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PARTIE I : LES NEUROSCIENCES AU SERVICE DU MANAGEMENT, ATOUT D’INNOVATION

Chapitre 01 : LES APPORTS DES NEUROSCIENCES AU COMPORTEMENT HUMAIN (LA PRISE DE

2 Le fonctionnement du cerveau humain :

sont souvent utilisées pour exprimer la même signification, or il y a une grande différence, car les émotions sont instantanées, rapides, qui se manifestent immédiatement, plus intenses et durent moins longtemps. Tandis que les sentiments sont moins intenses, se manifestent petit à petit (lentement) et qui durent plus longtemps.

Après avoir défini ce qu’est une émotion, ses différents types et sa distinction avec le sentiment, il est nécessaire d’aborder le circuit / la structure impliqué(e) dans la perception des émotions et dans la réponse / réaction émotionnelle.

1.3.3 La structure impliquée dans la perception des émotions et dans la réponse émotionnelle :

Philips et al (2003)41 se sont intéressés aux travaux portant sur les circuits impliqués dans le traitement des émotions et comment se déclenche la réponse émotionnelle. Ainsi, les auteurs ont constaté que ce traitement pourrait être réparti en trois étapes successives :

1) Evaluation et identification (consciente ou inconsciente) de la signification émotionnelle (pertinente) du stimulus.

2) Production d’un état affectif (spécifique) en réponse à ce stimulus, comprenant les réponses, quelles soient : inactives, neuroendocriniennes (sécrétions hormonales) ou somatiques (faciales, vocales, comportementales), aussi bien que les sentiments conscients et inconscients.

3) Régulation de cet état affectif et du comportement émotionnel, qui implique vraisemblablement une modulation des étapes 1 et 2 afin que cet état soit adapté au contexte.

Toutefois, nous allons aborder en détail la structure cérébrale impliquée dans la perception et la réaction/réponse (appelée le système limbique) dans la section qui suit.

2 Le fonctionnement du cerveau humain :

En ce début du troisième millénaire, le cerveau humain n’a pas encore dévoilé tout ses mystères, malgré les avancées des recherches en neurologie, il est toujours considéré comme un continent à explorer et dont on n’a pas encore percé tout les secrets de fonctionnement. Nous procédons dans cette deuxième section aux derniers apports des neurosciences,

41A. Naceur, « Quand l'émotion perçoit et décide : un paradigme se construit », in Slim Masmoudi et al, Du percept à la décision, De Boeck Supérieur « Neurosciences & cognition », 2010, P40.

28 notamment son anatomie pour mieux comprendre par la suite ses différents niveaux ainsi que son fonctionnement.

2.1 L’anatomie du cerveau :

Pesant en moyenne 1500 grammes chez l’homme et un peu moins chez la femme (soit 2% du poids corporel), cet organe protégé par la boite crânienne est constitué de 10 milliards de neurones (un neurone se compose d’axones, de corps cellulaires et de dendrites)42 et utilise environ 20% d’énergie quotidiennement43.

Il est constitué de deux hémisphères droit et gauche, qui sont reliés entre eux par des fibres et reliés en bas avec le tronc cérébral et le cervelet. Ajoutant que le cerveau (les deux hémisphères), le tronc cérébral et le cervelet constitue l’encéphale (voir la figure n° 05). Ainsi, les fonctions des deux hémisphères sont de contrôler les mouvements et les actions volontaires, interpréter et intégrer des sensations et de nombreuses fonctions du corps. Le cervelet (appelé aussi : le petit cerveau), est le centre de l’équilibre et de la coordination/synchronisation des mouvements. Le tronc cérébral, quant à lui, commande les fonctions vitales. Ajoutant que l’encéphale regroupe l’ensemble des organes de la boite crânienne et pèse environ 1,4 Kg44 . Il constitue avec la moelle épinière le système nerveux central.

42Purves, Augustine, Fitzpatrick, Hall, LaMantia, McNamara & Williams, Neurosciences 3eme édition, Edition De Boeck, Bruxelles, 2005, P03.

43 http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/cerveau/32379

29 Figure 5 : Le cerveau en vue externe gauche

Source : http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Cerveau__vue_externe/1314083

On distingue traditionnellement un hémisphère droit et un hémisphère gauche dans nos cerveaux. La partie gauche ou l’hémisphère gauche est le centre de la pensée linéaire comme le langage, la logique et les maths. Tandis que l’hémisphère droit est le centre de la pensée conceptuelle comme les arts, la créativité et l’inspiration (voir la figure ci-dessous).

30 Figure 06 : Les deux hémisphères du cerveau (droit et gauche).

Source : C.F.Bezzaoucha & E.Salah, Les neurosciences au service du marketing, état de l’art et cas pratiques, Management de l’innovation et Marketing revue, Volume n°04, Université de Sidi Bel Abbes, Algérie, Janvier 2017.

Chaque hémisphère est divisé en quatre zones précises, appelées lobes : frontal, temporal, pariétal et occipital et chacun de ces lobes se distingue par une fonction particulière (voir la figure n° 07). Notant aussi qu’on peut remplacer le terme « lobe » par « cortex », ce dernier désigne la couche de neurones du cerveau formant un lobe.

 Le lobe frontal : est impliqué dans le raisonnement et l’anticipation. Cette zone tout près du nez, reconnait également les odeurs, mais c’est là aussi où se modulent les émotions.

 Le lobe pariétal : est impliqué dans la compréhension et les différentes perceptions, notamment le toucher. Cette zone donne aussi du sens au souvenir.

31  Le lobe occipital : est impliqué dans le décodage des images reçues par les yeux. Cette

zone reconnait aussi et distingue les couleurs.

 Le lobe temporal : est impliqué dans le décodage des sons et reconnait l’intensité et la fréquence de ces derniers (aigu, pas aigu, fort, faible…).

Figure 07 : Les lobes du cerveau

Source :http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Hippocampe_et_amygdale__les_circuits_de_m% C3%A9morisation/1313107

En vue interne du cerveau, on trouve l’ensemble hypothalamus-système limbique, souvent considéré comme le cerveau primitif. En effet, nos fonctions vitales telles que la faim, la soif, la fatigue, le sexe, etc. sont contrôlées par l’hypothalamus, qui envoie des signaux hormonaux. Reliée au système limbique par le thalamus, l’hypothalamus secrète de nombreuses hormones (la sérotonine, la dopamine, le cortisol, la testostérone, la progestérone et les œstrogènes)45 qui passeront par l’intermédiaire de l’hypophyse.

45 P. Georges & M. Badoc, Le Neuromarketing en action (parler et vendre au cerveau), Edition d’Organisation, Paris, 2010, P40.

32  La sérotonine : l’hormone de la bonne humeur, protège contre la dépression et

l’impulsivité.

 La dopamine : facilité l’impulsivité et l’agressivité, elle signale aussi le plaisir.  Le cortisol : secrété dans la salive, il mesure l’intensité du stress.

 La testostérone : est liée au désir sexuel.

 La progestérone et les œstrogènes : qui ont un rôle important notamment chez les femmes. Selon Patrick Georges et Michel Badoc dans leur livre « Le Neuromarketing en action » : les femmes sous pilules contraceptives (qui contiennent ces hormones) ont un comportement d’achat significativement différent ; elles sont attirées par les produits ronds, ce qu’ils appellent « l’effet nourrisson ».

Le système limbique est composé de différentes structures du cerveau profond, notamment l’amygdale, considérée comme le centre principal de l’émotion. Ainsi, le circuit émotionnel passe par le système limbique qui relie l’hypothalamus au thalamus puis au cortex cingulaire antérieur, et revient en arrière par le gyrus cingulaire postérieur jusqu’aux formations hippocampiques pour reboucler avec l’hypothalamus par le fornix (voir la figure n°08).

Figure 08 : Les structures du système limbique (le circuit émotionnel).

Source : A. Fustec & D. Sappey-Marinier, Manager la génération Y avec les neurosciences, Op.cit, P40.

Le système limbique proposé par Mac Lean46 se considère manquant car d’autres zones du cerveau entrent en fonction lorsqu’il s’agit du traitement et de la gestion des émotions

33 (comportement émotionnel et l’interprétation des stimuli externes et internes)47, comme le cortex cingulaire qui envoie des signes au cortex préfrontal (siège de notre fonctionnement conscient et de notre raisonnement logique). Toutefois, les émotions primaires restent corrélées aux structures spécifiques du système limbique particulièrement : l’amygdale, le noyau accumbens et le cortex cingulaire (voir la figure n°09).

Figure 09 : Les structures spécifiques du système limbique

Source : réalisé par moi-même.

 L’amygdale : est essentielle au décodage des émotions et plus particulièrement la peur ou tous stimuli menaçant l’organisme. Elle évalue l’aspect plaisant ou non d’une expérience et se situe dans la partie antérieure du lobe temporal, tout prêt de l’hippocampe (siège de la mémoire) et reliée à toutes les régions sensorielles, motrices et cognitives du cerveau et cela par le biais du thalamus. Ajoutant que toute personne

47 D.L. Felten & R.F. Jozefowicz, Atlas des neurosciences humaines de Netter –Neuroanatomie Neurophysiologie-Edition Masson, Paris, 2003, P30.

34 souffrant d’une amygdale lésée ou endommagée sont incapables de ressentir la peur ou tout danger l’entourant ou le menaçant.

 Le noyau accumbens (le noyau du plaisir) : est le centre du circuit du plaisir, appelé aussi « le circuit de récompense », s’active lors de la réalisation et la satisfaction des besoins vitaux de l’être humain (par ex : lors d’une prise de repas ou lors d’un rapport sexuel), grâce à la dopamine (neurotransmetteur), qui est une hormone secrétée par l’hypothalamus et le réseau neuronal qui relie les structures limbiques au cortex préfrontal qui traite les entrées de données sensorielles.

 Le cortex cingulaire antérieur : constitue le lien entre les structures limbiques (siège des émotions) et le cortex préfrontal (siège du raisonnement logique). En effet, il établit la connexion entre le cortex préfrontal gauche, où siègent plusieurs fonctions cognitives comme l’anticipation, la planification, la mémoire de travail, et le cortex préfrontal droit qui participe plus au traitement des émotions sociales. Un déficit du cortex droit peut conduire à des comportements d’irresponsabilité ou d’impulsivité qui consistent dans le passage à l’acte malgré une interdiction morale ou éthique (comme ça était le cas avec Gage). Ainsi, le cortex cingulaire antérieur a pour but d’induire une inhibition du système émotionnel pour la mise en œuvre du raisonnement logique traité par le cortex préfrontal gauche48. Toutefois, le contrôle du cortex préfrontal sur les structures limbiques reste inférieur car selon les recherche de Ledoux sur l’amygdale, il s’avère que cette dernière a une plus grande influence sur le cortex préfrontal que celui-ci n’a d’influence sur l’amygdale, autorisant ainsi les montées émotionnelles à dominer et à contrôler la pensée49.

Après une brève explication de l’anatomie du cerveau, passons à ses différents niveaux pour mieux approfondir et compléter cette sous-section.

2.2 Les niveaux du cerveau :

Le cerveau humain dispose de trois grands systèmes (voir la figure n°10) : système homéostatique, système d’apprentissage (la mémoire) et système de raisonnement conscient.

48 A. Fustec & D. Sappey-Marinier, Manager la génération Y avec les neurosciences, Op.cit P42.

35 Figure 10 : Les trois macrofonctions du cerveau

Source : A. Fustec & D. Sappey-Marinier, Manager la génération Y avec les neurosciences,Op.cit, P38.

Nous procédons ci-dessous en détail à chaque système :

2.2.1 L’homéostasie (un équilibre interne fondamental à la vie) :

L’homéostasie, signifie en grec « demeurer constant », est la capacité à conserver l’équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes extérieures.

Pour Claude Bernard : « l’homéostasie est l’équilibre dynamique qui nous maintien en vie »50.

Selon Gregory Bateson (père de l’approche systémique) : « L’homéostasie est l’ensemble tout entier de processus enchevêtrés qu’on appelle la vie, qui peut contribuer à garder l’objet dans un état de changement capable de maintenir certaines constantes nécessaires, comme la

36 température du corps, la circulation du sang, la régulation de la glycémie, voire la vie elle-même »51.

Et pour Antonio Damasio : « L’homéostasie est l’ensemble des processus homéostatiques qui gouverne à tout instant chaque cellule de notre corps. Ce pouvoir s’exerce selon un dispositif simple : premièrement, quelque chose change dans l’environnement d’un organisme individuel, de façon interne ou externe. Deuxièmement, ce changement a le potentiel d’altérer le cours de la vie de l’organisme (il peut constituer une menace pour son intégrité ou bien une occasion de mieux être). Troisièmement, l’organisme détecte le changement et agit en fonction de lui d’une façon conçue pour créer la situation la plus bénéfique à sa préservation et à son fonctionnement efficient. Toutes les réactions se produisent selon ce dispositif et représentent ainsi des moyens d’apprécier les circonstances internes et externes dans lesquelles se trouve un organisme, et d’agir conformément à elles»52.

A travers ces différentes définitions, nous constatons que l’homéostasie, appelée aussi la « machinerie homéostatique », est la capacité qui doit à notre organisme sa survie et son bon fonctionnement, en régulant par exemple : la température du corps, les battements de cœur, le maintien de la respiration, le taux de glycémie, etc. Mais qui nous permette aussi de gérer nos comportements émotionnels face à un danger.

Ainsi, si notre corps est attaqué par un virus, il déclenche des phénomènes de rétroaction : la fièvre, la toue, l’écoulement du nez,…qui se mettent automatiquement ; c’est là que la machinerie homéostatique complexe agit en maintenant l’organisme dans un certain équilibre, afin d’empêcher notamment la montée de la fièvre au-delà de la limite et de ne pas causer en conséquence notre mort, en attendant, évidemment, l’aide des traitements médicaux en cas où le virus est dangereux.

En bref, l’homéostasie se définit comme : « la capacité de l’organisme à maintenir un état de stabilité relative des différentes composantes de son milieu interne et ce, en lien avec son environnement externe »53.

51 Ibidem.

52 A.R. Damasio, Spinoza avait raison, Op.cit, P231.

53 B. Lecerf-Thomas, Neurosciences et Management –Le pouvoir de changer-, Edition Eyrolles, Paris, 2014, P31.

37 Le système le plus important, après l’homéostasie ou le maintien de la survie de l’organisme, est la manière dont nous apprenons et retenons ce qui se passe autour de nous, passons donc au second niveau de notre cerveau, qui est la mémoire.

2.2.2 Un système d’apprentissage (la mémoire) :

La mémoire est notre système d’apprentissage qui nous permet d’enregistrer de nouvelles informations ou représentations, avec tous les états affectifs, sous l’effet volontaire ou inconscient. Depuis 1896, l’année de la publication du livre du philosophe Henri Bergson : « Matière et mémoire »54, il s’est avéré qu’il n’y a pas une seule mémoire mais plusieurs, l’une est automatique, inconsciente, alors que l’autre, qui conserve les souvenirs est consciente.

En effet, cela a été confirmé par des recherches récentes effectuées à l’université de Californie, où des patients amnésiques ont réussi à apprendre de nouvelles procédures/méthodes sans pour autant conserver des souvenirs de ces apprentissages.

La mémoire est donc nécessaire pour tout type d’apprentissage, puisqu’elle permet de stocker puis de rappeler les informations apprises. En bref, elle est la trace de ce qui reste de l’apprentissage et les connaissances mémorisées constituent une base sur laquelle viennent s’ajouter de nouvelles connaissances d’une manière plus facile et rapide.

Ajoutant à cela que notre mémoire est de nature associative ; on retient mieux les informations lorsqu’on peut les relier à des connaissances déjà acquises et stockées. Cependant, la mémoire est une affaire de reconstruction, une chose nous en rappelle une autre, qui à son tour nous en rappelle une autre, ainsi de suite… et les souvenirs se reconstituent par des associations. Et très souvent les personnes auront mal lors du processus de souvenir des expériences douloureuses, qui se fait plusieurs fois au cours de leurs vies, comme ci elles les vivaient une énième fois. Néanmoins, Alain Berthoz nous suggère que : « La mémoire du passé n’est pas faite pour se souvenir du passé, elle est faite pour prévenir le futur. La mémoire est un instrument de prédiction »55.

54 A. Fustec & D. Sappey-Marinier, Manager la génération Y avec les neurosciences, Op.cit, P49.

38 Puisque la mémoire humaine est la fonction qui permet de capter, coder, conserver et restituer les stimulations et les informations que l’homme perçoit, plusieurs facteurs peuvent avoir une influence sur son fonctionnement, voici les plus essentiels56 :

 Perception de ce qui nous entoure,  Capacités d’attention et de concentration,  Force de motivation, besoin ou nécessité,

 Valeurs affectives attribuées au matériel à mémoriser (l’émotionnel),

 Raisonnement, niveau d’intelligence et de pertinence des procédures choisies,  Culture,

 Aptitudes innées: mémoire des lieux, des chiffres,  Âge et sexe,

 Entraînement,

 Statut professionnel, familial.

Comme nous l’avons observé dans la figure n°08, la mémoire est distribuée dans l’ensemble du système cérébral sous formes de plusieurs unités fonctionnelles, c’est ainsi qu’elle prend des formes multiples, on parlera ci-dessous de mémoire à court terme et à long terme, de mémoire implicite et explicite, de mémoire procédurale et émotionnelle, de mémoire épisodique et sémantique.

a. Mémoire à court terme et à long terme :

Des chercheurs en neurosciences ont découvert que l’hippocampe est le siège de la mémoire à long terme (stockage des informations et souvenirs). Cette région de notre cerveau fonctionne comme une gare qui conservait de nombreux trains prêts à repartir, notamment vers la conscience. En effet, notre mémoire à long terme prend le relais de notre mémoire à court terme, appelé aussi « mémoire de travail ». Effectuée de manière consciente et contrôlée par notre cortex préfrontal, cette dernière met en relation plusieurs régions corticales selon les entrées sensorielles (cortex temporal pour l’audition et la vision des objets, et le cortex pariétal pour la vision spatiale) et la tâche effectuée (système moteur et/ou du langage)57. Sa capacité se stockage dure une vingtaine de secondes seulement, c’est grâce à elle qu’on peut retenir un numéro de téléphone par exemple mais qui va vite être oublié. Tandis que la capacité de stockage de celle à long terme est illimitée, elle peut durer des jours, des mois, des

56 G.Markowski, Types et rôles de la mémoire humaine, Université de Silésie. Gerflint.fr/base/pologne1/types.pdf, consulté le 28/02/2016.

39 années, voire toute notre existence. Cependant, elle peut très souvent déformer les faits et souvenirs avec l’avancement de l’âge.

Notant aussi que l’amygdale joue un rôle très important dans la mémorisation et le rappel des souvenirs, ce petit noyau, comme on a pu voir dans la précédente sous-section est le capteur des stimuli émotionnels et le déclencheur des émotions : peur , surprise, joie,…liée à l’hippocampe, elle l’éveille et l’influence à mémoriser des souvenirs à long terme ; qui sont associés à de fortes émotions.

Quand on évoque la mémoire à long terme, on parle de souvenirs durables. Mais hormis le critère de la durée, il existe d’autres, comme la capacité ou non de verbaliser un souvenir ou un apprentissage, deux autres types de mémoire se dessinent alors : la mémoire explicite (déclarative) et la mémoire implicite (non déclarative).

b. Mémoire explicite :

Appelée aussi mémoire déclarative puisqu’elle enregistre les faits et souvenirs de manière consciente et que l’on peut décrire explicitement ou verbalement, que ce soit la date de notre naissance, que signifie le mot « ordinateur » ou encore ce qu’on a préparé hier à manger. Elle se distingue par ses deux types : mémoire épisodique et mémoire sémantique.

 Mémoire épisodique :

Se caractérise par la mémorisation des souvenirs de notre vécu, par ex : je sais qu’Air Algérie est la compagnie aérienne nationale, ou je me souviens que j’ai mis le parfum Chanel Numéro 5 lors de mon mariage.

 Mémoire sémantique :

Se caractérise par la mémorisation des connaissances abstraites, par ex : 1962 est l’année de l’indépendance de notre pays, ou la Classe A, la classe C, etc. sont des voitures de la marque Mercedes.

c. Mémoire implicite :

Appelée aussi mémoire non déclarative puisqu’elle se manifeste et s’exprime autrement qu’avec des mots, comme conduire une bicyclette, jongler avec un ballon ou nager ; font appel à un apprentissage moteur, entre autres qui n’a pas besoin du langage pour s’exprimer.

40 Elle se distingue par ses deux types: mémoire procédurale et mémoire émotionnelle.

 Mémoire procédurale :

Appelée aussi la mémoire du « savoir comment », elle permet d’enregistrer quotidiennement des « savoir-faire », elle renforce la mémorisation de ces apprentissages par la répétition de l’action et les entrainements puis elle les réalise de manière totalement inconsciente.

C’est grâce à cette mémoire que nous pouvons aisément nous habiller, conduire une voiture, pratiquer une activité sportive, lire ou écrire, etc. Cependant, ces « savoir-faire » nécessitent deux phases d’acquisition préalables avant la dernière phase autonome :

 Une première phase cognitive : qui fait appel à la mémoire de travail (mémoire à court terme) et la mémoire épisodique, cette dernière est localisée dans les deux hippocampes et permet, comme précédemment cité, de stocker les faits et souvenirs