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Les ateliers blancs comprennent trois degrés, le 31e, le 32e, le 33e. On les nomme Grand-Inspecteur Inquisiteur- Commandeur ; Sublime Prince du Royal Secret ; Souverain-Grand-Inspecteur Général. Ce dernier confère la plénitude du Pouvoir, comme le 18e a conféré la plénitude du savoir, et le 30e la plénitude de l'action. Le 31e degré assure la puissance

exécutive en ce sens qu'il surveille l'action des Kadosch. Le 32e assure la puissance de l'Ordre, en ce sens, qu'il surveille les surveillants des Kadosch. Enfin, le 33e assure la consolidation du pouvoir, en ce sens qu'il en est le couronnement et qu'il en renferme l'essence. Sa devise Ordo ab Chao, - l'Ordre jaillit du Chaos, - ou mieux encore, c'est par l'Ordre maçonnique que le chaos religieux est dissipé, - indique très nettement, très clairement, son objectif et sa raison d'être. Ces quelques lignes suffisent amplement à qualifier les trois derniers grades, les grades suprêmes de la maçonnerie. La maçonnerie Pape. Voilà le résumé du but suprême des ateliers blancs. Lucifer leur a donné le drapeau immaculé, emblème de la lumière absolue, Luciferi-lumen. II se proclame Dieu unique et non plus seulement Dieu bon. Les 33e composent son collège supérieur et c'est dans leur sein qu'il fait élire le Chef temporel de la maçonnerie universelle. Albert Pike a été ce chef, ou du moins l'a été pour une portion considérable de l'Ordre d'Hiram. Lemmi prétend aujourd'hui à sa succession. Le mot sacré : Deus meumque jus, indique que Lucifer est Dieu unique et que le monde matériel, comme le monde spirituel, lui appartiennent de droit. Comme monseigneur Meurin a compris, d'une manière générale, le sens de ces derniers grades, je renvoie à la Synagogue de Satan. Personnellement, je n'ai eu sur ces trois degrés qu'une intuition d'ensemble que je viens d'exprimer ci-dessus, mais cette intuition dont le sens extensif est immense, contient toute l'essence de la pensée dernière du Séraphin déchu, pensée qui est la contrefaçon de celle de Notre-Seigneur Jésus-Christ, pensée qui était connue déjà par les Saints-Pères de l'Église, et que saint Augustin a magistralement déroulée dans sa Cité de Dieu.

Voilà donc le dernier effort du génie infernal. Voilà à quoi aboutissent tant d'horreur, de blasphèmes, de profanations et d'épouvantes. Le plus humble des chrétiens, le plus petit des enfants du catéchisme, sont prévenus, dès l'origine de leur catéchuménat, du but que poursuit l'ancien serpent. Ce secret final de la Franc-Maçonnerie universelle n'en est donc pas un. Satan, comme son emblème, tourne sur lui-même et s'enroule en cercle vicieux. Mais les moyens qu'il emploie, les armes qu'il utilise, les enseignements variés qu'il donne à ses adeptes sont ce qu'il importe de savoir et ce que j'ai essayé avec la grâce de Dieu de révéler dans ce livre. Il en ressort un haut et doux enseignement, la nécessité de se rallier à la Sainte Église, et la

démonstration de la divinité de cette épouse unique de Jésus-Christ, puisque c'est contre elle seule que sont dirigées les flèches de l'ennemi.

Il faut voir autre chose dans les trois derniers degrés. Cette autre chose répond à la passion même de Lucifer, à la cause de sa déchéance. C'est l'orgueil. Le maçon intelligent, le luciférien, est parvenu au sommet de la hiérarchie. Il est prince. Il a rang dans la féodalité de l'enfer. Le grade de 33e, par exemple, confère à l'intellectuel une morgue souveraine et une estime de soi dont aucune analyse psychologique ne saurait donner l'idée adéquate. L'homme s'est fait démon.

Et la superbe du démon habite le cœur de l'homme. Ce cœur ainsi transformé devient dur comme le diamant. Il semble que la vérité n'ait plus de prise sur l'intelligence obstinée dans l'erreur, et que la charité n'ait plus d'accès dans l'âme qui s'est adonnée passionnément au mal.

Semblable à Caïn, le prince maçonnique a la tristesse morne de l'orgueil. Son front porte le signe visible de cette tristesse. Il a préféré la volonté de Lucifer à celle de Dieu ; et en la préférant, il s'en est approprié la malice. Il ne domine pas son péché ; son péché le domine, comme il domine son maître infernal. Ainsi, nous avons parcouru en six chapitres, le cycle des grades de la maçonnerie. Le sens des mots a révélé la signification des idées. Toute la théologie de Satan nous est apparue une dans son dogme : Lucifer-Dieu ; une dans son but : le

renversement de l'Église. De l'apprenti au 33e, nous avons constaté que la progression suit une marche inflexible du moindre mal au plus grand mal, de la moindre erreur à la plus

considérable. Il faut bien conclure que la Maçonnerie est satanique, car aucun homme n'aurait pu imaginer un système si complet et si bien lié, une organisation aussi froidement perverse, un dessein aussi Monstrueux. La Maçonnerie contre-église est la synagogue de l'Antéchrist. Il a besoin d'elle et il la trouvera toute prête et toute armée, pour la lutte. Une objection se présente ici, d'elle-même. Comment se fait-il que Lucifer qui sait qu'il sera vaincu, et qu'en définitif ses efforts seront vains, continue et fomente une opposition qu'il sait d'avance ne pouvoir jamais aboutir. A cette objection, je répondrai, non pas moi-même, mais par cette page pleine

d'enseignement et d'aveux que le démon a dictée à un médium et qui m'a été communiquée ; page qui m'a glacé d'épouvante ; page qui m'a fait concevoir, je ne dirai pas l'infinité, ce mot n'appartient qu'à Dieu ; mais l'infinitude de la méchanceté de l'odieux tyran des Enfers. C'est par elle que je terminerai mon interprétation de la symbolique maçonnique Luciférienne.

Dictée médianimique obtenue en 189... par madame X. à Paris.

« Je couvre le monde de ruines, je l'inonde de sang et de larmes, je déforme ce qui est beau, je souille ce qui est pur, je renverse ce qui est grand, je fais tout le mal que je puis faire et je voudrais pouvoir l'augmenter jusqu'aux proportions de l'infini. Je suis tout haine, tout haine, rien que haine. Si tu connaissais la profondeur de cette haine, la hauteur et la largeur de cette haine, tu aurais une intelligence plus vaste que toutes les intelligences qui ont été depuis le commencement, quand bien même ces intelligences seraient réunies en une seule. Et plus je hais, plus je souffre. Ma haine et ma souffrance sont immortelles comme moi. Car moi je ne puis pas ne plus haïr, pas plus que je ne puis ne pas toujours vivre. Mais veux-tu savoir ce qui accroît encore cette souffrance, ce qui multiplie cette haine, c'est que je sais que je suis vaincu et que je hais inutilement, et que je fais tant de mal inutilement. Inutilement ? Non ! Non !

puisque j'ai la joie, si l'on peut appeler cela une joie, - si c'était la joie, ce serait l'unique joie que j'aie - j'ai la joie de tuer les âmes pour lesquelles IL a versé son sang, pour lesquelles il est, mort, ressuscité, monté au ciel. « Ah oui ! je rends vaine son incarnation, sa mort, la mort de Dieu : je les rends vaines pour les âmes que je tue. Comprends-tu cela ? Tuer une âme ! Il l'a créée à son image, il l'a faite à sa ressemblance, il l'a aimée d'un amour infini. Il a été crucifié pour elle ! Et je la lui prends, je la lui vole, je l'assassine, cette âme. Je la damne avec moi ! Et je ne l'aime pas moi, cette âme, je la hais souverainement et je la damne. Elle m'a préféré à Lui.

JE NE SUIS POURTANT PAS DESCENDU DU CIEL POUR ELLE, NI MORT POUR ELLE, MOI ! Comment se fait-il que je te dise cela ? Tu vas peut-être te convertir, toi aussi ? Tu vas m'échapper ! Il faut pourtant que je le dise, IL, m'y force. Il se sert de moi contre moi, et je l'ai toujours devant les yeux de mon intelligence, oui, DIEU, tel qu'il était, quand je l'adorais avec de tels transports que tous les cœurs de ses saints se briseraient s'ils les avaient éprouvés, comme je les ai ressentis. Si tu avais vu, si tu pouvais avoir vu cette lumière, cette beauté, cette bonté, cette grandeur, cette perfection ! Comment donc ai-je perdu tout cela. J'ai été si heureux, si heureux, si heureux. Je suis si malheureux ÉTERNELLEMENT ! Et je le hais, si tu savais comme je le hais, Lui, sa divinité, son humanité, ses anges, ses saints, sa Mère, sa Mère surtout.

C'est elle qui m'a vaincu. Veux-tu comprendre combien je souffre et combien je hais. Eh bien ! je suis capable de haine et de douleur dans la môme mesure que j'étais capable d'amour et de bonheur. Moi Lucifer, je suis devenu Satan. Celui qui est toujours contraire. En ce moment, j'ai toute la terre dans ma pensée, tous les peuples, tous les gouvernements, toutes les lois. Eh bien ! je tiens les cordes de tout le mal qui se prépare. Et je ne fais rien qui ne soit contre cet homme, ce prêtre, ce vieillard, le PAPE. Si je pouvais damner le Pape ! Un pape qui se damnerait ! « Mais si je puis tenter l'homme qui est pape, je ne puis pas faire dire une erreur à cet homme. Si tu comprenais ! Le Saint-Esprit est là, qui l'assiste. Le Saint- Esprit l'empêche de dire une

hérésie, de proférer une doctrine, même douteuse, quand il parle en pape. Ah ! vois tu, c'est une chose bien étonnante celle-là, un Pape ! Moi aussi j'ai mon Église. Dans mon Église il y a la COMPAGNIE DE SATAN, comme il y a chez vous la COMPAGNIE DE JESUS. Sais-tu qui c'est ? Non. Eh bien, ce sont les Francs-Maçons. Mais ils ne peuvent rien contre l'Église, que la persécuter comme Néron, comme Dioclétien, comme Julien, comme les Jacobins. Après, après ! Qu'est-ce qui m'en revient ? Je suis vaincu d'avance. Et pourtant j'ai toujours gagné cela, que je lui tue des âmes. Je lui tue des âmes ! Des âmes immortelles! Des âmes qu'il a payées sur le Calvaire ! Ah ! qu'ils sont fous, les hommes. On les achète avec un peu d'orgueil, un peu de boue et un peu d'or ! Crois-tu qu'IL souffrirait, dis-moi, Lui, s'il pouvait souffrir. Mais IL ne peut pas souffrir. N'importe ! Je lui tue des âmes. Je lui tue des âmes. Je lui tue des âmes! » Celle qui fut l'instrument de cette terrible dictée, ne s'est point convertie. Et comme après l'émotion qu'elle avait ressentie, elle persévérait encore dans la pratique du spiritisme, je lui demandai comment cela se pouvait faire, puisqu'elle était sûre que la révélation était réelle. Ce que cette dame me répondit, donnera une idée bien frappante de l'obstination spirite. Elle me dit tout simplement ceci : « C'est un mauvais esprit qui s'est dit Satan, qui m'a dicté des choses redoutables pour m'écarter de la doctrine spiritualiste. Mais j'ai des preuves que cet esprit est mauvais, car mon esprit protecteur m'a consolée et m'a raffermie. » C'est bien le cas de dire avec le Psalmiste : Aures habent et non audient.

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