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Introduction de la première partie

1.3. Aire d’étude

1.3.3. Des paysages fortement anthropisés

1.3.3.4. Le Gers du point de vue apicole

La filière apicole gersoise connaît une relative dynamique. En 200849, elle comptabilise 20 205 ruches soit 13 % du cheptel de Midi-Pyrénées (156 403 ruches) et 2 % du cheptel national. Sur les 358 apiculteurs dénombrés, seuls 32 exercent cette activité à plein temps (75 % d’entre eux ayant plus de 300 ruches, et 25 %, au moins 150), 20 disposent d’une activité complémentaire et 306 sont considérés comme des amateurs. Ils détiennent respectivement 15 000, 2000 et 3 000 ruches. 75 % des apiculteurs professionnels disposent toutefois d’un cheptel de plus de 300 ruches.

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L’hémicryptophytaie est une formation végétale composée majoritairement d’hémicryptophytes, soit, de plantes vivaces dont les bourgeons, au niveau du sol, sont dissimulés par des feuilles ou des écailles à la mauvaise saison (Da Lage [coord], Métailié [coord], 2000).

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La thérophytaie est une formation végétale composée majoitairement de thérophytes ou plantes annuelles monocarpiques, dont seules les semences subsistent à la mauvaise saison (Da Lage [coord], Métailié [coord], 2000).

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Une partie des données chiffrées présentes ci-dessous nous ont été communiquées par l’ADAM (Association de Développement de l’Apiculture en Midi-Pyrénées) et proviennent pour l’année 2008 du service vétérinaire de la DDCSPP du Gers (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations).

Chapitre 1 – Contexte, problématique et aire d’étude

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En termes de production, la filière apicole est relativement diversifiée. Elle fournit en moyenne 500 tonnes de miel par an, ainsi que de la gelée royale, de la propolis, du pollen, des reines, des essaims et divers aliments transformés (GEM-ONIFLHOR, 2005).

Bien que les apiculteurs ne représentent que 1 % de la population agricole du département, leur rôle dans la pollinisation des cultures est majeur, notamment en ce qui concerne les surfaces d’oléagineux comme le tournesol (le Gers est le 1e r producteur national en 2010 avec 75 000 hectares) ou encore les semences oléagineuses et potagères. Bien que moins importante, l’arboriculture est également concernée (kiwi, vergers de pommiers, etc.), (CAMP, 2013).

À l’inverse, au-delà des paramètres climatiques, la production de miel est elle-même étroitement dépendante de la nature des assolements et des surfaces qui y sont consacrées. Ainsi, la saison apicole s’organise autour de quatre grandes miellées que sont : en avril le colza, en mai l’acacia, en juin le miellat et en juillet le tournesol. La miellée dominante est liée au tournesol. Celles associées à l’acacia ainsi qu’au miellat peuvent fortement varier d’une région à l’autre du département (ADAM, 2005).

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Conclusion

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et sous l’impulsion croissante de la PAC, les paysages agricoles ont subi et continuent de subir d’importantes transformations, notamment en termes d’assolements.

Parallèlement, le constat de l’effondrement des populations de pollinisateurs sauvages et domestiques en milieu agricole est un fait avéré. À l’heure actuelle, une multitude de causes de cet effondrement difficiles à hiérarchiser, sont présentées comme facteurs explicatifs. Les pesticides et les parasites, considérés isolément ou à travers leurs interactions sont souvent énoncés comme causes majeures. Malgré l’apparition de périodes de disette et une homogénéisation des ressources floristiques en milieu agricole, peu d’études questionnent l’impact de la structure du paysage et en particulier de la composante ligneuse, sur la disponibilité de cette ressource ainsi que ses répercussions sur la dynamique des THV des colonies d’abeilles domestiques. C’est cet aspect que nous avons choisi de questionner à travers notre travail de recherche.

Le département du Gers de par sa configuration paysagère et son caractère éminemment agricole est une aire d’étude tout à fait adaptée à la mise en place d’une démarche expérimentale. Cette démarche nécessite toutefois un important dispositif méthodologique qu’il convient de préciser et dont le chapitre 2 fait l’objet.

Chapitre 2 – Approche méthodologique

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Chapitre 2 - Approche méthodologique

Introduction

Étudier les interactions entre l’abeille et le paysage implique de définir une méthodologie de terrain. Pour ce faire, deux grands ensembles de données, exogènes et endogènes, ont été collectés. La Figure 35 résume le contenu et l’articulation de ces données.

Les données exogènes nous ont permis de caractériser l’environnement (d’origine naturelle et anthropique) des colonies en tout point de l’espace (couverture en continu), pour chacun des six sites d’étude (Moreau, 2005 ; Laffly, 2005). Elles sont issues d’une multitude de sources : Modèle Numérique de Terrain (et informations dérivées), Registre Parcellaire Graphique, Photos aériennes etc., et se présentent sous la forme de couches d’informations numériques. Intégrées dans un Système d’Information Géographique, elles ont été appréhendées comme des variables explicatives des variations observées en termes d’organisation spatiale de la végétation (soit des ressources trophiques), et de dynamique de développement des colonies.

Les données endogènes sont issues de l’observation de phénomènes in situ (Moreau, op. cit.; Laffly, op. cit.). Dans le cadre de notre recherche, cette seconde phase de collecte nous a conduits à réaliser un suivi simultané de la végétation, des colonies d’abeilles domestiques (THV), et des conditions climatiques locales, pour les différents sites d’étude. Plusieurs types d’informations décrits ultérieurement ont été observés et collectés pour chacune de ces thématiques, impliquant la mise en place d’importants dispositifs méthodologiques. L’étude de la végétation nous a permis d’évaluer le potentiel (offre) de ressources trophiques disponible au sein des différents contextes paysagers. Le suivi des THV nous a renseignés quant à l’adaptation des colonies à ces différents contextes. Enfin les données climatiques nous ont informés sur les caractéristiques locales dites microclimatiques propres à chacun des sites.

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120 Figure 35 : Démarche méthodologique globale : contenu et articulation des données

(adapté d’après Moreau 2005).

À l’issue de ce travail de collecte d’informations, une importante phase d’organisation, de nettoyage et de codage des données s’est avérée nécessaire pour permettre l’application de traitements statistiques et spatiaux (calculs de

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métriques paysagères). Dans un premier temps, les bases de données endogènes et exogènes ont été analysées séparément avant d’être mises en relation par le biais de méthodes appropriées telles que les analyses bivariées et multivariées. La confrontation des informations endogènes et exogènes doit nous permettre in

fine de dégager les modalités paysagères locales les plus influentes quant à la

dynamique d’évolution des colonies en milieu agricole, et de caractériser le rôle spécifique de la composante ligneuse.

La « posture » statistique adoptée est comme nous le verrons ultérieurement, volontairement et uniquement descriptive. Aucune hypothèse n’a été posée quant à la forme de la distribution des données, ce qui explique le choix de ne mobiliser que des tests statistiques de types non paramétriques.