéruy : évolution démographique dans le canton, par commune217 Pop.totale

Bien que nous ne disposions pas de l’ensemble des chiffres par quartiers pour la commune d’Echirolles, la croissance démographique de la ville est certainement due à la construction de nouveaux programmes immobiliers, qui créent notamment un nouveau quartier et un nouveau centre-ville pour Echirolles218 (cf. Tableau 3.4). En effet, les quartiers situés au centre de la commune connaissent respectivement un accroissement de leur population de 24% et 30%

entre 1999 et 2006, alors même que les quartiers plus anciens perdent encore des habitants (cf.

carte 3.4). Les quartiers ont été très structurants dans l’histoire de la ville : ainsi, le premier quartier ouvrier de la ville, construit dans l’entre-deux-guerres, la Viscose (Szenes 1988), était situé à plusieurs kilomètres du centre-ville historique d’Echirolles et reste aujourd’hui assez éloigné du centre-ville actuel. En raison de son éloignement du bourg, mais aussi du bastion de la Viscose dans la ville, commençant ainsi à donner un début de cohésion à ce qui n’était jusqu’alors que deux « bourgs » rivaux – et ne ressemblait pas beaucoup à une ville –,

217 Source : INSEE, RGP 1990, RGP 1999, Populations légales 2006 (entrées en vigueur au 1er janvier 2009), RP 2006, Chiffres-clés.

Les communes dont le nombre d’habitants est inférieur à 2000 ne figurent pas dans les tableaux car l’INSEE ne peut fournir des données aussi détaillées sur des communes aussi petites pour cause de secret statistique.

218 Source : http://www.ville-echirolles.fr/bienvenue/histoire/habitants.html

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même si la construction de nombreux grands ensembles à partir des années 1960 (la Ponatière, la Luire, Jean Jaurès, puis la Villeneuve d’Echirolles ou le Village 2) a finalement contribué à maintenir l’isolement du vieux quartier ouvrier, en reproduisant l’apparition d’îlots urbains faiblement reliés entre eux (cf. carte 3.4). Enfin, plusieurs quartiers de la ville regroupent des populations qui connaissent d’importantes difficultés socioéconomiques : une zone urbaine sensible, composée des quartiers des Essarts et de Surieux, soit 19% de la population de la ville. Trois autres quartiers font l’objet de contrats urbains et de cohésion sociale (La Luire, Viscose et le Village 2) : tous trois sont des quartiers populaires avec une forte présence des ouvriers et des employés et une importante présence de population immigrée, comme nous le verrons. Le quartier de la Luire présente de surcroît la caractéristique d’avoir accueilli une large part des pieds-noirs rapatriés d’Algérie à Grenoble en 1962 (Comtat 2006). Les autres quartiers de la ville sont des quartiers résidentiels où la population est plus mélangée (Français d’origine et immigrés, classes populaires et classes moyennes ou supérieures, propriétaires et locataires).

219 Source : INSEE, RGP 1990, RGP 1999, Populations légales 2006 (entrées en vigueur au 1er janvier 2009), RP 2006, Chiffres-clés.

180 Carte 3.4.

Carte d’Echirolles par quartiers

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2. Portrait socioéconomique des populations à l’échelle des communes et des quartiers

La croissance démographique des communes et des quartiers, qui composent nos zones initiales, laisse donc apparaitre les premières spécificités : certaines communes et certains quartiers sont en effet plus prisés que d’autres par les nouveaux arrivants, ou leur attractivité est stimulée par de nouvelles constructions immobilières. En poursuivant la présentation que nous avons effectuée dans le premier chapitre, nous allons maintenant affiner le portrait socioéconomique des populations de nos quatre points d’observation, en resserrant la focale sur les communes et les quartiers et en utilisant encore une fois les données de l’INSEE à l’échelle des IRIS.

Dans le canton de Saint-Ismier, les taux d’activités plus faibles des communes de Biviers, Saint-Ismier et Saint-Nazaire-les-Eymes sont dus à l’importante présence des retraités dans la population âgée de plus de 15 ans. Les taux de chômage sont, quant à eux, à peu près identiques pour toutes les communes, oscillant autour des 3%. Comme dans le canton de Saint-Ismier, les communes du canton de Villard-de-Lans qui présentent un taux d’occupation plus faible que la moyenne cantonale sont celles où l’on trouve les populations les importantes de retraités. En raison de l’isolement géographique du canton, la part des étudiants y est, par contre, moins élevée, les jeunes devant quitter le canton pour entamer des études universitaires, voire avant, s’ils choisissent des filières spécifiques. Les taux de chômage sont assez stables d’une commune à l’autre (environ 4%), avec une pointe à 5,2% à Autrans (cf. tableau 3.5). A première vue, il ne semble donc pas exister de clivage interne en matière d’activité des population à l’intérieur de ces communes, toutes classées dans la catégorie « socioéconomiquement favorisée ».

De l’autre côté, dans le canton de Pont-de-Chéruy et dans la commune d’Echirolles, l’ensemble de la population ne semble pas confronté aux mêmes difficultés : le clivage précédemment identifié entre des groupes de populations plus ou moins « favorisés socioéconomiquement » réapparaît, mais cette fois entre les différentes communes du canton et entre les différents quartiers de la ville. A Pont-de-Chéruy, tout d’abord, les taux d’actifs occupés des communes de Charvieu-Chavagneux, de Chavanoz et de Pont-de-Chéruy sont nettement inférieurs à ceux des autres communes ainsi qu’à la moyenne cantonale (cf. tableau 3.5). Ceci est dû, pour les communes de Chavanoz et de Pont-de-Chéruy, à des taux de chômage largement supérieurs, et pour la commune de Charvieu-Chavagneux, à une présence plus importante des retraités. A Echirolles, où le taux d’actifs occupés est le plus bas de nos

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quatre points d’observation (48,4%), cette faiblesse s’explique comme à Pont-de-Chéruy par l’importance de la part soit des retraités, soit des chômeurs dans chacun des quartiers. Ainsi, certains quartiers apparaissent assez largement en difficulté : la Luire-Viscose avec 42,1%

d’actifs occupés et 10,3% de chômeurs, le Village 2 avec 45,4% d’actifs occupés et 14,1% de chômeurs, Surieux avec 39,2% d’actifs occupés et 12,3% de chômeurs, et enfin, le quartier le plus en difficulté, les Essarts avec seulement 37,6% d’actifs occupés et 15,8 de chômeurs. A l’inverse, d’autres quartiers, comme celui de la Frange verte – La Commanderie, avec 52,2%

d’actifs occupés mais seulement 3,9% de chômeurs (et 32,3% de retraités), ou comme celui de la Mairie, avec 58,1% d’actifs occupés et 5,4% de chômeurs, se situent dans des proportions similaires à celles des zones favorisées de notre échantillon. Enfin, le taux « d’autres inactifs »220 se révèle largement supérieur dans les communes et quartiers les plus défavorisés de notre échantillon : près de 11% à Charvieu-Chavagneux et à Chavanoz, de 12% à 18%

pour certains quartiers échirollois (cf. tableau 3.5). Cette surreprésentation des inactifs dans la population observée peut être une conséquence de la présence plus importante d’immigrés dans ces communes et ces quartiers (cf. infra), catégorie de population où les femmes sont plus souvent inactives que dans les autres221. Ainsi, nos points d’observation « défavorisés socioéconomiquement » montrent, plus que les zones « favorisées », une tension interne au niveau de l’activité des populations, puisque certaines communes ou certains quartiers sont plus durement touchés par le chômage que ce que donnait à voir les chiffres cantonaux.

220 L’INSEE définit l’inactivité comme la situation de personnes qui ne sont « ni en emploi, ni au chômage » et fait la différence entre trois types d’inactivité : les étudiants (étudiants, élèves, stagiaires…), les retraités ou préretraités et les autres (invalides, au foyer…).

221 INSEE, Les immigrés en France. Edition 2005, Paris, INSEE, coll. : Références, 2005, p.108.

183 Tableau 3.5

4 zones : types d’activité socioprofessionnelle (cantons, communes et quartiers)222

catégories socioprofessionnelles, les clivages internes qui s’esquissaient au sein des zones

222 Source INSEE : RP 2006, Tableaux détaillés et RP 2006, Bases de données infra-communales.

Chiffres calculés à partir de la population de 15 ans ou plus, les effectifs par communes et quartiers sont précisés entre parenthèses et en italique.

Nota bene : les totaux ne sont pas égaux à 100% en raison de l’utilisation des données issues des exploitations complémentaires des IRIS de l’INSEE, sujettes à de légères imprécisions, mais qui n’affectent pas l’analyse ici présentée.

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« favorisées » se précisent, tandis que ceux observés dans les zones « défavorisées » se confirment.

Dans le canton de Saint-Ismier, l’homogénéité mise en évidence précédemment semble se confirmer : la proportion de cadres et de professions intellectuelles supérieures se situe entre 36,8% à Bernin et 48,5% à Biviers de la population active âgée de 15 à 64 ans. Une seule commune se démarque légèrement par rapport aux autres, celle de Bernin, dont les proportions d’employés et d’ouvriers sont les plus élevées de tout le canton, avec pour corollaire une proportion moindre de cadres et de professions intellectuelles.

Dans le canton de Villard-de-Lans, la situation est toute autre : de fortes disparités entre les groupes socioprofessionnels présents dans les communes apparaissent. Ainsi, dans les communes d’Engins, de Lans-en-Vercors et de Saint-Nizier, la proportion de cadres et de professions intellectuelles supérieures atteint entre 18% et 30%. Si les ouvriers sont moins présents sur le plateau du Vercors en raison de l’absence de grandes industries – bien qu’il y ait tout de même 17,6% d’ouvriers à Autrans, 15% à Engins et à 15,7% à Villard-de-Lans – ce sont les employés qui sont les plus nombreux dans les catégories populaires. A l’inverse des communes précédemment citées, où la proportion de cadres et de professions intellectuelles est importante dans la population active, ce sont les employés qui sont majoritaires à Corrençon-en-Vercors (36,7%), à Méaudre (29%) et à Villard-de-Lans (28,4%). Si les agriculteurs et les PIC sont particulièrement présents dans le canton d’une façon générale, ils le sont encore plus à Autrans (14,4%), Engins (15%) et Méaudre (14,2%). Cette analyse de la répartition socioprofessionnelle à l’intérieur du canton de Villard-de-Lans rend les regroupements de communes difficiles : la seule division qui apparaît un tant soit peu clairement est celle qui sépare les communes de Lans-en-Vercors, Engins et Saint-Nizier des autres communes : les trois premières semblent nettement plus « favorisées » que les autres, en raison de leurs proportions supérieures de cadres et de professions intellectuelles, mais aussi de leurs proportions inférieures de chômeurs. D’autres divergences semblent exister, mais elles sont, à ce stade de l’étude, difficiles à caractériser : l’examen des indicateurs suivants permettra peut-être de les préciser.

Ensuite, dans le canton de Pont-de-Chéruy, la plus grande fragilité socioéconomique des communes de Charvieu-Chavagneux, Chavanoz et Pont-de-Chéruy apparaît très clairement : le total des catégories populaires, c'est-à-dire des employés, ouvriers et chômeurs, donc des catégories les plus exposées à une possible précarité, oscille entre 66% et 70% de la population active de 15 à 64 ans dans les trois communes, tandis qu’il se situe entre 49% et 61% pour les communes d’Anthon, de Janneyrias et de Villette d’Anthon.

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Enfin, ce même calcul effectué sur les différents quartiers d’Echirolles offre la vision d’une ville divisée en deux : d’un côté, les quartiers de La Luire-Viscose, du Village 2, de Surieux et des Essarts, où les catégories socioprofessionnelles précaires représentent de 72% à 85% de la population active de 15 à 64 ans ; de l’autre, des quartiers où la population apparaît moins fragile socioéconomiquement puisque les ouvriers, employés et chômeurs ne représentent plus que 41% à 60% de la population active. Dans les quartiers présentant les conditions socioéconomiques les moins dégradées, les taux de chômage respectifs atteignent entre 7% et 10% de la population active ; tandis que dans les quartiers de La Luire-Viscose, du Village 2, de Surieux et des Essarts, les taux de chômage se situent entre 19% et 29% de la population active (cf. tableau 3.6).

Si l’on exclut le canton de Saint-Ismier, nos points d’observation apparaissent de moins en moins homogènes au fur et à mesure que nous ajoutons des indicateurs et que nous resserrons la focale, à tel point que des communes ou quartiers de différentes zones pourraient apparaître plus proches les uns des autres que des communes ou quartiers d’une même zone. Cependant, avant de nous lancer dans de tels rapprochements, il importe de vérifier et de consolider, avec d’autres indicateurs, les lignes de clivage mises en évidence plus haut.

186 Tableau 3.6

4 zones : catégories socioprofessionnelles (cantons, communes et quartiers)223

Agriculteurs

223 Source INSEE : RP 2006, Tableaux détaillés et RP2006, Bases de données infra-communales.

Chiffres calculés à partir de la population active de 15 à 64 ans. (NB. : les totaux ne sont pas égaux à 100% en raison de l’utilisation des données issues des exploitations complémentaires des IRIS de l’INSEE, sujettes à de légères imprécisions, mais qui n’affectent pas l’analyse ici présentée.)

187 3. Niveau de diplôme

Les lignes de fracture au sein de nos zones initiales étant précisées, un dernier indicateur retenu dans le chapitre précédent peut nous permettre de les caractériser : le niveau de diplôme. Du côté des zones d’observation « favorisées », nous constatons comme précédemment une grande homogénéité du canton de Saint-Ismier, où la proportion des personnes détenant un diplôme égal ou supérieur au baccalauréat oscille entre 62% et 74%.

Dans le canton de Villard-de-Lans, une fois de plus, la partition entre communes existe mais apparaît de façon moins évidente. En effet, le groupe des communes plus favorisées (Engins, Lans-en-Vercors et Saint-Nizier) pourrait s’avérer largement plus diplômé que les autres communes, ce qui est certes le cas pour Lans-en-Vercors (62%) et Saint-Nizier du Moucherotte (69,4%), mais pas dans le cas d’Engins, dont les taux sont nettement plus faibles (49,8%), même si sa population reste tout de même plus diplômée que celle des autres communes. Les quatre autres communes du canton se suivent, avec des taux de population ayant atteint le niveau du baccalauréat ou plus atteignant 48% et 45%, ce qui les place tout de même encore au-dessus de la moyenne départementale (cf. tableau 3.7).

De l’autre côté – celui des points d’enquête « défavorisés », dans le canton de Pont-de-Chéruy comme à Echirolles – la partition mise au jour précédemment entre des groupes de

De l’autre côté – celui des points d’enquête « défavorisés », dans le canton de Pont-de-Chéruy comme à Echirolles – la partition mise au jour précédemment entre des groupes de

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