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Les femmes et le travail en Algérie

2 - Les approches théoriques du concept genre

IV- Les femmes et le travail

5- Les femmes et le travail en Algérie

Avant l’indépendance,

l

e statut professionnel de la femme algérienne est resté longtemps similaire à celui de toutes les femmes du tiers monde. Seulement et compte tenu des traditions spécifiques au pays, le travail des femmes touchait particulièrement les femmes rurales : travail dans les champs, soins de certains animaux domestiques… un travail qui semblait faire partie des travaux domestiques journaliers de la femme. Cela sous entend un emploi non rémunéré, le salaire étant attribué à l’homme. Travailler dehors est la tâche des hommes. Les femmes citadines restaient plutôt au foyer assurant ainsi les travaux domestiques (Drid, 1995). Il importe de souligner qu’à la maison, la femme entreprenait des travaux pour soutenir le budget familial telle que la couture, la broderie, la préparation de la semoule… Elle secondait le conjoint sans que ce soit reconnu comme emploi salarié. Les femmes qui occupent un poste salarial sont celles qui ont eu, pour la plupart, des circonstances atténuantes comme la maladie ou le décès du conjoint. N’ayant aucune autre source économique, elles étaient obligées de sortir travailler.

Dès l’indépendance, l’Algérie a connu des mutations dans tous les secteurs qui ont induit d’autres besoins nécessaire au développement du pays. Cela ne pouvait s’opérer sans impact sur la population et sur le statut et rôles de la femme. Cette opportunité a joué un rôle très apparent dans la formation du nouveau modèle de famille et dans la détermination des rôles de la femme dans cette nouvelle conjoncture. « Le changement social dans les sociétés maghrébines induit la généralisation

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progressive de la famille conjugale » (Khodja, 2002, P 82). La femme égale l’homme dans l’exercice de toute fonction au sein d’une institution que ce soit une usine, une école ou un quelconque secteur de service publique. Elle est médecin, infirmière, avocate ou magistrat, professeur à l’université, membre d’un parlement, et elle assure ses fonctions en toute liberté et avec plein dévouement. Il existe aussi d’autres activités qu’exerce la femme chez elle, dans son foyer. Celles-ci permettent à la femme de contribuer et de maintenir l’équilibre budgétaire. « La mesure de la participation de la femme au développement économique et social est devenue une nécessité » (4éme conférence mondiale sur la femme, septembre 1995, Pékin).

La femme pour ainsi dire travaille en étant consciente de sa valeur et sans aucune persécution ni contrainte venant de son entourage qu’elle courtois quotidiennement. L’instruction des filles l’entrée des femmes dans le monde du travail et son accession à des niveaux élevés ont permis de concurrencer les hommes. Elle l’a fait aussi dans le domaine du travail dans certains secteurs privé à savoir celui de l’enseignement et celui de la santé ; ce qui signifie sa contribution au double niveau direct et indirect du développement général du pays, et ce à travers son intégration du monde du travail et dans presque tout les domaines de la vie active. Sa confirmation s’est accentuée surtout par la politique qu’elle a entretenue à l’égard de l’espacement des naissances qu’elle a appliquée en toute conscience et pleine responsabilité. Ceci apparaît évident dans la régression du niveau de la fécondité et la rétrogradation de l’évolution démographique qui a connu après l’indépendance des taux les plus élevés dans le monde (Drid, 1995).

Une enquête a été réalisée (Boutefnouchet, 1982) sur une population de 69 familles dans lesquelles l’épouse, la fille, la sœur ou une autre parente occupe un métier salarié, et 47 familles où aucune femme n’est déclarée salariée ni exerçant un métier quelconque 69 familles représentent 57٪ de la population étudiée. Comparativement au statut de la femme dans la famille traditionnelle, où la femme « urbaine » ne travaillait pas dans un système de salariat, et où au mieux la femme « rurale » aidait aux travaux agricoles sur les terres familiales, la situation nouvelle de la femme est marquée par un saut qualitatif et quantitatif dans l’évolution de la femme vers le salariat. Plus de la moitié des familles étudiées comptent des femmes au travail

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salarié ; cela donne une image de la famille algérienne tout à fait différente, concernant la femme, de ce qu’elle a toujours été jusque là.

Ainsi 8 femmes sur 10 travaillent entièrement ou particulièrement pour subvenir aux besoins de leur famille. Cette situation confirme la responsabilité économique nouvelle et essentielle de la femme, en milieu urbain, vis-à-vis de sa famille. Concernant l’évolution de la femme on peut dire que pour celles là, le cercle d’influence est toujours la famille, puisque leur présence dans le monde du travail se justifie par des besoins vitaux familiaux de premier ordre, s’agissant d’alimenter en ressources financières la famille. Il y a, de ce fait, lieu de ne pas confondre évolution (= transformation) et libération (= épanouissement vers le progrès). (Boutefnouchet, 1982, P119-120). « L’activité féminine rémunérée est désormais acceptée dans le sens où la femme qui sort de l’espace domestique au motif du travail ou de l’école a une raison légitime et n’a pas transgressé une norme sociale » (Addi, 1999, P128).

On peut dire que la femme actuelle, moderne essaye par tous les moyens d’assurer la cohésion des membres de sa famille (comme c’est le cas dans la famille traditionnelle) et ce en y consacrant tous les préalables affectifs, car par sa tendresse elle crée une atmosphère d’intimité qui assure la perpétuité des relations entre les membres de la famille. Ceci permet des valeurs sociales qui constituent la boucle essentielle des valeurs sociales héritées de la famille traditionnelle auxquelles essaye de rester attaché la famille moderne parce que ces valeurs trouvent leur source dans la religion musulmane. (Addi, 1999). La femme algérienne a eu donc cette permission et ce privilège d’étudier, de travailler. « La mesure de la participation de la femme au développement économique et social est devenue une nécessité » (4éme conférence mondiale sur la femme, septembre 1995, Pékin).

En Algérie, la participation de la femme aux plans social, économique, et politique, est donc en rapport avec les bouleversements socio-économiques et politiques. « La multiplicité du rôle de la gent féminine…etc., des politiques et programmes ont été tracés visant à garantir un meilleur avenir pour la femme, tout en réaffirmant leurs attachements aux principes des droits de l’homme » (4éme conférence mondiale sur la femme, septembre 1995, Pékin).

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6- Les femmes algériennes et les données statistiques dans les différents