• Aucun résultat trouvé

Chapitre 1. Sites industriels ICPE confrontés aux aléas naturels (accidents Natech) : Contexte et

1.3 Risques naturels majeurs

1.3.2 Gestion intégrée du risque inondation

La gestion intégrée du risque inondation suit les cinq étapes présentées dans le tableau 1. Une présentation des trois premières étapes de la gestion intégrée du risque naturel inondation à l’échelle d’un territoire est effectuée dans cette section. Les deux dernières étapes « Gestion d’intervention » et « Réhabilitation » étant similaires au cas du risque industriel (partie 1.2.2.4 et 1.2.2.5), elles ne sont pas présentées.

37

1.3.2.1 Prévention : Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) et diagnostic de vulnérabilité

L’étape « Prévention » du cycle de la gestion intégrée du risque (figure 1) porte sur la modification de la nature de l’occupation des sols ainsi que la modification de la vulnérabilité des éléments physiques.

La modification de la vulnérabilité des éléments physiques (enjeux) envers le risque inondation est principalement basée sur des diagnostics de vulnérabilité des entités menacées par ce risque. Plusieurs diagnostics et guide de développement de diagnostics ont été développés ces dernières années pour aider certains types d’enjeux à faire face au risque inondation en évaluant leur vulnérabilité à ce risque et en adoptant des mesures de prévention efficaces pour la réduire. Ainsi, pour le cas particulier des installations industrielles (enjeux du risque inondation), ces diagnostics permettent d’évaluer la vulnérabilité de ces dernières au risque inondation et éventuellement agir pour la réduire. Plusieurs travaux ont développé de tels diagnostics, dont : (CEPRI et EPL, 2007) (Ledoux, 2000) (Mengual, 2005) (EPL, consulté le 10 Novembre 2010).

La modification de la nature de l’occupation des sols est basée sur la règlementation de l’usage futur du territoire. Le PPRI (Plan de Prévention du Risque Inondation) (Garry et Graszk, 1999) est l’outil le plus utilisé dans le cadre du risque inondation. Il règlemente la prévention des risques en délimitant les zones concernées par le risque inondation et en réglementant l’usage futur du sol dans ces zones. Il agit en maîtrisant l’urbanisation existante à proximité des cours d’eau et en interdisant ou limitant toute urbanisation nouvelle.

Ainsi, le PPRI opère également sur la réduction de la vulnérabilité des enjeux en imposant des prescriptions aux constructions situées en zone inondable : certaines mesures de protection et de sauvegarde et des dispositions particulières à la réduction de la vulnérabilité des enjeux situés dans des zones à risques peuvent y être préconisées.

A l’image du PPRT, la finalité première du PPRI est la protection de la population du risque inondation. Mais il possède également une autre finalité qui est l’information du public envers le risque inondation (partie « Planification » du cycle de la gestion du risque intégrée).

1.3.2.2 Protection : Mesures structurelles au niveau des cours d’eau

Afin de pouvoir réduire le risque inondation via des actions au niveau de l’aléa, il n’est pas possible d’agir, bien évidemment, au niveau de sa probabilité d’occurrence mais plutôt au niveau de son intensité. Jusque dans les années 1980, la lutte contre les crues se basait sur une éradication de l’aléa en adoptant des mesures structurelles de type barrage, digue, recalibrage. Or, ces mesures ont démontré leur inefficacité au fil des années à cause du sentiment de fausse sécurité et de l’augmentation du nombre des enjeux en zones menacées. Ainsi, la doctrine dominante se base sur des ouvrages de protection limités aux principaux enjeux, la gestion globale à l’échelle du bassin versant et la réduction de la vulnérabilité des enjeux. Il s’agit des grandes orientations de la politique de l’Etat en matière de gestion des zones inondables, traduites sous forme de la circulaire interministérielle du 24 janvier 1994 qui a suivi les inondations dévastatrices des deux dernières décennies : l’interdiction des implantations humaines dans les zones les plus dangereuses, la préservation des capacités d’écoulement et les champs d’expansion des crues en contrôlant l’extension de l’urbanisation et la

38 sauvegarde de l’équilibre des milieux en évitant tout endiguement non justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.

1.3.2.3 Planification : Information préventive et plans de secours

i) Information préventive

Les documents relatifs à l’information préventive dans le cadre du risque inondation sont les mêmes que ceux utilisés pour le risque industriel (section 1.2.2.3i). Sans oublier l’AZI (l’Atlas des Zones Inondables) caractéristique du risque inondation. Il s’agit d’un document non réglementaire qui informe le public sur la localisation des zones inondables.

ii) Planification de la gestion de crise

Dans le cas du risque inondation, il existe des dispositions spécifiques ORSEC inondations qui sont mises en œuvre sur décision du préfet lorsque la nature des informations reçues indique de graves débordements des cours d’eau du département (ou à l’échelle zonale) pouvant mettre en péril la vie des populations.Leur but est de mobiliser et organiser tous les moyens publics et privés pour garantir la protection générale de la population.

Egalement à l’échelle zonale ou départementale, il existe un plan de secours spécifique au risque inondation, le PSSI (Plan de Secours Spécialisé Inondation). Il s’agit d’un plan d’urgence destiné à prévoir la coordination de l’action des secours lors des inondations, l’information des populations, le sauvetage des personnes et des biens en péril.

A l’échelle communale, le PCS s’applique aussi bien au risque industriel qu’au risque naturel (section 1.2.2.3.ii).

1.3.2.4 Synthèse sur les risques Naturels et Industriels

De ces premiers paragraphes sur les risques industriels et naturels, il est possible de déduire que :

L’installation industrielle est considérée comme un aléa technologique vis-à-vis du risque industriel et un enjeu vis-à-vis du risque naturel inondation (figure 4).

Cela met en exergue la possibilité d’accidents qui associent les deux types de risques et qui regroupent deux volets différents de la discipline du risque (d’où sa complexité). Comment peut réagir une installation industrielle si elle est menacée par l’aléa inondation ? Est-ce qu’une démarche de maîtrise de risques à la source (purement industrielle) suffit pour réduire les conséquences d’un accident déclenché par une inondation (industrie considérée comme aléa technologique)? Est-ce que l’utilisation d’un diagnostic de vulnérabilité au risque inondation permet d’éviter la génération d’accidents technologiques suite à l’inondation de l’entreprise (entreprise considérée comme enjeu vis- à-vis du risque inondation) ?

39

Figure 4 : Représentation de l’installation industrielle en tant qu’enjeu du risque naturel et

aléa du risque technologique.

1.4 Accidents Natech : conjonction des risques naturels et