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sensorielle conditionnée qui découle du processus de conditionnement classique et qui se manifeste en l'absence de l'objet, de l'événement ou du sujet

2 LES TROIS FONCTIONS DE L'IMAGE MENTALE EN TANT QUE STIMULUS

La théorie de l'apprentissage des trois fonctions du stimulus reconnaît sans réserve les trois propriétés fonctionnelles que l'image comme stimulus peut acquérir par conditionnement: ce sont, dans la terminologie de Staats, les fonctions conditionnée, renforçante et directive du stimulus. Le béhaviorisme social conçoit que les trois fonctions de l'image s'acquièrent simultanément quel que soit le procédé de conditionnement utilisé (Staats et L o h r , 1379 ) .

a) L'image et sa fonction conditionnée

Des réponses sensorielles conditionnées sont dans certains cas inextricablement liées aux réponses émotionnelles, c'est-à-dire que des stimuli primaires qui déclenchent des réponses sensorielles conditionnées sont aussi des stimuli qui déclenchent des réponses émotionnelles positives ou négatives. Dans de tels cas, le conditionnement d'une image sera accompagné par le conditionnement d'une réponse émotionnelle. Le stimulus conditionné aura ainsi des propriétés à la fois d'imagerie et émotionnelles. Par exemple, ce double effet se retrouve aussi dans du conditionnement d'ordre supérieur. Le mot "tarte aux pommes" peut être considéré comme un stimulus conditionné. Ce mot peut évoquer l'image d'une tarte et aussi une réponse émotionnelle, telle que la salivation (Staats et Hammond, 1972; Staats et Lohr, 1379).

On peut ajouter que si des objets ou des événements déclenchent des réponses sensorielles et des images de même que des réponses émotionnelles, alors les mots qui décrivent ces objets ou événements finiront par avoir les mêmes propriétés selon le processus du conditionnement. Notons que tous les objets ou événements qui déclenchent des réponses sensorielles ne déclencheront pas des réponses émotionnelles. Fréquemment, les événements

stimulus sensoriels n'ont pas de capacité à déclencher une émotion, du moins à l'origine (Staats et Lohr, 1979).

Ainsi, un événement de la vie de tous les jours, comme par exemple la photo d'une femme nue, aura peu de capacité à déclencher une émotion chez un enfant très jeune. Plus tard, quand il aura appris des réponses émotionnelles à de tels stimuli visuels, la même photo peut fortement déclencher une réponse émotionnelle. Il se produit la même chose pour l'image déclenchée par un stimulus non primaire, tel que la description d'une femme nue (Staats et Lohr, 1979.)

Il est important de comprendre les fonctions du langage spécifiquement des images induites verbalement - pour réaliser qu'il y a beaucoup de mots qui n'ont pas de capacité à évoquer une émotion mais, qui, en combinaison avec d'autres mots, auront cette capacité. C'est-à-dire que les images conceptuelles sont fréquemment abstraites en ce sens qu'elles décrivent des parties de stimuli, non des stimuli entiers. Elles évoquent des parties d'image qui n'ont pas en elles-mêmes les mêmes qualités de l'objet. Ainsi, elles ont peu de valeur émotionnelle. Par exemple, les mots s o m b r e , ventre, contre, triangle, son, blanc, p o i l , quand ils sont présentés individuelement, ne déclenchent aucune réponse émotionnelle; cependant, s'ils sont arrangés dans un passage "le triangle sombre de poils au bas de son ventre blanc", ils évoquent une image composée qui déclenche une réponse émotionnelle (Staats et Lohr, 1979) Staats, 1986).

L'aspect séquentiel des images peut aussi être élaboré. Des réponses sensorielles se forment en séquence quand elles sont produites par des stimuli sensoriels qui se présentent en succession. L'expérience commune à chaque individu suggère que des séquences d'image s'apprennent ainsi. Par exemple, lorsqu'une personne fait la visite touristique d'une ville ou qu'elle se rend au cinéma pour voir un film, elle retient des séquences d'images semblables aux séquences de stimulation sensorielle qu'elle a expérimentées directement. Les expériences de préconditionnement sensoriel démontrent que l'on peut associer deux stimuli sensoriels S* et S 2 et que, par la suite, si l'on

aussi évoquée par l'autre stimulus S 2 . L'interprétation de ce phénomène est que chaque stimulus est arrivé à évoquer la réponse sensorielle et l'image de l'autre stimulus. En fait, quand Sx est impliqué dans le processus de conditionnement après son pairage avec S 2 , il déclenche la réponse sensorielle et l'image de S 2 . La nouvelle réponse est aussi conditionnable à l'image de S 2 évoquée par S x , ce qui montre le fait que S 2 évoquera la nouvelle réponse sans avoir été impliqué directement dans le processus de conditionnement qui a eu lieu après la phase de préconditionnement sensoriel. De la même façon, si dans une séquence de stimulation sensorielle, Si était d'abord associé avec S 2 , S 2 associé avec S 3 , S 3 avec S A , plus tard Si évoquerait l'image de S 2 , S2 l'image de S 3 , S 3 l'image de S*. et ainsi de suite. Ces résultats devraient se produire parce que le jumelage précédant aura formé une image séquentielle de telle façon que maintenant si un stimulus conditionné évoque l'image de Si, toute la séquence se manifeste. Parce que l'image de Si est devenue un stimulus conditionné qui évoque S 2 , l'image S 2 un stimulus conditionné qui évoque l'image S 3 , et ainsi de suite (Staats et Lohr, 1979).

Les séquences d'images concernent très étroitement des activités aussi importantes que le raisonnement, la pensée et la planification. Un exemple d'une séquence de résolution de problème (Staats, 1963) est celui d'un individu qui retrouve un objet qu'il avait égaré, en se rappelant verbalement une séquence d'images du lieu où il a été et où il aurait pu laisser l'objet. Un autre exemple d'image séquentielle est celui d'un individu qui entend une mélodie plusieurs fois et qui continue à entendre mentalement cette mélodie.

(Staats et Lohr, 1979).

A la fin de cette description de la fonction conditionnée, nous pouvons conclure ce qui suit. Il semble que l'image, en tant que stimulus produit par une réponse sensorielle, acquiert cette fonction lorsqu'elle se trouve impliquée dans un processus de conditionnement classique primaire et d'ordre supérieur. Par ailleurs, la fonction conditionnée peut agir soit sur une réponse émotionnelle et sensorielle, soit sur une réponse sensorielle qui évoque une image séquentielle, soit sur une réponse émotionnelle.

Si un stimulus déclenche une réponse émotionnelle, il est aussi capable de servir de stimulus renforçant; et un stimulus renforçant détient des propriétés renforçantes parce qu'il déclenche une réponse émotionnelle. Par suite, les stimuli qui déclenchent à la fois des images et des réponses émotionnelles seront aussi des stimuli renforçants. De cette façon l'image qui en tant que stimulus conditionné déclenche une réponse émotionnelle aura aussi la fonction renforçante en conditionnement instrumental tel qu'il a été démontré dans les expériences de Zimmerman (1957), Pihl et Greenspoon (1964) et Herry ( 1933) .

Par exemple, l'individu qui imagine l'automobile ou la maison qu'il pourra s'offrir en cadeau s'il réussit à avoir une augmentation de salaire, verra ses efforts augmenter au travail de façon évidente, ceci encouragé par la récompense qu'il aura imaginé (Staats et Lohr, 1979).

L'un des grands pouvoirs du langage repose sur son habileté à évoquer des émotions qui ont une fonction incitante et renforçante sur des comportements instrumentaux. Le répertoire mot-image a un rôle primordial dans l'activité de la fonction renforçante. Les propriétés du langage interne sont plutôt semblables à celles du langage provenant d'une autre source. En conséquence, la personne utilise son propre langage pour évoquer des images, qui elles, de par leur pouvoir d'évoquer des émotions, ont une influence sur ses comportements instrumentaux.

Par exemple, l'individu qui doit décider s'il prend ou non un travail, doit faire une revue des avantages et des inconvénients. Il va probablement énoncer une série de mots, qui eux amèneront une série d'images évocatrices du niveau de vie et de la position sociale escomptée. Ces images, à leur tour, vont évoquer certaines réponses émotionnelles. Les images et émotions qui en découlent, positives ou négatives, contribueront à la décision finale (Staats et Lohr, 1979) .

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