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Données bibliographiques sur l’espèce et aperçu sur la forêt algérienne

I.2. Forêt algérienne et son écologie

D’après diverses études menées par : Boudy (1955) ; Seigue (1985) ; Ghazi et Lahouati (1997) ; RNE (2000) et DGF. (2005) les principales essences forestières que l’on trouve dans les forêts algériennes sont, récapitulées comme suit dans le tableau I.3.

Tableau I.3. Répartition et évolution des principales essences forestières en Algérie

(superficie occupée en ha) (DGF, 2005)

Essences forestières Boudy (1955) Seigue (1985) Ghazi et Lahouati (1997) RNE (2000) DGF (2005) pin d’Alep 852 000 855 000 800 000 881 000 881 000 chêne liège 426 000 440 000 463 000 229 000 230 000 chêne vert 679 000 680 000 354 000 219 000 108 000 chênes zeen et afarès - 67 000 65 000 48 000 48 000

genévriers 279 000 - 217 000 - - thuya de Berbérie 157 000 160 000 143 000 - - cèdre de l’Atlas 45 000 30 000 12 000 16 000 16 000 pin maritime - 12 000 38 000 32 000 31 000 sapin de Numidie - 300 - - - maquis 780 000 - - - 902 000

Actuellement Le patrimoine forestier couvre prés de 4,15 millions d’hectares mais seuls 1,3 millions représentent la vraie forêt naturelle, correspondant à 11,5 % du territoire national, soit un taux de boisement de 16,4% pour le Nord de l’Algérie et de 1,7 % seulement si les régions sahariennes sont également prises en considération. Il est constitué de plusieurs écosystèmes à base d’essences

principales réparties entre 70 % de résineux et 30 % de feuillus (FAO, 2006 (a)). La forêt algérienne se trouve confrontée à diverses problématiques qui sont le plus souvent l’œuvre ou résultat de l’intervention humaine, en effet les principales contraintes sont :

• Les incendies ; les statistiques des services des forêts démontrent que durant la période s’étalant de 1996 jusqu’à 2005, une superficie de l’ordre de 246 97794 ha de forêts, broussailles, alfa et autres a été incendiée (Direction générale des forêts, 2005). Zerrouk, (2006) a signalé que la situation sécuritaire du pays a mené aussi à la destruction massive d’une superficie forestière importante.

• Le surpâturage est généralement considéré comme une cause essentielle de la dégradation des écosystèmes naturels (Le Houérou, 1968). En Algérie, les éleveurs préconisent le pâturage libre du bétail, sans limitation de la densité de charge et sans clôtures (Montero et Canellas, 1998). En effet, et comme le signale Benabdeli en 1996, nos forêts sont souvent solliciter par les pasteurs comme source d’appoint pour l’alimentation du bétail.

• Le défrichement, en effet cette opération de déforestation des forêts, est sensé répondre à un besoin en terres d’agriculture cultivable, néanmoins, ceci provoquant ainsi un déséquilibre écologique pour l’écosystème forestier, ce qui est en soit une menace pour l’existence d’espèces animales et végétales (MATE, 2000).

I.2.1. Secteur économique forestier algérien

Bien que les forêts algériennes soient des forêts de protection, (contre l’érosion, protection des versants, désertification, etc..), il n’en demeure pas moins qu’elles ont un intérêt économique majeur avec des potentialités importantes non négligeable (FAO, 2006 (a)). Les forêts productives ne couvrent qu’un tiers du patrimoine forestier national, soit 1.400 000 ha. Elles sont constituées de peuplements de pin d’Alep, de chêne liège, de chêne zéen et afarès, de cèdre, de pin maritime et d’eucalyptus (FAO, 2006 (b)). De part sa nature, et des espèces qui la composent, la forêt algérienne, qu’il faut le souligner, est à caractère méditerranéen, ne fournit pas une grosse quantité de bois (200.000 m3), ce qui est évidemment une valeur très faible. Ceci implique que le pays a recours aux importations pour couvrir ses besoins (1.300.000 m3). Toutefois, des efforts importants ont été consentis et continueront de l'être pour mettre en place des plantations à potentiel productif important. Ceci permettra dans un avenir pas trop lointain d’augmenter le taux de couverture des besoins du pays en bois (Mezali, 2003

in Kouadria, 2012).

I.2.2. Le bois

La possibilité annuelle globale, toutes catégories de bois confondues, s’élève à environ 1.200.000 m³ (FAO, 2006 (c)). Selon la même source (FAO, 2006 (c)) l’accroissement moyen annuel s’élèverait à peine à 1 m³/ha/an si l’on considère la superficie occupée par les forêts productives. Les peuplements de pin d’Alep renferment plus de 80% de la possibilité totale annuelle. Le reste est fourni par les eucalyptus, le chêne zéen et le chêne afarès (FAO, 2006 (c)).

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I.2.3. Secteur d’utilisation du bois du pistachier de l’Atlas

Les emplois du bois du pistachier de l’Atlas restent limités, il a été et est utilisé de façon traditionnelle dans divers domaines, on en fait surtout de la vaisselle, confection des terrines, des cuillères, etc. Son bois est utilisé comme bois d'œuvre et aussi de chauffage, il est utilisé comme combustible, il flambe bien, son charbon est ordinaire (Benhassaini, 2000).

I.2.4. Etat du pistachier de l'Atlas en Algérie

Le pistachier de l’Atlas en Algérie, plus particulièrement dans les zones steppiques, est un arbre spontané, où l’Homme de la région n’intervient que par des récoltes anarchiques chaque année, surtout les services des forestiers ne mettent plus en évidence des projets concernant la lutte contre la dégradation intense des superficies occupées par ces essences, à l’exception de ces dernières années (Ghellab, 2000 in Sbaâ, 2000). Cette espèce est délaissée et des efforts doivent être déployés pour la réhabiliter (Benhassaini et Belkhodja, 2004).

La région méditerranéenne actuelle peut être définie par des critères floristiques évidents, puisque environ 50 % des quelques 25000 espèces (Quezel, 1974) voir 28000 espèces et sous-espèces (Greuter, 1995), présentes dans la zone climatiquement méditerranéenne (Emberger, 1930 (a) ; 1930 (b)) et, à plus forte raison, dans la zone isoclimatique méditerranéenne (Daget, 1977) sont endémiques. Cette région écologique et biogéographique représente une des portions les plus riches du point de vue floristique des zones émergées (Medail et Quezel, 1996) et certaines portions de celle-ci répondent parfaitement à la définition des Hotspots1 définie par Myers (1988) et représentent donc des centres majeurs d’endémisme où les menaces de déstabilisation sont actuellement très élevées.

I.3. Conclusion

Face à la problématique actuelle, qui est le développement durable du patrimoine forestier en Algérie, il est important de trouver des alternatives de protection et de conduite durable, en aménageant les forêts algériennes et en faisant face aux diverses problématiques identifiées de sorte qu’il puisse y avoir une politique réelle de développement à long terme des forêts algériennes. En effet, le développement du pistachier de l’Atlas permettra la protection des terres dénudées, la stabilisation des sols et l’augmentation des ressources des zones semi-arides.

Cet aperçu bibliographique confirme que le pistachier de l’Atlas comme essence le plus ubiquiste des arbres du nord de l’Afrique et du Proche-orient, et le seul arbre de Berbérie qui s’accommode de l’étage climatique aride et qui peut vivre dans les conditions écologiques les plus sévères , malgré sa marginalisation et sa soumission à une forte pression humaine, offre une potentialité forestière très importante, par sa rusticité, sa résistance aux agents de destruction.

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Hotspot : Zone biogéographique possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine. On dénombre actuellement 35 hotspots dans le monde

Chapitre II

Revue bibliographique sur le bois