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Géologie

Dans le document THESE de DOCTORAT (Page 30-35)

PARTIE I : CONTEXTE GENERAL ET CLIMATOLOGIE DE LA PLAINE DE SAISS

Chapitre 1 : Contexte général de la Plaine de Saïss

I. Cadre géographique et géologique

2. Cadre géologique et géomorphologique

2.1. Géologie

Le bassin de Meknès-Fès appelé aussi bassin de Saïss, caractérisé par sa situation géographique entre le Rif et le domaine méseto-atlasique, a fait l’objet de nombreuses études géologiques (Taltasse, 1953 ; Faugères, 1978 ; Cirac, 1987 ; Aït Brahim, 1991 ; Zizi, 1996 ; Essahlaoui, 2000 ; Kenafi, 2001 et Amraoui, 2005) à savoir la lithostratigraphie, la tectonique, la reconstruction paléogéographique (datations paléontologiques et analyse paléogéographique), l’étude de l'évolution géodynamique et les études hydrogéologiques et géophysique.

A. Géologie régionale

Le bassin de Saïss dont le remplissage est constitué essentiellement d’une épaisse série de marnes bleues d’âge Tortonien suivies de sables fauves pliocènes et de conglomérats et calcaires lacustres d’âge plio-quaternaire, s’est individualisé à partir du Tortonien (Ahmamou, 1987 & Boumir, 1990).

Le Causse moyen-atlasique (Termier, 1936) est constitué de régions tabulaires situées directement au Nord et Nord-Ouest de l'accident nord-moyen-atlasique qui les sépare du Moyen Atlas plissé situé à l'Est (Colo, 1961).

Le Sillon sud-rifain est formé au Miocène supérieur après effondrement des bordures septentrionales de la Méséta occidentale et du Causse moyen atlasique. Il se caractérise par sa situation entre deux grands domaines très différents : le Rif au Nord et le Maroc Central au Sud.

C'est un bassin à substratum anté-Miocène formé essentiellement de calcaires du Lias, sur lesquels s'est déposée en discordance une puissante série monotone mio-plio-quaternaire. Celle-ci débute par des faciès transgressifs d'âge Miocène moyen-supérieur, surmontés par des marnes du Tortono-Messinien d'une épaisseur qui peut atteindre 1000 m. Au-dessus de ces faciès se sont déposées des formations fluvio-lacustres et marines du Pliocène supérieur (Ahmamou, 1987 & Boumir, 1990) et les dépôts de nature variée (sables, conglomérats, travertins...) du Quaternaire (Figure 2). Les Rides sud-rifaines sont des reliefs qui dominent au Nord des dépôts néogènes du Sillon sud-rifain (Faugeres, 1978).

B. Géologie de la Plaine de Saïss

Deux unités structurales composent le bassin continental de Fès-Meknès (Taltasse, 1953) : Le Plateau de Meknès et la Plaine de Saïss. Le Plateau de Meknès s’adosse, au Sud et au Sud-Est au Causse moyen atlasique par une ligne de flexures et de failles d’El Hajeb. Tantôt la série du plateau vient ainsi recouvrir les terrains du Lias qui s’ennoient vers le Nord-Est, tantôt elle s’achève sur les terrains du Trias. Les formations palustres et/ou lacustres du plateau du Meknès se terminent à l’Ouest de Boufekran, au pied de collines sableuses pliocènes des Ait Yazen et des Khouma.

La Plaine de Saïss, appuyée à l’Ouest, au Sud-Ouest et au Sud à la flexure de Dar Aït Moussa qui l’isole du plateau de Meknès, forme une large cuvette décrochée en contrebas du plateau (rejet de l’ordre de 150m). Une seconde flexure, orthogonale à la précédente et de rejet moindre, flexure de Ras El Maa, divise la Plaine de Saïss en : Plaine d’Aïn Taoujdat à l’Ouest et Plaine de Saïss à l’Est (Figure 3). Ces deux Plaines sont inclinées en pente très douce vers le Nord (Taltasse, 1953).

La monotonie de structure de la Plaine du Saïss disparaît au Nord de la vallée de l’oued Fès, en bordure des premiers contreforts du pays prérifain : du Jbel Zalarh à l’Est, du Jbel Aicha Mouguetaya à l’Ouest par l’intermédiaire du Jbel Trhat et des collines de Guerzine.

Figure 3 : Unités composant le bassin de Fès-Meknès (Fassi, 1999)

C. Stratigraphie

Le bassin de Saïss est une large structure sédimentaire tertiaire à remplissage miocène et plio-quaternaire. La lithostratigraphie régionale ne diffère pas beaucoup de celle connue à l’échelle du Nord du Maroc (Figure 4). Les variations à noter sont celles des formations plio-quaternaires qui varient selon le contexte sédimentaire local.

Le Pliocène est généralement sableux avec des sables à matrice carbonatée (Wernli, 1987), présentant des variations latérales en allant vers l’Est où elles diminuent d’épaisseur jusqu'à la disparition près de la ville de Fès. Ces formations se poursuivent par les sables fauves de couleur rouge, jaune ou brune du Pliocène moyen (Taltasse, 1953). La série pliocène se termine avec des formations de sables à pseudoïdes de 2 m (Cirac, 1987), au-dessus desquels s’installe une alternance de calcaire argileux et de calcaire micritique

Figure 4 : Log synthétique des différentes formations géologiques de la Plaine de Saïss (Charroud, 2007)

Le Quaternaire est représenté par des alluvions et un complexe fluvio-deltaïque (Ahmamou, 1987): − les croutes calcaires lamellaires et tufeuses, très répandues dans la Plaine de Saïss (Fassi, 1992), Les

terrasses fluviatiles dont les plus anciennes, d'âge Tensiftien, sont des conglomérats et les plus récentes, d'âge Rharbien, sont matérialisées par des dépôts argilo-limoneux gris noirâtres bien conservés dans l'oued Fès aval (Chapond & Ichter, 1967),

− les travertins forment les assises du quartier des Mérinides, de Bab Seg-ma à Bab El Guissa se présentant sous des aspects bien différents d'un endroit à l'autre et conservent très souvent des traces d'arborescences variées, la puissance de ces formations allant de quelques mètres à 30-40 m, reposant sur les conglomérats plio-quaternaires (Chapond & Ichter, 1967),

− les limons rouges encroûtés recouvrent souvent les croutes moulouyennes. Ils sont salissiens ou amériens (Sendide, 2002). Les limons rouges soltaniens sont recouverts par des limons gris ou noirs graveleux du Rharbien à l’Actuel, les dépôts marécageux à Ras-el-Ma, Aïn Chekef sont riches en carbonates (Chapond & Ichter, 1967).

− les coulées basaltiques émises par le volcan de l’Outgui, datée de1.5 M. A (Bellon, 1976), sont localisé sur le causse d’El Hajeb, en suivant les paléo-vallons convergeant vers la vallée de l’Oued Tizguite pour s’étaler ensuite sur la Plaine de Saïss. Ces coulées basaltiques sont soit érodées par les Oueds Tizguite et Bittit, soit masquées par les dépôts fluviatiles récentes.

Figure 5 : Variation de l’épaisseur des formations géologiques plio-quaternaires de la Plaine de Saïss (Amraoui, 2005).

D. Cadre structural

L’histoire tectono-sédimentaire de la Plaine de Saïss s’intègre dans l’évolution des domaines montagneux encadrant, en particulier celle du domaine rifain. Cette histoire est contrôlée, depuis le Tortonien jusqu’à l’actuel, par l’effet de la convergence de l’Afrique et de l’Europe et par l’expulsion du bloc d’Alboran vers le Sud-0uest (Morel, 1989 ; Aït Brahim & al., 1984, 1989 et 1990). Trois périodes tectono-sédimentaires ont été décrites pour expliquer l’évolution du Rif dans son ensemble, en y intégrant la Plaine de Saïss. Le bassin de Saïs, le prérif et les rides sud-rifaines sont en surrection, alors que la Plaine de Saïss est restée en subsidence (Amraoui, 2005). En effet cette phase est à l’origine de la morphologie actuelle de la Plaine de Saïss. (Ahmamou & Chalouan, 1988).

Globalement dans la Plaine de Saïs, le réseau d’accidents tectoniques est dense et complexe jouant un rôle essentiel dans l’organisation de l’espace (Amraoui, 2005) (Figure 6).

Figure 6 : Principaux linéaments structuraux de la Plaine de Saïss (Amraoui, 2005)

Dans la Plaine de Saïss, les linéaments structuraux s’ordonnent en une sorte d’éventail se fermant d’Est en Ouest, passant d’une orientation WSW-ENE pour rattraper les orientations hercyniennes NE-SW qui vont dominer dans le Plateau de Meknès.

Dans le document THESE de DOCTORAT (Page 30-35)