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L'espace et la psychologie sociale

L'approche psychologique de l'espace a mis en valeur les aspects fondamentaux de la relation homme espace. Le cadre physique (bâti), le " dehors " détermine le comportement de l’homme.

La psychologie sociale par ailleurs admet cette idée mais elle introduit d'autres facteurs encore plus complexes pour dégager les processus dans lesquels se réalisent et se déterminent les conduites à savoir les facteurs sociaux, culturels et économiques.

Le dictionnaire Robert définit l'espace comme étant "un bien, un repère plus ou moins délimité, où peut se situer quelque chose, où peut se produire un événement et où peut se dérouler une activité (….) il s'agence en système comportant un ensemble de stimuli et de signifiants " (Fisher, 1997, P11).

L'espace n'est pas seulement un cadre extérieur. une forme , une matière ou bien un aspect du vécu mais plutôt " La matrice qui informe toutes nos relations dans leur complexité , en même temps qu'il est , comme elles , le résultat de facteurs culturels , sociaux , institutionnels " ( Fisher, 1997, P11 ) . On rejoint donc le dicton

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Anglo Saxon : « The men makes an environnement then environnement makes a man ».

Le rapport de l'homme avec son espace apparaît évidemment social. L'espace n'est pas neutre. Il désigne notre façon d'être à travers la manière par laquelle

nous le façonnons, et ce, grâce à l'ensemble des mécanismes d'apprentissage acquis dés le jeune âge qui font que toutes les normes et valeurs sociales soient intériorisées. Getzel affirme que " notre vision de la nature humaine s'exprime dans la manière dont nous façonnons l'espace construit nous signifie au retour qui nous sommes et ce que nous devons faire " (Moser et Weis, 2003, P13). L'espace véhicule ainsi plusieurs significations. Il impose deux dimensions inter dépendantes selon les termes de Fisher (1997) qui sont la spatialité des structures sociales et la socialité des structures spatiales.

Cependant, lorsqu'on aborde la question de l’espace, il est impérativement nécessaire d'introduire les concepts de forme, de structure et de fonction. Ce qui importe sur le plan méthodologique, c'est qu’il n'existe pas de forme sans fonction, ni structure et réciproquement c'est pourquoi, on ne résume plus l'espace en une entité extérieure mais plutôt comme une totalité où se manifestent nos conduites et s'organisent nos activités. L'espace renvoie donc à un aspect fonctionnel et aussi à un aspect culturel. C'est dans ce sens que Duvignaud relève, d'abord d'un point de vue diachronique, quatre grandes « matrices d'existence » qui renvoient aux formes avec lesquelles les sociétés organisent leur mode de vie.

1- La première matrice est celle de la dissémination. Ceux sont les espaces d'errance de nomades.

2- La deuxième est celle des constructions institutionnelles qu'elles soient politiques ou religieuses.

3- La troisième consiste en les espaces urbains.

4- Le quatrième est en relation avec l’économie, soit les sociétés industrielles.

Ensuite d'un point de vue synchronique où il propose deux niveaux : la macro sociale et le micro sociale (Fisher, 1997, P 14).

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En ce sens, nous pouvons adhérer à trois figures d'espaces :

a) La pratique spatiale : c'est la production et la reproduction, c'est l'espace vécu. Elle regroupe tous les cadres spatiaux qui visent à préserver la continuité. Celle-ci implique une certaine cohésion sociale propre à chaque membre et à chaque société. A l’analyse, « la pratique spatiale d'une société se découvre en déchiffrant son espace » (Lefebre, 2000, P48).

b) Les représentations de l'espace : liées avec les rapports de production, elles englobent tous les cadres et signes que les membres de la société doivent respecter. C'est l'espace conçu. La conception de cet espace se fait d'une manière intellectuelle grâces aux différents spécialistes de la question pour adapter enfin le conçu au perçu et au vécu.

c) Les espaces de représentation ou bien l'espace vécu qui consiste en " des symbolismes complexes " (images, symboles …) qui submergent l’imagination. Les individus utilisent symboliquement les objets de l'espace physique à travers des symboles et des signes non verbaux. Là, il s'agit de la notion d'espace qu'ils acquièrent et qu'ils forment depuis leur enfance. c'est l'espace des habitants ou des usagers.

L'espace vécu apparaît intrinsèquement social. Les sociologues distinguent différentes fonctions de l'espace :

8-1- La régulation sociale :

Chaque société assure un certain ordre à travers la régulation sociale. Il n'est pas seulement une forme visible mais aussi une fonction, celle de respecter les valeurs et les symboles qui forment la structure sociale. La rue par exemple n'est pas simplement un espace doté de constructions diverses mais un espace qui impose une certaine régulation sociale par le respect du code du piéton, du véhiculé par exemple.

8-2- L'aliénation :

Dans la société capitaliste, la valeur marchandise prend le dessus par le biais de l'appropriation des espaces. La relation homme / espace s'efface ce qui retentira sur les autres. Faut –il rajouter l'apparition des villes nouvelles conçues par une technologie qui souvent omet l'humain et participe à son aliénation. (Fremont, 1999).

L’espace apparaît comme un déterminant social global. Il n’est plus un support mais plutôt un ensemble complexe interférant avec les activités et les groupes. En effet,

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il constitue non seulement des modalités de compositions et de structuration du cadre bâti mais aussi les relations et les usages qui lui sont affectés. Ceux – ci forment par les liens et rapports qui puissent exister entre le physique et les aspects socioculturels, socio affectifs et socio économiques de la vie sociale. Ainsi, « les compositions spatiales sont plus qu'un reflet ou qu'un effet de surface : celles sont un déterminant dont on ne peut interpréter tout le poids qu'en la saisissant dans ses lieux avec les autres dimensions » (Remy, Voyé, 1992, P 169).

8-3- L'appropriation de l'espace :

L’appropriation est « une notion qui désigne l’acte de faire sien, de s’attribuer la propriété de quelque chose, même si elle ne nous appartient pas légalement »

(Fisher, 1989, P46). S’approprier quelque chose serait donc le fait de la rendre sienne En psychologie, le concept d’appropriation a été utilisé grâce aux travaux de Marx dans le but de désigner d’une part le rapport de l’homme à la nature et d’autre part, le rapport de l’homme à la société (Rouag-Djenidi, 1998). Ensuite vint Vygotski qui permettra à la psychologie de s’approprier ce terme.

Pour la psychologie de l’espace, « l’appropriation est un comportement particulier de relation à l’espace qui consiste à exercer une emprise, une maîtrise physique ou cognitive sur un territoire donné. En tant que processus, l’appropriation est fonction de la situation dans laquelle elle agit » (Fisher, 1989, P46). Compte tenu de cette définition, il apparaît que les capacités de chaque individu rentrent en considération quant à l’appropriation ou non de l’espace.

Puis, Leontiev qui lui, considère que l’appropriation de l’espace résulte de l’intériorisation et de l’appropriation des apprentissages acquis grâce à la société. En d’autres termes, les expériences des générations précédentes servent de des modèles culturels pour les générations qui suivent et ce en assimilant le sens des mots que leur donne la société. Dans ce sillage, Lévi Strauss témoigne que « la cohérence sociale est liée à l’appropriation de l’espace selon les modèles de la culture autochtone » (Rouag-Djenidi, 1998, P 100).

Haumont inscrit l’appropriation de l’espace dans une double signification : d’une part, c’est un processus social et d’autre part, c’est un processus individuel. « L’appropriation de l’espace passe par deux démarche fondamentales : l’organisation

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de l’espace qui renvoie à des modèles communs aux membres d’une société donnée et le marquage de l’espace qui est une personnalisation de l’espace et varie avec chaque individu » (Haumont, 1976, P 232).

Chombart de Lawe pense que l’appropriation de l’espace « consiste dans une possibilité de se mouvoir, de se détendre, de posséder, d’agir, de ressentir, d’admirer, de rêver, d’apprendre, de créer suivant ses désirs, ses aspirations, ses projets. Elle correspond à un ensemble de processus psychosociologiques qui se situent dans un rapport sujet-objet, entre le sujet (individu ou groupe) qui s’approprie l’espace et les objets disposés autour de lui dans la vie quotidienne. Elle associe des pratiques, des processus cognitifs et des processus affectifs » (Chombart de Lawe, 1976, P 32). Donc, l’appropriation d’un espace impliquerait non seulement les capacités cognitives et affectives de l’individu mais aussi la manière dont cet espace est partagé par la collectivité, selon les fonctions que celui-ci impose. Par appropriation, on désigne la pratique et les rapports affectifs et cognitifs que le sujet entretien à un lieu donné (Moser, 2009, P 81).

3-1- Les fonctions de l’appropriation de l’espace

L’appropriation de l’espace aurait des fonctions propres qui sont, selon Moles (1976), réparties en trois (Moser, 2009, P 81) :

1- Une fonction d’ancrage avec une forte composante affective

2- Une fonction d’emprise, constituant une manifestation de l’affirmation sociale. 3- Une fonction de repérage : liée à des représentations de l’espace.

Il en découle que l’aspect affectif, cognitif et social de l’individu s’inscrivent dans le degré et la manière de s’approprier l’espace.

3-2- Les caractéristiques de l’appropriation de l’espace

Selon Fisher, l’appropriation de l’espace se distingue par certaines caractéristiques. Il s’agit :

- D’un processus interactif : On ne peut avancer l’idée de l’existence d’une neutralité dans le lien de l’individu avec l’espace. Celui-ci repose toujours sur une symbolique de valeurs culturelles de l’individu ou du groupe.

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- D’un processus conflictuel à l’intérieur duquel s’oppose un système de contraintes et de réponses non prévues ; en d’autres termes, la nature conflictuelle réside dans l’interdépendance des composantes en œuvre du côté de l’espace et du côté des individus ou des groupes qui font de l’appropriation un jeu de restructuration de la rigidité d’un environnement donné et un processus créateur de variations Ainsi, l’appropriation doit-elle être considérée comme un processus de changement mais qui s’appuie la plupart du temps sur un mode micro psychologique car il ne suppose aucune transformation globale - D’une structure résidentielle de notre relation avec le milieu environnant : elle

se concrétise à travers la constitution d’un espace personnel marqué. « Le marquage est un processus par lequel un espace est signé » (Fisher 1989, P 47).

C’est dire que ce sont les pratiques réalisées dans un lieu qui engendrent l’appropriation de l’espace. Ces pratiques concernent la manière dont les individus aménagent, structurent, restructurent leur espace, apprennent à le connaitre au fur et à mesure et établissent des relations avec lui qu’il s’agisse du « niveau micro géographique » ou bien du niveau « macro géographique ». En effet, « l’appropriation se réalise dans la quotidienneté par un apprentissage progressif du caractère spécifique du lieu » (Moser, 2009, P 81).

Il apparaît que les pratiques qui se déroulent au niveau d’un espace donné, la manière de se partager l’espace, les différentes relations sociales qui s’y nouent font que non seulement les individus s’approprient (individuellement ou collectivement) l’espace mais aussi s’attachent à ce lieu et affichent une certaine identité commune. En effet, l’appropriation de l’espace n’est pas une simple possession d’objets. Il s’agit plutôt d’une pratique qui revoie à une double signification : celle du processus social et celle du processus individuel. Elle favorise l’investissement de l’espace en tant qu’espace propre, individuel distinct des autres espaces aussi bien que l’identification à celui-ci.

Aborder la question de l’investissement de l’espace comme espace différent des autres espaces désigne un sentiment d’appartenance, d’y faire part, de se reconnaitre à travers les modèles socioculturels qu’offre cet espace, de s’y projeter, de se sentir

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concerné… Fisher (1981) indique que « l’appropriation implique l’investissement affectif des objets ou des lieux appropriés et suppose la projection de l’individu sur l’environnement » (Moser, 2009, P 81). L’appropriation de l’espace est de fait, en relation très étroite avec l’investissement affectif de ce même lieu. Il ne s’agit pas seulement de créer des relations avec les éléments de ce lieu mais aussi de développer une certaine familiarité avec cet espace même si on ne le fréquente que provisoirement car « c’est de la familiarité que naît l’appropriation » (Moser, 2009, P 82) et un sentiment personnel vis-à-vis de lui, de retrouver un repère, un enracinement, une identité collective. En effet, « l’investissement ne s’exprime non seulement par un marquage affectif des éléments de cet environnement mais aussi par le sentiment qu’a l’individu d’entretenir un lien subjectif avec cet espace » (Moser, 2009, P83). L’investissement d’un espace suppose donc que l’on s’approprie cet espace. Et cela suppose également un attachement à ce lieu, puisque l’appropriation du lieu suppose que l’on ait des rapports affectifs, donc un attachement à ce lieu.

8-4- L’attachement au lieu

Le lieu est un espace physique où se nouent des relations affectives à travers les activités qui s’y déroulent entre les membres d’un groupe. Stokols et shumaker (1983) définissent le lieu comme « le contexte physique et symbolique de l’action humaine » (Rioux, 2005, P3). Selon Canter (1986) définit le lieu comme « une unité d’expérience environnementale dans laquelle les activités et formes physiques sont étroitement liées » (Rioux, 2005, P3). Le lieu serait donc un espace affectivement investi à travers les activités qu’on effectue dans celui-ci..

Le concept d’attachement occupe une place importante dans la psychologie du développement psycho affectif de l’enfant. En effet, pour expliquer la notion d’attachement, les chercheurs se sont intéressés à la relation mère – enfant et l’impact de la séparation sur les réactions du nourrisson face à la séparation de sa mère. La théorie freudienne avance que la dépendance psychique de l’enfant résulte de sa dépendance physique vis-à-vis de sa mère. Par contre, ce n’est que grâce à Bowlby (1969) que naît véritablement le terme d’attachement comme substitut de la dépendance psychologique. Selon lui, l’attachement est une « pulsion primaire ». Cependant, les comportements de recherche de proximité de la figure maternelle continuent jusqu’à l’âge adulte même s’ils se dirigent vers des personnes ou des groupes extérieurs à la famille (figures d’attachement subordonnées). D’où la

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tendance à s’identifier l’un à l’autre. Le mérite de Bowlby (Giuliani, 1991 et Mesch et Manor, 1998) est d’avoir délimité le bien être psychologique par la présence de lieu comme objet désiré et qu’on souhaitera garder à proximité et l’état de détresse psychologique résultant de l’absence de ce lieu

L’attachement au lieu, évoqué déjà par Fried en 1963, a été a fait l’objet de plusieurs recherches et plusieurs disciplines comme la sociologie, la psychologie environnementale… Il s’agit de la constitution d’un lien affectif avec des personnes et des espaces donnés c'est-à-dire un sentiment qu’on développe progressivement par la familiarité et la quotidienneté avec ces espaces.

Hidalgo et Hernandez définissent l’attachement au lieu comme « le désir de maintenir une proximité avec l’objet de l’attachement » (Hidalgo et Hernandez, 2001, P 274). Selon eux, il s’agit d’un lien affectif positif entre un individu et un espace donné avec une tendance de l’individu à vouloir rendre ce lieu personnel. En ce sens, l’attachement au lieu est « l’implication émotionnelle suscitée par et dans un lieu donné » (Hummon, 1992, P 42).

Bonnes et Secchiaroli (1995) définissent le concept d’attachement au lieu comme « la composante affective du lien qui unit une personne avec un lieu donné » (Hidalgo et Hernández, 2001, P 7).

Gentric distingue l’attachement calculé de l’attachement socio culturel. Selon lui, l’attachement calculé renvoi à l’absence de toute dimension affective tandis que l’attachement socio culturel se construit dans le temps constituant une source d’identité individuelle et culturelle. (Gentric, 2005). C’est dire que l’attachement calculé est en relation avec les habitudes de consommation alors que l’attachement socio culturel repose sur les sentiments d’amitié qui favorisent progressivement l’interdépendance entre les clients et le lieu.

Debenedetti définit l’attachement au lieu de consommation comme « un lien affectif positif et identitaire de long terme entre un consommateur et un lieu de consommation spécifique, d’intensité variable » (Debenedetti, 2006, P 58).

Ainsi l’attachement au lieu serait –il considéré « tantôt comme un concept très large désignant un système d’affects, tantôt un concept très spécifique » (Giuliani et Feldman, 1993, P 271-272). C’est un lien affectif positif entre un individu (ou un groupe) et son environnement physique.

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4-1- Les caractéristiques de l’attachement au lieu

1- L’attachement au lieu se forme avec des endroits spécifiques (par exemple, une salle de cours, un amphi) et non avec des catégories de lieux (les salles de cours en général) ou avec des lieux « marqués » (les salles de cours n° 1 par exemple). Il concerne par ailleurs tous les types de lieux sans restriction (Low et Altman, 1992) : le lien peut se former avec des lieux immenses (un grand centre commercial) ou très petits (la salle de cours), naturels ou construits, ordinaires ou extraordinaires, privés ou publics, peuplés ou très peu fréquenté etc.

2- l’attachement au lieu se forme avec le temps et permet par conséquent la construction d’une histoire commune avec le lieu d’attachement (Schultz-Kleine et Menzel-Baker, 2004).

3- L’attachement signifie appropriation mentale : il n’implique pas une possession au sens légal du terme mais simplement une appropriation mentale. Elle doit être complétée par une extension du soi pour former un attachement le lieu doit simplement être fait sien (Chawla, 1992).

4- L’attachement donne au lieu une valeur particulière, distincte de sa valeur «utilitaire »

5- L’attachement au lieu varie en intensité (Brown et Perkins, 1992).

6- L’attachement au lieu implique probablement des dimensions cognitives et comportementales (Altman et Low, 1992 ; Schultz-Kleine et Menzel-Baker, 2004).

7- la centralité de son aspect identitaire, de manière transdisciplinaire, que ce soit à propos d’un lien interpersonnel (Bowlby, 1969), d’un lien à un objet (Wallendorf et Arnould, 1988), ou à un lieu (Altman et Low, 1992).

4-2- Les facteurs d’influence

Certains chercheurs ont étudié les facteurs d’influence d’attachement au lieu et ont évoqué comme déterminants les facteurs suivants :

- Les femmes développeraient plus d’attachement au lieu que les hommes, quel que soit le type de lieu : la ville, la maison, le voisinage (Hidalgo et Hernandez, 2001) ou le lieu de résidence secondaire (Kaltenborn, 1997).

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- Le développement de l’attachement avec l’âge ou le temps (Les recherches de (Hidalgo et Hernandez, 2001 ; Hummon, 1992).

- la variété des expériences vécues sur le lieu considéré (Les recherches de Jorgensen et Stedman en 2001).

- Une relation étroite entre le revenu et le niveau d’éducation : plus le revenu et le niveau d’éducation sont faibles, plus l’attachement est intense (Williams et al, 1992).

- (Williams et al. 1992) trouvent, à propos des lieux de récréation naturels, que plus le revenu et le niveau d’éducation sont faibles, plus l’attachement est intense.

- L’inexistence d’un effet de la classe sociale sur l’intensité de l’attachement (Hidalgo et Hernandez, 2001).

- L’importance psychologique de l’environnement étant inversement proportionnel à la capacité de l’individu à y faire face, les personnes peu mobiles ou physiquement dépendantes (par exemple, les personnes âgées) s’attacheraient à leur environnement physique plus facilement et avec une intensité plus forte que les autres (Riley, 1992).

- Les individus confrontés à une grande diversité de lieux, s’attacheraient plus difficilement à un lieu (Joseph et Chalmers, 1995).

- L’influence de la culture sur la relation entre l’individu et le lieu : La propension de l’individu à s’attacher à un lieu serait donc liée à l’environnement culturel (Low, 1992).

- Il existe très peu de travaux s’intéressant à l’influence de variables psychologiques sur l’attachement au lieu : L’influence de la personnalité (Rubinstein et Parmelee, 1992) et l’influence de l’humeur et de la personnalité de l’individu (Riley, 1992).

Il en ressort que le concept d’attachement au lieu désigne le lien affectif positif entre un individu et un lieu spécifique, quelle que soit sa nature. L’individu tient à maintenir une proximité avec ce lui vu qu’il constitue l’extension de soi. Par le biais des interactions répétées dans le temps, l’individu s’approprie mentalement le lieu et lui donne une valeur plutôt propre qu’utilitaire. A ce moment là, s’il arrive que ce lieu

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disparaisse, l’individu peut souffrir du manque voir développer des pathologies selon le temps et l’intensité de son investissement.

Il importe de souligner la difficulté de donner une définition précise du concept d’attachement au lieu. C’est pourquoi, il reste beaucoup de travaux à effectuer sur ce que recouvre exactement et précisément ce concept.