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C’est l’examen de premier choix. Il permet de détecter simultanément et rapidement une

Elle a une valeur d’orientation par la détection de leucocytes et de nitrites ;

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En pratique, il est recommandé de tester les urines du matin.

Chez la femme symptomatique, l'absence simultanée de leucocytes et de nitrites présente une très bonne valeur prédictive négative (VPN > 95 %) en l'absence d'immunodépression grave. Une BU négative doit faire rechercher un autre diagnostic ; Chez l'homme, une BU positive pour les leucocytes et/ou les nitrites a une bonne valeur

prédictive positive (VPP > 90 %). En revanche, une BU négative ne permet pas d'éliminer une infection urinaire.21

Limites du test

La principale limite de ce test est qu’il ne peut détecter que les entérobactéries (toutes productrices de nitrate réductase) et non les bactéries à Gram positif telles que les entérocoques et les staphylocoques.

De faux-négatifs sont possibles en cas de bactériurie faible, de régime restreint en nitrates, pH urinaire acide, traitement diurétique, traitement par acide ascorbique.91

De faux-positifs sont possibles en cas de contamination par la flore vaginale ou de présence de Trichomonas.

V-C-2. Examen Cytobactériologique des Urines (ECBU)

L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) est l’examen le plussouvent demandé au laboratoire de bactériologie. Théoriquement simpledans sa réalisation, l’ECBU reste l’examen clé pour le diagnostic decertitude d’infection urinaire. Cependant, son interprétation est souventdifficile et repose essentiellement sur deux paramètres : la bactériurieet la leucocyturie .92

Thèse de Pharmacie : Les infections urinaires chez le sujet diabétique à l’HMIMV de Rabat

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V-C-2-1-Indications de l’ECBU

Il est indispensable que toute demande d'ECBU soit accompagnée des renseignements cliniques nécessaires à son interprétation :

- modalités de prélèvements (milieu de jet, ponction sus-pubienne, sondage), - contexte de prescription (IU, bilan pré-interventionnel),

- terrain (antécédents, grossesse, immunodépression grave), -antibiothérapie récente.

Dans l'optique des « antibiogrammes restreints », ces renseignements cliniques seront également nécessaires pour adapter la liste des antibiotiques testés pertinents à rendre aux prescripteurs.

L'ECBU comprend 2 phases : -une phase préanalytique et

-une phase analytique qui comprend un examen direct, une mise en culture et un antibiogramme le cas échéant.

V-C-2-2-Phase préanalytique : Conditions de prélèvement , de transport et de conservation

Cette premièreétape de l’ECBU est fondamentale pourl’interprétation. Car, une contamination du prélèvement,

un transport trop prolongé ou des conditions de températureinadaptées à la conservation, se traduisent systématiquement par une multiplication bactérienne, susceptible de modifier l’interprétation de l’examen, notamment par surévaluation de la bactériurie. 92

a- Prélèvement

Le prélèvement est le premier point critique susceptible d’influer sur le résultat de l’ECBU du fait de la présence d’une colonisation de l’urètre et des voies génitales externes par une flore commensale

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L’échantillon destiné à l’analyse doit être le reflet de l’urine vésicale. Il est donc préférable de recueillir l’urine du matin afin d’obtenir une urine ayant séjourné suffisamment longtemps(au moins 3 à 4 heures) dans la vessie notamment en cas de diurèse importante. Le second point, capital, est d’éviter la contamination de l’échantillon par la flore cutanée, digestive et/ou vaginale.

Un recueil d’urine réalisé dans de mauvaises conditions d’asepsie entraine systématiquement une contaminationde l’échantillon avec le risque d’une interprétation erronée. Cette contamination, très fréquente, notamment par les secrétions vaginales chez la femme, est majorée avec les techniques utilisant un collecteur, chez les personnes handicapées ou les enfants.

La méthode habituellement recommandée consiste a récupérerde manière aseptique l’urine de milieu de jet, ≪ a la volée ≫, après un lavage hygiénique des mains et une toilette des organes génitaux externes au savon doux puis rinçage à l’eau ou par un antiseptique non agressif. Apres évacuation du premier jet (20 ml) contamine par la flore commensale, au moins 20 à 30 ml sont recueillis dans un pot stérile.92

Chez le patient sondé, l’urine ne sera jamais prélevée dans le sac collecteur ou par des manœuvres entrainant une rupture du ≪ système clos ≫. Seule la ponction sus-pubienne est complètement représentative des espèces bactériennes présentes dans la vessie .93

Pour les patients porteurs d’urétérostomie, un collecteur stérile est utilisé après désinfection soigneuse de la peau.

Chez la personne incontinente ou handicapée, le recueil doit s’effectuer en priorité par un personnel soignant après une toilette génitale soigneuse. Chez la femme, le cathétérisme est conseillé si la miction est impossible.

Chez l’homme, on peut utiliser un étuipénien ou réaliser une ponction sus-pubienne lors d’une rétention urinaire aigue.

Thèse de Pharmacie : Les infections urinaires chez le sujet diabétique à l’HMIMV de Rabat

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Dans tous les cas, le prélèvement est ferméhermétiquement, précisément identifié et accompagné d’une prescription détaillée.92

b-Conditions de conservation et de transport

De nombreuses études soulignent depuis longtemps , l’importance majeure d’un transport rapide et d’une température de conservation adaptée pour éviter la multiplication desbactéries contaminantes .94–96

La réalisation du prélèvement devrait êtreeffectuée chaque fois que cela est possible au laboratoire. A défaut, il faut s’assurer que les urines n’ont pas étéconservées plus de 2 heures àtempérature ambiante ou plus de 24 heures à 4 °C.

Une mauvaise conservation des urines peut conduire à des résultats de bactériurie aberrants, surtout si la contamination initiale est importante. Le principal risque est de surestimer la bactériurie et d’inciter le clinicien à traiter inutilement le patient.

Il existe des systèmes de transport stabilisateurscontenant de l’acide borique en conditionnement stérile quipermettent une conservation de l’urine pendant 48 heuresàtempérature ambiante sans modification notable de labactériurie et de la leucocyturie .97,98

V-C-2-3-Phase analytique V-C-2-3-1-Examen direct

Il permet d’objectiver, de quantifier une leucocyturie et de reconnaître une bactériurie. L’examen direct négatif n'exclut donc pas le diagnostic d'IU.

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a-Examen macroscopique

Cet examen permet d’apprécier l’aspect et la couleur de l’urine à l’œil nu. Son intérêt reste limité.

En effet, le caractère trouble d’une urine ne traduit pas systématiquement la présence d’une infection et peut simplement refléter la présence de cristaux.

La coloration des urines n’est pas synonyme d’hématurie et peut être liée à une prise médicamenteuse (rifampicine).

Une urine limpide peut être infectée dans 5 % des cas. 92

b- Examen microscopique

Cet examen associe obligatoirement 2 étapes ; cytologiqueet bactériologique, qui ont pour but d’apprécier de façonquantitative et qualitative la présence d’éléments figurés(leucocytes, hématies, cellules épithéliales) et de bactéries.92

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