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La campagne présidentielle de 2007

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 59-77)

PROTOCOLE ET METHODOLOGIE

A. La campagne présidentielle de 2007

Il s’agit ici d’analyser ensemble les quatre tours de scrutin qui se sont déroulés entre mai et juin 2007. En effet, étant donné la proximité temporelle actuelle des élections présidentielle et législatives, la compréhension de chacune de ces élections nous semble facilitée par une appréhension globale de ces quatre tours (1). De la même façon, nous introduisons dans cette analyse, un commentaire de la campagne électorale, considérée comme un moment spécifique de l’élection (2), et nécessaire à l’explication des résultats électoraux (3).

1. Présidentielles et législatives : une même séquence électorale

Le projet de recherche « Formation du jugement politique » (FJP) a été pensé et construit à l’occasion de la session électorale présidentielle de 2007, constituée d’un premier tour en date du 22 avril 2007 et d’un second tour en date du 6 mai 2007. Le contexte de la campagne présidentielle a semblé être un moment d’observation particulièrement intéressant, car créateur d’un point cardinal de la vie politique française, voire son épicentre. L’intérêt porté pour cette séquence de la vie politique ne s’apparente à pas la consécration du vote comme unique instant d’expression des électeurs, mais la mise à profit d’un moment très particulier et ritualisé (Bon 1979), qui offre la possibilité de capter les opinions politiques, souvent latentes dans les comportements individuels quotidiens, ou s’exprimant par des moyens non conventionnels (comme par exemple les pétitions, les manifestations ou les grèves).

En outre, l’élection présidentielle française, si elle ne détermine pas systématiquement les orientations politiques de l’exécutif, comme les périodes de cohabitation exécutives ont pu le démontrer, a largement influencé et continue d’influencer le système partisan français (Grunberg Haegel 2007), et constitue encore aujourd’hui une élection d’une importance capitale aux yeux des électeurs français54. De plus, dans un contexte général de relatif désintérêt des électeurs pour la vie politique, l’activité médiatique entourant les campagnes électorales et l’attachement des électeurs au choix du Président de la République contribuent à augmenter assez sensiblement

54 Les taux de participation sont toujours plus élevés pour les élections présidentielles que pour tous les autres types de scrutins, 2007 ayant même vu une remontée spectaculaire de la participation après la faiblement mobilisatrice élection présidentielle de 2002.

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l’intérêt des électeurs pour la politique : pour les élections de 2007, on observe ainsi que cet intérêt passe de 44% d’électeurs qui s’intéressent beaucoup et assez à la politique en avril 2006 à 53% en février 200755. L’intérêt des électeurs augmente graduellement au fur et à mesure du démarrage et de l’installation de la campagne présidentielle sur le devant de la scène médiatique.

Enfin, la concomitance des élections présidentielles et législatives, résultant de la réforme constitutionnelle passant le mandat présidentiel de sept à cinq ans56, suivie d’une modification du calendrier électoral des élections législatives, conduit très largement aujourd'hui à rendre ces deux élections indissociables l’une de l’autre et à bipolariser la vie politique (Grunberg Haegel 2007). Cette séquence électorale, baptisée par Jean-Luc Parodi « élection exécutive à quatre tours » (Parodi 2007, p.286), a pour principale fonction de permettre à l’exécutif bicéphale de s’accorder et de se compléter, dans la mesure où les négociations politiques, qui se déroulent sur quatre tours, font des candidatures présidentielles potentielles une monnaie d’échange contre l’assurance de circonscriptions législatives (idem). Cette configuration électorale en quatre tours s’était déjà présentée par le passé en 1981 et en 1988 après l’élection et la réélection de François Mitterrand pour que le Président dispose d’une majorité à l’Assemblée Nationale nécessaire à la mise en œuvre de son programme. Néanmoins, la coïncidence actuelle de la durée des mandats contribue à renforcer dans l’esprit des électeurs les liens institutionnels existants entre ces deux temps forts électoraux de la vie politique française, au point de transformer les élections législatives en « troisième tour » de l’élection présidentielle, auxquelles ils ne portent plus désormais qu’une attention réduite. Ainsi, en 2002, la participation à l’élection présidentielle était de 71,6% des électeurs inscrits sur les listes électorales au premier tour puis de 79,7% au second, tandis qu’aux élections législatives, le taux de participation a nettement chuté : 64,4% au premier tour et 60,3% au second. En 2007, le même phénomène se reproduit avec une chute saisissante de la participation entre les deux élections aboutissant à des taux de participation historiquement bas pour des élections législatives, alors que l’élection présidentielle avait été marquée par une participation record, égalant la participation à celle de 1974. Ainsi, les taux de participation passent de 83,8% et 84% au premier et au second tour de l’élection présidentielle à seulement 60,4% et 60% de participation aux premiers et seconds tours des élections législatives.

Ce nouveau « jumelage » des élections présidentielles et législatives nous a conduit à intégrer,

55Baromètre Politique Français 2006-2007, CEVIPOF – Ministère de l’intérieur, vagues 1 à 4. Les données du BPF 2006-2007 ont été produites par le CEVIPOF avec le soutien du Ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire. Le BPF 2006-2007 se déroule en quatre vagues de mars 2006 à janvier 2007 réalisées par l'IFOP. Les données seront également déposées et disponibles auprès du Centre de données socio-politiques de Sciences Po au printemps 2007.

56 Loi constitutionnelle no 2000-964 du 2 octobre 2000.

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dans les développements de notre propos qui suivront, les élections législatives de 2007 puisque celles-ci nous apparaissant désormais indissociables de l’élection présidentielle.

Définir notre séquence électorale par la seule issue des deux scrutins concernés nous semble pourtant quelque peu restrictif : il nous semble également nécessaire d’intégrer la campagne à cette séquence électorale de 2007. Toutefois, pour intégrer cette phase de campagne comme un élément constitutif à part entière de notre séquence, il nous semble nécessaire de préciser le statut de ce moment, préalable au scrutin, en revenant sur le rôle jouée par la campagne électorale en fonction des différents modèles explicatifs du vote.

2. Conceptualiser le « rôle » de la campagne dans la séquence électorale

Les effets des campagnes électorales sur le choix des électeurs ont largement été débattus dans la sociologie électorale internationale (Schmitt-Beck 2007). Pour les tenants d’un modèle déterministe du vote, dans lequel les critères sociodémographiques, l’appartenance à un groupe social ou la proximité partisane (Lazarsfeld 1948 ; Campbell Converse Miller 1970 ; Michelat Simon 1977) déterminent le vote, les campagnes sont perçues comme n’ayant qu’un impact mineur sur le choix des électeurs, leur rôle principal étant de désigner aux électeurs le (ou les) candidat(s) correspondant à leur identité sociale ou politique. Dans ce modèle, l’analyse des campagnes électorales n’est donc que peu développée ; ces dernières ne servent tout au plus qu’à apporter une explication contextuelle aux irrégularités constatées entre structure sociale et résultats électoraux. Cependant, le développement du champ de la sociologie de la communication, notamment par le biais des études sur les impacts de la télévision sur les téléspectateurs (Ségur 2007), conjugué à la croissance exponentielle de l’utilisation des stratégies de marketing et de communication politique par les candidats (Maarek 2007), entraîne un renouvellement du regard porté par les politistes sur les campagnes électorales. Dans le cadre des modèles cognitivistes du vote, et dans ce contexte d’intensification de la communication politique lors des campagnes électorales, les analyses se concentrent sur les moyens mis en œuvre par les électeurs pour se repérer dans le flot d’informations qui leur parvienne, ainsi que sur les processus de tri et de sélection utilisés pour réduire et exploiter les informations fournies.

Les modèles cognitivistes du vote prennent appui sur la théorie de la rationalité limitée d’Herbert Simon (1957) qui propose une vision de l’individu dont la rationalité ne tient pas à la poursuite de la maximisation de son intérêt mais à l’optimisation de son intérêt en fonction des ressources qu’il est prêt à y consacrer. Dans le cas particulier du vote, l’individu (électeur en cette circonstance) n’est que peu intéressé par la politique d’une façon générale et n’a que peu de

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temps à consacrer à la recherche d’informations politiques précises et nombreuses. Deux fonctionnements cognitifs principaux sont utilisé pour caractériser le comportement de l’électeur : celui de « l’avare cognitif » (Fishke Taylor 1984) ou celui du « tacticien motivé » (Fishke Taylor 1991). Lorsque l’électeur prend la forme d’un « avare cognitif », il utilise raccourcis cognitifs (ou shortcuts)57 et heuristiques58 pour se repérer et se forger une opinion dans un flot d’information qu’il n’a ni les capacités cognitives ni le temps ni l’envie nécessaires au traitement de ces informations, ou comme le dit James Kuklinski : « les gens font du mieux qu’ils peuvent avec les ressources et les connaissances qu’ils possèdent » (Kuklinski in Blondiaux 2007, p.767). Si le modèle de « l’avare cognitif » ne prend que peu en compte les motivations et sentiments des individus, celui du « tacticien motivé », leur laisse une plus large place : l’individu fonde ses raisonnements en fonction des différents objectifs poursuivis et réactualisés selon les événements survenant dans sa vie. Ainsi il n’utilisera pas les mêmes mécanismes cognitifs en fonction de l’objectif qu’il poursuivra à un moment précis, c'est-à-dire que si son objectif ou le sujet soumis à son jugement impliquent peu l’individu, celui-ci pourra se contenter de stéréotypes plus ou moins vagues, alors que si son objectif est beaucoup plus crucial, il cherchera à avoir une connaissance approfondie de son sujet.

Dans la perspective des modèles cognitivistes du vote, la campagne électorale revêt donc une importance particulière puisque souvent décrite comme un « moment de surchauffe » politique interprétable en termes de « récit » (Gerstlé 1989) : cette séquence temporelle bornée permet la mise en place d’une compétition multi-niveaux (politique, économique, symbolique, etc.) entre les différents candidats à l’élection où chacun cherchera à convaincre les électeurs de la supériorité du sens qu’il donne au récit par rapport aux autres. Parallèlement, le récit est élaboré, modifié et reconstruit par les électeurs qui soutiennent, protestent ou s’opposent aux différentes interprétations qui leur en sont livrées par les candidats.

Les travaux de John Zaller (Zaller Feldman 1992 ; Zaller 1992) indiquent que la co-construction de la campagne électorale est un processus inégalitaire puisque les élites politiques mènent le jeu bien plus souvent que les électeurs qui, de plus, ne peuvent que très peu influencer les médias, notamment télévisés, qui ont acquis un rôle stratégique59. John Zaller précise également que les électeurs accordent une attention variable à l’information et à la politique en

57 Pour les définir simplement, les raccourcis cognitifs sont des représentations sociales telles que les schémas ou les stéréotypes qui sont utilisés par les individus de façon à accélérer leur compréhension des différents événements sociaux auxquels ils assistent.

58 Les heuristiques consistent en la réinterprétation d’informations en fonction de données que possèdent déjà les enquêtés, leur permettant ainsi de raisonner par inférence.

59 « Ces capacités persuasives de l’information télévisée s’exercent dans un contexte communicationnel favorable à leur développement au point qu’elle constitue aujourd’hui une ressource stratégique puissante dans la compétition pour le contrôle des définitions de la situation et le déroulement immédiat de la vie politique », (Gerstlé 1997, p.81).

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fonction de leur niveau de compétence politique ou de leurs intérêts. En fonction des différents rapports à l’information entretenus par les électeurs, la campagne électorale n’est pas utilisée de la même façon et ne produit pas les mêmes effets pour tous. Dans cette perspective, la campagne électorale apparaît comme un moment crucial pour la décision électorale en elle-même : la campagne est le moment où il faut informer et convaincre de façon à s’assurer le soutien et les voix d’un maximum d’électeurs. Mais la diversité des modes d’appréhension de l’information par les électeurs conduit à cette démultiplication de l’information fournie, chaque candidat cherchant à s’assurer que tous ses soutiens potentiels aient reçu les messages qu’il souhaite transmettre. Dans cette perspective, les médias n’ont pas d’effet direct et contraignant sur le choix des électeurs, mais ils ont un pouvoir de cadrage de la campagne, notamment par les enjeux qui y sont débattus et les candidats invités à s’exprimer dessus.

Cependant, si les campagnes électorales sont souvent perçues comme un moyen d’augmenter l’intérêt des électeurs pour la politique (Lazarsfeld Berelson Gaudet 1944), elles peuvent également produire un effet de défiance vis-à-vis de la classe politique et du jeu auquel elle se livre (Norris Sanders 2003) : les campagnes seraient ainsi l’une des causes de la diminution de la participation électorale. D’une façon plus générale, les nouvelles techniques de campagne électorale, s’inspirant en grande partie du modèle américain – campagnes centrées sur les candidats et sur le jeu politique, investissements financiers lourds dans des méthodes issues de la communication et de la publicité – ne semblent capables ni de plus impliquer les électeurs, ni d’aider ces derniers à voter en fonction d’une meilleure information (Schmitt-Beck 2007).

Pourtant, la saturation en information politique, caractéristique des campagnes électorales, laisse tout de même la possibilité à un thème particulier de devenir particulièrement saillant au cours de cette période, mis à l’agenda de la campagne le plus souvent par les candidats et/ou par les médias. Cette surexposition médiatique d’un sujet contribue à le transformer en enjeu pivot de la campagne, forçant chaque candidat à définir une position sur cet enjeu, renforçant encore sa centralité. Ainsi, la saillance majeure d’un enjeu au cours de la campagne électorale conduit à l’enclenchement d’un effet d’amorçage, ou de « priming », dont Shanto Iyengar (1991) a mis en évidence la capacité à orienter l’image des candidats qu’ont les électeurs en fonction des positions prises par chacun sur le ou les enjeux particulièrement saillants.

Plutôt qu’une « institution politique » ou un « lieu d’arbitrage »60, la télévision, notamment par l’intermédiaire des journaux télévisés du soir et des émissions politiques, semble être aujourd'hui la principale arène du déroulement des campagnes électorales, et ce d’autant plus que

60 « La télévision joue, en tant que telle, à se faire institution politique, à se présenter come lieu solennel d’arbitrage d’un débat politique dramatisé » (Cayrol 1989, p.394).

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les élections considérées sont d’ordre national. En effet, la télévision est le premier média de propagande des candidats et de suivi de la campagne présidentielle61 pour les électeurs, ainsi que pour les autres médias : par exemple, presse et radio, nationales et locales, relayent quotidiennement les interventions télévisées des candidats, les prenant pour point de départ de leurs analyses (Dargent Barthélémy 2009). L’analyse des campagnes électorales distingue couramment deux niveaux dans les discours produit par les médias sur la campagne : le jeu et les enjeux (Gerstlé 1992). Les enjeux regroupent les débats ayant cours autour des programmes politiques des candidats, cherchant à asseoir une vision de la société sur un ensemble de propositions et réformes permettant de la mettre en œuvre, mais aussi par rapport aux politiques publiques mises en œuvre par le passé etc. A l’inverse, le jeu est constitué de tous les éléments ayant trait à l’affrontement symbolique des candidats et vise à mettre en évidence la plus grande capacité et légitimité de l’un des candidats à occuper la fonction convoitée.

3. 2007 : une campagne faiblement thématisée et fortement « participative »

En accord avec les principales analyses des campagnes électorales et de leur importance dans les choix électoraux des individus, nous nous proposons de mettre en évidence les traits caractéristiques de la campagne présidentielle de 2007, sans toutefois en faire une analyse exhaustive62. Nous retenons ainsi trois caractéristiques majeures de cette campagne : l’absence d’enjeu saillant dans le débat politique, la volonté de rupture des candidats avec l’ordre politique établi et la mise en avant d’un impératif de participation des citoyens à la fois dans la campagne et dans la constitution des programmes des différents candidats.

La campagne pour l’élection présidentielle de 2007 n’a pas été marquée par la mise en avant d’un thème de société, devant susciter le débat parmi les candidats et des propositions de réformes de la part de chacun d’entre eux, comme cela avait pu être le cas en 2002 avec l’irruption de la sécurité dans la campagne ou en 1995 de la fracture sociale. Au contraire, la liste des différents thèmes de société qui ont émaillé la campagne pour l’élection présidentielle de 2007 est longue. Cette absence de nœud gordien de la campagne a ainsi pu donner parfois l’impression, comme le souligne Christophe Bouillaud (2007), d’une campagne guidée par

61 Dans la première vague du Panel électoral français 2007 du CEVIPOF, réalisée avant le premier tour de l’élection présidentielle, 71% des individus interrogés déclarent s’informer en matière politique en premier lieu au moyen de la télévision, (PEF 2007, CEVIPOF-Ministère de l'Intérieur, vague 1).

62 Pour une chronologie détaillée des campagnes présidentielle et législative de 2007, voir l’éphéméride réalisé par Claude Dargent et Martine Barthélémy (2009, p.339-379).

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l’actualité au fil des prises de position des « grands »63 candidats sur les différents éléments qui en émergeaient, comme l’affaire EADS-Airbus par exemple64. A l’inverse, les sujets qui n’ont pas fait l’actualité de l’hiver au printemps 2007 n’ont été abordés que de façon marginale par les candidats au cours de la campagne, telle l’Union européenne ou l’international. L’un des seuls thèmes très fréquemment présent au cours de cette campagne a été la question de l’identité nationale et de ses symboles, thème mobilisé d’abord par Nicolas Sarkozy, et sur lequel Ségolène Royal lui a emboîté le pas de façon à ne pas lui laisser le champ libre en opérant le passage d’une identité nationale vers une identité républicaine.

Cette apparente absence de structure du débat autour de questions saillantes pour l’avenir de la société française entre en contradiction avec la forte préoccupation des Français sur des enjeux économiques et sociaux de premier ordre. En effet, l’ensemble des enquêtes et sondages pré-électoraux a mis en évidence la prééminence du thème du chômage parmi les principales préoccupations des Français, suivi par – dans le désordre en fonction des enquêtes consultées – le pouvoir d’achat, l’environnement, l’éducation et le logement65. Ainsi, dans l’enquête FJP, les individus enquêtés déclarent comme problèmes prioritaires le chômage à 64%, puis le pouvoir d’achat à 33%, les insécurités de toutes sortes à 24% et l’environnement à 15% ; dans le PEF 2007, les électeurs enquêtés mettent en avant le chômage à 25%, les inégalités sociales à 12%, le pouvoir d’achat à 10%, l’environnement et l’immigration à 9%66.

De fait, aucun des grands candidats n’a centré sa campagne autour de l’annonce de

« mesures » concernant directement le problème du chômage et proposant des solutions éventuelles pour remédier aux problèmes d’emploi. Seules les propositions de Ségolène Royal

63 L’opposition entre les expressions journalistiques de « petits » et de « grands » candidats, en dépit de sa tendance à attribuer de fait un surcroît de crédit aux « grands » candidats, présente l’avantage de faire sens pour les électeurs interrogés au cours de l’enquête. Ainsi, nous utiliserons tout au long de cette thèse ce classement des candidats pour regrouper du côté des « grands » ceux qui sont issus des partis de gouvernement et/ou pressentis pour accéder au second tour de l’élection présidentielle, c'est-à-dire Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ainsi que François Bayrou et Jean-Marie Le Pen, et du côté des « petits » les huit candidats restants.

64 Suite à la suspicion de délit d’initiés, en 2006, où les dirigeants d’EADS-Airbus auraient réalisé d’importantes plus-values en vendant leurs titres avant la chute de l’action, une deuxième affaire éclate en mars 2007 où l’entreprise menace de supprimer des milliers d’emplois, en France notamment, en raison de la forte baisse de son chiffre d’affaires. Les salariés apparaissent donc comme les victimes innocentes de la mauvaise gestion de l’entreprise, ce qui va contraindre, à quelques semaines de l’élection présidentielle, les candidats à prendre position sur le sujet : tous vont successivement proposer des mesures, plus ou moins audibles des électeurs, en fonction de leur projet en matière d’économie et de politique industrielle.

65 La comparaison de deux enquêtes par sondage réalisées environ au même moment mais avec des questions

65 La comparaison de deux enquêtes par sondage réalisées environ au même moment mais avec des questions

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