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Formulation du probl`eme et sym´etries

4.3 Publication

5.1.1 Formulation du probl`eme et sym´etries

On consid`ere une cavit´e parall´el´epip´edique contenant un m´elange fluide binaire. La direction verticale est not´ee x et les deux directions horizontales y et z (figure 5.1.a). La g´eom´etrie consid´er´ee est un parall´el´epip`ede `a section horizontale carr´ee de dimensions [0, L] × [0, h] × [0, h] o`u L ≫ h. Les deux surfaces z = 0 et z = h sont maintenues aux temp´eratures et concentrations T∗ = T

r, C∗ = Cr et T∗ = Tr+ △T , C∗ = C

r + △C respectivement avec △T > 0 et △C > 0. Les autres surfaces x = 0, L et y = 0, h sont suppos´ees adiabatiques et imperm´eables de sorte que le flux de chaleur et le flux d’esp`eces chimiques au travers de ces surfaces sont nuls. Le long de toutes les surfaces d´efinissant la g´eom´etrie, des conditions aux limites de

118 5.1. Domaines ´etendus verticalement

Figure 5.1 – (a) Repr´esentation du domaine ´etendu dans la direction verticale. (b) Repr´esentation du domaine ´etendu dans la direction horizontale. Les parois gris´ees sont celles sur lesquelles la temp´erature et la concentration sont impos´ees. Le changement des axes et notamment de l’axe de la gravit´e (direction x en (a) et direction z en (b)) est li´e au codage num´erique. Dans le code num´erique, les ´el´ements spectraux sont align´es dans la direction x. Pour passer de (a) `a (b), seule l’orientation num´erique de la gravit´e est chang´ee.

non-glissement sont impos´ees.

De la mˆeme mani`ere que pour le cas bidimensionnel, on se place dans l’ap- proximation de Boussinesq de sorte que la densit´e ρ est constante dans tous les termes `a l’exception du terme de force de volume (pouss´ee d’Archim`ede) dans le- quel ρ = ρ0 + ρT(T∗ − Tr∗) + ρc(C∗ − Cr∗) o`u Tr∗ et Cr∗ sont les temp´eratures et concentrations de r´ef´erence (choisies ´egales `a celles impos´ees sur l’une des surfaces) et ρc = ∂ρ/∂C > 0, ρT = ∂ρ/∂T < 0.

En choisissant la distance h pour adimensionaliser les distances, le temps ca- ract´eristique h2/κ pour les temps et en consid´erant les temp´erature et concentration adimensionnelles (T∗

− T∗

r)/∆T et (C∗− Cr∗)/∆C, les ´equations adimensionalis´ees s’´ecrivent :

P r−1(∂tu+ (u · ∇)u) = −∇p + ∇2u+ Ra(T + N C)ex, (5.1)

∇ · u = 0, (5.2)

∂tT + (u · ∇)T = ∇2T, (5.3)

∂tC + (u · ∇)C = τ∇2C, (5.4)

o`u les variables adimensionn´ees sont u pour la vitesse, p pour la pression, T pour la temp´erature et C pour la concentration. Les param`etres sans dimension sont le nombre de Prandtl P r, l’inverse du nombre de Lewis τ = Le−1, le nombre de Rayleigh (thermique) Ra et le rapport N des forces de volume d’origine thermique et solutale d´efinis par :

P r = ν κ, τ = D κ, Ra = g|ρT|∆T h3 ρ0κν , N = ρC∆C ρT∆T = − RaS Ra , (5.5)

Figure 5.2 – Repr´esentation de la cavit´e et de ses sym´etries : la sym´etrie Sy est une r´eflexion par rapport au plan y = 0.5 , S∆ est une r´eflexion par rapport `a la droite ∆ et SC = Sy ◦ S△ = S△◦ Sy celle par rapport au point C.

o`u RaS est le nombre de Rayleigh solutal d´efini par RaS = gρC∆Ch3/ρ0κν, ν est la viscosit´e cin´ematique, κ la diffusivit´e thermique et g la pesanteur (g = −gex). Les conditions aux limites s’´ecrivent :

en x = {0, L}, y = {0, 1} : u = v = w = ∂nT = ∂nC = 0, (5.6)

en z = 0 : u = v = w = T = C = 0, (5.7)

en z = 1 : u = v = w = T − 1 = C − 1 = 0, (5.8)

o`u u = (u, v, w), L repr´esente maintenant la longueur adimensionn´ee du domaine dans la direction verticale x et n est la coordonn´ee normale aux surfaces.

Dans la suite et comme nous l’avons expliqu´e dans l’introduction (chapitre 1), on ne consid`ere que le cas N = −1 pour lequel les forces d’origine thermique et solutale sont oppos´ees et de mˆeme magnitude. Dans ces conditions, la configuration admet une solution triviale (dite conductive) qui s’´ecrit u = 0 et T = C = z et dont la stabilit´e lin´eaire d´epend du nombre de Lewis et du nombre de Rayleigh.

Afin de faciliter l’´ecriture des propri´et´es de sym´etrie du syst`eme, on pose Θ ≡ T − z et Σ ≡ C − z. Le syst`eme (5.1–5.4, 5.6–5.8) est ´equivariant par rapport aux r´eflexions (figure 5.2) :

Sy : (x, y, z) → (x, 1 − y, z), (u, v, w, Θ, Σ) → (u, −v, w, Θ, Σ), (5.9) S△ : (x, y, z) → (L − x, y, 1 − z), (u, v, w, Θ, Σ) → −(u, −v, w, Θ, Σ).(5.10)

De fait, les ´equations poss`edent les sym´etries du groupe D2, o`u D2 = {I, Sy, S△, Sc} avec I l’identit´e et Sc = Sy◦ S△ = S△◦ Sy la sym´etrie centrale par rapport au point milieu de la cavit´e (figure 5.2). Il en r´esulte que suivant les propri´et´es de sym´etrie du mode marginal, les bifurcations primaires de la solution conductive sont soit des bifurcations fourches (lorsqu’une ou plusieurs sym´etries du groupe sont bris´ees) soit des bifurcations transcritiques.

120 5.1. Domaines ´etendus verticalement

Dans la suite, nous n’´etudierons que les branches issues des deux premi`eres bifur- cations primaires, l’une r´esultant d’une bifurcation fourche et l’autre d’une bifurca- tion transcritique [7]. En raison du fait que L ≫ 1, ces deux bifurcations successives sont tr`es proches l’une de l’autre (dans les cas que nous allons ´etudier, la bifurcation fourche pr´ec`ede la bifurcation transcritique).

5.1.2

R´esultats

On consid`ere une g´eom´etrie de hauteur adimensionn´ee L = 19.8536. Cette valeur a ´et´e choisie de mani`ere `a ˆetre approximativement ´egale `a 8 fois la lon- gueur d’onde critique d’une couche bi-dimensionnelle infinie [6, 14]. Dans les simula- tions num´eriques que nous pr´esentons, le maillage comprend 16 ´el´ements spectraux discr´etis´es par 21 × 19 × 19 points de Gauss–Lobatto–Legendre. Le nombre de Ray- leigh Ra est le param`etre de continuation et les nombres de Prandtl et de Lewis sont respectivement P r = 1 et Le = τ−1 = 11.

Le premier point de bifurcation primaire apparaˆıt pour Ra ≈ 850.78. La struc- ture du mode marginal (figure 5.3.a) indique que la bifurcation est une fourche. La branche de solution associ´ee se termine presque imm´ediatement en un point de bifurcation secondaire le long de la branche issue de la seconde bifurcation primaire en Ra ≈ 850.86. Des comportements identiques sont report´es dans des domaines de plus petits rapports d’aspect [2]. La structure du mode marginal (figure 5.3.b) associ´e `a la deuxi`eme bifurcation primaire r´ev`ele qu’il s’agit d’une bifurcation trans- critique. La partie sous-critique de la branche est not´ee L−et la partie super-critique L+. Parce que L ≫ 1, la partie supercritique L+ de cette branche passe rapidement un noeud-col `a l’issue duquel elle se prolonge dans le r´egime sous-critique jusqu’`a des valeurs inf´erieures au seuil d’instabilit´e lin´eaire de la mˆeme mani`ere que L−.

A mesure que Ra d´ecroˆıt, la structure des solutions le long des branches L± ´evolue d’un ensemble de rouleaux contra-rotatifs vers un ensemble de rouleaux co- rotatifs dont le sens de rotation du fluide correspond `a un mouvement ascendant du fluide le long de la paroi chaude z = 1 [13]. En raison de la taille finie du domaine dans la direction verticale x, l’amplitude de ces rouleaux est modul´ee et plus faible `a proximit´e des bords x = 0 et x = L [11, 12]. Pour chacune des branches, `a mesure que Ra d´ecroˆıt, l’enveloppe de cette modulation devient devient de plus en plus brutale pour cr´eer des fronts et finalement former des structures fortement localis´ees spatialement (figure 5.3.b). A la branche L+sont alors associ´ees des solutions form´ees d’un unique rouleau de convection au centre du domaine, alors qu’`a L−sont associ´ees des solutions form´ees de deux rouleaux co-rotatifs (figure 5.3.b1 et 5.3.b2).

A la diff´erence du probl`eme consid´er´e dans le chapitre pr´ec´edent ou du mˆeme probl`eme dans sa version bidimensionnelle [3], les branches d’´etats spatialement lo- calis´es sont produites par une bifurcation primaire et non une bifurcation secondaire. Cette diff´erence est induite par les conditions aux limites dans la direction de plus grande extension. La pr´esence de parois rigides dans cette direction ne permet pas la formation d’un ensemble de rouleaux identiques et donc de structures spatialement p´eriodiques. Munies de conditions d’adh´erence, ces parois induisent des couches li- mites freinant l’´ecoulement et conduisant aux modulations d’amplitude que nous avons d´ecrites.

a) b1) b2)

Figure 5.3 – (a) Repr´esentation du mode marginal associ´e `a la premi`ere bifurcation primaire de type fourche. Sont repr´esent´ees les isosurfaces de w = ±W avec W choisi de mani`ere appropri´ee (noir pour la valeur n´egative et gris pour la valeur positive) et la fonction de courant dans le plan y = 1/2 (noir pour des rouleaux tournant dans le sens direct et blanc pour des rouleaux indirects). (b1) Repr´esentation similaire du mode marginal ˜ft responsable de la bifurcation transcritique. Les deux derniers shapshots montrent l’´evolution de la solution non-lin´eaire le long de L+ via les isovaleurs de la fonction de courant dans le plan y = 1/2 `a Ra ≈ 810 et Ra ≈ 740. (b2) Idem que (b1) pour la branche L− et le mode propre correspondant − ˜f

122 5.1. Domaines ´etendus verticalement

en fonction de Ra. Les deux branches L±sont repr´esent´ees sur deux graphes diff´erents pour plus de clart´e. Les solutions repr´esent´ees sur les figures 5.3.b1 et 5.3.b2 corre- pondent `a des solutions situ´ees sur la partie de la branche entre le point de bifur- cation primaire et le premier noeud-col au voisinage duquel elles ont une structure spatialement localis´ee.

La figure 5.4.a r´ev`ele que la branche L+effectue une s´erie de 3 allers-retours dans l’intervalle 703 < Ra < 807 avant de poursuivre vers de plus grandes valeurs de Ra. La figure 5.5.a, pr´esente la structure des solutions au voisinage de chaque noeud- col. Elle montre que les allers-retours sont associ´es `a la croissance spatiale de la structure localis´ee. A chaque noeud-col de gauche, une paire de rouleaux co-rotatifs est nucl´e´ee, les rouleaux ainsi cr´e´es se positionnant aux extr´emit´es de la structure d´ej`a form´ee. A l’issue de 3 allers-retours, les rouleaux de convection occupent tout le domaine et la branche quitte la r´egion de snaking vers des nombres de Rayleigh plus grands. A la diff´erence des conditions aux limites p´eriodiques, elles ne reconnectent pas une branche existante [5, 4]. Les solutions aux grandes valeurs de Ra ressemblent toutefois `a des solutions p´eriodiques mais avec des d´efauts induits par la pr´esence des parois rigides sup´erieures et inf´erieures. La branche L+ se comporte de mani`ere proche de la branche correspondante dans le probl`eme de la convection d’un fluide binaire sujet `a l’effet Soret dans une cavit´e horizontale [9, 10].

La branche L−a initialement le mˆeme type de comportement que L+. Cependant, une fois la cavit´e remplie par les rouleaux de convection, la branche rebrousse chemin. Au noeud-col le plus ´energ´etique, la solution consiste en 6 rouleaux de convection (snapshot 6 de la figure 5.5.b). A mesure que la branche d´ecroˆıt en ´energie, les rouleaux se s´eparent en deux trains de 3 rouleaux proches des extr´emit´es du domaine en laissant une zone faiblement convective au centre du domaine Cette transition se produit lors du passage de deux noeuds-cols `a environ Ra = 745. Au noeud-col suivant (Ra ≈ 703), la solution ressemble `a un ´etat `a deux-pulses, puis elle part vers les grands nombres de Rayleigh tout en augmentant l’intensit´e des 4 rouleaux extr´emaux tandis que les deux rouleaux centraux disparaissent.

Le comportement d´ecrit ci-dessus poss`ede des similitudes avec celui observ´e dans l’´equation de Swift–Hohenberg (avec non-lin´earit´es d’ordre 2 et 3) d´efinie sur un in- tervalle de taille finie et munie de conditions aux limites de Robin. Lorsque ces conditions aux limites respectent la r´eflection x → −x, le m´ecanisme classique de formation des structures spatialement localis´ees est alt´er´e de fa¸con similaire `a ce- lui de la convection thermosolutale 3D pr´esent´ee ici [8]. Plus pr´ecis´ement, la figure 7 de [8] montre une bifurcation faiblement transcritique similaire `a la bifurcation transcritique analys´ee ici. La branche sous-critique produite appel´ee S6,0 correspond `a des solutions `a 6 longueurs d’onde. Elle peut ˆetre identifi´ee `a L+ (figure 6 de [8]). Aux fortes amplitudes, elle conduit `a la formation de solutions ressemblant `a des solutions p´eriodiques. Les figures 7 et 9 de [8] montrent ´egalement la branche super- critique, not´ee S6,π. Au voisinage du seuil, elle passe un noeud-col et s’´etend dans le r´egime sous-critique. Son comportement ressemble `a celui de L− : la branche S

6,π revient effectivement vers les faibles amplitudes en continuant `a effectuer des allers- retours, et ´evolue en deux-pulse avant de se reconnecter `a la solution triviale. Dans le cas pr´esent, L− se s´epare ´egalement en une solution `a deux pulses `a mesure que la solution d´ecroˆıt en amplitude. A la diff´erence avec l’´equation de Swift–Hohenberg, apr`es cette transition, la solution garde sa structure et quitte la r´egion de snaking en

0 1 700 720 740 760 780 800 820 0 1 700 720 740 760 780 800 820 Ra Ra a) b)

Figure 5.4 – Diagramme de bifurcation repr´esentant les variations de l’´energie cin´etique E en fonction du nombre de Rayleigh Ra pour les branches (a) L+ et (b) L−. Les solutions `a chaque noeud-col sont repr´esent´ees sur la figure 5.5. La branche L+ est associ´ee `a des solutions poss´edant un nombre impair de rouleaux de convection. A l’issue de chaque aller-retour, les solutions croissent spatialement en nucl´eant un nouveau rouleau de part et d’autre de ceux d´ej`a form´es. La r´egion des allers-retours est appel´ee r´egion de snaking. Lorsque le domaine est rempli par 5 rouleaux, la branche quitte cette r´egion et croˆıt en ´energie avec Ra. La branche L− est associ´ee `a des solutions ayant un nombre pair de rouleaux. La solution croˆıt dans la r´egion de snaking mais ne r´eussit pas `a remplir le domaine. En cons´equence, la branche L−d´ecroˆıt en ´energie au sein de la r´egion de snaking et ´evolue en deux-pulses avant de partir vers les rands Ra.

a) b)

Figure5.5 – Solutions aux noeuds-cols des branches L+(a) et L(b) du diagramme de la figure 5.4. Les solutions sont class´ees de la gauche vers la droite `a mesure que l’on s’´eloigne de la bifurcation primaire `a Ra ≈ 850.88. Les solutions sont repr´esent´ees par les isosurfaces de vitesse verticale u = ±U avec U choisi de mani`ere appropri´ee (noir pour la valeur positive et gris pour la valeur n´egative). La derni`ere solution a ´et´e obtenue pour Ra ≈ 841 pour L+ et Ra ≈ 840 pour L.

124 5.1. Domaines ´etendus verticalement

formant deux pulses de deux rouleaux chacun. Les r´esultats obtenus dans l’´equation de Swift–Hohenberg indiquent que lorsque l’on change de mani`ere continue les condi- tions aux limites p´eriodiques pour celles de Robin, la branche S6,π et une branche de solutions `a deux pulses se coupent et forment une bifurcation imparfaite changeant qualitativement le diagramme. La branche S6,π et la partie inf´erieure de la branche d’´etats deux pulses ne forment plus qu’une branche. Dans notre cas, L− connecte la partie sup´erieure de la branche deux-pulses et continue donc `a croˆıtre en amplitude lorsque Ra augmente.

Les solutions pr´esent´ees jusqu’`a pr´esent sont Sy-invariantes et en ce sens sont ana- logues `a celles obtenues dans une version bi-dimensionnelle du probl`eme (Ghorayeb & Mojtabi [6]). Cependant, la pr´esence de la troisi`eme direction (y) est responsable d’une instabilit´e pleinement tridimensionnelle [2] dont la cons´equence remarquable est d’induire un snaking secondaire que nous allons pr´esenter.

La figure 5.6 repr´esente le diagramme de bifurcation montrant `a la fois les branches de bifurcation primaires L± et les branches de bifurcation secondaires. La figure 5.7 pr´esente les modes propres marginaux responsables des bifurcations secondaires. Elles sont toutes associ´ees `a des modes marginaux qui brisent au moins la sym´etrie Sy et sont donc `a relier `a la bifurcation secondaire observ´ee dans de petits domaines [2] et qui a pour effet d’incliner autour de l’axe vertical les rouleaux de convection du domaine. Dans la r´egion de snaking o`u les branches primaires effec- tuent des allers-retours, cette instabilit´e apparaˆıt plusieurs fois le long des branches L±.

La figure 5.6 r´ev`ele que des bifurcations secondaires apparaissent le long des branches L+ et L. La premi`ere bifurcation secondaire le long de L+ produit la branche labellis´ee L+1 et la premi`ere bifurcation secondaire le long de L−, la branche L−

1. Le mode propre marginal associ´e `a L+1 (figure 5.7.a) brise les sym´etries Sy et S△ et produit des solutions Sc-sym´etriques. Inversement, celui responsable de L−1 (figure 5.7.b) brise Sy et Sc et produit des solutions S△-sym´etriques. La seconde bifurcation secondaire le long de L+ est associ´ee `a une valeur propre nulle de multiplicit´e 2. Les deux vecteurs propres marginaux sont repr´esent´es sur les figures 5.7.c et 5.7.d. Le premier pr´erseve S∆, brise Sy et Sc et produit la branche labellis´ee L+2∆. Le second pr´eserve Sc, brise Sy et S∆ et produit la branche labellis´ee L+2c. Les deux branches sont superpos´ees lorsqu’on les repr´esente en terme d’´energie cin´etique versus Ra. De la structure des vecteurs propres (figure 5.7), on remarquera que cette instabilit´e secondaire n’agit que sur les rouleaux qui forment les bords du convecton. Les mˆemes caract´eristiques lient les bifurcations secondaires suivantes de L− et produisent les branches L−2△ et L−2c dont les solutions ne respectent que la sym´etrie S∆ pour L−2△ et Sc pour L−2c.

Les branches de bifurcation secondaire produisent ce que nous appelons un snaking secondaire et qui consiste en une s´erie d’allers-retours dans l’intervalle 745 < Ra < 819, d´efini comme l’intervalle vers lequel les oscillations des branches tendent. La premi`ere bifurcation secondaire de L+ se produit `a Ra ≈ 751, avant le premier noeud-col. Elle est super-critique et g´en`ere la branche L+1 qui consiste initialement en des solutions form´ees d’un unique rouleau de convection de faible amplitude localis´e au centre du domaine (figure 5.8.a). A mesure que Ra augmente le long de L+1, le rouleau s’amplifie, augmente sa taille et s’incline brisant `a la fois Sy et S△ mais pr´eservant Sc. Apr`es le premier noeud-col, la branche L+1 repart vers des

0 700 740 780 820 860 0 700 720 740 760 780 800 820 840 860 Ra Ra a) b)

Figure 5.6 – Diagramme de bifurcation repr´esentant les variations de l’´energie cin´etique E en fonction du nombre de Rayleigh Ra pour les branches associ´ees au snakings secondaires issus de bifurcations secondaires le long des branches de bifurcation primaire L+ et L. Pour des raisons de clart´e, les branches (a) L+ et (b) L− (dont la partie descendante n’a pas ´et´e repr´esent´ee) sont repr´esent´ees s´epar´ement (figures (a) et (b)). Les bifurcations secondaires se produisent le long des parties sous-critiques des branches L± et conduisent `a la formation de structures localis´ees dont les rouleaux sont inclin´es par rapport `a l’axe vertical. Les solutions `a chaque noeud-col de ces branches de solutions labelis´ees L+1, L+2△, L+2c et L−

1 sont repr´esent´ees sur la figure 5.8 et celles aux noeuds-cols de L−2△, L−2c sur la figure 5.9.

valeurs de Ra d´ecroissantes et deux nouveaux rouleaux sont cr´e´es, un de chaque cˆot´e du rouleau central. Durant la nucl´eation, la taille et l’inclinaison du rouleau central d´ecroissent jusqu’au noeud-col de gauche de mani`ere `a obtenir 3 rouleaux de taille et d’intensit´e sensiblement identiques mais l´eg`erement inclin´es les uns par rapport aux autres. L’intensit´e des rouleaux et leur longueur recroissent apr`es le noeud-col et `a mesure que Ra augmente. En plus de ces effets, les rouleaux s’inclinent alter- nativement dans des directions oppos´ees. Ce snaking se poursuit jusqu’`a former une solution comprenant 7 cellules de convection. La branche L+

1 quitte alors la r´egion du snaking secondaire et poursuit vers les grandes valeurs de Ra.

Le sc´enario est identique pour la seconde bifurcation secondaire (le long du se- cond segment sous-critique de L+) produisant simultan´ement en Ra ≈ 742 les deux branches L+2△ et L+2c. Ces deux branches sont associ´ees initialement `a une struc- ture form´ee d’une cellule centrale de forte amplitude entour´ee par deux cellules de plus faible intensit´e (figure 5.8.c,d). Cette caract´eristique est une cons´equence du fait que ces branches secondaires bifurquent d’un ´etat interm´ediaire du processus de nucl´eation le long de la branche L+ dans lequel les cellules fraˆıchement nucl´e´ees n’ont pas atteint leur amplitude maximum. Cette propri´et´e (une cellule forte au sein de cellules plus faibles) est h´erit´ee par les solutions des branches L+2△ et L+2c.

Les solutions associ´ees `a ces deux branches (figure 5.8.c,d) ne diff`erent que par l’orientation des rouleaux sur un demi-domaine. Les branches L+2△ et L+2c se super- posent donc dans le diagramme de bifurcation de la figure 5.8. Durant le snaking secondaire, le rouleau central reste droit (il ne s’incline pas) bien que son exten- sion dans la direction verticale varie. Le comportement des faibles rouleaux ´evolue

126 5.1. Domaines ´etendus verticalement

a)

b)

c)

d)

Figure 5.7 – Modes marginaux responsables des bifurcations vers (a) L+1 (Sc- sym´etrique), (b) L−1 (S△ -sym´etrique), (c) L+2△ (S△-sym´etrique) et (d) L+2c Sc- sym´etrique). Ces modes sont repr´esent´es par deux iso-valeurs oppos´ees de la vitesse

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