Buts poursuivis
ESULTATS OBT scontinue est
II.4. EFFET DU LUBRIFIANT EN TARAUDAGE PAR DEFORMATION
II.4.2. E FFET DU LUBRIFIANT SUR LE COUPLE MOYEN DE TARAUDAGE
Les essais commencent par l’étalonnage des tarauds. Les dispersions entre les efforts engendrés par les tarauds neufs travaillant dans les mêmes conditions peuvent en effet résulter de la présence de rugosités et d’une géométrie des outils différente au niveau microscopique. Avec chacun des nouveaux tarauds, trois éprouvettes sont taraudées en utilisant l’huile de base inerte (HB Yu4). Le taraudage par déformation est une technique où les parties actives (lobes) de l’outil ont un engagement constant. Dès lors que tous les lobes sont en prise, les signaux d’efforts varient peu et un régime quasi‐stationnaire est atteint. Le couple moyen de taraudage, qui est lié au travail du taraud dans l’éprouvette, correspond à ce régime ; à titre exemple, sur la Figure II‐18, le couple moyen de taraudage est compris entre environ 1,7 et 2,7 s. Les dispersions existantes entre les couples moyens de taraudage pour les tarauds étalonnés sont de l’ordre 2% sur le couple de taraudage (cf. Annexe II § II.14). En connaissant ces dispersions, un coefficient de correction pour chaque taraud est établi. Ce coefficient est appliqué pour la deuxième partie de l’expérience qui a pour objectif d’étudier l’effet du lubrifiant. Autrement dit, ce coefficient va pénaliser les tarauds qui travaillent mieux et va récompenser les tarauds qui travaillent moins bien. Cette correction permet ainsi d’admettre la constance des tarauds dans ces conditions particulières. Après la phase d’étalonnage, tous les tarauds sont soigneusement nettoyés dans un bain de solvant à l’ultrason.
La deuxième partie de la campagne d’essai consiste à évaluer la performance des quatre lubrifiants (cf. Tableau II‐11). Chaque outil est utilisé, de nouveau, pour former cinq filets avec un et un seul lubrifiant testé. Le pouvoir de lubrification de deux formulations supplémentaires (HB S et HB S+ADDS1) est également évalué en taraudage par déformation par rapport aux essais en tournage et en fraisage (ces deux lubrifiants étaient en quantités suffisantes uniquement pour les campagnes d’essais en taraudage par déformation). Il s’agit de l’huile de base soufrée (HB S) et du mélange de cette huile de base avec l’additif soufré étudié (HB S+ADDS1). L’huile de base soufrée (HB S) est moins raffinée que la base lubrifiante chimiquement inerte (HB Yu4) utilisée auparavant et contient des résidus soufrés (par exemple du type thiophènes, carbazoles ou sulfures) qui peuvent exercer un certain rôle dans les réactions tribochimiques. En général, l’utilisation de ce type d’huiles de base dans les formulations de lubrifiants permet d’augmenter naturellement sa résistance contre l’oxydation (le soufre de l’huile de base détruit les peroxydes formés lors de son oxydation). De plus, le soufre lié dans l’huile de base soufrée d’origine minérale est souvent plus labile que le soufre contenu dans une huile de base d’origine végétale. Par conséquent, il est possible qu’à l’activité chimique de l’additif soufré (ADDS1) s’ajoute celle du soufre provenant de la base lubrifiante (quantité plus importante de soufre réactif dans le lubrifiant).
La Figure II‐18 présente un graphe typique de la variation du couple de taraudage en fonction de temps, pour les quatre lubrifiants testés. A l’exception de l’huile de base inerte (HB Yu4), il y a peu de différences entre les performances réalisées avec les trois autres lubrifiants testés (peu de dispersions entre les valeurs de couple moyen de taraudage obtenues pour trois lubrifiants testés). Les essais se caractérisent par une bonne répétabilité ; les cinq courbes correspondant à la formation des cinq filets de taraudage pour un lubrifiant donné se superposent. L’écart moyen entre les mesures par lubrifiant est estimé à environ 4% maximum pour le lubrifiant HB Yu4+ADDS1 qui se caractérise par une certaine instabilité des mesures. Le couple de formation et le couple de frottement décrivent l’entrée de l’outil dans l’avant‐trou (cf. Figure II‐18). Le couple de formation correspond à l’instant où les lobes d’entrée du taraud sont pris dans l’échantillon à tarauder et le premier filet est formé. Le couple de frottement est attribué aux frottements entre les filets déjà formés et la partie cylindrique de l’outil qui ne participe pas activement à leur formation [FRO_04]. En considérant uniquement l’allure générale des courbes, l’évolution du couple de taraudage pour les deux huiles de base est similaire (HB Yu4 et HB S). L’ajout de l’additif soufré (ADDS1), surtout à l’huile de base soufrée (HB S), semble faire baisser légèrement les couples de formation et de frottement par rapport à l’huile de base soufrée (HB S) ainsi que gagner en stabilité des mesures par rapport au lubrifiant HB Yu4+ADDS1.
Chapitre II – Etude mécanique et tribochimique de la performance lubrifiante d’un polysulfure dans différentes applications d’usinage 82 Figure II‐18 : Evolution du couple de taraudage en fonction du temps pour les quatre lubrifiants testés Le coefficient de correction des tarauds calculé pendant la phase d’étalonnage est appliqué ensuite pour la représentation des résultats en fonction du couple moyen de taraudage. Les trois lubrifiants testés (HB Yu4+ADDS1, HB S+ADDS1 et HB S) semblent avoir une performance similaire par rapport à l’huile de base inerte (HB Yu4) en terme de couple de taraudage et permettent de le baisser d’environ 15% (cf. Figure II‐19). Le fait d’utiliser comme huile de base un produit non inerte (HB S) au détriment d’une huile de base inerte (HB Yu4) n’a pas d’effet synergique sur l’efficacité totale du lubrifiant. De plus, le gain d’efficacité obtenu avec l’huile de base soufrée (HB S) par rapport à l’huile de base inerte (HB Yu4) semble être aussi important que celui obtenu avec les formulations contenant l’additif soufré (ADDS1). Cependant compte tenu des études précédentes [BIE_08, BIE_08(2)], l’efficacité de l’huile de base soufrée (HB S) peut être inferieure par rapport à celle des deux lubrifiants contenant l’additif ADDS1 (HB Yu4+ADDS1 et HB S+ADDS1). Les dispersions obtenues entre les différentes campagnes peuvent être dues aux outils qui ont été étalonnés cette fois‐ci avec l’huile de base inerte contrairement aux campagnes d’essais précédentes où les dispersions entre les outils ont été vérifiées avec l’huile de base soufrée (HB S) [BIE_08, BIE_08(2)]. Cette incertitude sur la véritable performance de l’huile de base soufrée (HB S) montre l’importance des précautions à prendre même lors de l’étalonnage de l’outil. Le soufre contenu dans l’huile de base soufrée (HB S) a un effet plus important que ce que l’on pouvait présumer. Figure II‐19 : Couple moyen de taraudage corrigé avec le coefficient de correction des tarauds pour les différentes formulations testées 15% Couple de formation Couple de frottement Zone de calcule du couple moyen
Chapitre II – Etude mécanique et tribochimique de la performance lubrifiante d’un polysulfure dans différentes applications d’usinage 83 Scanned Area 200.0µm Scanned Area 200.0µm