• Aucun résultat trouvé

Affiner la typologie

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 189-200)

DECOMPOSITION ET RECOMPOSITION DES POINTS D’OBSERVATION

B. Affiner la typologie

Basée sur des regroupements de professions et de conditions sociales, l’utilisation de la classification socioprofessionnelle, combinée au niveau de diplôme, nous a permis de proposer une première image des groupes sociaux composant nos quatre points d’enquête, à la fois au niveau du canton ou de la commune, et au niveau infra-zone. Cependant, pour affiner notre typologie, nous proposons de mobiliser d’autres indicateurs portant sur les revenus et les différentes formes de précarité vécues par les populations, afin de clarifier la typologie obtenue grâce à la classification par CSP (1). Une fois ces nouveaux indicateurs ajoutés au

224 Source INSEE : RP 2006, Tableaux détaillés et RP2006, Bases de données infra-communales. Chiffres calculés à partir de la population âgée de 15 ans et plus, ayant terminé ses études.

189

portrait socioéconomique des populations des quatre points d’observation, il nous est possible d’affiner la typologie socioéconomique proposée dans le chapitre 2 en la complétant, notamment grâce aux données recueillies au niveau infra-zones (2).

1. Rendre compte de la précarité : minimas sociaux, revenus et immigration

Les caractéristiques socioéconomiques, sur la base desquelles nous avons effectué la sélection initiale, ne permettaient pas de saisir le niveau de précarité existant dans nos quatre zones. Il nous fallait utiliser d’autres indicateurs, plus spécifiques, pour essayer de rendre compte des formes de précarité auxquelles peuvent être confrontées les populations résidant dans chacune des quatre zones. En ajoutant les minimas sociaux (a), les revenus fiscaux des ménages (b) et l’immigration (c), nous avons affiné le portrait socio-économique des zones dressé précédemment.

Nous avons choisi ces trois nouveaux indicateurs en raison de leur large utilisation par différentes administrations dans le cadre de la mise en œuvre de l’action publique225, notamment dans le cadre de politiques sociales ayant des répercussions, parfois directes, sur la vie quotidienne des électeurs. Il s’agissait donc d’intégrer à notre typologie, au-delà des cadres d’analyse fournis par les sciences sociales, les catégories usuelles de l’action publique déployée sur les territoires français, de façon à mieux cerner le niveau de vie réel des populations (Lorrain 2006). Les indicateurs de précarité utilisés dans le cadre de cette analyse sont certes moins complets – du fait de l’indisponibilité de certaines données au niveau communal ou par quartiers – que l’indicateur composite de précarité élaboré par l’INSEE226 servant à caractériser les « poches de précarité » existantes au sein de l’agglomération grenobloise. Toutefois, ces indicateurs correspondent aux différents aspects de la précarité pris en compte par l’INSEE : précarité liée à l’emploi (taux de chômage, allocataires et bénéficiaires du RMI), précarité liée aux revenus (revenu moyen et imposition moyenne des ménages, allocataires et bénéficiaires de la CMU). Cette concordance entre nos indicateurs et ceux utilisés par l’INSEE nous a donc permis d’étendre et de consolider les observations déjà faites sur les zones enquêtées. D’une part, l’étude de l’INSEE souligne l’importance de la présence des populations en difficulté à Echirolles – l’indicateur de précarité plaçant cette

225 L’inscription dans le temps long de certaines actions publiques ciblant spécifiquement des catégories d’individus, des groupes sociaux ou des territoires, s’il rend les indicateurs indispensables à la compréhension de la réalité, a pour effet induit de « naturaliser » les indicateurs et instruments, ne permettant plus d’interroger la construction du « problème social » qu’ils entendent traité (Lorrain 2006).

226 INSEE Rhône-Alpes, « Précarité dans l’agglomération grenobloise : pas uniquement dans les zones urbaines sensibles », La Lettre, n°99, novembre 2008.

190

commune juste derrière Grenoble. D’autre part, les caractéristiques plus favorables des communes du nord de l’agglomération grenobloise sont largement partagées par le canton de Saint-Ismier, qui en constitue le prolongement.

a. Minimas sociaux

Le recensement des allocataires du RMI (revenu minimum d’insertion) et de la CMU (couverture maladie universelle), ainsi que de la population couverte par chacun de ces deux dispositifs publics d’aide sociale227, fait émerger deux constats principaux228. Tout d’abord, les bénéficiaires les plus nombreux de ces deux dispositifs se trouvent dans le groupe

« défavorisé » de nos points d’observation : 0,2% et 0,5% d’allocataires dans les populations des cantons de Saint-Ismier et de Villard-de-Lans, contre 1% et 2,2% pour le canton de Pont-de-Chéruy et pour Echirolles. Cependant, la différence la plus intéressante entre les deux groupes réside dans la composition des allocataires de ces minimas sociaux : dans les cantons les plus favorisés, les allocataires sont avant tout des personnes isolées et la population couverte n’est que légèrement supérieure à la population allocataire, tandis que dans les zones les moins favorisées, la proportion des personnes isolées sur l’ensemble des allocataires est moins importante et les populations couvertes sont environ deux fois supérieures à l’ensemble des allocataires. Dans le canton de Pont-de-Chéruy et à Echirolles, les allocataires des minimas sociaux ont donc, plus souvent que dans les cantons de Saint-Ismier et de Villard-de-Lans, une ou plusieurs personnes à leur charge, essentiellement des enfants (cf. tableaux 3.8 et 3.9). Ceci signifie aussi que les allocataires des minimas sociaux y sont mieux insérés socialement car ils entretiennent des contacts plus fréquents avec différentes institutions (écoles, mairies…) mais que la précarité y est plus répandue (les ménages concernés sont de plus grande taille).

227 Nous sommes obligée ici de revenir à une analyse par cantons, du fait de l’indisponibilité de ces données à l’échelle des communes et des quartiers. Toutefois, cela nous permet d’apporter quelques compléments intéressants à notre portrait socioéconomique des zones observées.

228 Le Conseil Général de l’Isère, par le biais de sa Cellule Observation et Prospective, en s’appuyant sur les données de l’INSEE, des Caisses d’Allocations familiales (CAF) et de l’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE), a développé plusieurs indicateurs destinés à mesurer le niveau de pauvreté et d’insertion sociale de la population du département. La politique sociale du département s’inscrit dans une subdivision du département de l’Isère en treize « territoires d’action », base de la mise en œuvre des politiques locales du Conseil général, et donc cadre des données et indicateurs fournis par le Portrait social de l’Isère 2007. Les données statistiques ne sont fournies par communes que pour les communes de plus de 4500 habitants. En outre, chacun des treize territoires d’action est subdivisé en unités territoriales d’observation (UTOS), qui correspondent aux intercommunalités existantes, souhaitant prendre en compte le « territoire vécu ». Or, chacun de nos points d’observation recouvre exactement une UTOS : le canton de Pont-de-Chéruy correspond à la communauté de communes « Porte Dauphinoise – Lyon – Satolas », le canton de Saint-Ismier à la communauté de communes SIZOV (Syndicat intercommunal de la zone verte) et, enfin, le canton de Villard-de-Lans correspond entièrement au territoire Vercors.

191 Tableau 3.8.

4 zones : Taux d’allocataires et population couverte par le RMI en 2007 dans la population municipale229

4 zones : Taux d’allocataires et de population couverte par la CMU en 2007 dans la population municipale231 moins qualifiés dont les emplois sont plus précaires, et concerne essentiellement des familles (monoparentales ou avec plus de deux enfants) bénéficiant des aides au logement, d’un appartement HLM et d’autres aides sociales.

229 Source : Conseil général de l’Isère, Portrait social de l’Isère 2007.

230 Le taux de population bénéficiant du RMI correspond à l’ensemble des membres du foyer à la charge de l’allocataire au sens de la CAF (source : Conseil général de l’Isère, Portrait social de l’Isère 2007).

231 Source : Conseil général de l’Isère, Portrait social de l’Isère 2007.

232 Le taux de population couverte par la CMU correspond à celui des assurés bénéficiant de la CMU auxquels s’ajoutent tous ses ayants-droits au sens de la Sécurité sociale (source : Conseil général de l’Isère, Portrait social de l’Isère 2007).

233 INSEE Rhône-Alpes, « Précarité dans l’agglomération grenobloise », op. cit.

192 b. Revenus et imposition moyenne

D’autres indicateurs utilisés pour caractériser nos quatre points d’observation sont le niveau de revenus nets imposables et l’imposition moyenne des foyers. Un examen du taux de foyers fiscaux imposés sur l’ensemble des foyers fiscaux dans les quatre zones confirme les disparités, notamment par communes, que la répartition de la population dans les classifications socioprofessionnelles laissait présager234.

Le canton de Saint-Ismier se démarque nettement des trois autres zones par l’importance du revenu net imposable des foyers fiscaux imposés : en effet, le revenu net imposable moyen du canton équivaut au double de celui des cantons de Pont-de-Chéruy et de Villard-de-Lans et presque au triple de celui d’Echirolles (cf. tableau 3.10). La spécificité de la position du canton de Saint-Ismier en termes de typologie socioéconomique (41,8% de cadres supérieurs et de professions intellectuelles et 70,1% de diplômés du baccalauréat ou plus), qui fait du canton la zone la plus favorisée de nos points d’observation, se confirme par le taux d’imposition et le niveau de revenus de la population, même si deux communes (Biviers et Saint-Ismier) contribuent fortement à élever le revenu net imposable moyen, du fait de la présence de quelques foyers fiscaux à très forts revenus.

Ces disparités sont moins fortes dans le canton de Villard-de-Lans, même si les communes de Saint-Nizier-du-Moucherotte et de Lans-en-Vercors se démarquent des autres, nous permettant de confirmer qu’elles forment, avec Engins également, un groupe socioéconomiquement plus aisé. Les autres communes, regroupées en raison de leur moindre aisance, semblent relativement homogènes à l’exception de Corrençon-en-Vercors, qui se démarque nettement en se plaçant en deuxième position cantonale pour l’imposition moyenne, mais en troisième position pour le niveau de revenu déclaré. Cette fois encore, une distinction entre les quatre communes semble exister, mais il reste difficile de l’expliciter à ce stade de l’étude.

Concernant les zones les moins favorisées, la commune d’Echirolles constitue le point d’observation dont la population est la moins aisée économiquement, avec le taux d’imposition et les revenus les plus faibles, notamment dus au taux de chômage élevé et à la moindre qualification des emplois occupés par les habitants.

234 Nous ne disposons pas des données par quartiers pour Echirolles.

193 Tableau 3.10.

4 zones : foyers fiscaux imposés et revenu net imposable moyen (2006)235 Foyers fiscaux

Le taux de population immigrée236 dans la population totale des communes et des cantons peut constituer dans un premier temps un indice de difficultés socioéconomiques plus importantes pour les habitants (barrière linguistique, nécessité de conserver une carte de séjour, accès réduit au marché de l’emploi…). Mais la proportion d’immigrés nous sert également à caractériser un certain contexte local : en effet, la présence sur un même territoire de populations aux origines très métissées et la cohabitation de différentes cultures peuvent

235 Source : INSEE, Chiffres-clés 2007: pour les cantons et communes concernés.

236 Selon la définition proposée par l’INSEE, adaptée de celle adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est « une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France », un immigré peut acquérir la nationalité française mais il continuera à être comptabilisé comme immigré. A la différence de la population immigrée, la population étrangère se définit « en fonction du seul critère de nationalité : est étranger tout personne résidant en France qui n’a pas la nationalité française. »

(Source : INSEE, Les immigrés en France. Edition 2005, Paris, INSEE, coll. : Références, 2005, p34)

194

avoir des impacts politiques forts (plus grande acceptation de l’autre et de la différence ou au contraire rejet catégorique et repli sur soi), déjà évoqués dans le chapitre 2.

Encore une fois, les différences sont frappantes entre les points d’observation, puisque l’on compte 3,4% d’immigrés dans le canton de Villard-de-Lans et jusqu’à 16,7% à Echirolles : les cantons précédemment décrits comme les plus favorisés sont aussi ceux qui comptent le moins d’immigrés dans leur population municipale. Précisons que le canton de Villard-de-Lans compte particulièrement peu d’immigrés, se plaçant très nettement en-dessous de la moyenne départementale, de par son relatif isolement par rapport au pôle économique grenoblois. De plus, dans le groupe des zones plus favorisées, la proportion de population immigrée est assez similaire : l’écart maximum est de 1,4 point dans le canton de Villard-de-Lans et de 1,6 points dans le canton de Saint-Ismier. Il n’en va pas de même pour les points d’observation moins favorisés, où la proportion d’immigrés présente un écart maximum de 11,5 points dans le canton de Pont-de-Chéruy et de 23,7 points à Echirolles. Dans les deux zones « défavorisées », les communes ou quartiers comptant le plus grand nombre d’immigrés correspondent également aux communes et aux quartiers caractérisés par les groupes les moins favorisés, que ce soit en termes de catégories socioprofessionnelles inférieures, de niveaux de revenu inférieurs ou de niveau de diplôme inférieur. Ainsi, à Echirolles, les plus fort taux de population immigrée (30%) de nos quatre points d’observation sont recensés dans les quartiers de Surieux et des Essarts. De leur côté, les villes de Charvieu-Chavagneux, Chavanoz et Pont-de-Chéruy présentent une proportion d’immigrés moindre qu’à Echirolles (entre 14% et 16%), mais tout de même largement supérieurs à ceux des cantons de Saint-Ismier ou de Villard-de-Lans (cf. tableau 3.11).

195

Corrençon-en-Vercors 2,0 Luire / Viscose 19,9

Engins 4,2 La Ponatière 14,1

Lans-en-Vercors 3,0 Centre 11,4

Méaudre 1,8 Village 2 22,4

St-Nizier du Moucherotte 4,1 Les Granges 12,5

Villard-de-Lans 3,9 Surieux 30,1 d’observation permet de conforter les lignes de clivage socioéconomique identifiées tant entre les zones initiales qu’à l’intérieur de ces zones. En effet, les allocataires et les bénéficiaires des minimas sociaux ne sont pas les mêmes dans les cantons de Saint-Ismier et de Villard-de-Lans que dans celui de Pont-de-Chéruy ou à Echirolles, les niveaux de revenus sont nettement supérieurs dans les zones « favorisées », et les taux de population immigrée n’ont rien à voir entre les zones « favorisées » et les « zones défavorisées ». De plus, les niveaux de revenus et les taux d’imposition mettent clairement en évidence des différences entre les communes composant nos trois cantons, tout comme les taux de population immigrée soulignent encore les clivages existants entre les quartiers et les communes composant les points d’observation initiaux.

2. Dresser une nouvelle typologie de nos points d’observation

Nous pouvons à présent ré-agencer la typologie initialement construite. En effet, malgré l’impression d’homogénéité des zones sélectionnées au départ, l’étude du niveau infra-zone révèle que certaines communes ou quartiers concentrent en leur sein les facilités ou les difficultés socioéconomiques. Nous conservons les qualificatifs de « favorisé » et

196

« défavorisé » de façon à faire concorder cette nouvelle typologie avec celle présentée dans le chapitre 2, sur laquelle avait été fondé le programme d’enquête FJP. Cependant, il importe de replacer cette dénomination dans le contexte des zones de sélection initiales et des indicateurs que nous avons choisi d’examiner pour construire cette typologie : lorsque nous classons Autrans, par exemple, parmi les zones « défavorisées », nous parlons d’une commune dont les habitants sont confrontés à une situation économique moins favorable que d’autres communes du canton auquel elle appartient. De la même façon, lorsque nous classons le quartier Jean Jaurès d’Echirolles parmi les quartiers « favorisés », cela doit être entendu comme un quartier dont les habitants vivent dans des situations socioéconomiques plus favorables que celles de leurs voisins dans d’autres quartiers. En résumé, la typologie ici élaborée n’a pas de valeur absolue : elle n’a vocation à être utilisée que dans le cadre de cette étude, comme un instrument de travail permettant d’appréhender de façon synthétique l’ensemble des zones géographiques sélectionnées pour constituer le terrain. Ce classement – nécessairement simplificateur, au sens où toute opération de catégorisation scientifique a pour conséquence de réduire la complexité du monde réel – ne doit pas être interprété comme la traduction d’une quelconque dichotomie parfaite : il existe des degrés dans les conditions socioéconomiques favorables ou défavorables, de même qu’il y a plusieurs façons d’être « défavorisé » ou

« favorisé » selon le quartier ou la commune de résidence. En synthétisant, les clivages socioéconomiques apparus au cours de l’intégration des indicateurs, par communes ou par quartiers, des données statistiques utilisées pour caractériser nos quatre points d’observation, nous arrivons à une version réagencée et complexifiée (cf. tableau 3.12) de la typologie socioéconomique présentée précédemment (cf. chapitre 2).

Le canton de Saint-Ismier est celui dont l’homogénéité semble la plus forte : en effet, seule la commune de Bernin se démarque quelque peu, avec légèrement plus d’actifs, d’employés et d’ouvriers dans la population active, moins de titulaires d’un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat, un niveau de revenu légèrement inférieur et un taux de population immigrée un peu supérieur à la moyenne cantonale. Toutefois, les différences entre Bernin et les autres communes du canton semblent relativement ténues à ce stade de l’étude, ce qui nous pousse à classer cette commune, avec prudence, parmi les communes « défavorisées ».

197 Tableau 3.12.

Typologie socioéconomique détaillée par communes et par quartiers237 Communes/quartiers

Ensuite, le canton de Villard-de-Lans semble se structurer en deux groupes de communes aux caractéristiques socioéconomiques bien distinctes. Du côté des communes « favorisées », nous trouvons Engins, Lans-en-Vercors, Méaudre et Saint-Nizier du Moucherotte, qui présentent un plus haut niveau de diplôme et un plus haut niveau de revenus, ainsi que les plus forts taux de population immigrée238. Ce sont également les communes qui ont le plus bénéficié, par rapport à la moyenne cantonale, d’un accroissement démographique à partir du début des années 1990 : Lans-en-Vercors et Saint-Nizier se détachent particulièrement dans ce groupe, les autres communes restant proches des moyennes cantonales. A l’inverse, les communes d’Autrans, Corrençon-en-Vercors et Villard-de-Lans constituent un groupe de communes plus « défavorisées » que les premières, avec une présence plus importante des chômeurs, des employés et des ouvriers, des niveaux de revenu plus faibles par rapport aux moyennes cantonales. Ce sont également les communes les plus éloignées de la liaison avec l’agglomération grenobloise, et donc celles qui ont le moins bénéficié de l’accroissement démographique des vingt dernières années.

Le canton de Pont-de-Chéruy offre, lui, une dichotomie tout à fait saisissante : les communes les plus rurales du canton, Anthon, Janneyrias et Villette d’Anthon, c'est-à-dire

237 Nous faisons figurer en grisé les noms des communes pour lesquelles un doute subsiste quant au classement dans l’une ou l’autre des catégories identifiées.

238 Cette présence, qui peut sembler paradoxale des plus forts taux d’immigration dans ce groupe de communes, s’explique certainement par les réalités hétérogènes que recouvrent l’immigration : on peut supposer que dans ces communes l’immigration est plutôt synonyme d’une main d’œuvre hautement qualifiée, travaillant de préférence dans les secteurs industriels de pointe ou dans la recherche scientifique.

198

celles qui attirent aujourd’hui les nouveaux arrivants venus de la banlieue lyonnaise, regroupent les populations les plus « favorisées », avec moins de chômeurs, plus de cadres et de professions intermédiaires, plus d’agriculteurs et de commerçants aussi, ainsi qu’un plus niveau de diplôme et de revenus que la moyenne cantonale. A l’inverse, les communes de Charvieu-Chavagneux, Chavanoz et Pont-de-Chéruy, qui constituent l’ancien bastion industriel du canton, regroupent les populations confrontées à de plus grandes difficultés socioéconomiques, avec plus de chômeurs, d’ouvriers et d’employés, des niveaux de diplôme et de revenus moins importants et un plus fort taux de population immigrée que celui des moyennes cantonales.

Enfin, la commune d’Echirolles présente, elle aussi, différents visages selon les quartiers considérés, avec un clivage particulièrement visible entre des populations plutôt « favorisées » et d’autres confrontées à de lourdes difficultés socioéconomiques. Ce sont les quartiers Jean Jaurès, Frange verte / Commanderie et Mairie / Paul Langevin qui comportent les populations

« favorisées » avec une plus forte présence des cadres et professions intermédiaires, ainsi

« favorisées » avec une plus forte présence des cadres et professions intermédiaires, ainsi

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 189-200)