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Les données utilisées dans ce mémoire sont détaillées au chapitre 2. Le chapitre 3

expose l'état des connaissances méthodologiques. La première partie explore

l'estima-tion du lien entre les infecl'estima-tions à pneumocoque et deux facteurs environnementaux, les

syndromes grippaux et la consommation d'antibiotiques. Dans cette partie, la question

de la prise en compte de la saisonnalité lors de l'étude du lien entre deux séries

sai-sonnières est étudiée. La deuxième partie s'intéresse à l'excès d'antibiotiques prescrits

lors des épidémies grippales. La question de la linéarité du lien dans le cas d'une série

explicative à prol épidémique est soulevée. Enn, la troisième partie présente

l'évo-lution des infections invasives à pneumocoque entre 2002 et 2009 en France et évalue

le lien entre ces infections et trois facteurs environnementaux : les syndromes

grip-paux, l'exposition aux antibiotiques et la vaccination anti-pneumococcique, comme

schématisé Figure 1.5. Les méthodes statistiques mises en ÷uvre dans cette partie

sont choisies d'après les études méthodologiques des parties 1 et 2.

Chapitre 2

Construction des indicateurs de santé

publique

Avant toute étude de données temporelles, il est important de bien connaitre le

sys-tème de recueil qui a permis d'obtenir ces données. En eet, si un indicateur de santé

augmente au cours de la période d'étude, il est important de s'assurer que le recueil a

été stable sur cette période, car cette augmentation pourrait simplement venir d'une

modication de la structure du système de recueil. L'augmentation de la fréquence

d'un évènement de santé peut être simplement due à l'augmentation de la

popula-tion d'étude et non pas à l'évènement de santé en lui-même. An de se prémunir de

conclusions erronées, une bonne connaissance du système de recueil de données est

préférable.

Après avoir résumé les modalités de fonctionnement général d'un réseau de

sur-veillance, les principales qualités requises pour qu'un système soit ecace sont listées.

Le cas des diérents indicateurs de santé utilisés dans la suite de ce mémoire sont

ensuite présentés et la qualité de leur recueil est étudiée.

2.1 Les clés de la surveillance en épidémiologie

La surveillance épidémiologique est une méthode d'observation fondée sur la collecte

continue et systématique de données de santé permettant d'estimer l'étendue et

l'am-pleur d'un problème, ainsi que la répartition géographique et démographique de ces

16 2.1. Les clés de la surveillance en épidémiologie

évènements de santé. Les données de surveillance peuvent également être utilisées an

de détecter des modications de pratiques, d'enregistrer l'évolution d'agents infectieux

ou environnementaux, d'évaluer l'impact d'une intervention de santé publique et de

décrire l'histoire naturelle d'évènements de santé dans une communauté. C'est à

par-tir de ces informations que des hypothèses sont générées et que des actions de santé

publique sont mises en ÷uvre [26, 27]. L'exemple le plus connu de l'utilisation d'un

système de recueil est la détection d'épidémies en temps réel [28,29].

En résumé, la surveillance épidémiologique est la base de la prise de décision dans le

domaine de la santé publique et permet aux chercheurs d'émettre des hypothèses et

aux décideurs de mener de façon éclairée et ecace leurs actions de santé. La rapidité

et la pertinence des décisions sanitaires dépendent de la abilité du système de

sur-veillance. Assurer ecacement la détection et le suivi des menaces sanitaires constitue

donc un pré-requis à toute lutte ecace [27].

An de travailler dans de bonnes conditions sur des données issues d'un réseau de

sur-veillance, il est important de connaitre les modalités de fonctionnement de ce réseau

ainsi que les qualités et les limites de ce réseau.

2.1.1 Mise en place d'un système de surveillance

La mise en place d'un système de surveillance s'articule autour de trois grands axes :

la dénition des cas retenus, la dénition de la population surveillée et la dénition

des modalités d'enregistrement.

La dénition des cas est l'étape la plus importante qui doit aboutir à une

déni-tion consensuelle et opéradéni-tionnelle des cas de l'évènement surveillé. Cette dénidéni-tion

doit rester homogène au cours du temps de l'étude et utilisable par tous les agents

impliqués.

La dénition de la population surveillée (ou population cible) permet de

déli-miter le nombre de cas potentiels et de calculer des fréquences de l'évènement.

La dénition des modalités d'enregistrement sont inévitables, car le stockage

d'informations est limité. Ces modalités doivent permettre de valider les cas déclarés

et de décrire ces cas à partir de caractéristiques individuelles, temporelles et

géogra-phiques. Les sources d'informations sont souvent multiples, dénies selon l'évènement

étudié et le contexte, et en fonction du système de soins. Il est important de

standar-diser la collecte des données de façon à rendre ces informations comparables.

On distingue deux grands types de surveillance : la surveillance passive, pour

la-quelle les agents de collecte informent la structure de centralisation (c'est le cas des

centres nationaux des bactéries qui sont informés par les laboratoires d'analyse), et

la surveillance active, pour laquelle la structure collecte elle-même les informations

auprès des sources (par exemple, les registres de cancers qui envoient des agents pour

récupérer des cas et les valider).

2.1.2 Qualités d'un système de surveillance

Plusieurs critères permettent d'apprécier les performances d'un système de surveillance,

les suivants font parties des principaux [30,31].

La sensibilité est la capacité du système de surveillance à détecter tous les cas réels.

La sensibilité correspond au nombre de cas réels détectés par le système de surveillance

rapportés au nombre total d'évènements eectivement survenus au cours de la période

de surveillance dans la population concernée. On parle souvent d'exhaustivité du

sys-tème.

La valeur prédictive positive (VPP) représente la proportion de cas réels parmi

les cas rapportés au système de surveillance. Si elle est faible, on peut craindre que

le système de surveillance entraine fréquemment des investigations complémentaires

pour des cas qui ne sont pas réels (faux positifs) ou détecte des fausses épidémies.

La représentativité. En cas de sensibilité imparfaite du système de surveillance, on

cherchera à estimer s'il décrit correctement l'évènement étudié en fonction des

carac-téristiques des sujets, du temps et du lieu.

La stabilité. Ce n'est pas réellement un critère mais il est important de vérier que

le système de recueil est stable dans le temps, c'est-à-dire que la dénition des cas,

la population cible et les modalités de recueil restent les mêmes tout au long de la

période d'étude.

im-18 2.2. Indicateurs des infections invasives communautaires à pneumocoque

portants, mais ne sont pas cités ici car non adaptés.

2.2 Indicateurs des infections invasives