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Généralités sur l’image de soi 1 Définitions

PRESENCE OU ABSENCE DE METASTASES

C. Généralités sur l’image de soi 1 Définitions

a) Le Soi

Terme introduit par le philosophe Carl Gustav Jung, le Soi signifie la personne qui se désigne elle-même. [101] Le Soi est une notion qui regroupe en un même ensemble le conscient et l’inconscient.

Appliqué à la personne, le terme Soi renvoie à l'individu, à la distinction de celui-ci, ou à la conscience qu'il peut avoir de lui-même. Le Soi intervient dans le processus d'individuation. [102] Ce concept du Soi est un des piliers de la psychologie et de la psychanalyse.

b) L’image de soi

L'image de soi, est l'ensemble des idées qu'un individu a sur lui-même, y compris son rôle (métier, classe sociale, etc.), ses traits de caractère et son corps.

Ces représentations propres sont alors constituées des caractéristiques que les sujets s'approprient de façon plus ou moins consciente et qu'il intègre au fur et à mesure comme partie constituante de son Moi.

C’est une représentation de soi-même qui apparait comme une image mentale, généralement peu résistante à un changement, décrivant la personnalité physique (poids, taille, couleur de cheveux) et psychologique (quotient intellectuel, caractère, comportement). [103]

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c)L’estime de soi

La vision qu'a l'individu de lui-même n'est pas forcément réaliste. Il peut dès lors porter un jugement positif ou négatif. C’est ce qui définit l’estime de soi.

Il s’agit du regard qu’un individu porte sur lui-même, qui peut être altéré ou au contraire valorisé. C’est l’écart entre ce que je suis et ce que je voudrais être.

En 1943, Maslow identifie l'estime de soi comme un besoin fondamental, intégré dans la pyramide des besoins. [104]

Il s’agit d’un besoin tout aussi important que le besoin physiologique ou le besoin d’appartenance qui sont essentiels au bien-être et à l’équilibre d’un individu.

Figure 15 : La pyramide des besoins selon Maslow, 1943

d) L’image du corps

Il s’agit d’un concept forgé par Paul Schilder en 1935 qui la définit comme « la représentation à la fois consciente et inconsciente du corps, désignant non seulement une connaissance physiologique mais renvoyant également à la notion de libido et à la signification sociale du corps » [105]

Cet auteur précise que « l’image du corps humain, c’est l’image de notre propre corps que nous formons dans notre esprit, autrement dit, la façon dont notre corps nous apparaît à nous- mêmes ». L’image du corps correspondrait donc plus à une vision psychologique où prédomineraient les attitudes et les sentiments éprouvés pour le corps, son apparence physique et la représentation mentale de soi dans son contour, son volume, sa surface, son poids, sa solidité. Elle se distingue du schéma corporel qui selon une vision physiologique se focalise plus sur la perception et la représentation du corps dérivant de l’intégration des expériences sensorielles et motrices de celui-ci. Le ressenti est musculaire et cœnesthésique et inscrit la permanence spatiale du corps.

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L'image du corps est une représentation de soi qui naît « au carrefour du corps et du psychisme ; elle recouvre la permanence de soi dans l'espace, dans le temps et dans les relations au monde » [106]. Ainsi, cette image, à la fois fragile et complexe, n'est pas seulement l'œuvre de soi mais aussi de l'autre qui participe à sa création et peut même partager son vécu.

e) La qualité de vie

Selon l’OMS (1993), la qualité de vie se définit comme « la perception qu’un individu a de sa place dans la vie, le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes ».

Il s’agit d’un concept large qui peut être influencé par « la santé physique du sujet, son état psychologique et son niveau d’indépendance, ses relations sociales et sa relation au éléments essentiels de son environnement » [107]

Dans les années 70, le concept de qualité de vie émerge comme un critère important de l’évaluation de la santé.

Le cancer du sein peut altérer la qualité de vie de la patiente. Les effets secondaires des traitements, la chirurgie, les dépenses financières liées au cancer ou l’âge du diagnostic sont d’autant de critères qui affectent la qualité de vie. [108]

L’accompagnement des patientes consiste notamment à améliorer la qualité de vie.

2. L’altération de l’image de soi en oncologie

L'épreuve du cancer du sein est un vécu de castration chez la femme qui peut bouleverser son image du corps et remettre en question son identité féminine.

En effet, les traitements du cancer du sein peuvent avoir des répercussions sévères sur le corps féminin : la chirurgie peut mutiler le sein, symbole de beauté, de séduction, d'érotisme et de maternité ; la chimiothérapie peut causer l'atteinte de tout le système pileux, la radiothérapie peut entraîner des troubles cutanés et l'hormonothérapie peut bouleverser les cycles et précipiter la ménopause.

L'altération de l'image du corps, résultante de ces transformations physiques perçues par la patiente atteinte d'un cancer du sein et par son entourage, représente une véritable détresse psychologique qui affecte la qualité de vie.

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Le cancer du sein ne se résume pas à la maladie seule. Prendre en charge les patientes ne peut pas se limiter au traitement simple de la pathologie avec la mise en place des différents traitements. Inclure une prise en charge plus globale, qui inclut l’image de soi, l’amélioration de la qualité de vie, et une prise en charge psychologique est nécessaire.

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Partie II :