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Facteurs influen¸cant la performance

1.4 Fondements de l’interaction directe absolue

1.4.4 Facteurs influen¸cant la performance

De nombreux travaux ont donc ´etudi´e les impacts de divers facteurs affectant les tˆaches de pointage indirect et ont essay´e de quantifier la capacit´e `a passer de l’espace d’affichage `a l’espace de contrˆole avec diff´erentes transformations. Cunningham [22] a ´etudi´e la mise en correspondance visuelle-motrice en pla- ¸cant un panneau occultant entre l’utilisateur et la tablette graphique. Elle a mesur´e l’impact de la rotation et d’une sym´etrie sur le temps, la trajectoire et l’orientation initiale du mouvement en capturant la trajectoire du stylet allant vers une cible. L’approche psychologique de cette ´etude sur un tˆache de positionnement indirect absolu avec stylet a permis d’´etablir un mod`ele re- liant les performances `a la rotation entre la tablette et l’´ecran. Elle a trouv´e de meilleurs r´esultats lorsque l’orientation de l’espace d’entr´ee se trouve entre -45◦

et 45◦ par rapport `a l’´ecran vertical. Les faibles rotations ont peu d’influence

et sont rapidement assimil´ees par les participants.

Wigdor et al. ont confirm´e par la suite ces r´esultats en ´etudiant les effets de la position d’´ecran et de l’orientation de l’espace d’entr´ee sur les pr´ef´erences et les performances pour les tˆaches de positionnement absolu indirect [98]. Les participants ont majoritairement pr´ef´er´e une position d’´ecran d´ecal´ee `a 45◦ en

face d’eux (position Nord-Ouest et Nord-Est plutˆot que Nord). L’orientation la plus appropri´ee pour l’espace d’entr´ee d´epend de la position de l’´ecran. Pour les positions d’´ecrans face `a l’utilisateur (NO, N, NE), les meilleures performances ´etaient obtenues avec une orientation de 45◦ par rapport au Nord.

Schmidt et al. ont compar´e les performances de mises en correspondance ab- solues directe et indirecte pour des tˆaches de positionnement multi-points sur une table interactive de 100 cm de diagonale [77]. Dans la condition indirecte, les contours des bras ´etaient affich´es dans l’espace visuel afin de fournir la position de survol, les contacts ´etaient symbolis´es par des cercles. Le temps n´ecessaire pour r´ealiser la tˆache et le taux d’erreur observ´es ont ´et´e meilleurs dans le cas d’interaction directe. Les auteurs avancent que les performances

1.4. Fondements de l’interaction directe absolue

moindres de l’interaction indirecte peuvent avoir ´et´e caus´ees par l’affichage des contours : la moiti´e des participants se sont plaints de la difficult´e `a coor- donner les d´eplacements de leurs mains avec le retour vid´eo. En particulier, la plupart des participants positionnaient l’ombre de leur main au-dessus d’une cible, puis tˆatonnaient pour aller au contact de la surface et s´electionner la cible. La gestion de la hauteur de la main ´etait s´epar´ee du d´eplacement en deux dimensions de la main dans un plan parall`ele `a la table.

La pr´ecision a ´egalement ´et´e ´etudi´ee dans le contexte de mises en corres- pondance absolues indirectes sans informations de survol pr´esent´ee `a l’´ecran. Lin et al. ont ´etudi´e la s´election de cibles en 1 dimension le long de l’avant- bras [57]. Les participants devaient toucher un ensemble de 5 `a 9 points entre le poignet et le coude de leur avant-bras non dominant (22 cm de longueur moyenne), r´epartissant eux-mˆeme les cibles sur zone autoris´ee. Le disposi- tif exp´erimental empˆechait les participants de voir leur avant-bras et la main dominante. Ils ont ´et´e capables de s´electionner correctement un ensemble com- prenant 6 points, certains ont pu acqu´erir de mani`ere sˆure jusqu’`a 8 points. Gustafson et al. ont ´evalu´e la pr´ecision de m´emorisation pour une tˆache de pointage 2D [35]. Les participants devaient r´ealiser des s´elections dans leur paume non dominante et dans les airs, ils apprenaient auparavant les positions des cibles en les s´electionnant plusieurs fois directement sur un iPod Touch. Les auteurs ont ensuite calcul´e une taille minimum de cible qu’un utilisateur peut atteindre dans 95% des cas, ils reportent des tailles de 27,9 mm pour le pointage dans les airs et de 17,7 mm dans la paume. `A la suite de ces travaux, les auteurs ont compl´et´e leur ´etude sur les interfaces imaginaires avec une tˆache d’exploration aveugle [36]. Les participants devaient chercher et s´electionner une cible particuli`ere en d´epla¸cant le doigt au travers de la surface d’entr´ee, le nom des cibles ´etait annonc´e par le syst`eme lorsque le doigt passait dessus. Les diff´erentes surfaces d’entr´ee ´evalu´ees ´etaient la paume non dominante, une main en caoutchouc, des ´ecrans recouverts d’une grille en relief. Les temps n´ecessaires `a la s´election ont montr´e que lorsque les participants avaient la possibilit´e de regarder la surface d’entr´ee, ils r´ealisaient leurs meilleures per- formances. Dans les conditions o`u les participants n’´etaient pas autoris´es `a regarder la surface d’entr´ee, les informations retourn´ees par la main non do- minante – via la peau – ´etaient plus importantes et aidaient davantage que les informations retourn´ees par l’index qui se d´eplace sur les grilles ou dans la paume en caoutchouc. Dans ces derni`eres ´etudes, les espaces d’entr´ee et d’affichage ont des rapports de cadre similaires et des tailles similaires, il n’est pas d´etaill´e comment ces facteurs peuvent affecter la m´emorisation spatiale et les performances.

Au-del`a de la similarit´e entre les espaces d’entr´ee et de sortie qui favorise la disparition du p´eriph´erique au profit de l’interaction, de nouveaux concepts d’interaction ont ´et´e d´evelopp´e parall`element offrant un engagement plus im- portant de l’utilisateur [45].