• Aucun résultat trouvé

Revue bibliographique sur le bois et ses propriétés

II.2. Propriétés de base du bois

II.2.6. Couleur du bois

De même que la couleur est la parure du monde, de même la couleur est la plus value du bois (Janin, 1986 (b)). L’apparence des objets qui nous entourent et qui retient notre attention vient de leur aspect, leur forme et leur couleur. La couleur est un caractère important pour l’emploi du bois en

31

menuiserie et surtout en ébénisterie. Janin (1989) a étudié l’importance de la couleur du bois utilisé dans la construction. Cet aspect couleur très récemment étudié est cependant très important pour évaluer la qualité du bois utilisé pour le tranchage, l’ameublement, la tonnellerie. L’aspect esthétique du bois est aussi de plus en plus pris en compte dans l’industrie tout au long de la filière-bois : placage tranché ou déroulé, panneaux décoratifs. Le bois de chaque essence a une couleur qui lui est propre, accentuée dans le bois de cœur. Elle se modifie lentement à l’air et à la lumière. Elle peut également varier suivant les arbres et les provenances : le bois de chêne par exemple est d’une teinte variant du brun clair au gris brun ou au brun rougeâtre (Dumon, 1980). La mesure de la couleur du bois est aussi indispensable à son emploi sous forme de placages décoratifs pour leur appariement et leur classement que les essais de résistances mécaniques du bois sont nécessaires à son utilisation en structure (Janin, 1986 (b)).

II.2.6.1. La colorimétrie

La colorimétrie est la mesure objective et quantitative de la couleur d’un objet en vue de son repérage dans un système de représentation conventionnel des couleurs (Zanetti, 2000). Elle qualifie scientifiquement et rigoureusement la perception de la couleur et permet de traduire la couleur en valeurs numériques (Chrisment, 1997). La colorimétrie concerne également l’ensemble de moyens de mesure de la couleur. L’étude de la variabilité de la couleur est récente. Cet aspect esthétique est très important pour évaluer la qualité d’un produit surtout dans l’ameublement, la parqueterie ou le tranchage. La couleur est un indicatif déterminant de l’acceptabilité d’un produit. Kokutse (2002) a signalé que cette mesure physique, qu’est la couleur est mal connue au niveau des espèces tropicales et est souvent utilisée chez les espèces tempérées comme outil de tri de la qualité ou comme indicateurs d’autres propriétés comme la durabilité naturelle.

II.2.6.2. Le système CIELab 1976

Dans l’espace CIELab 1976 défini par la Commission Internationale de l'Eclairage, le plan chromatique est défini par ses axes vert-rouge et bleu-jaune (Figure II.12). L’axe perpendiculaire à ce plan et passant par l’intersection des deux axes définit la clarté. Selon Chrisment (1997) le système CIELab est dédié à l’étude des couleurs de surface et d’objet à l’aide des coordonnées chromatiques qui permettent de quantifier la couleur en chaque point par trois composantes L* a* b* où :

• coordonnée chromatique a*, correspondant à l’axe vert-rouge ;

• coordonnée chromatique b*, correspondant à l’axe bleu-jaune ;

• clarté L*, variant de 0 (désignant un noir parfait) à 100 (désignant un blanc immaculé).

L’astérisque (*) qui suit chaque lettre des paramètres de couleur indique que les calculs sont ultérieurs à 1931, date de fondation de la Commission Internationale de l’Eclairage (CIE). Les résultats de la couleur d’un objet peuvent être également exprimés à l’aide de deux autres paramètres calculables à partir de ces composantes de base a* et b* :

• la composante chromatique C*, ou "saturation de la teinte" de l’objet coloré, correspond à l'intensité de la teinte par rapport à la teinte pure de référence située sur le cercle des couleurs (cercle chromatique). Elle représente la distance à l'axe blanc-noir :

C* = ( ∗) + ( ∗)

• la composante chromatique h* correspond à "l’angle de teinte" qui est une estimation de la distance angulaire par rapport à l’axe rouge : h∗ = arctangente

Figure II.12. Espace CIEL*a*b* (1976) (Chrisment, 1997), toutes les mesures des paramètres

a* et b* réalisées jusqu’à présent sur le bois n’ont donné que des valeurs positives, c'est-à-dire situées dans la partie rouge-jaune du plan de chromaticité (Nishino et al., 1998)

Dans les résultats, seuls les paramètres a*, b* et L* sont utilisés puisque la saturation C* et la teinte h* peuvent facilement être déduites de ces trois paramètres (Janin, 1994).

Deux principaux types d’appareils sont utilisés pour mesurer la couleur ; les colorimètres et les spectrocolorimètres. Ces appareils sont équipés d’un référentiel de couleur normalisé au niveau international. Le colorimètre est principalement utilisé en contrôle-qualité afin d’obtenir des valeurs numériques et vérifier la comparabilité avec des tolérances définies. Le spectrocolorimètre analyse, longueur d’onde par longueur d’onde, l’énergie lumineuse réfléchie ou transmise afin de déterminer les courbes spectrales d’un objet (Chrisment, 1986). La majorité des études sur la couleur du bois concerne le noyer noir (Juglans nigra L.) car cette espèce est largement utilisée aux USA du fait des qualités esthétiques de ses placages (Dakak, 2002). Beckwith (1979) a constitué à partir de nombreux échantillons provenant de 22 espèces différentes un atlas des couleurs des bois les plus connus et utilisés. Cet auteur a observé que la variabilité de la longueur d’onde dominante est très faible alors que la luminosité L* varie fortement.

II.3. Conclusion

Dans ce chapitre, les propriétés de base du bois, ont été présentées, le bois est un matériau anisotrope du fait de la distribution des différents types de cellules qui le constituent ; les trois directions principales d’anisotropie sont la direction axiale, radiale et tangentielle, nous avons

33

distingué deux types du bois formant le fût de l’arbre qui sont l’aubier (zone périphérique externe active) et le duramen (zone centrale constituée de cellules mortes).

Le bois offre un certain nombre de propriétés qui sont influencées notamment par des facteurs intrinsèques qui expriment l’originalité du bois, en tant que matériau, dès le stade de sa fabrication, et les facteurs externes représentant toutes les variations du milieu.

Deuxième partie