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1e les Pneumatiques ou fidèles, composant l'assemblée ; 2e les Diacres et Diaconesses;

3e les Évêques et les Sophias.

Pour être admis dans l'Assemblée, il faut confesser les deux dogmes fondamentaux de la Gnose restaurée, à savoir la foi à l'émanation et le salut par la science (Gnose). Le dogme de

l'émanation est opposé à celui d'un Dieu créateur. Le salut par la science est opposé au salut par la foi. La Gnose n'ouvre ses portes qu'aux intellectuels appelés Psychiques dans le système de Valentin. Ils entrent dans l'Église par le fait de l'imposition des mains de l'évêque, ou du diacre qui le remplace. Le second degré, celui du diaconat, est conféré par les évêques. Quant au troisième rang, celui de l'épiscopat lui-même, il ne s'obtient que par une élection des fidèles et des diacres réunis. L'élection soumise au très-haut synode est confirmée ou repoussée par lui.

Dans le cas de consentement de ce collège supérieur, le diacre choisi est proclamé évêque élu, choisit un nom mystique et signe : N. electus episcopus. Le sacre seul peut lui conférer les pouvoirs de la juridiction. Le très haut synode est un sénat tout puissant. II se compose de tous les évêques et de toutes les Sophias et a pour président à vie, le patriarche gnostique, chef temporel de l'assemblée dont Sophia Céleste, lisez Lucifer, est le chef spirituel et invisible. Le patriarche est élu par le très haut synode. Ce prélat, qui se dit descendant direct de l'apôtre Jean, gouverne l'assemblée avec l'aide du synode. Il peut promulguer des décisions motu proprio, déposer ou suspendre les évêques rebelles, mettre son veto aux décisions du synode,

excommunier et réconcilier les membres de l'Église, créer les diocèses, conférer l'ordre de la Colombe du Paraclet dont il est le grand-maître, correspondre, avec les puissances maçonniques qui le reconnaissent, approuver ou désapprouver le choix des évêques. Il fait précéder son nom du double tau, signe du patriarcat, tandis que les évêques usent du tau simple. Des trois

sacrements gnostiques, la fraction du pain, le consolamentum, l'appareillamentum, lui seul peut administrer le dernier. Et, si l'on considère que ce sacrement est celui qui lie ou délie, qu’il est l'absolution gnostique, on comprendra que le patriarche possède la plénitude du pouvoir dans l'assemblée. Quel que soit le nom de son siège épiscopal (celui du dernier patriarche était Montségur), le chef de l'Église gnostique est baron de ce siège, primat de l'Albigeois, et se fait appeler Votre Grâce, quand on lui parle ou qu'on lui écrit. On donne aux évêques et aux

Sophias le titre de : Votre Seigneurie. Chaque évêque gouverne un diocèse, composé de

plusieurs groupes qu'on nomme des Églises. Un diacre et une diaconesse sont préposés à chacun de ces groupes. L'évêque confère le consolamentum. Le diacre, en temps ordinaire, ne peut que conférer le premier sacrement, la communion sous les deux espèces, ou fraction du pain. La hiérarchie ainsi constituée par une inspiration toute spéciale de Sophia-Achamoth ou Hélène-Ennoia a trouvé dans la masse des Martinistes une armée fidèle, très disciplinée et très

intelligente. La Gnose se ferme impitoyablement au vulgaire. Quand il s'agit de déterminer la liturgie, les chefs gnostiques furent sous l'influence sensible et intense d'Hélène et d'une vision de l'hérésiarque Étienne, brûlé en 1022, à Orléans, par le roi Robert ; vision suivie de celle de Guillabert de Castres, évêque gnostique de Toulouse du XII° siècle. Ces influences

déterminèrent le patriarche à choisir le rituel cathare et le cérémonial des Parfaits-Albigeois des XIe et XIIe siècles. Dans une célèbre réunion spirite tenue en I890, dans un oratoire occultiste de Paris, les évêques cathares se manifestèrent d'une façon significative, et donnèrent leurs noms, qui furent vérifiés dans le recueil de Doat à la Bibliothèque nationale, et reconnus

véritables. Ils dictèrent les formes liturgiques et le rite sacramentel. C'est d'après cette étonnante manifestation que les trois rituels furent composés.

1° Rituel de la Fraction du Pain. –

Ce rituel fut publié au mois de mai 1894. Le voici : Les Parfaits étant réunis, les femmes la tête couverte d'un voile blanc et les hommes ceints d'un cordon blanc, ils s'agenouillent et reçoivent la bénédiction de Sa Seigneurie l'évêque. Puis ils se relèvent et le chœur chante le cantique : Beati vos OEones

Verâ vitâ vividi ! Vos Emanationes Pleromatis lucidi ! Adeste, visiones, Stolis albis candidi.

Sur l'autel drapé d'un lin très pur, l'Évangile grec de Jean repose tout ouvert, entre deux

flambeaux. L'Évêque, au milieu du diacre et de la diaconesse assistants, est debout. Une fois le cantique achevé, Sa Seigneurie récite le Pater en grec. L'assistance répond : Amen ! Le diacre présente la coupe et le pain au prélat. L'Évêque revêtu de l'étole violette, le tau sur la poitrine, l'infula sur la tête, élève les mains sur les espèces en disant : Eon Jesus prius quam pateretur mystice, accepit panem et vinum in sanctas manus suas, et elevatis oculis ad coelum, fregit (l'évêque rompt le pain), benedixit (l'évèque forme le tau sur le pain et la coupe), et dedit

discipulis suis, dicens (tout le monde se prosterne) : Accipite et manducate et bibite omnes ! Le diacre portant le plateau et la diaconesse portant la coupe, précédent Sa Seigneurie, qui s'avance vers les Parfaits. L'orgue joue une marche religieuse et lente.

L'évêque, prenant le pain, l'élève au-dessus de l'assemblée en disant :

?????????? ?????????? ???? ?????? ???????????????????? ?????? ??????????????. Puis il repose le pain sur le plateau, s'agenouille et adore. Il se relève, prend la coupe et l'élève en disant : Calix meus inebrians quàm proeclarus est ! Calicem Salutaris accipiam et nomen Domini invocabo.-

?????????? ?????????? ???? ?????? ???????????????????? ?????? ??????????????. Il s'agenouille et adore. Il se relève, rompt un fragment du corps spirituel de l'Eon Jésus et le mange. Il boit à la coupe du sang.

Pause. Orgues. Il s'avance ensuite vers chaque Parfait et tend le pain et la coupe à chacun.

Silence. Orgues. - Adoration. De retour à l'autel, l'évêque étendant les mains dit : Que la grâce du très saint Plérôme soit toujours avec vous ! Les restes des espèces consacrées sont brûlés sur un réchaud, car le corps pneumatique du Seigneur ne doit pas être profané. Après quoi, Sa Seigneurie donne la bénédiction gnostique et se retire entre les deux assistants, qui portent les flambeaux. Quand Sa Grâce patriarcale officie, elle est ornée du très saint Pallium. Le pallium était une large écharpe de satin violet sombre, qui tombait dur les épaules jusqu'à la ceinture, et dont les deux pans égaux, se rejoignant par devant, venaient toucher les pieds. Il était brodé d'or fin, et les pans disparaissaient à moitié dans une broderie charmante qui représentait des palmes enlaçant les deux lettres S. G. qui signifiaient : SACRA GNOSIS. Sur la partie qui couvrait les épaules du chef de la Gnose, planait une colombe blanche, dont le bec tenait une banderole portant cette inscription : ???? ?????????? ???? ??????????. Le Pallium est aujourd'hui à Ars, où il décore l'autel de sainte Philomène.

2° Rituel du Consolamentum.

Le rituel parut en mars 1894, par les soins du Très-Haut Synode et par mandement de Sa Grâce : Un autel couvert d'une nappe blanche occupera l'orient de la chapelle. Sur cet autel

seront placés deux flambeaux ; entre les deux flambeaux, l'Évangile gnostique de l'apôtre Jean.

Derrière l'autel, le trône de l'évêque sera installé avec deux sièges pour le diacre et la diaconesse assistants. Les Parfaits et les Parfaites se rangeront devant l'autel à gauche et à droite, les

hommes étant séparés des femmes. L'orgue occupera le front de la chapelle. Les Parfaites auront un voile blanc sur la tête et les Parfaits une écharpe blanche autour du corps. Ceux et celles qui doivent recevoir le symbole sacré, seront agenouillés devant l'autel, et tiendront un flambeau dans la main. Au moment ou Sa Seigneurie l'évêque entrera, l'assemblée se lèvera, et le chœur entonnera la prière valentinienne : Beati vos OEones Verâ vitâ vividi, Vos

Emanationes Pleromatis lucidi, Adeste, visiones, Stolis albis candidi. Quand le patriarche officiera, il sera assisté par deux évêques. Une fois l'évêque assis, l'assemblée demeurant debout, le diacre s'approchera de l'autel et lira les premiers versets de l'Évangile de Jean, en grec, puis en français. L'Assemblée répondra Amen et s'assiéra. L'évêque ayant le tau sur la poitrine et les mains gantées, prononcera son homélie. L'homélie achevée, le chœur entonnera le Pater Noster, auquel l'assemblée répondra Amen. Puis l'évêque dégantant sa main droite,

s'avancera vers les Parfaits qui doivent recevoir le consolamentum. Le diacre et la diaconesse assistants l'accompagneront, un flambeau à la main. Les Parfaites relèveront le voile blanc qui couvre leur visage. Tous tiendront les mains jointes. Le prélat imposera successivement les mains sur la tête de chaque consolé, en disant : « Memor esto verbi tui, servo (ou voe (tuo (tuoe, in quo mihi spem dedisti. Haec me consolata est in humilitate mea. » Le consolé répondra : Amen. L'évêque se penchera alors sur le consolé et le baisera au front en disant : Osculetur me osculo oris sui. A ce moment, la grâce du Plérôme descendra dans l'esprit du consolé. L'évêque étant retourné à son trône, le chœur chantera le cantique du consolamentum.

CANTIQUE